Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

44

LE CALME REVIENDRA.

C'est l'heure où la Mélancolie
S'assied pensive et recueillie
Aux bords silencieux des mers,
Et, méditant sur les ruines,
Contemple au penchant des collines
Ces palais, ces temples déserts.

O de la liberté vieille et sainte patrie!
Terre autrefois féconde en sublimes vertus,

[ocr errors]

Ton empire est tombé, tes héros ne sont plus!

Mais dans ton sein l'âme agrandie

Croit sur leurs monuments respirer leur génie, Comme on respire encore dans un temple aboli La majesté du dieu dont il était rempli.

Ainsi tout change, ainsi tout passe;
Ainsi nous-mêmes nous passons,
Hélas! sans laisser plus de trace
Que cette barque où nous glissons
Sur cette mer où tout s'efface.

LAMARTINE

LE CALME REVIENDRA.

NOTRE barque légère

S'égare sur les eaux;

Le vent nous est contraire

Et soulève les flots.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

46

AINSI JE RÊVE.

A

AINSI JE RÊVE.

INSI je rêve, ainsi je songe,

Tandis qu'aux yeux des matelots
La nuit sombre à chaque instant plonge
Des groupes d'astres dans les flots!

Moi, que Dieu tient sous son empire,
J'admire, humble et religieux,
Et par tous les pores j'aspire
Ce spectacle prodigieux!

Entre l'onde, des vents bercée,
Et le ciel, gouffre éblouissant,
Toujours, pour l'oeil de la pensée,
Quelque chose monte ou descend.

Goutte d'eau pure ou jet de flamme,
Ce verbe intime et non écrit
Vient se condenser dans mon âme
Ou resplendir dans mon esprit.

Et l'idée à mon cœur sans voile,
A travers la vague ou l'éther,
Du fond des cieux arrive étoile
Ou perle du fond de la mer!

V. HUGO.

[blocks in formation]

R

RÊVER.

ÊVER, c'est entendre

Chanter la voix tendre
D'un ange ailé d'or,
Qui berce notre âme,
Ainsi qu'une femme
L'enfant qui s'endort.

Rêver, oh! c'est vivre
De l'air dont s'enivre
Le peuple du ciel;
Et c'est au calice
Boire avec délice
Sans trouver de fiel!

Oh! la rêverie,
Charmante prairie
Exempte d'hivers!

Forêt où la brise

En chantant se brise

Dans les rameaux verts.

Suave pelouse,

Dont le ciel jalouse
Les riantes fleurs!

Calme et douce grève,
Où tombe et s'achève
Le flot des douleurs!

V. HUGO.

[blocks in formation]

LA FLEUR ET LE PAPILLON.

LA fleur disait au papillon céleste :

Ne fuis pas !

Vois comme nos destins sont différents; je reste,
Tu t'en vas!

« VorigeDoorgaan »