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De temps immémorial, l'importante abbaye de Parcq, près de Louvain, possédait, à Melsbroeck, une ferme avec vingt-cinq bonniers de terres et trois bonniers de prés et de bois. La veille de la Noël, en 1264, l'écolâtre de Malines, Arnoul de Zellaer, donna au monastère de Roosendael toutes ses propriétés à «Zaventen, Meldebrouc, Hockensele et Berge», à la condition de lui livrer tous les ans, sa vie durant, quinze setiers de seigle et quinze de froment, mesure de Malines, et de payer, après sa mort, 16 livres de Louvain à l'abbé de Saint-Bernard, son exécuteur testamentaire, au profit des chapelains institués par lui dans l'église de Saint-Rombaud. Les tenanciers jurés de Roosendael allaient à chef de sens à Uccle, et se servaient, faute de sceau, de celui des échevins du village; le livre censal du couvent rapportait, au siècle dernier, 55 5/8 quartauts de seigle et 7 florins courant. Le roi Guillaume ler a possédé, à l'entrée du village, du côté de Dieghem, une belle habitation que M. De Knyff avait fait bâtir, et qui est aujourd'hui la propriété de M. le sénateur Cogels. M. le comte Duchâtel, un de nos agronomes les plus distingués, y habite.

Le village dépendait anciennement de l'échevinage de Campenhout; en 1510, le tribunal particulier créé par le seigneur engagiste du village avait un sceau sur lequel on voyait l'effigie de saint Martin. Le greffe de Bruxelles possède les registres aux adhéritances des échevins de Melsbroeck, à partir de l'année 1554, et un grand nombre d'autres documents provenant des archives du village.

La commune possédait jadis une partie des bois et des prés qui s'étendent à l'est de Vilvorde, dans la direction de Perck; son domaine, pour lequel elle payait au souverain un cens annuel de 10 deniers, reçut de l'extension en vertu d'un octroi de la chambre des comptes, en date du 17 mai 1613. En considération des grands services qu'Antoine de Locquenghien et son père avaient rendus au village, les habitants cédèrent à Antoine la propriété de la ruelle dite de la Passion, 't Passie straetken, et l'autorisèrent à fermer la Broekstrate, à la condition d'y poser une barrière, de manière à ce que la procession de la paroisse pût au besoin y passer (10 octobre 1592). Le 5 juillet 1611, de concert avec les habitants de Peuthy, ceux de Melsbroeck cédèrent à Antoine de Locquenghien sept journaux et onze verges, en échange de trois bonniers cinq verges, afin de mettre leur seigneur à même de pratiquer un autre chemin dans ses propriétés; les deux communes promirent d'entretenir la Leybeke qui séparait leurs biens de ceux d'Antoine, et dont les digues devaient leur appartenir; par contre, Antoine s'engagea à jeter sur ce ruisseau un pont, le même, sans doute, que celui qui est connu sous le nom de pont Gabriel. Par un acte passé devant le notaire A. De Bleser, le 17 jan

vier 1653, les villages de Peuthy et de Melsbroeck se partagèrent la Grande commune, qu'ils possédaient par indivis, le premier, pour un quart, le second, pour les trois quarts; on la coupa alors par un fossé. Melsbroeck eut aussi un procès avec Saventhem, au sujet du droit de pâture dans les bruyères et terrains vagues du Loobosch, compris dans la paroisse; pour indemniser le seigneur des frais qu'il avait faits en cette occasion, le village lui céda, moyennant 50 florins de 20 sous, 31 verges qui étaient comprises dans la Petite commune, et consentit à l'annulation de l'accord de 1611 précité (6 juillet 1616).

