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GOUTTES DE ROSÉE.

LA GOUTTE DE ROSÉE.

PETITE

ETITE perle cristalline,
Tremblante fille du matin,
Au bout de ta feuille de thym,
Que fais-tu là sur la colline?

Avant la fleur, avant l'oiseau,
Avant le réveil de l'aurore,
Quand la nature dort encore,
Que fais-tu là sur le coteau?

Ce que je fais sur la colline?
Je m'y prépare avec amour
A m'offrir, quand viendra le jour,
Pure à sa pureté divine.

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LA GOUTTE DE ROSÉE.

Tu le sais, son rayon n'est beau
Que pour la goutte transparente.
Voilà pourquoi, persévérante,
Je suis déjà sur le coteau.

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Du soleil toute la richesse,
Du prisme toutes les couleurs,
Scintillant dans sa petitesse,
Font resplendir la goutte en pleurs.

- Pour que tant de magnificence
Ait en toi soudain éclaté,

Goutte, d'où te vient ta puissance?

- Ami, c'est de ma pureté.

H. F. AMIEL

LA POESIE.

LA POÉSIE

ELLE était jeune, elle était belle;

Son front, même au milieu des pleurs,
Empreint d'une grâce éternelle,
Brillait de lumière et de fleurs;
Sa voix faisait tomber les chaîne.
Qui pèsent sur les malheureux;
Elle endormait désirs et peines ..
Où donc es-tu, fille des cieux ?

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Elle avait un chaste langage,
Un doux sourire, un accent pur,
Soit qu'elle chantât dans l'orage,
Ou pleurât sous un ciel d'azur;
Elle venait, douce hécatombe,
Parer nos travaux et nos jeux,
Fêter la vie, ou bien la tombe...
Où donc es-tu, fille des cieux ?

Elle était pleine de croyance,
Aussi les peuples la croyaient;
Quand elle parlait d'espérance,
Tous les cœurs brisés espéraient:
Libre, et fière de son empire,
Au pouvoir d'un maître orgueilleux
Elle ne vendait pas sa lyre . . .

...

Où donc es-tu, fille des cieux?

HALÉVY.

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AURORE.

vas-tu, souffle d'aurore,

Vent de miel qui viens d'éclore,
Fraîche haleine d'un beau jour?..
Où vas-tu, brise inconstante,
Quand la feuille palpitante
Semble frissonner d'amour?

LE MATIN.

Est-ce au fond de la vallée,
Dans la cime échevelée

D'un saule où le ramier dort?
Poursuis-tu la fleur vermeille,
Ou le papillon qu'éveille

Un matin de flamme et d'or?...

Va plutôt, souffle d'aurore,
Bercer l'âme que j'adore;
Porte à son lit embaumé

L'odeur des bois et des mousses,

Et quelques paroles douces

Comme les roses de mai.

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ED. TURQUETY.

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LE MATIN.

E laboureur répond au taureau, qui l'appelle,
L'aurore les ramène au sillon commencé,

Il conduit en chantant le couple, qu'il attelle;
Le vallon retentit sous le soc renversé ;

Au gémissement de la roue

Il mesure ses pas et son chant cadencé ;
Sur sa trace en glanant le passereau se joue,
Et le chêne à sa voix secoue

Le baume de sillons, que la nuit a versé.
L'oiseau chante, l'agneau bêle,
L'enfant gazouille au berceau,
La voix de l'homme se mêle
Au bruit de vents et de l'eau,
L'air frémit, l'épi frissonne,
L'insecte au soleil bourdonne,

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