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venthem furent brûlées à cette époque et quelques-unes furent entièrement détruites.

Henri Vandermeeren succéda à son frère et mourut en 1499. De sa seconde femme, Anne de Cuyck, naquit Philippe, seigneur de Saventhem et de Sterrebeek (r. du 5 septembre 1500), père de Henri et de Walter, qui furent successivement seigneurs de Saventhem et de Sterrebeek (reliefs du 7 avril 1524-1525 et du 15 décembre 1529). Philippe, le fils aîné de Walter, ayant épousé Marie Vandernoot, son père lui fit présent de la dime de Saventhem, qui valait net 100 florins du Rhin (r. du 3 novembre 1561), et qui fut de nouveau réunie à la seigneurie en 1605. Lorsque les grandes querelles du seizième siècle vinrent agiter les esprits en Belgique, Philippe Vandermeeren, suivant l'exemple que lui avaient montré plusieurs de ses aïeux, joua le rôle d'un tribun actif et remuant. Il était devenu gentilhomme du prince d'Orange, grâce, sans doute, à sa mère, Catherine de Nassau, qui était une parente du Taciturne; Guillaume, son frère le comte Louis de Nassau et le roi Philippe II lui avaient donné, le premier, 200 livres de pension, les deux autres, 100 livres de pension chacun. Il figura, en 1566, parmi les chefs des nobles confédérés, il prit la fuite à l'approche du duc d'Albe, et fut condamné à l'exil, le 17 août 1568. On confisqua alors sa dîme de Saventhem; mais, comme il n'avait pas encore tenu ménage, on ne trouva aucun meuble qui lui appartint. Son père mourut en cette année, probablement de chagrin; gracié quelques années après, il rentra dans le pays et fit le relief de ses seigneuries, le 11 juin 1575, de concert avec ses frères, Henri, qui prit pour femme Anne Van Hamme, la veuve du grand Vésale, et Paul. Le lieutenant des fiefs de Brabant, messire Jean De Mol, seigneur d'Oetinghen, ayant abandonné la cause nationale, sire Philippe Vandermeeren fut désigné pour lui succéder, le 24 février 1582. Lorsqu'il épousa, en secondes noces, Guilielma Van Schagen, veuve du chevalier Nicolas Van Bronckhorst, son oncle, Charles Vandermeeren, qui était chanoine à Lierre, le gratifia d'une rente de 150 florins du Rhin, hypothéquée sur la ferme de Nieuwenhove, à Leeuw-Saint-Pierre (1er novembre 1582). Il fut compris dans la réconciliation des habitants de Bruxelles avec le roi, en 1585, et mourut en 1592. Ses deux filles, Anne et Isabelle, épousèrent, la première, Guillaume de Goux, seigneur de Wedergraet; la seconde, Guillaume de Hornes, seigneur de Kessel. Son fils Guillaume partagea, avec son oncle Henri, les biens de leurs parents, par-devant les échevins de Bruxelles, le 18 avril 1598 (r. du 29 juillet 1605); il n'eut de sa soignante, Jeanne Ulens, qu'une fille, Marie-Anne, morte sans avoir eu d'enfants de Charles Daens. Le 5 juillet 1605, on vendit, en chambre d'Uccle, les seigneuries de Saventhem et de Sterrebeek,

la dîme du dernier de ces villages et la moitié de celle du second; le greffier de la ville de Bruxelles, maître Guillaume de Ryckewaert, en fit l'acquisition pour maître Ferdinand de Boisschot (r. du 18 avril 1605), mais les créanciers du vendeur ne furent complètement satisfaits que trois ans plus tard, et alors seulement Boisschot entra en possession (r. du 18 septembre 1608).