En 1489, Melsbroeck fut incendié, puis désolé par la famine. Le 4 juillet 1520, une rixe s'engagea entre quelques habitants de ce village et l'un d'entre eux fut tué; le meurtrier obtint son pardon, à la condition de payer au fisc 18 florins du Rhin, et de se rendre, trois dimanches de suite, à la grand'messe, vêtu de lin, pieds nus, tête nue, tenant en main une torche de cire, du poids d'un quart de livre; là, il devait s'agenouiller devant le maître-autel, prier pour l'âme du défunt, pendant toute la durée de l'office, assister à une procession qui aurait lieu après la messe, et, enfin, offrir chaque fois sa torche au Saint-Sacrement. Un autre individu, qui était présent lorsque le meurtre fut commis, paya une amende de 14 florins. Pendant l'hiver de cette année 1520, des malfaiteurs armés vinrent, à Melsbroeck et aux environs, extorquer de l'argent aux habitants; on s'empara de quatre d'entre eux, qui furent torturés, à Bruxelles, le 20 mars 1520-1521, En 1565, la gilde de l'arc remporta au concours de Bruxelles le quatrième prix du tir et le prix de la sérénade; mais, pendant les années qui suivirent, le village souffrit immensément, et, comme nous l'avons vu, il resta complètement inhabité de 1578 à 1586. En 1671, on y comptait 70 foyers, dont 7 au château des Locquenghien, 15 au château des Madoets, 6 au manoir des Willemyns. Par sa situation à l'est de la Senne, Melsbroeck resta à l'abri des dévastations qu'exercèrent les troupes de Louis XIV; mais il fut plus d'une fois pillé par les troupes alliées: en 1694, le régiment anglais de Douglas y pilla l'église, et, le 26 septembre de cette année, le régiment du comte Jean y dévasta quinze maisons. Au mois de septembre 1704, une partie de l'armée anglo-hollandaise y arriva inopinément, enleva le curé et d'autres habitants, et s'empara de quelques chevaux; mais le gouverneur de Vilvorde, averti de ce coup de main, envoya contre ces audacieux le lieutenant-colonel La Joncquière, avec. des dragons du régiment du colonel Pasteur; cet officier fit tant de diligence qu'il atteignit les ennemis à Corroy, au delà de Wavre, les mit en fuite, et délivra les prisonniers qu'ils emmenaient avec eux,

Jean, fils de Jacques Bornoy, maçon ou architecte qui travailla à la

construction de l'hôtel de ville de Bruxelles, est surnommé de Melsbroec dans un acte du 29 octobre 1408; il était probablement originaire du village de ce nom.

Saint Martin de Tours est le patron de l'église de Melsbroeck, où on vénère des débris de la Sainte Croix. En 1134, l'autel de Melsbroeck fut donné par la personne du lieu, un nommé Pierre', et par l'évêque de Cambrai, Liethard, aux quatorze chanoines desservant l'oratoire des < Saints Michel et Gudule, à Bruxelles ». Depuis cette époque, le maire du chapitre de Sainte-Gudule payait tous les ans au doyen de la chrétienté, le jour de Saint-Mathieu, un droit dit cathedralicum, comme redevance due par les églises de Sainte-Gudule et de Melsbroeck; s'il restait en défaut de s'acquitter de cette obligation, l'interdit était lancé sur les deux temples.

Dès l'année 1095, une dîme à Melsbroeck fut donnée à l'abbaye de Jette par le fondateur de ce monastère, Onulphe de Wolverthem. Au treizième siècle, la dime de la paroisse, à l'exception du tiers appartenant au curé, était tenue en fief de Franc de Liis par le chevalier Daniel de Weerdt, dont les fils, Jean, Walter et René l'engagèrent, le 25 juillet 1251, à l'abbaye de Grimberghe, pour une somme de 225 livres de Bruxelles. En cette occasion, les cessionnaires retinrent à leur charge les droits de relief qui écherraient pendant la durée de l'engagement, et l'obligation de fournir un cheval à l'abbé de Jette, pour le cas où il enverrait cinq de ses religieux recevoir les ordres 3. Peu de temps après, 1 Voyez les Opera dipl., t. II, p. 4,179.

