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aux faits que M. Fenestre cite dans sa thèse, et à ceux relatés par M. Piorry et M. Malle (Gazette médicale).

Nous avons la certitude que la progression des érysipèles de la face et du cuir chevelu aux organes renfermés dans le crâne, peut se faire directement par l'intermédiaire des petits vaisseaux qui se trouvent au niveau des sutures, des trous pariétaux et mastoïdiens. A l'appui de cette manière de voir, nous invoquons les recherches anatomiques de M. Ribes; de plus, des faits pathologiques plus concluants encore, en ce sens que nous avons constaté, et bien d'autres médecins l'ont aussi remarqué, que les accidents cérébraux ont eu lieu alors qu'on ne voyait aucune tuméfaction des parties molles de l'orbite, et que l'érysipele occupait seulement le cuir chevelu ou une partie de la face; et en ce qui concerne l'affection érysipélateuse de cette première partie, Dupuytren paraît avoir constaté que les capillaires de la peau du crâne sont indépendants de ceux du tissu cellulaire sous-épicrânien.

Cette opinion du grand chirurgien nous ramène donc en partie aux inductions que nous avons tirées des recherches de M. Ribes; nous disons en partie, car il reste à expliquer l'existence d'accidents cérébraux qui se montrent alors que l'érysipele occupe les membres supérieurs ou inférieurs seulement. Peutêtre, d'après notre pensée touchant la nature de l'érysipèle, trouverons-nous une explication satisfaisante à ce sujet. Nous continuons, en attendant, ce que nous avons à extraire encore de la Gazette des Hôpitaux.

Dans six cas, l'inflammation de la peau s'est étendue au tissu cellulaire et a produit le phlegmon érysipélateux. Deux fois, la surface du derme, mise à nu par l'ouverture des phlyctènes, s'est recouverte d'une pulpe grisâtre, qui a paru le résultat d'une gangrène superficielle.

Le développement rapide de quelques abcès très-circonscrits qui se sont développés à la jambe, à la région lombo-sacrée, au bras, au cou, a toujours coïncidé avec une grande amélioration de l'état général. Le point le plus curieux de l'histoire de ces abcès, c'est que, quarante-huit heures après les premiers indices de leur développement, le pus était parfaitement collecté.

Enfin, parmi les complications signalées figure l'apparition d'un œdème trèsremarquable aux membres inférieurs pendant la convalescence, sans aucun signe certain de phlébite, genre de complication sur lequel Borsieri a beaucoup insisté.

Ces érysipèles ont présenté, sous le rapport des rechutes et des récidives, des particularités très-intéressantes : des rechutes ont été observées chez six malades; voici dans quelles circonstances: la rougeur avait disparu entièrement; la céphalalgie, la fièvre, la soif n'existaient plus depuis plusieurs jours; le pouls était bon, l'appétit commençait à revenir, lorsque tout à coup réapparurent les frissons, la céphalalgie, la soif, en un mot tous les phénomènes généraux notés au début de cette affection. En moins de cinq ou six heures, une rougeur très-vive recouvrait d'emblée toutes les parties envahies primitivement. Ces érysipèles de retour se sont reproduits jusqu'à deux et même trois fois sur

le méme individu. Dans ces cas, les symptômes concomitants locaux et généraux diminuérent notablement dans leur intensité et leur durée, à chaque nouvelle invasion de la maladie (1). (La suite au prochain No.)

II. REVUE ANALYTIQUE ET CRITIQUE.

Médecine et Chirurgie.

SUR L'EMPLOI DE L'anarcotine (NARCOTINE) COMME REMÈDE ANTipériodique. — M. le docteur Garden, de Ghazeepore (Indes anglaises), considérant que le principe trouvé dans l'opium et auquel, lors de sa découverte, on a donné le nom de narcotine parce qu'on supposait que l'opium lui devait ses propriétés narcotiques, ne possède en réalité aucune vertu hypnotique, propose de désigner désormais ce principe par le mot plus exact d'anarcotine. Nous acceptons cette dénomination et disons que le célèbre docteur O'Shaughnessy avait déjà, avant M. Garden, soumis l'anarcotine à l'expérimentation et s'était convaincu de son action antipériodique, car il l'avait employée avec le plus grand succès tant contre les fièvres intermittentes que contre les fièvres rémittentes, et l'avait même trouvée plus efficace que la quinine; il ne lui avait d'ailleurs reconnu aucune action nuisible (V. PEREIRA, Mater. medic., p. 1999).

