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Et dans cet horizon, plein de grâce et d'ennui,
S'endort de lassitude à force d'avoir lui,

La montagne se montre :

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L'avalanche au-dessus. Ne vous effrayez pas. Prenez garde au mulet qui peut faire un faux pas L'œil perçant du chamois suspendu sur la cime, Vous voyant trébucher, s'en moquerait tout bas.

Un ravin tortueux conduit à la montagne.
Le voyageur pensif prit ce sentier perdu;
Puis il se retourna. - La plaine et la campagne,
Tout avait disparu.

Le spectre du glacier, dans sa pourpre pâlie,
Derrière lui s'était dressé ;

Les chansons et les pleurs et la belle Italie
Devenaient déjà le passé.

Un aigle noir, planant sur la sombre verdure
Et regardant au loin, tout chargé de souci,
Semblait dire au désert: Quelle est la créature
Qui vient ici ?

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Byron, dans sa tristesse altière,

Disait un jour, passant par ce pays :

Quand je vois aux sapins cet air de cimetière, Cela ressemble à mes amis. >>

Ils sont pourtant beaux, ces pins foudroyés,

Byron, dans ce désert immense;

Quand leurs rameaux morts craquaient sous tes piés, Ton cœur entendait leur silence.

Peut-être en savent-ils autant et plus que nous,
Ces vieux êtres muets attachés à la terre,
Qui, sur le sein fécond de la commune mère,
Dorment dans un repos si superbe et si doux.

1851.

CANTATE DE BETTINE'

Nina, ton sourire,
Ta voix qui soupire,
Tes yeux qui font dire
Qu'on croit au bonheur, -

Ces belles années,
Ces douces journées,

Ces roses fanées,

Mortes sur ton cœur...

Nina, ma charmante,

Pendant la tourmente,
La mer écumante
Grondait à nos yeux;
Riante et fertile,
La plage tranquille

Nous montrait l'asile

Qu'appelaient nos vœux.

Aimable Italie,

Sagesse ou folie,

Voir, dans le recueil des comédies de l'auteur, la pièce inti

tulée Bettine.

Jamais, jamais ne t'oublie

Qui t'a vue un jour!

Toujours plus chérie, Ta rive fleurie Toujours sera la patrie

Que cherche l'amour.

1831.

COMPLAINTE DE MINUCCIO

Va dire, Amour, ce qui cause ma peine,
A mon seigneur, que je m'en vais mourir,
Et, par pitié, venant me secourir,
Qu'il m'eût rendu la Mort moins inhumaine.

A deux genoux je demande merci.

Par grâce, Amour, va-t'en vers sa demeure.
Dis-lui comment je prie et pleure ici,
Tant et si bien qu'il faudra que je meure
Tout enflammée, et ne sachant point l'heure
Où finira mon adoré souci.

La Mort m'attend, et s'il ne me relève
De ce tombeau prêt à me recevoir,
J'y vais dormir, emportant mon doux rêve;
Hélas! Amour, fais-lui mon mal savoir.

Depuis le jour où, le voyant vainqueur,
D'être amoureuse, Amour, tu m'as forcée,
Fût-ce un instant, je n'ai pas eu le cœur
De lui montrer ma craintive pensée,

I Voir, dans le recueil des comédies de l'auteur, la pièce intitulée Carmosine.

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