Ferdinand de Boisschot était le fils de Jean-Baptiste de Boisschot, qui fut successivement pensionnaire de la ville de Bruxelles, avocat fiscal au conseil de Brabant et membre du conseil privé. Il remplit, pendant douze ans, les fonctions difficiles d'auditeur général des armées royales. Il fut cinq ans ambassadeur en Angleterre et quatre ans ambassadeur en France. Déjà le titre de chevalier de l'ordre de Saint-Jacques et la dignité de membre du conseil privé l'avaient récompensé de ses services, lorsque le roi le créa baron de Saventhem (27 mars 1621, relief du 4 février 1626), et lui céda, en pur don : à Saventhem, la haute justice, une moitié des amendes et forfaitures, et l'exécution des criminels, et, à Nosseghem, la haute, moyenne et basse justice. Les amendes dans ces << deux villages, disent les lettres patentes, ne se montent pas, d'ail«<leurs, à plus de 100 florins en un siècle, et l'exécution des criminels « est plus onéreuse qu'utile (26 septembre 1624). Cette concession fut ratifiée, quelques mois après, par les États de Brabant.

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Les nominations successives de M. de Boisschot aux dignités de conseiller d'état (1623), de chancelier de Brabant (1626) et de lieutenant de la cour féodale de ce duché (1629), le placèrent au rang des personnages les plus influents du pays; Philippe IV voulut ajouter encore à l'importance de sa baronnie. « En récompense de ce qu'il avait amené la « conclusion de la suspension d'armes en Allemagne, et la remise de la « ville de Frankendaele entre les mains de l'infante Isabelle, et pour l'indemniser, en outre, des dépenses que lui avaient occasionnées ses « ambassades, le roi lui donna, par grâce spéciale et à toujours,» et pour être annexée à la baronnie de Saventhem, « la haute, moyenne a et basse justice, avec amendes et fourfaitures, du village d'Erps et son « enclavement de Quarebbe, avec 200 écus d'or du pays, de 5 florins, de < revenu, audit lieu (Madrid, le 21 mai 1629)'. Plusieurs autres acquisitions, de moindre importance, vinrent encore accroître ses domaines. Dans le dénombrement de la baronnie, qui fut fait en 1645, on voit que, comme le seigneur n'avait pas, à Saventhem, « de maison propre et capable D il avait uni à sa terre, sous le titre de maison de Saventhem, un grand hôtel situé à Bruxelles, à l'Etengat, aujourd'hui la rue

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1 Registres aux chartes de la chambre des comples, no XIV, passim.

de Berlaimont. En vertu d'octrois émanés du conseil de Brabant, sire Ferdinand de Boisschot fut autorisé à charger ses biens d'un fidéicommis perpétuel, nonobstant les dispositions contraires de l'édit perpétuel et des coutumes locales (21 janvier 1650, 19 novembre 1630, 25 août 1632, etc.). A peine créé comte d'Erps (31 décembre 1644), titre dont il fit le relief entre les mains du gouverneur général, Castel-Rodrigo, en 1646, il fut désigné pour aller à Munster défendre les intérêts de l'Espagne et des Pays-Bas catholiques. La paix venait d'être conclue, lorsqu'il mourut, à Bruxelles, en 1649.

La grandeur nouvelle de la famille de Boisschot, en attirant les regards sur elle, devait nécessairement appeler l'attention sur son origine. On alla jusqu'à lui contester le droit de porter les armes de la noble et ancienne maison des De Roovere, seigneurs de Stakenbourg, dont elle se prétendait issue. Soit que le chancelier eût méprisé les attaques de ses ennemis, soit que ceux-ci se fussent contenus pendant sa vie, rien n'atteste qu'il ait songé à établir authentiquement son origine. Son fils François (r. du 19 octobre 1649), que soixante années de services administratifs et judiciaires ne défendaient pas comme lui contre l'envie, tint une autre conduite. Il exposa au conseil de Brabant qu'il demanderait la vérification de sa généalogie, si l'abbaye de Postel et les localités environnantes, où se trouvaient les principaux documents sur lesquels elle s'appuyait, n'étaient occupées par les troupes des Provinces-Unies. Sur sa demande, le conseil confia la mission de visiter les titres qu'il produisait au conseiller Philippe Ryckewaert, seigneur de Tyberchamps, et au premier secrétaire, Hubert Loyens. Ces commissaires s'adjoignirent Alexandre Butkens, chevalier, seigneur d'Anoy, et le roi d'armes, Henri Prevost de La Val. Leur rapport ayant été favorable, on permit à M. de Boisschot de prendre les armes des De Roovere 1.