Les résultats obtenus par M. Garden confirment entièrement l'expérience du docteur O'Shaughnessy. Nous possédons, dit-il, dans l'anarcotine un médicament qui ne nous a fait défaut que dans 3 1,2 p. 100 des cas dans lesquels il a été employé comme moyen exclusif de traitement. En prenant l'une parmi l'autre toutes les fièvres, quotidiennes et tierces, d'une durée plus ou moins longue, on peut

établir que cet agent enraie la fièvre avant le troisième paroxysme, à dater du moment où l'on a commencé à l'administrer.

A petites doses, l'anarcotine agit comme tonique; elle augmente l'appétit et relève les forces en général. Une dose de 1 à 1 1/2 grain de sulfate d'anarcotine suffit pour produire ce résultat.

Comme antipériodique on peut la donner à la dose de 1 1/2 grain à 3 grains, et même plus (jusqu'à 6 grains), en ayant soin de mettre entre chaque prise un intervalle convenable. L'effet physiologique le plus évident de l'anarcotine s'observe sur le cœur dont l'activité est augmentée et dont le nombre de pulsations s'accroît de 10 à 20 par minute; le pouls devient en même temps un peu plus plein.

Lorsqu'on l'administre à de plus fortes doses (de 5 à 15 grains), on observe une augmentation de la chaleur périphérique et des sucurs, quelquefois des phénomènes désagréables tels que maux de cœur, étourdissements, vomissements; mais ces phénomènes disparaissent rapidement dès qu'on diminue les doses du médicament. Le seul inconvénient réel qu'offre l'anarcotine, c'est de provoquer la constipation, ce qui oblige de recourir, avant ou pendant son administration, à l'emploi de laxatifs.

En général, il faut pour guérir complétement une fièvre quotidienne 20 grains

(1) Les rechutes dont il est ici question, à quelle cause faut-il les attribuer ? Deux moyens sont donnés pour arriver à la solution du problème; les voici : ou bien la cause créatrice des premiers érysipèles n'était pas entièrement annihilée, les malades n'étaient alors que blanchis (qu'on nous passe cette expression) et alors on comprend très-bien la recrudescence des accidents (ainsi se passent les choses dans les maladies virulentes et miasmatiques); ou bien cette même cause était entièrement détruite, mais les malades restaient dans le milieu infectant qui avait amené les premiers accidents. On saisit très-bien encore ici le retour des érysipèles, et cela sur les parties primitivement envahies, car là restait surtout une prédisposition. En interrogeant les faits qui appartiennent aux maladies virulentes et miasmatiques, nous trouverions encore, en cette dernière circonstance, de curieux et instructifs rapprochements à faire.

de cette substance, et environ 40 grains pour une fièvre tierce. Il est nécessaire, pendant la convalescence, d'en donner encore 16 grains.

Comme on obtient facilement l'anarcotine en traitant par l'acide sulfurique ou l'acide chlorhydrique les résidus d'opium dont on a extrait la morphine, elle constituera à côté de celle-ci un produit accessoire très-utile et à bon marché. Dr D...É. (Nederl. tydschr. v. geneesk., 1862, p. 122.)

DU SESQUICARBONATE d'ammoniaqUE CONTRE LES FIÈVRES ÉRUPTIVES (1).—M. Witt, d'après son expérience qui, sur ce sujet, date de 30 ans, et est conforme à celle de Wilkinson, affirme que le sesquicarbonate d'ammoniaque est un remède aussi efficace qu'il est simple contre la scarlatine et la rougeole. Son action, selon lui, est aussi évidente que celle du quinquina dans la fièvre d'accès. Feu Wilkinson disait n'avoir pas, en 20 ans, perdu un seul des scarlatineux ou rubéoleux à qui il avait donné ce médicament.

Le mode d'administration est des plus aisés. Faites prendre de 15 à 50 centig. de ce sel en solution, toutes les heures pendant toute la durée de la fièvre, en variant les doses selon l'intensité de la maladie. D'ailleurs une quantité plus considérable serait sans danger. Il faut seulement que le malade évite les boissons acides.

En somme, M. Witt n'accorde pas au sel ammoniacal, dans le traitement de ces maladies, une importance moindre que celle d'un spécifique, d'un agent capable de neutraliser le virus scarlatineux ou rubéo leux. (British medical journal et Gaz. médicale de Lyon, No 10.)