2 Opera dipl., t. ler. p. 99.

Universis Christi fidelibus inspecturis paginam, Godefridus dictus magister decanus et quod cum eo est capitulum S. Gudile in Bruxella, salutem in Domino. Vestra noverit universitas quod constitutis coram nobis domino Francone abbate Grimbergensi et filii Davidis militis de Werda, Johanne, Waltero et Reynero, matre ipsorum presente et consentiente, iidem fratres duas garbas tocius decime de Melbroeck, que in nostro sita est personatu, dicto abbati et ecclesie sue titulo pignoris obligarunt, pro ducentis et viginti quinque libris Bruxellensis monete, eâ lege quod fratres memorati prefatam decimam redimere poterunt de anno in annum, in festo Sancti Remigii, aut totam aut per mediam partem sive per partem terciam, prout ipsorum resederit voluntati. Hoc addito quod si abbas Jethensis quinque fratres suos ad sacros missurus ordines, forte a Francone de Liis ad evectionem predictorum fratrum equum sibi commodari exegerit et idem Frauco a supradicto Johanne qui sepedictam decimam de ipso Francone tenet in feodum, equum sibi ad idem opus nichilominus exegerit commodari, dictus Johannes et antedicti fratres ipsius de prefati equo Franconi satisfacient antedicto, Si quoque dicto durante pignore ex dicto feodo relevium forte deberi contigerit, dicti fratres pro eodem satisfacient, ne pro defectu feodalis servicii, ad prefatam decimam in dampnum predicte Grimbergensis ecclesie contingat manum extendi, Quod si forte contigerit, sepedicti fratres eamdem ecclesiam reddent indempnem et hoc se facturos sine malicia ac sine dolo, fide interposità, promiserunt, et preterea fratres antedicti sepefate ecclesie de protaxata decima legitimam warandiam promiserunt nichilominus et tutelam. Facta sunt hec Francone memorato presente et consentiente, salvo prout convenit jure sup. Prefatis igitur consensum adhibemus salvo per omnia jure nostro,

le doyen Godefroid et les autres chanoines de Sainte-Gudule, qui avaient cependant donné leur assentiment à cet acte, entrèrent en procès avec les religieux de Jette, au sujet des vieilles et des nouvelles dimes de Melsbroeck. L'abbé de Grimberghe, maitre Godefroid, pléban d'Assche, et maitre Jacques, chanoine d'Anderlecht, choisis pour arbitres, décidèrent que le monastère de Jette serait tenu d'acheter ces dimes de celui de Grimberghe, et qu'il les posséderait dorénavant, à la condition de payer au chapitre, tous les ans, cinq muids de seigle et cinq d'avoine (mars 1240-1241). Jette obéissait alors à un abbé nommé Henri. Daniel, son successeur, alla en appel à Cambrai, puis consentit à un nouvel accord: la communauté abandonna au chapitre tous ses droits sur les dimes contestées, et les chanoines, par contre, promirent de rembourser 150 livres que les religieux de Grimberghe avaient prêtées aux de Liis (mercredi après la passion des saints Pierre et Paul, en 1245), ce qui eut lieu, en effet, au mois de juin 1250.

Outre son tiers de la grande dime, le curé percevait les dîmes novales, et la dime des bois situés près du Koninckxloo ou Loo, et qui avaient jadis été cultivés. Il y avait, dans l'église, une chapellenie des Ames, qui fut unie à la cure, en 1569, et une seconde fois en 1596. Gisberte de Locquenghien, comtesse d'Esneux, fonda le cantuaire de la Sainte-Croix, dont le desservant devait dire la messe trois fois par semaine, catéchiser le dimanche, lors de la messe du matin, et visiter les malades; cette dame se réserva, à elle et à ses successeurs dans la baronnic de Melsbroeck, la collation du cantuaire, qu'elle dota de 200 florins par an (30 août 1721). Le 9 août 1727, Martin Robyns et Catherine Fariseau fondèrent, en l'honneur de saint Martin, un bénéfice ecclésiastique et castral, mais ils annulèrent ensuite leur décision et instituèrent, le 2 octobre 1741, un bénéfice laïcal, chargé de deux messes par semaine; cette chapellenie ne pouvait être conférée qu'au bénéficiaire du cantuaire de la Sainte-Croix.