François de Boisschot, du vivant de son père, avait reçu de lui la baronnie de Saventhem, avec le droit de siéger aux États de Brabant, mais sans le revenu, dont Ferdinand de Boisschot se réserva la jouissance, pour lui et pour sa femme (r. du 20 décembre 1647). Il fut gentilhomme de la chambre de l'empereur d'Allemagne, et succéda à son père dans la lieutenance de la cour féodale, charge qu'il transmit ensuite à son fils. Il honora sa carrière par un bel acte de patriotisme, en s'offrant comme otage pour répondre, au nom des États de Brabant, du payement des contributions énormes que les Français avaient imposées au plat pays, et que celui-ci, épuisé par la guerre, ne payait que difficilement (1684). Lui et sa femme, Marguerite de Lannoy, cédèrent, de leur

1 CHRISTYN, Jurisprudentia heroica, p. 135.

vivant, la baronnie de Saventhem, à leur fils aîné, Charles-Ernest-François (r. du 8 mai 1688), qui fut après eux comte d'Erps, seigneur de Grand-Bigard, etc. (r. du 12 septembre 1698). Le troisième comte d'Erps entra au conseil d'état en 1706; il déploya le plus grand zèle pour la cause de Charles d'Autriche, en 1708, lorsque l'électeur de Bavière assiégea vainement Bruxelles. En 1713, il fut nommé secrétaire de la conférence que les gouvernements des Provinces-Unies et de l'Angleterre instituèrent, en cette année, pour remplacer le conseil d'état. Il laissa trois enfants Eugène-Ghislain-Valentin, comte d'Erps, mort sans alliance, en 1720; Marie-Henriette-Françoise-Thérèse, dame de la Croix étoilée, femme du comte de Castelly, et Hélène-Hyacinthe-Valentine, également dame de la Croix étoilée, qui s'allia, le 3 avril 1720, à Charles-Ferdinand, comte de Konigsegg-Rothenfels.

La seconde sœur du quatrième comte d'Erps hérita du patrimoine de la famille (r. du 28 mai 1720). Conformément au testament du chancelier, le bisaïeul de sa femme, testament qui est daté du 15 septembre 1645, le comte prit le nom de Boisschot; mais des lettres patentes le dispensèrent de quitter entièrement le nom de ses ancêtres, et lui permirent de se qualifier de Boisschot, comte de Konigsegg-Rothenfels et Erps, ainsi que de porter les armoiries de sa femme, soit dans son écu, soit dans ses bannières, soit sur le repli du manteau comtal surmontant son blason (2 octobre 1720). Le 11 novembre 1741, on le créa marquis, en lui donnant la faculté d'appliquer ce titre à la terre de Grand-Bigard. Le comte de Konigsegg gouverna deux fois la Belgique en 1716, en qualité de ministre plénipotentiaire de l'empereur; en 1745, en attendant l'arrivée du prince Charles. Il fut successivement ambassadeur extraordinaire à La Haye, membre du conseil intime actuel d'état, vice-président du conseil suprême des Pays-Bas, à Vienne; conseiller d'état d'épée, aux Pays-Bas; grand maître de la cour de l'archiduchesse Marie-Anne, chevalier de la Toison d'or, etc. Il mourut le 19 ou le 20 mai 1759, et sa femme, le 26 mai 1776. De ses deux filles, l'aînée, Marie-Josèphe-ClaireWernère, épousa, le 26 août 1744, Jean, comte de Scherotin; la seconde, Françoise-Eugénie, s'allia, en 1751, à Léopold, comte de Neiperg, ambassadeur de l'empereur en Espagne. Celle-ci mourut, en 1752, n'ayant eu de son mariage qu'une fille, qui ne vécut qu'un an; l'aînée devint marquise de Grand-Bigard (r. du 10 avril 1779), comtesse d'Erps, baronne de Saventhem. Sa fille, la comtesse de Scherotin ou Zierotin, devint, par mariage, comtesse de Taxis; M. de Remoortere-Taxis posséda ensuite ses biens, qui furent aliénés en 1814. La plus grande partie des dépendances de l'ancienne seigneurie de Saventhem ont été achetés par Mile Vloeberghs, la fondatrice du couvent qui se trouve dans ce village.

