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de la rue de la Loi; au premier étage de son imposante façade, s'ouvrent de grandes fenêtres, dont les châssis n'encadrent chacun qu'une seule vitre, d'une dimension colossale. Dans la rue Belliard, on remarque un hôtel construit de pierres et de briques émaillées, d'après les dessins de M. Balat, et, à l'angle formé par la rue des Arts et la rue Joseph II, quatre charmantes façades, bâties par M. Dumont, dans un style renaissance mélangé de gothique; trois de ces dernières habitations sont ornées d'un revêtement complet de pierres bleues '. C'est dans la rue Montoyer qu'habite M. le baron de Stassart, l'un de nos plus célèbres littérateurs, le possesseur d'une collection d'autographes qui compte peu de rivales. Commencée au printemps de l'année 1840, l'église Saint-Joseph a été achevée en quelques années. Le cardinal archevêque de Malines, Monseigneur Sterckx, en bénit la première pierre, le 6 avril 1842, lorsque les nefs latérales s'élevaient déjà à treize mètres au-dessus du sol 2. Quelques années après, ce bel édifice, œuvre de notre excellent architecte M. Suys, a été vendu à une congrégation de Rédemptoristes. L'église Saint-Joseph présente une figure parallèlogrammatique ; à l'une de ses extrémités se dresse la façade, devant laquelle se développe la place de la Société Civile; à l'autre, vers la rue Belliard, se trouve le presbytère. Aux deux flancs s'adossent des constructions particulières, qui cachent les murs latéraux de l'église, dont elles sont séparées par des couloirs. La distribution intérieure du temple est remarquable outre trois nefs d'égale hauteur et un transsept sans saillie, il comprend un chœur et deux petites chapelles latérales, qui se dégagent de plain-pied l'un dans l'autre, et dans les deux sacristies; l'une de ces dernières, la sacristie de droite, celle où se célèbrent les mariages, est accessible aux voitures par les portes extrêmes de la façade du presbytère.

La façade, entièrement construite de pierres bleues, depuis les gradins jusqu'au sommet des tours, se compose de deux parties distinctes : au bas sont pratiquées la grande porte d'entrée, deux portes latérales et deux entrées adjacentes qui communiquent avec les couloirs de dégagement dont nous avons parlé. Dans l'archivolte de la porte d'entrée est encadré un basrelief sculpté en pierre bleue par M. Leclercq, et représentant la Religion appelant les hommes à elle; dans les niches qui surmontent les portes d'entrée seront placées les statues des deux Joseph de l'Écriture: le fils bien-aimé de Jacob et l'époux de la Vierge. Les tours doivent être ornées d'un grand nombre de statues, dont aucune n'est placée.

1 Voyez SCHAVES, Histoire de l'architecture en Belgique, t. II, passim, et le Journal belge de l'architecture, cinquième année, p. 21.

2 Voyez la description de la cérémonie et celle de la médaille frappée à cette occasion dans GUIOTH, Histoire numismatique de la révolution belge, p. 339.

La nef reçoit le jour par des fenêtres cintrées, dont la partie supérieure inscrit des moulures en style pseudo-gothique. Deux rangs de colonnes corinthiennes, posées sur des socles octogones, la divisent en trois parties; les tailloirs de leurs chapiteaux, dont le galbe est remarquablement beau, soutiennent les nervures croisées de la voûte, qui est

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cintrée et d'une grande élévation. Le choeur, où règne une obscurité mystique, tandis que la nef est inondée de flots de lumière, se termine par un mur plat auquel est adossé un tableau de M. Wiertz la Fuite en Égypte, toile immense dont quelques parties, et particulièrement la tête de la Vierge, sont d'une beauté achevée. Les dossiers des stalles ont été sculptés en bois, par M. Geerts, dans le plus

1 M. TINDEMANS a publié une bonne description de l'église Saint-Joseph dans l'Observateur belge, nos du 18 septembre et du 7 octobre 1848.-Voyez aussi l'Histoire de l'architecture en Belgique, par M. SCHAYES, t. II, p. 460.

beau style de la renaissance; ils présentent un portique à jour, dont les arcades, portées par des colonnettes corinthiennes à fûts cannelés et ornés d'arabesques, encadrent les statues des Apôtres. Le même artiste a représenté, sur les portes du sanctuaire, les quatre sacrifices célèbres de l'ancienne loi les holocaustes d'Abel, de Melchisedech, d'Abraham et d'Aaron, et, sur d'autres panneaux, les divers symboles du sacrifice chrétien le ciboire, la manne, l'encensoir, le pain, le vin, du blé, des raisins, des anges, etc. Dans la chapelle de la Vierge, on remarque une Adoration des bergers, peinte par Maximilien De Hase, en 1762.