Pendant les troubles du seizième siècle, l'église fut pillée et endommagée; le 27 janvier 1595, après avoir consulté leur seigneur, les habitants confièrent le soin d'en diriger la restauration au curé et aux échevins Guillaume De Preter et messire Henri Madoets. Comme le chœur avait été détruit, le seigneur du lieu, le curé et les paroissiens demandèrent au chapitre de Sainte-Gudule de le faire reconstruire, en sa

qui nobis nostri ratione competit personatus. In cujus testimonium ac munimentum presentem paginam sigilli nostri appensione duximus consignandam. Testes frater Balduinus canonicus Grimbergensis, Henricus de Rimenham, canonicus Machliniensis, Paridanus Isenbart et alii multi. Actum anno gratie millesimo ducentesimo tricesimo primo, octavo kalend, augusti. Registrum album, fo 14, aux Archives de Sainte-Gudule,

qualité de grand décimateur; les chanoines accordèrent 150 florins, mais pour cette fois seulement et sans que cela pût tirer à conséquence (dernier août 1612). Le 50 décembre 1667, il paya encore les dépenses nécessitées par quelques travaux au chœur, à la condition que dorénavant aucune réparation ne se ferait sans son consentement. En 1668, le 28 septembre, il refusa de voter une allocation annuelle pour l'entretien de cette partie de l'édifice. La tour, la seule partie de l'église, autre que le chœur, qui présente des traces de l'architecture ogivale, fut visitée en 1712, réparée en 1729 et garnie d'ancrages, en 1744. En cette dernière année, on voûta le chœur. Les nefs datent de 1781; les premières pierres en furent posées, le 30 avril, par le doyen de Sainte-Gudule, Steenen, et par le curé du village, P.-C. Galmarde. L'ancienne cure a été échangée avec la cure actuelle, le 50 octobre 1816.

Il existe, à Melsbroeck, un couvent d'Ursulines; on y trouvait jadis un hôpital ou infirmerie (Sieckhuys).

III.

STEENOCKERZEEL 1 : La Chapelle de sainte Pharaïlde et Wambeek. Il existe, à l'entrée du hameau de Wambeek, près de l'endroit où la

1154; Hoverhocken

1 Steenockerzeel (Ochinsala, 700 environ; Hockenzela,1147; Hockesele, sela, 1179; Steinhockensele, 1280; Steenhockensele, 1283; Steynehockezele, 1435 ; Steenhockezeele, 1491), commune du canton de Vilvorde, à 2 1/4 1. au N.-E. de Bruxelles.

Territoire: En 1686, Steenockerzeel comprenait 413 bonniers, dont 318 de terres, 40 de prairies, 53 de bois, 2 d'étangs, et Humelghem, 354 bonniers, dont 339 de terres, 12 de vergers et 3 de bois ; le revenu imposable s'élevait, à Steenockerzeel, à 4,633 florins, à Humelghem, à 4,676 florins. En 1846, sur une étendue de 943 hectares, il se trouvait dans la commune: 480 h. cultivés en céréales, 25 h. cultivés en plantes industrielles, 208 h. cultivés en racines et fourrages, 25 h. de prairies, 2 h. de vergers, 28 h. de jardins potagers, 1 h. de jardins d'agrément, 87 h. de bois, 13 h. de jachères. La verge linéaire avait 47 1/3 pieds de Bruxelles.

Nombre d'habitations: A Steenockerzeel: en 1435, 52; en 1480, 37; en 1525, 72, dont 1 à 2 foyers; en 1686, 32 chaumières, 1 château, 3 brasseries, etc.; à Humelghem, en 1435, 49 habitations; en 1480, 28; en 1525, 69, dont 1 à 2 foyers; en 1686, 30 chaumières, une maison de campagne, 2 brasseries, etc.; dans les deux localités réunies: en 1846, 323 maisons, dont 10 inhabitées.

Population: A Steenockerzeel: en 1786, 417; en l'an VIII, 671; à Humelghem : en 1786, 380; en l'an VIII, 337; dans les deux localités: au 31 décembre 1831, 1,527; au 15 novembre 1846, 1,506, formant 319 ménages; 276 enfants recevaient l'instruction et 415 personnes les secours de la bienfaisance.

Industrie: Le moulin à eau dit d'Overmolen, le moulin à vent du Loo, 1 brasserie, 1 distillerie, 1 huilerie.

Dépendances: Outre les localités citées dans le texte, le hameau de Dyck.

Les registres de l'état civil commencent à Steenockerzeel, pour les naissances, en 1594; pour les mariages et les décès, en 1870; à Humelghem, pour les naissances, en 1683; pour les mariages, en 1694, et pour les décès, en 1690.

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