D'après la taxation des fiefs de 1474, la seigneurie de Saventhem devait le service avec un combattant à cheval et quatre à pied. Elle comprenait, en 1474, un manoir avec vergers et autres dépendances, d'une étendue totale de sept bonniers, et, en outre, des étangs, des terres, des prés, etc. Le château était orné d'une tour massive; lorsque Guillaume de Ryckewaert acheta la seigneurie pour M. de Boisschot, il conserva la propriété du château et le transmit à ses héritiers '. Il était probablement situé vis-à-vis de la belle ferme et maison de campagne appartenant à M. F. Héberlé, qui l'a achetée aux Ficquelmont. Là, au sud du village, près de la petite chaussée qui conduit à la route de Bruxelles vers Louvain, se trouve un étang encore appelé den Toren vyver, l'étang de la Tour. Ce lieu s'appelle de Motte. Dans les derniers temps, les barons de Saventhem avaient, au centre du village, au nord de l'église, une habitation sur l'emplacement de laquelle se sont élevées différentes constructions, et, entre autres, la maison communale et la cure.

Le village, l'église, le couvent, les usines, etc., de Saventhem. Pour les crimes et les délits, Saventhem et Sterrebeek avaient un échevinage particulier; mais, dans le premier, on reconnaissait les échevins de Vilvorde pour chef de sens, tandis que, dans le second, ce rôle était attribué aux échevins de Campenhout 2. Il paraît qu'au moyen âge, les échevins de Saventhem n'avaient pas de sceau commun3. Après l'érection de Saventhem en baronnie, le soin d'y diriger la police fut confié à un drossard. Le 15 mai 1629, cet officier, ainsi que les échevins de Saventhem, de Sterrebeek et de Nosseghem, furent autorisés à faire mesurer les propriétés comprises dans ces trois villages, afin d'arriver à une répartition plus équitable des charges publiques. Le second comte d'Erps, de l'avis du drossard, des échevins, des administrateurs (regeerders) et des principaux habitants de Saventhem, de Sterrebeek et de Nosseghem, fit un règlement pour l'administration de la justice et la levée des impôts dans ces localités. La cour de justice se tenait tous les quinze jours et à onze heures, alternativement dans chacun d'eux; en ouvrant la séance, le drossard recommandait l'impartialité aux échevins. En séance ordinaire, ceux-ci ne devaient être que deux; mais, pour porter une sentence, la présence de cinq d'entre eux, au moins, était nécessaire. Les registres d'imposition (dorpsboeken ou sethboecken) étaient formés dans chaque localité par les soins du drossard, des échevins et

1 VAN GESTEL.

• Déclaration du maire et des échevins, en date du mois de juin 1570. Coutumes de Brabant, t. Jer, p. 303.

3 Suivant le Vrai Supplément au nobiliaire des Pays-Bas, les armoiries de la seigneurie de Saventhem étaient d'azur à un écusson d'argent, chargé d'une hure de sanglier de sable, defendue d'argent.

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