II.

L'ÉGLISE DE SAINT-JOSSE-TEN-NOODE. Dans les localités qui étaient autrefois peu importantes, une monographie n'a guère à s'occuper que des faits qui se rattachent au temple paroissial. Ainsi les phases successives de l'existence de la modeste église de Saint-Josse-ten-Noode résument, en quelque sorte, les anciennes annales du village lui-même.

Vers le milieu du quatorzième siècle, Ten-Noode commença à se peupler; le nombre des maisons s'y accrut considérablement. Bien que séparés de leur église paroissiale, la collégiale de Sainte-Gudule à Bruxelles, par le mur d'enceinte et par la porte dite depuis de Treurenborch (d'où le nom de la rue Treurenberg), les habitants de Ten-Noode pouvaient toujours obtenir les secours de la religion, même la nuit, parce que, le quartier de la rue de Louvain et des alentours ayant pris une grande extension, la porte de la ville devait nécessairement rester ouverte. Mais, après la construction de la seconde enceinte de Bruxelles (commencée en 1557), on ordonna de mieux garder les portes et de les fermer pendant la nuit. C'est ce qui détermina les chanoines de Sainte-Gudule à autoriser l'érection, à Ten-Noode, d'une chapelle avec clocher et cimetière, dédiée à la Vierge et à saint Josse. Ils promirent de désigner, pour desservir cet oratoire, un prètre qui séjournerait dans le faubourg, particulièrement la nuit; il pourrait administrer l'eucharistie et l'extrême-onction, et purifier les accouchées qui ne sauraient venir à Sainte-Gudule; on ne dirait dans la chapelle que des messes basses, sauf six fois par an, savoir le jour de la dédicace, lors de la procession dans laquelle on portait la statue du patron, et aux quatre fêtes de ce saint à la Saint-Barnabé, lorsque la puissance de Dieu se manifesta en lui; le jour de la fête des saints Jacques et Christophe, anniversaire de la découverte de son corps; aux ides d'octobre, date de la translation

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de ses restes mortels, et à la Sainte-Lucie, date de sa mort. Une moitié des offrandes, donations, produits des funérailles, recueillis dans la chapelle, devait être abandonnée à la collégiale, sauf dans le cas où un particulier s'engagerait à donner un vitrail, un calice ou quelque autre ornement d'autel, à faire construire une partie de murs, etc. L'entretien du desservant du nouvel oratoire fut mis à la charge du faubourg, jusqu'à ce qu'une chapellenie y fût érigée (11 décembre 1361). Le lendemain, vingt habitants de Ten-Noode s'assemblèrent dans la chapelle même, et là, en présence du notaire Franco de Loembeke et de plusieurs personnes notables de Bruxelles, ils s'engagèrent à remplir les conditions qui leur étaient imposées par le chapitre 1.

Comme on le voit, la chapelle existait déjà, et, en effet, dans une grande ordonnance du magistrat de Bruxelles, de l'année 1360, il est défendu d'y tenir des réunions ou d'y donner des repas, sous peine d'une amende de 10 escalins 2. Deux maîtres de la fabrique, l'un nommé par le chapitre de Sainte-Gudule, l'autre par les habitants de Ten Noode, en administraient les biens; en 1437, en vertu d'un accord conclu le 9 juin, ils fondèrent une chapellenie, à laquelle ils donnèrent une maison bâtie sur une partie du cimetière, et dont le possesseur devait célébrer la messe le dimanche et le mardi; plus tard, la confrérie de Saint-Josse institua un autre bénéfice, chargé de cinq messes par semaine. Une seconde confrérie, dite de Saint-Job, existait à Ten-Noode, en 1517. Vers cette époque, l'importance de la chapelle s'accrut le dernier août 1552, le chapitre de Sainte-Gudule permit d'y placer un tronc, en se réservant le vingtième des offrandes qui y seraient déposées; le 21 août 1565, un baptistère y fut établi; mais, par contre, le 24 janvier 1566-4567, défense fut faite au chapelain de Ten-Noode de prêcher, probablement afin de ne pas provoquer des disputes avec les calvinistes, qui étaient alors répandus en grand nombre aux environs de Bruxelles.

