Images de page
PDF
ePub
[blocks in formation]

Pulvérisation par l'interposition de l'eau avec effet chimique.

Ce titre s'adresse à des poudres qui, comme celles produites par double décom. position par exemple, sont plus particulièrement du domaine de la chimic.

On a nié que ces poudres fussent le résultat d'une pulvérisation, ou, en d'autres termes, que les méthodes variées destinées à les produire dussent être placées parmi les différents genres de pulvérisation; telle n'est pourtant pas la manière de voir de M. Thevenot, surtout après la définition succincte qu'il a donnée de cette manipulation, et telle ne parait pas être non plus l'opinion de M. Soubeiran, si compétent en pareille matière, lorsqu'il s'exprime ainsi :

D

«On peut assimiler à une sorte de pul» vérisation les opérations chimiques qui nous fournissent les corps sous la forme » d'un précipité pulvérulent. Ce moyen » est employé pour quelques substances, » dans l'intention d'éviter la pulvérisa» tion. Ainsi, le carbonate de chaux qui se trouve dans la nature est rarement pur. A l'état de craie, il contient des » matières organiques, et si on le prend à » l'état de marbre blanc, il exige une pulvérisation et une porphyrisation fort longues. On se le procure parfaitement

[ocr errors]
[ocr errors]

D

[ocr errors]

> pur et à l'état de poudre impalpable en décomposant le muriate de chaux

»

» par du carbonate de soude, et lavant avec soin le précipité. »

D

On peut ajouter qu'à part le phénomène chimique, il y a en outre à considérer l'action isolante de l'eau qui empêche les matières d'obéir à leur tendance à se réunir en masse ou à cristalliser, et les oblige en quelque sorte à rester à l'état pulverulent, action qui peut, sans trop forcer les analo gies, être assimilée à un mode de pulvérisation par intermède.

De l'élimination ou tamisage.

Lorsque par un des procédés de pulvé

ex. soufre.

id. calomel à la vapeur.

id. phosphore.

id. camphre,

id. euphorbe.

id. métal fondu.

id. métal en feuilles.

id. vanille.

id. poudres homœopathiques. id. agaric.

risation décrits précédemment, les matières solides ont été amenées à des degrės variables de ténuité, il est opportun, sinon obligatoire, de favoriser le départ des parties les plus fines de celles qui ne le sont pas encore assez; et l'opération qui concourt ordinairement à ce but a reçu depuis longtemps le nom de tamisage.

L'acception du mot tamisage comportant l'idée d'un tamis, et admettant que la séparation des parties ténues ne s'opère pas toujours à l'aide du tamis, M. Thevenot a dù, pour être conséquent, chercher une expression qui embrassât non- seulement tous les modes d'opérer connus aujourd'hui, mais encore ceux que l'on pourrait imaginer à l'avenir, et le mot élimination lui ayant paru satisfaire à ces exigences, il a cru devoir lui donner la préférence.

De même qu'il y a des genres de pulvérisation où des liquides viennent aider à l'action divisante, ou qu'en d'autres termes il y a des modes de pulvérisation par voie sèche et d'autres par voie humide, de même aussi on peut admettre des genres d'élimination par l'une et par l'autre de ces deux méthodes, et en outre, si la pulvérisation par voie sèche est de beaucoup la plus importante, on en peut dire autant de l'élimination de la même espèce.

L'élimination par la voix sèche comprend :

Et l'élimination par la voie humide comporte:

[blocks in formation]

1o Le sassement, 2o La ventilation. 3° la dilution ou le lavage. 4o la solution.

par sassement.

Ce que M. Thevenot appelle sassement n'est que le tamisage proprement dit, opération comme on sait par laquelle on oblige les parties les plus fines d'une matière divisée par un des procédés décrits à passer au travers des mailles d'un tamis agité suivant certaines règles.

Ce chapitre se composant de détails bien connus et décrits dans la plupart des ouvrages, nous ne suivrons pas l'auteur dans ceux qu'il donne. Nous devons seulement

dire qu'il les a disposés avec ordre et méthode en traitant d'abord de toutes les conditions de formes et faisant suivre par des considérations étendues sur les particularités inhérentes à la manipulation.

2o Élimination par ventilation.

