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l'enseignement, il fut le premier à pétitionner dans ce but; mais il ne vit pas les résultats des efforts dirigés contre la gouvernement hollandais. Il mourut dans son hôtel, à Bruxelles, le 18 février 1830. A cette occasion, les voitures de la famille furent drapées de noir, pendant six mois, usage que la révolution fit cesser 1.

Le plus jeune des fils de M. de Mérode, le comte Werner-Jean-Baptiste, eut pour sa part dans l'héritage paternel la terre d'Everberg. 11 fat longtemps membre de la chambre des Représentants, et mourut le 2 août 1840, laissant de sa femme, Victoire, comtesse de Spangen, sept enfants. Son fils Amaury a considérablement embelli le château et le parc de ses ancêtres. L'ancien manoir consistait en bâtiments de style renaissance, ornés de tours, entourés d'eau, et communiquant par un pont avec une basse-cour, qui avait également une enceinte de fossés, et autour de laquelle se trouvaient, d'un côté, des bâtiments, de l'autre, un mur garni de petites tourelles. Le château actuel est de style moderne et composé de trois corps de logis, dont deux forment avant-corps. M. le comte Amaury a orné le parc d'une gracieuse métairie, de chalets pittoresquement situés, d'un large canal, de belles pelouses, et de plantations mieux dessinées que celles qui existaient anciennement. Près d'une avenue latérale à l'allée des Princes, on voit une chapelle de NotreDame de Montaigu, qui est extrêmement fréquentée.

Les échevins d'Everberg se servaient, en 1356, d'un sceau dont le champ offrait un écusson aux trois fleurs de lis (armes des Rotselaer), et surmonté de la représentation d'un sanglier, emblème rappelant le nom du village, qui signifie, en français, la montagne du Sanglier. La légende porte: s. SCABINORUM DE EVERSBERGHE. En 1511, Jean Wisschaert, ayant contrefait le sceau de ces échevins et celui de sire Costin de Berchem,

au préjudice d'André de Succre, fut condamné à payer une amende de 50 florins du Rhin, dont 40 au profit du souverain, et à être exposé sur un échafaud, pendant une heure, de dix à onze heures, un jour de marché, ayant à son cou les faux sceaux et un placard annonçant le délit dont il s'était rendu coupable.

En 1466-1467, un nommé Jean De Gheele ayant été rançonné par des gens de guerre, courut à l'église et se mit à sonner la cloche pour donner l'alarme; comme il ne put produire qu'un témoin de la violence dont il

1 Voyez, sur l'histoire de la famille de Mérode, les Souvenirs du comte de Merode-Westerloo, passim.

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prétendait avoir été l'objet, il fut condamné pour ce fait; mais, à la demande des échevins et des notables de la commune, il ne dut payer qu'une amende de deux écus. En 1489, Everberg et Meerbeek furent ravagés, de même que pendant la révolution du seizième siècle.

L'église paroissiale reconnaît pour patron saint Martin de Tours. Le grand hôpital de Louvain, en vertu d'une donation faite, à ce qu'il semble, par les anciens chevaliers d'Everberg, y avait la collation de la cure, toutes les dimes de la paroisse et de grands biens. Au siècle dernier, la compétence du curé s'élevait à 500 florins. La chapellenie de Notre-Dame ou des Ames, dont le possesseur célébrait une messe matinale, le dimanche et les jours de fête, était aussi à la collation de la mère ou directrice de l'hôpital; elle était dotée de onze bonniers de terres, de prés et de bois. Celle dite de Chèvres, qui était annexée à l'église de Saint-Quentin, à Louvain, et qui était érigée en l'honneur de NotreDame des Sept Douleurs, fut transférée au château d'Everberg; elle était chargée de cinq messes par semaine. L'église n'a rien de remarquable et date d'une époque peu reculée, sauf la tour, dont le sommet est percé de fenêtres ogivales en lancette, et le chœur, qui se termine par une abside à trois pans. L'intérieur ne renferme aucun objet d'art; à l'extérieur, j'ai vu une vieille croix de bois, qui, autant que je puis me le rappeler, ne manque pas de mérite. Ce fut sans doute pour couvrir les frais d'une restauration ou d'un agrandissement de l'église, que les habitants d'Everberg obtinrent l'autorisation d'établir une loterie à leur profit, à Louvain, à Bruxelles et dans les quartiers respectifs de ces deux villes (19 janvier 1558-1559).