DE LA MORT SUBITE PAR SUFFOCATION CHEZ LES PETITS ENFANTS.-M. Perrin a observé ce cas chez trois enfants : deux garçons et une fille. La fille avait onze mois, et les deux garçons avaient, l'un un an, et l'autre vingt-deux jours. Tous trois étaient bien portants et allaités par leur mère, au moment où la mort est venue les surprendre. Les accidents se sont montrés brusquement en plein jour; les enfants étaient éveillés et hors de leur berecau.

Ces accidents, dits M. Perrin, ont été ceux d'un violent accès de suffocation. Chez deux de ces enfants, le petit garçon d'un an et la petite fille de onze mois, l'accès

(1) Consulter le long et intéressant mémoire publié sur ce mode de traitement par M. le doc

s'était montré plusieurs fois depuis la naissance, mais pour cesser presque aussitôt. Chaque fois, les accidents sont venus brutalement saisir ces petits malades dans les bras mêmes de leur mère, et ont consisté dans une dyspnée extrême et instantanée, avec sentiment de violente constriction à la gorge, lividité de la face et des lèvres, mouvement désordonné de l'enfant, qui sc jetait de côté et d'autre, et cherchait vainement à respirer. Le paroxysme arrivé en moins d'une ou deux minutes à son plus haut degré, a fait place dans ces deux cas à la mort presque immédiate.

le

Chez le petit garçon de vingt-deux jours, paroxysme a été suivi d'un état général de collapsus, avec gêne progressive de la respiration, et mort par asphyxie au bout de quatre heures seulement. Dans ce dernier cas, c'est à peine si quelques mouvements convulsifs se sont manifestés au moment de la mort.

Ainsi, ces enfants sont morts instantanément suffoqués par défaut de pénétration de l'air dans les voies respiratoires. On ne saurait, ajoute M. Perrin, avoir une meilleure idée de la physionomie générale de l'accès qu'en se rappelant ces suffocations nerveuses que chacun de nous a observées chez des enfants lorsqu'ils perdent haleine à la suite d'une violente colère ou d'un accès prolongé de coqueluche.

Il ne s'agit done point ici de catarrhe suffocant, de convulsion foudroyante, de congestion cérébrale, d'œdème de la glotte, de laryngite striduleuse ou diphthérique. Les seules affections qui aient véritablement quelque analogie avec l'accident dont nous nous occupons ont été improprement décrites sous le nom d'asthme aigu de Millar et d'asthme thymique de Kopp.

(Gaz. med. de Lyon, No 11.)

SUR LA PSEUDO-CHLOROSE; par M. TROUSSEAU. Si la chlorose est une affection difficile à guérir, il est parfois aussi embarrassant de la reconnaitre et de la distinguer de certains états cachectiques, que M. Trousseau désigne ici sous le nom de pseudo-chlorose. La chlorose étant une maladie de la jeunesse, on ne sera guère exposé à la confondre avec l'aglobulie, qui dépend d'un cancer; mais les causes de l'aglobulie étant très diverses, il arrive fréquemment que la notion de ces causes vous échappe, et alors vous traitez comme chlorotiques des individus qui peuvent être soulages momentanément par la médica

teur Rieken dans le tome fer du Journal de la Société, p. 73, 133, 193 et 263.

tion ferrugineuse, mais qui, aussitôt cette médication suspendue, retombent dans leur ancien état morbide et voient même ce dernier s'aggraver d'une manière sensible. Tel est, en particulier, et c'est sur ce fait qu'a insisté M. Trousseau à propos d'une malade couchée dans ses salles, l'état d'aglobulie qui s'observe chez les sujets prédisposés à la phthisie tuberculeuse.

Plusieurs faits malheureux, cités par M. Trousseau, mettent hors de doute l'action pernicieuse du fer dans les conditions dont il s'agit. Ce professeur a rappelé entre autres le cas d'une jeune fille de 14 ans, dont la croissance avait été extrêmement rapide. Les règles apparurent chez elle avec une abondance insolite, et les phénomènes chlorotiques se manifestèrent. M. Trousseau prescrivit le fer : le teint reprit sa couleur. Au bout d'un mois, mêmes accidents; même traitement, même résultat, en apparence heureux. Tant que la malade prenait du fer, elle était gaie, vive, expansive. Un jour elle eut froid, elle toussa; elle eut des hémoptysies coïncidant, à deux époques successives, avec des ménorrhagies, et bientôt elle succomba aux ravages de la phthisie galopante.