Si l'on veut avoir de suite une idée de ce que l'auteur entend par la ventilation considérée comme moyen d'élimination, on n'a qu'à se représenter la manière dont le van fonctionne entre les mains du vanneur. Du grain est mélangé de glumes et de balles légères; en le projetant à une certaine hauteur, il retombe de tout son poids, mais ce n'est pas sans déplacer de l'air, sans faire du vent comme on le dit vulgairement, et ce déplacement d'air suffit pour chasser en avant, pour écarter ou éliminer les parties inutiles dont on a intérêt à se débarrasser. Si maintenant, au lieu de grains utiles qui restent sur le van et de balles inutiles qui en sont chassées, ce sont des particules pulverulentes à différents degrés de finesse dont la seule partie à utiliser est la plus ténue, la même manœuvre pourra être mise en usage, et la poudre sera ainsi éliminée des fragments qui n'ont pas encore reçu le degré de division recherché. D'ailleurs, tous les jours, ne se sert-on pas de feuilles de papier ou de carton pour vanner de petites quantités de matières, soit qu'on veuille laisser sur la feuille ou en dehors de celle-ci les parties utiles ou inutiles? Ajoutons pourtant qu'il y aurait de si grands inconvénients à ce système de ventilation en ce qui concerne les poudres, que l'on ne doit pas songer à l'utiliser; mais il n'en est pas moins vrai que ce point de départ est à prendre en considération et qu'il ne faut que trouver un appareil peu compliqué pour le faire adopter dans bien des cas.

Ce premier point admis de l'utilité de la ventilation', disons qu'il possède encore l'avantage de donner du même. coup des poudres à différents degrés de finesse, depuis les plus grossières jusqu'à celles que l'on peut supposer arrivées aux dernières limites du possible. Une expérience bien simple rend facilement compte de cette propriété. Que l'on marque sur une large feuille de papier des lignes circulaires d'un diamètre de plus en plus grand, et que l'on fasse tomber d'un peu haut, au moyen d'un cornet, du lycopode au centre de tous ces cercles, on remarquera facilement, et l'on comprendra sans peine que les parties les plus grossières resteront au centre, tandis que les plus ténues gagneront la circonférence et s'éloigneront d'autant plus

qu'elles seront plus légères. Au lieu de lignes simplement tracées, ce pourrait être des cercles saillants qui simuleraient alors autant de réceptacles qu'il y aurait de cercles.

La ventilation pourrait s'exercer de trois manières en chassant en avant les particules les plus légères ou en les laissant retomber tout autour de l'endroit où elles sont mises en mouvement, ou encore en les dirigeant tout exprès dans des capacités disposées pour les recevoir.

Il y a déjà longtemps d'ailleurs que l'on a tenté des essais sur ce que l'auteur appelle ventilation pour obtenir des poudres très-fines sans employer le tamisage proprement dit; il cite en effet divers procé dés qui rentrent entièrement ou en partie seulement dans ce procédé, mais l'espace ne nous permet malheureusement pas d'en donner la description; nous renverrons toutefois à l'ouvrage de pharmacie de M. Guibourt, au chapitre de la pulvérisation où il décrit un appareil très-ingénieux dù à M. Auger, ancien chocolatier à Paris, et où il ajoute des réflexions très-sensées à ce sujet.

5o Élimination par dilution ou lavage ( lévigation de certains auteurs ).

M. Thevenot s'exprime de la manière suivante au sujet de ce genre d'élimina

tion :

« Je n'insisterai pas pour justifier le » choix qu'avec beaucoup d'auteurs je fais >> du mot dilution pour exprimer le mode » d'élimination qui fait l'objet de ce chapi» tre. J'ai dit ailleurs ce que Morelot et M. » Guibourt pensaient du mot lévigation, » qu'ils appliquaient particulièrement à la » porphyrisation; j'ajouterai que je ne

D

trouve pas le mot de lavage plus heureux, » parce qu'un lavage s'entend d'une chose » que l'on nettoie en enlevant les parties impures le plus ordinairement solubles, » tandis que les matières que l'on traite » par dilution sont simplement dėlayées et » décantées alternativement; et si elles sont » en outre lavées, ce n'est que par un effet » à part et accidentel à l'opération, comme » lorsqu'on dilue du calomel, et qu'il se » trouve en même temps débarrassé, par » le lavage qu'il subit, du deutochlorure » qu'il peut contenir.

