14 RÊVERIE. L'airain pieux, qui résonne, L'astre de vie et d'amour! LAMARTINE RÊVERIE. est soir; la lune s'élance Sur son trône mystérieux; Les astres roulent en silence; Comme un lac immobile, immense, Dans les ondes de la pensée, Adieu soudain, voûte étoilée, EXTASE. Au sein de mon âme ébranlée, Irai-je, pour saisir l'image, Je veux rêver, rêver toujours. SAINTE-BEUVE. 15 EXTASE. 'ÉTAIS seul près des flots par une nuit d'étoiles. J'ÉTAIS Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles. Mes yeux plongeaient plus loin que le monde réel. Et les bois, et les monts, et toute la nature Semblaient interroger dans un confus murmure Les flots des mers, les feux du ciel. Et les étoiles d'or, légions infinies, A voix haute, à voix basse, avec mille harmonies, -C'est le Seigneur, le Seigneur Dieu! V. HUGO. 16 NUITS DE JUÎN. BONNE NUIT. BONNE nuit! bonne nuit! Loin de nous le jour s'enfuit; A demain ! A demain ! NUITS DE JUIN. 'ÉTÉ, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte, La plaine verse au loin un parfum enivrant; Les yeux fermés, l'oreille aux rumeurs entr'ouverte, On ne dort qu'à demi d'un sommeil transparent. Les astres sont plus purs, l'ombre paraît meilleure ; Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure, V. HUGO. LE BUISSON ET LA KOSE. L'HIVER. IES oiseaux nous ont quittés; BÉRANGER. LE BUISSON ET LA ROSE. YOMMENT! déjà sur le retour! COMMEN Ce matin même à peine éclose! Pauvre fleur! tu ne vis qu'un jour! Disait le buisson à la rose. Je n'ai pas vécu sans bonheur, 18 LA FEUILLE FLÉTRIE. LA FEUILLE. E ta tige détachée, DE Pauvre feuille desséchée, Qui seul était mon soutien. Où va la feuille de rose Et la feuille de laurier. LA FEUILLE FLÉTRIE. ARNAULT. POURQUOI tomber déjà, feuille jaune et flétrie? Pauvre feuille! il n'est plus le temps où ta verdure Si fraîche au mois de mai! faut-il que la froidure Te laisse encore à peine un incertain moment? |