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En 1580, les calvinistes détruisirent la chapelle de fond en comble. Le 8 mai 1600, lorsque les autorités ecclésiastiques la visitèrent, on en avait rétabli, depuis un an, l'ancien chœur; pour payer ce travail, on vendit, avec l'autorisation du doyen de la chrétienté de Bruxelles, une remontrance d'argent doré, valant 200 florins, et qui avait jadis été donnée par Pierre Damant. Lors de la visite dont nous venons de parler, ni la chapelle, ni le maitre-autel n'étaient consacrés, et la pierre de l'autel fut trouvée brisée en son milieu. A cette occasion, le doyen de la chrétienté bénit le cimetière.

1 Voyez le Messager, 1. c., et le Rapport de l'administration communale, année 1838, p.11 Histoire de Bruxelles. t. 1, p. 127.

En 1602, le duc d'Aerschot, désirant agrandir son jardin, acheta au chapitre de Sainte-Gudule le fonds « sur lequel autrefois a été bâtie la maison du recteur de la chapelle de Ten-Noode; il s'engagea, en retour, à enclore le cimetière d'un mur. Les marguilliers achevèrent alors de disposer les chambres situées au-dessus de la sacristie, de manière à ce que le recteur de la chapelle pût y demeurer. Il semble que celui-ci n'eut d'abord pas de successeur, car, le 3 mai 1645, les habitants du faubourg demandèrent au chapitre un desservant, en s'engageant à lui fournir un logement et à lui payer 64 florins par an; le prêtre Vandervinne ayant été nommé en cette qualité, le 16 juin 1645, les maîtres de la chapelle et les délégués de la commune (c'est-à-dire du faubourg) lui allouérent 50 florins par an, comme indemnité de logement. La cure actuelle, qui est située près et au nord de l'église, n'a été bâtie qu'en 1725, sur trente-cinq verges de terre, acquises de la famille de Villegas (acte du 6 août, octroi du 21 du même mois). La chapelle, devenue trop petite, a été agrandie à plusieurs reprises en 1714, en 1777 et en 18332; outre le poète Houwaert, sur lequel nous aurons occasion de revenir, on y a enseveli un arrêtiste célèbre, Jean de Deckher, de Fauquemont, mort le 16 décembre 1646.

Le 12 août 1738, on unit au bénéfice du rectorat du curé de TenNoode le cantuaire des Douze-Apôtres, à Sainte-Gudule, dont le possesseur célébrait une messe toutes les semaines, dans la chapelle de l'hospice des Douze-Apôtres, à Bruxelles ; plus tard, sur de nouvelles plaintes de l'insuffisance de la dotation du rectorat, on le confia à un vicaire de l'église de Sainte-Gudule, et on lui alloua une des pensions de 150 florins par an, fondées par le doyen De Mayere en faveur de prêtres séculiers chargés d'entendre les confessions dans cette église; puis, en vertu d'une autorisation de l'archevêque, en date du 31 décembre 1765, on lui assigna les revenus de la chapellenie de Sainte-Élisabeth, dite de la troisième fondation, à Sainte-Gudule, revenus qui s'élevaient à 220 florins environ. Le chapitre de Sainte-Gudule percevait la dîme à Saint-Josse-ten-Noode; quelques différends s'étant élevés, au sujet de cette taxe, entre les chanoines et les habitants de Ten-Noode, le magistrat de Bruxelles paya 30 paLacons aux premiers, afin de les déterminer à cesser leurs réclamations (18 novembre 1698).

LE FAUBOURG de Louvain.

1 VAN GESTEL, t. II, p. 316.

La partie de la commune de Saint-Josse

2 Les deux inscriptions suivantes se lisent encore près de la porte d'entrée: CONSULTISSIMUS DOMINUS ENGELBERTUS PETRUS ORTS, CONCILII BRABANTIE ADVOCATUS, PRIMUM LAPIDEM POSUIT, HAC 3 APRILIS 1777. RESTAVRE PAR LE ZELE DV CVRE ET DES MARGVILLIERS

SVIVANS.....

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