Bien des jeunes filles, soumises au traitement ferrugineux comme chlorotiques, sont mortes ainsi de phthisie aiguë. Tout n'est donc pas dit lorsque vous constatez, chez une jeune personne, la pâleur et le bruit de souffle. Il faut encore interroger les antécédents de la malade, l'ausculter avec un soin extrême, et, s'il y a lieu de craindre chez elle la tuberculisation pulmonaire, et, à plus forte raison, si celle-ci s'est révélée déjà par des signes sensibles, il faut s'abstenir d'une manière absolue de l'emploi des ferrugineux. Dans les cas douteux, M. Trousseau entretient la santé par des préparations de quinquina et de noix vomique, qui stimulent les fonctions digestives, par l'eau de Vichy et une alimentation appropriée.

S'il y a des névralgies, il leur oppose le sulfate de quinine, les solanées vircuses, l'opium, la térébenthine, etc.

Il est d'autres états morbides qui simulent la chlorose et dans lesquels il y aurait moins d'inconvénient à donner le fer; ce sont, entre autres, la cachexie palustre et la cachexie syphilitique. On peut, dans ces conditions, administrer les ferrugineux; mais ces niédicaments ne conduisent à rien de définitif; tandis que si, reconnaissant la cause réelle de la décoloration des tissus et des troubles circulatoires, vous prescrivez le quinquina, le mercure ou l'iodure de potassium, vous voyez bientôt

le teint refleurir et la pseudo-chlorose disparaitre sans le concours des préparations martiales.

(J. de méd. et de chir. prat. et Revue de thérap. méd.-chirurg., No 11.)

SUR LE TRAITEment de la fiÈVRE PUERPÉRALE, par M. le Dr F. KEHRER. Dans une épidémie de fièvre puerpérale accompagnée d'un prolapsus rapide qui régna durant l'hiver de 1860 à 1861 dans la Maison d'accouchements de Giessen, on employa vainement une foule de moyens. Enfin, on eut recours à l'administration de la morphine et de la quinine concurremment avec l'usage du camphre et de la Liquor ammonia acetic., en prenant pour règle de donner, suivant l'intensité des douleurs abdominales, de deux à quatre fois dans les vingt-quatre heures un huitième de grain de morphine, puis de faire prendre alternativement, toutes les deux heures, une mixture composée de : camphor.s; gumm. mimos. 5j; aq. chamomill. 3iij; liquor. ammon. acetic.; sacchar. alb. ââ 3j. — et un grain de quinine, jusqu'à obtention d'un amendement notable dans les symptômes. Cet essai fut couronné du plus heureux résultat; sous l'influence d'une forte diaphorèse en même temps que d'une augmentation dans la sécrétion des urines, des lochies et du lait, on obtint déjà de l'amélioration au bout d'un à deux jours; dans un seul cas sur douze l'amélio ration ne survint que le cinquième jour. Le docteur Kehrer attribue une grande importance à l'administration combinée et successive de ces divers agents médicamenteux, parce que, employés isolément, ils n'ont jamais procuré de résultats aussi avantageux. Il ajoute enfin que l'administration de la quinine comme prophylactique est restée sans aucun effet, et que la désinfection par les vapeurs d'eau régale lui a paru utile. Dr D.....

(Monatsch. f. Geburtsk et Medicin.-chirurgische Monatshefte, avril 1862.)

BONS EFFETS DES LAVEMENTS DE CAFÉ DANS UN CAS D'EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS.

On sait que l'action délétère des champignons vénéneux se traduit par des phénomènes, tantôt d'irritation gastro-intestinale, tantôt de narcotisme, tantôt et le plus souvent par ces deux ordres de phénomènes combinés. Il suit de là qu'après l'emploi des moyens propres à procurer l'expulsion de la substance toxique, le traitement varie suivant la prédominance de

telle ou telle nature de symptômes. Quand c'est l'influence sur le système nerveux qui prédomine, et qu'elle se traduit par un état de collapsus, la stupeur, le coma, etc., le café est un agent susceptible de rendre des services marqués; et s'il arrive qu'il ne soit pas possible de le faire prendre par la bouche, on peat, comme dans le cas suivant, l'administrer sous forme de lave

ments.