Il y a, à Everberg, un couvent d'Annonciades, colonie de celui de Velthem; il s'y tient une classe d'externes, et une école des pauvres, qui a été fondée en vertu du testament du comte Werner.

Une grande partie du territoire de la commune est occupée, vers le sud, par le bois dit de Hasewinckel, où les religieuses de Cortenberg avaient autrefois 72 bonniers, mais où les défrichements commencent à prendre de l'extension. Entre ce bois et la commune de Leefdael est situé le hameau de Vrebos, qui n'offre rien de remarquable. Une branche de la famille de T'Serclaes avait anciennement de grands biens à Everberg, Meerbeek, Erps, etc. Le Kinderenbosch, à Everberg, lui appartenait. En 1459, les tenanciers jurés de sire Wenceslas T'Serclaes, n'ayant pas de sceau commun, se servaient de celui des échevins d'Everberg.

MEERBEEK'. En sortant du village d'Everberg, on aperçoit, vers

1 Meerbeek (Merbecka, 1117; Merbecca, 1120; Merebecloa, 1121; Merbeca, 1148, 1241;

l'est, l'église de Meerbeek; elle occupe l'extrémité d'un plateau qui s'appuie, du côté du nord, à des prairies marécageuses, et qui se confond, dans les autres directions, avec une contrée accidentée et peu habitée. Cette église, dont le patron est saint Antoine, est petite et pauvre, mais elle offre quelques restes assez anciens. Le choeur a été agrandi en 1731, ainsi que l'apprend une date placée à son chevet, vers l'extérieur; l'abside, qui est à trois pans et sans fenêtres, date de cette époque; mais, près de la nef, on remarque encore des contreforts peu saillants ou pilastres, et des fragments d'arcatures cintrées, lesquels datent de l'époque romane. Le chœur ne reçoit le jour que par trois fenêtres placées du côté du midi et qui ont été ouvertes au siècle dernier; deux d'entre elles sont décorées d'écussons coloriés, aux armes des Christyn, et dont l'un est accompagné de la date 1731. Les transsepts sont d'une grandeur relativement assez considérable et sont éclairés chacun par une grande baie ogivale, de la dernière époque du gothique. La nef n'a qu'un seul collatéral, vers le nord; elle en est séparée par des colonnes supportant des arcades cintrées; le tout est éclairé par quatre fenêtres ogivales. En tête de l'édifice s'élève une tour carrée, percée de plusieurs embrasures de différentes grandeurs, Une grande variété se fait remarquer dans les baies pratiquées au sommet de la tour pour livrer passage au son des cloches. Vers le nord et vers l'ouest, ce sont deux ouvertures cintrées, iei fermées, sauf que l'on a percé dans chacune une meurtrière; là, ouvertes; à l'est, l'exhaussement du toit de la nef les cache à moitié, tandis que, vers le sud, on aperçoit un grand encadrement, dont la partie supérieure dessine trois arcades d'inégale grandeur, inscrivant, celles de côté un trilobe, celle du milieu, une baie cintrée, dans laquelle sont placés les abatsons. L'église est construite de pierres blanches, sauf que, pour la Meerbeke, 1237; Merbeke, 1241), commune du canton de Louvain-Nord, à 3 1/2 1. à l'E. de Bruxelles.