» J'insisterai toutefois davantage en ce » qui concerne la place que je fais occuper » à la dilution, qui consiste, comme on » sait, à agiter de l'eau tenant en suspen>>sion une matière pulvérulente, à laisser » un instant le tout en repos pour permettre » aux parties grossières de se rassembler

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Je crois que c'est tout à fait à tort que » l'on a jusqu'alors désigné ce moyen comme un genre particulier de pulvéri»sation; ce n'est, à mon avis, qu'une éli» mination des particules les plus subtiles » de celles qui le sont moins; ce n'est, en » un mot, qu'un véritable tamisage, l'eau » servant en quelque sorte de crible, de même que l'air dans la ventilation.

D

[ocr errors]

»

Il y a d'ailleurs entre ces procédés plus » d'un point de rapprochement; ainsi, >> nous avons dit tout à l'heure que les par» ties utiles étaient souvent les plus légè» res et les premières mises en mouvement » ou en suspension momentanée dans l'air, >> mais qu'il pouvait arriver que ce fussent quelquefois des parties inutiles. La même » chose sc remarque dans la dilution. Le » plus souvent, en effet, on met en suspension dans l'eau les parties les plus légè» res, que l'on recueille ensuite comme les » seules dignes d'être réservées; mais, d'autres fois, ce sont ces mêmes parties » que l'on rejette pour ne conserver que le dépôt.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

4o Elimination par solution.

Il y a peu de chose à dire sur ce genre d'élimination, qui peut être considéré comme le complément de la pulvérisation par interposition.

[ocr errors]

Si on se le rappelle, dit M. Thevenot, » cette espèce de pulvérisation a été divisée >> en deux phases: celle où un agent mécanique intervenait seul en présence de » la substance à diviser et d'une matière interposée variable, et une autre où un » phénomène chimique se produisait, l'eau » servant alors de matière isolante.

» Or, dans l'un et l'autre cas, qu'il y ait » eu ou non action chimique, il arrive for» cément que quand la matière isolante est » solide, elle se retrouve avec la substance pulvérisée. C'est pour l'en débarrasser >> que l'on doit avoir recours à l'élimination » par solution.

D

» Je dis par solution, je devrais dire » aussi par dissolution, si l'on attachait

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Quoique cette solution d'un corps » ajouté pour faciliter la pulvérisation d'une substance ne puisse pas, à moins de beaucoup de bonne volonté, être assi» milée à un mode de tamisage, je l'ai placée ici parce qu'elle représente le complément nécessaire de la pulvérisation >> par interposition ou intermède, et qu'elle » joue, en éliminant les parties inutiles » d'un mélange pulvérulent, un rôle assi» milable à la dilution, qui laisse souvent » au même titre, soit le dépôt, soit la » partie décantée d'une manière pulvéru» lente. »

(Journal de pharmacie et de chimie. )

Médecine légale.

MÉTRO-PERITONITE SOUS L'Influence d'exCÈS ALCOOLIQUES ET D'EXCÈS VÉNÉRIENS. QUESTION DE MÉDECINE LÉGALE; par M. DE LÉSELEUC, Dr-M., médecin des mines de Poullaouan.

Les questions de médecine légale sont d'une telle importance, leur solution intéresse si souvent la liberté, l'existence individuelle elle-même, qu'on ne saurait donner trop de publicité aux cas hors de ligne. Voici un fait qui appelle l'attention sous plus d'un rapport, et quipeut répandre quelques lumières sur des questions douteuses.

Une veuve de 52 ans, dont nous taisons le nom, revenait, le 31 décembre dernier, du marché de Carhaix, en compagnie de son amant. Ils étaient ivres l'un et l'autre. Pendant qu'ils parcouraient les trois lieues séparant cette petite ville du village qu'ils habitent, la veuve tomba plusieurs fois de cheval, et plusieurs fois se livra à son amant. De retour à son domicile, elle se donna encore à lui, et fut surprise en flagrant délit par son fils. Celui-ci, dans son