Territoire: En 1686, le village comprenait 455 bonniers, dont 297 de terres, 58 de prairies, 47 de bois, 12 de bruyères boisées (boschheyden), 3 d'autres bruyères (landtheyden), 35 de pâtures communales, 2 d'étangs; le revenu imposable s'élevait à 3,687 florius. En 1846, sur une étendue totale de 513 hectares, la commune comprenait 224 h. cultivés en céréales, 22 h. cultivés en plantes industrielles, 88 h. cultivés en racines et fourrages, 27 h. de prairies, 4 h. de vergers, 5 h. de jardins potagers, 39 h. de bois, 1 h. de jachères. La verge linéaire avait 18 4/3 pieds de Bruxelles.

Nombre d'habitations: En 1435, 55; en 1480, 27; en 1525, 48; en 1686, 35 chaumières des fermes, 1 château, 1 brasserie, 2 auberges, 2 boutiques et ateliers; en 1846, 123 maisons, dont 5 inhabitées.

Population: En 1786, 493 habitants; en l'an VIII, 502; au 31 décembre 1831, 624; au 15 novembre 1846, 589, formant 118 ménages; 87 enfants recevaient l'instruction, et 83 personnes les secours de la bienfaisance.

Industrie aucune.

Dépendance: Le hameau de S'Gravensbosch.

Les registres de l'état civil commencent en 1604.

T. III.

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partic la plus ancienne du chœur, on a employé du grès rougeâtre. A l'extrémité de l'unique collatéral de la nef, à côté de la tour, se trouve une chapelle demi-circulaire et qui était autrefois éclairée par une fenêtre en plein cintre, laquelle a été murée. Huit nervures reposant sur des chapiteaux formés de tores superposés en soutiennent la voûte. Là est placé le plus curieux baptistère que j'aie rencontré dans mes excursions aux environs de Bruxelles. Il est de forme circulaire et taillé dans un bloc de pierre bleue; en quatre endroits, à l'extérieur, une tête naïvement sculptée fait saillie, et, dans les intervalles, des encadrements contiennent de grands fleurons d'un dessin assez soigné et dont l'un se termine par une tête sans relief, surmontée d'une espèce de couronne formée de plumes. A chacune des têtes faisant saillie correspond, dans la base du baptistère, un léger enfoncement, de forme ronde, ce qui permet de supposer qu'elles étaient autrefois soutenues par de petites colonnes; celles-ci ayant disparu, on les a remplacées par un gros bloc de grès rougeâtre.

MENTI

D. LIBERTI-JOANNIS-BAPTISTÆ

Au milieu du choeur, une grande pierre porte ces mots : OSTIUM MONUCHRISTYN, FILII PRIMOGENITI PERILLUSTRIS ET Generosi d. Jois—BAPT, BARONIS De meerbeck, etc., OBIIT DECIMA 4 HUGUSTI 1699. Près de là, on lit l'épitaphe de Martin Vanderstraeten qui, paterno affectu, fut curé de Meerbeek et de Beyssem pendant trente ans, et mourut le 12 février 1671. Le jubé a été reconstruit en 1777.

En 1117, l'évêque Burchard donna le patronat des autels de Meerbeek et de Bergecen ou Beyssem au prieuré de Bornhem, dont les possessions devinrent, en 1121, la propriété de l'abbaye d'Afflighem. Beyssem, depuis lors, fut considéré comme une annexe de Meerbeek et n'eut un curé qu'en 1765; aujourd'hui il n'a plus d'oratoire particulier et constitue une annexe de la paroisse de Velthem. Le curé de Meerbeek prélevait la petite dime du village, deux dimes dites la Thiendeschooff et la Boschthiende, la moitié de la dime des chairs; en outre, il recevait de l'abbaye d'Afflighem 161 florins par an, comme supplément de compétence. Il existait autrefois, à Meerbeek, une chapellenie de la Trinité ou des Ames, dont les titres de fondation furent perdus pendant les guerres civiles.