indignation de voir violée la maison qu'il habitait, chassa avec invectives l'amant de sa mère, et ferma la porte sur cette femme et lui. L'amant revenant sur ses pas, avec son fils, fit le siége de la maison. Le fils de la veuve se mit en défense de son côté et saisit la première arme qui se présenta sous sa main. C'était une fourche. Sa mère se précipita sur lui pour le désarmer. Illa repoussa du manche de la fourche et l'atteignit à l'hypogastre. La veuve se mit alors au lit. Trois jours après, j'étais appelé pour lui donner mes soins. Elle portait, au-dessus du pubis, les traces d'une contusion assez violente, ayant à peu près 2 centimètres de diamètre. Il y avait douleur dans cette partie du ventre; mais dans tout le reste de son étendue, l'abdomen n'était point sensible à la pression; il n'y avait point de vomissement, point de décubitus horizontal; réaction fébrile modérée; col utérin chaud. Je diagnostiquai une métrite, et prescrivis un traitement approprié. J'espérais la résolution de la maladie. Mon attente fut trompée. Je fus appelé de nouveau deux jours après; tous les signes d'une violente péritonite avaient éclaté. Un traitement énergique ne put enrayer la marche rapide de cette inflammation, et la veuve succomba le neuvième jour de sa maladie.

Le lendemain de sa mort, un réquisitoire me conduisait au domicile de cette femme, à l'effet de faire l'autopsie de son cadavre et de me prononcer sur la cause de sa mort. Cette autopsie me révéla ceci : La contusion hypogastrique ayant, comme je l'ai dit plus haut, environ 2 centimètres de diamètre, n'intéressait que la peau et le tissu cellulaire; les muscles étaient sains. L'utérus était fortement engorgé; le péritoine avait presque totalement disparu par l'effet de la suppuration. La mort était donc survenue à la suite d'une métro-péritonite sur-aiguë. Mais quelle était la cause de cette métro-péritonite? Là était la partie délicate de l'appréciation. Voici quelle fut ma conclusion: la veuve a succombé à une métro-péritonite qui a deux causes à la fois l'une, que j'appellerai prédisposante, et ayant eu une influence prépondérante, active, sur la nature et l'intensité de la maladie, c'est l'état d'éréthisme général occa

sionné par des excès de boissons alcooliques et l'orgasme particulier où se trouvait l'utėrus au moment où le coup a été porté. Ce coup peut être considéré comme la cause occasionnelle. Mais ces deux causes ne doivent pas être séparées, elles sont jumelles: nées en même temps, elles doivent être solidaires; on ne peut pas retrancher à l'une sa part de responsabilité pour la faire peser tout entière sur l'autre. Sans doute le coup seul eût pu occasionner cette métro-péritonite mortelle; mais si on se lance dans le mystère des hypothèses, on pourrait dire aussi que l'excès de boissons alcooliques suivi d'excès vénériens, eût donné naissance à cette grave maladie. Cette assertion peut d'abord paraitre spécieuse; mais, pour en apprécier toute l'importance, surtout dans une question de médecine légale, je rappellerai un fait dont j'ai été témoin.

En 1835, me trouvant dans la Guiane française, un jeune homme de 28 ans gagea qu'il boirait, coup sur coup, cinquante petits verres de tafia; il en but soixantesept. Cet excès en amena un autre: il se rendit chez une mulâtresse avec laquelle il passa la nuit et qu'il vit un grand nombre de fois. Deux jonrs après, il vint me consulter pour une douleur vive qu'il ressentait à l'hypogastre; cette partie était tuméfiée, très-sensible à la pression; les traits de la face étaient altérés. Je lui conseillai 80 sangsues en le prévenant de la gravité de son état. Il négligea mon conseil et se contenta de faire quelques frictions avec de l'alcool camphré; cinq jours après, il succombait à une péritonite violente. L'autopsie fut faite avec le plus grand soin, avec le désir de nous éclairer; elle ne dévoila qu'une péritonite qui avait réduit la séreuse abdominale en suppuration. Tous les organes furent interrogés avec attention; le tube intestinal surtout fut examiné scrupuleusement; il n'était perforé en aucun point. Un peu phlogosé, il n'eût pu à lui seul expliquer la mort. Voilà donc une péritonite causée de toutes pièces par des excès alcooliques et des excès vénériens. N'y a-t-il pas identité entre ces deux cas, et le souvenir de l'un n'était-il pas de nature à rendre réservé sur l'appréciation de l'autre ? (J. des Conn. médico-chirurgicales.)

III. VARIÉTÉS.

Académie royale de médecine de
Belgique.

Séance du 26 mai 1849.

SUITE DE LA DIScussion sur le chOLÉRA (1).