En 1140, l'abbaye d'Afflighem acheta, moyennant 48 marcs, une terre que possédaient à Meerbeek Walter de Herenth, Herman de Nothengem ou Nosseghem, Jordan de Thyldouck et leurs cohéritiers. Environ dix ans plus tard, quatre frères appartenant à la famille de Nosseghem : Lambert, Walter, Gosuin et Henri, résignèrent entre les mains du duc Godefroid, pour l'âme de leurs parents et moyennant 14 marcs, en

faveur du prieuré de Vlierbeek, qui dépendait alors du monastère d'Afflighem, tout leur alleu de Meerbeek, avec les droits qui y étaient annexés, et, entre autres, le droit d'usance (liberam sach) dans les bois, les terres, les pâtures et les marais voisins ',

C'étaient aux seigneurs de Rotselaer qu'appartenaient anciennement la dime et le principal domainé foncier de Meerbeek. L'un d'eux, Arnoul, disputa longtemps le droit d'y lever les dîmes novales, à l'abbaye d'Afflighem; il y renonça enfin, au mois de février 1236-1237. En outre, comme les religieux de cette abbaye revendiquaient une dime également située dans le village, et qu'une dame de Rotselaer avait donnée au couvent de Parcq-les-Dames, il promit de leur en confirmer la possession, s'ils parvenaient à l'acquérir; l'abbé de Grimberghe, Franco, choisi pour arbitre entre les deux communautés, décida que Parcq-les-Dames devait vendre sa dime à l'abbaye d'Afflighem, pour une somme de 110 livres de Flandre (acte daté du mercredi après l'Ascension, en 1237); Parcq n'obéit point à cette décision, car, en 1241, elle se fit encore confirmer, par le duc, la possession de la dime contestée. On mentionne, en 1266, les échevins du sire de Rotselaer à Meerbeek, et, en 1384, la ferme de Jean, seigneur de Rotselaer, dans le même village.

Les données que nous possédons sur les fiefs qui existèrent à Meerbeek sont insuffisantes et incomplètes. En 1125, on mentionne Éverard, Jean et Henri de Meerbeek; en 1150, Walter de Meerbeek; de ces anciens nobles descendait sans doute maitre Barthélemy de Meerbeck, qui, le 9 janvier 1472-1475, vendit à Walter Vincke la seigneurie de Merbeek. Un domaine comprenant une cour féodale de sept hommages, une cour censale ayant droit d'adhériter et de deshériter, etc., y fut successivement tenu en fief de Brabant par Gérard de Molenbeke, Walter Vrancx, Jean et Walter Vandembempde, Pierre Van Epen, et, vers 1440, par Pierre Vandorpe dit Berlichem. Le jour de la Saint-Remy, en 1234, Godefroid, fils de Godefroid de Heyst, hypothéqua à l'abbaye d'Afflighem, pour la somme de 68 livres de Louvain, la dime de Meerbeek, avec le consentement de sa mère Béatrix, et, comme il n'avait pas de sceau, il se servit dans cette occasion du sceau de l'abbesse de Cortenberg 2.

Engagée une première fois, le 4 mai 1596, et moyennant 204 livres, à Gérard Griecken, bourgeois de Louvain, à qui succédèrent son fils, messire Paul Van Griecken, qui épousa Louise Van Assche, puis, le fils

1 Les témoins de cette cession furent: Radbod de Crainhem, Gislebert Splentre, Siger de Limal, Franco Lupus, Gérard, leur beau-frère, Gérard de Huldeberge, Heuri Magetoch, Alard, Henri Franco, Jordan, clerc. Registre des chartes déposées en l'an 1500, fo 87 vo.

Henri, chevalier de Duffel, hypothéqua à l'abbaye d'Aillighem, en 1231, pour la somme de 32 livres de Louvain, une dime qu'il possédait à Meerbeek, à la condition de pouvoir la racheter six ans après.

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