M. SEUTIN Continue: Messieurs, il faut bien le dire, les homœopathes ne sont pas toujours sincères; je voudrais pouvoir renoncer à une expression qui peut-être offensera leurs oreilles; c'est qu'ils n'y vont pas toujours avec bonne foi, avec honnêteté. Vous parlerai-je d'Hahnemann lui-même ? Mais cet homme a fait de la médecine le trafic le plus honteux, aidé en cela par sa femme. Je regrette que M. Carlier ne soit pas ici; il confirmerait la vérité de ce que je dis.

Des homœopathes promettent de guérir de l'épilepsie, et une famille opulente donnerait tout ce qu'elle a pour guérir un de ses membres d'un accident pareil. Sur la foi de cette promesse, une personne arrive de l'Espagne ou du Portugal. Croyez-vous qu'elle est guérie? Non, elle retourne chez elle épileptique comme auparavant.

Vous citerai-je d'autres faits?

Nous sommes appelés, M. Graux et moi, près d'un malade : Le médecin homœopathe qui le traitait était présent. Nous trouvons une entérorrhagie greffée sur un typhus. Le médecin homœopathe nous dit : « Cette entérorrhagie je l'ai provoquée par ma médication. Nous lui répondons : « Vous l'avez rendue bien forte; ces évacuations peuvent tuer le malade. Donnez-lui donc un remède contraire. »> Qu'est-il arrivé? C'est que le malade est mort de son entérorrhagie.

Lors de mon voyage en Angleterre, un de mes amis intimes m'écrit qu'il est à toute extrémité, et me prie de revenir au plus vite, sinon qu'il se confiera à un autre médecin. J'arrive et je trouve établi chez lui un médecin homœopathe.

J'avais, je crois, mis de la pommade sur mes cheveux. Dès qu'il s'en aperçut, mon ami me dit: » Retirez-vous, docteur, vous allez gâter mon remède. » Je me retirai; le médecin homœopathe vint, ouvrit un paquet contenant deux ou trois globules, qu'il administra au malade; j'étais dans ce moment au jardin. Je remontai chez le ma

(1) Voir notre cahier de septembre, p. 294.

lade et je sentis une odeur de musc comme si la chambre en était parfumée. Lui ayant demandé ce qu'il prenait, il me répondit que c'était de la noix vomique. Ce qui répandait cette odeur, c'était du papier à lettre anglais qui contenait les deux ou trois globules. Je dis au malade : Faites demandez-lui si cela n'est pas dans le cas remonter votre médecin homœopathe, et de nuire.» Celui-ci étant rentré, le malade dit que le musc, le camphre, l'eau de Colui dit en ma présence : « N'avez vous pas logne pouvaient détruire l'effet de vos médicaments? » << Certainement dit-il.Mais, voyez, ce papier sent le muse. » — Ah! répondit l'homœopathe, c'est parce que c'est l'opposé; prenez les globules et le musc n'aura plus d'action.» J'avoue, Messingulièrement, pour ne pas dire plus. sieurs, qu'un pareil raisonnement m'étonna

[ocr errors]

nouvellerai la prière que j'ai faite aux hoEn terminant ce que j'avais à dire je remœopathes : je les conjure de chercher à des paroles. Je le dis à regret, d'ici à peu convertir les allopathes autrement que par de jours nous aurons peut-être la preuve qu'ils ne guérissent pas plus le choléra que nous, allopathes, à moins de considérer comme guérison par les globules infinitésimaux ces guérisons spontanées obtenues par les seuls efforts de la nature et dont je vais vous citer deux exemples.

Étant à la campagne, je fus appelé chez Mme V... qui était prise du cholera. Pour tout remède, elle ne prenait que du petitlait qui, selon son expression, lui lavait le corps. Je lui prescrivis un régime et une les médicaments que j'avais ordonnés et, potion. Étant parti, elle refusa de prendre deux jours après, à ma grande surprise, je la trouvai guérie: ma potion était encore intacte.

La voisine de cette dame est atteinte de la même maladie; je lui fais une prescription. La servante, en rentrant, tombe dans la cour et casse la bouteille; la malade sc borne à prendre du petit-lait, et elle guérit également.

thie, non pas en présence de légères indisMessieurs, je voudrais voir l'homœopapositions, mais en présence du véritable choléra. L'expérience serait certainement utile. Si enfin l'homœopathic guérissait mieux que l'allopathie, ne vous reprocheriez-vous pas de vous être refusés à l'essai? D'ailleurs, ne faisons-nous pas nous-mêmes

« PrécédentContinuer »