Un jeune garçon, âgé de 7 ans, fut apporté à Royal free Hospital, le 12 octobre dernier, après midi, dans une situation très-alarmante

collapsus, insensibilité complète, nausées continuelles, pupilles très-dilatées, pouls à peine perceptible. Les parents rapportaient que, quelques heures auparavant, cet enfant était allé jouer dans Regent's Park, et qu'à son retour, il était comme imbécile, incapable de rendre compte de ce qu'il éprouvait, trébuchant et tombant par la chambre. Son frère, qui l'avait accompagné, avouait qu'ils avaient cueilli et mangé des baies, et, d'après ces explications, ainsi qu'en raison des symptômes, on pensa que c'étaient des fruits de belladone. Un vomitif au sulfate de zinc, administré immédiatement par le chirurgien résidant, M. Hill, amena des vomissements abondants, mais qui n'éclairèrent pas sur la nature du poison ingéré. Cependant, la gravité des accidents allait toujours croissant : les pupilles étaient énormément dilatées, et l'irritation de l'estomac, l'état nauséeux ne s'apaisaient nullement. Le danger était imminent. Le docteur O'Connor prescrivit alors un lavement de trois onces d'une forte infusion de café chaude, à répéter de quart d'heure en quart d'heure. Dès le second lavement, les vomissements diminuaient, le pouls reprenait de la force, et l'état du malade commençait à s'améliorer; cette amélioration continua, et les vomissements s'arrêtèrent complétement dans le cours de la nuit; au matin, il restait une grande prostration que l'on combattit par les excitants diffusibles, le camphre, l'ammoniaque. Le 15, l'enfant quitta l'hôpital complétement rétabli. Son frère y avait été également apporté, une heure après lui, présentant des symptômes semblables, mais moins intenses, et dont on triompha très-rapidement, après l'administration du sulfate de zinc à dose vomitive. Celui-ci avait sur lui un petit sac dont le contenu donna la clef des accidents, en faisant connaître la nature de la substance vénéneuse qui les avait causés; on y trouva en effet un certain nombre de champignons d'une espèce nuisible, et il avoua que c'é

tait là ce dont ils avaient mangé, lui et son frère.

(The Lancet et Bullet, général de thérapeutique, 15 mai 1862.)

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LACTATION. ACTION GALACTOPOIÉTIQUE DE LA CASCARILLE. La cascarille, Croton cleutheria, dont l'écorce est encore quelquefois usitée comme tonique et astringente, paraît cependant posséder une autre vertu qui pourrait, dans quelques cas, être mise utilement à profit dans la médecine, si tant est que l'on soit en droit de conclure de l'animal à l'homme. Les expériences, en effet, sur lesquelles nous voulons attirer l'attention, ont été faites par un habile vétérinaire, M. Follemberg, qui a trouvé à l'écorce de cascarille des vertus galactopoiétiques très-complètes, et qui a vu ce médicament donner souvent des résultats avantageux chez les femmes primipares. La dose du médicament pour les juments était, par vingt-quatre heures, de 60 grammes de poudre incorporée à du miel, et nous sommes tout disposé à croire que l'action du Croton cleutheria pourrait être également mise à profit pour les malades de notre espèce, en ayant soin de diminuer considérablement les doses, si les quelques faits que nous avons été à même d'observer n'étaient pas contre-balancés par d'autres où les résultats seraient moins satisfaisants.

(Gazette hebdom. et Bulletin général de thérapeutique, 30 mars 1862.)

Du bioxyde de mercure Hydraté, ou préCIPITÉ JAUNE, ET DE SON ACTION THÉRAPEUTIQUE DANS LES CAS DE CONJONCTIVITE PUSTULEUSE ET DE KÉRATITE SUPERFICIELLE; par le docteur L. WECKER. Il y a bien longtemps que le bioxyde de mercure anhydre, ou précipité rouge, a conquis une grande réputation dans le traitement de certaines affections oculaires. L'insolubilité du médicament fait qu'on a dù recourir pour son emploi à la forme de pommade. Tantôt on applique cette préparation pharmaceutique sur les paupières, tantôt on l'introduit dans le cul-de-sac conjonctival, soit pour agir sur les lésions de la muqueuse, soit sur celles de la cornée. Le nombre des formules est considérable; dans celles dont on fait usage en France, la dose du précipité rouge varie de 1 à 40 pour 100.

La préparation d'une bonne pommade exige beaucoup de soin et occasionne une grande perte de temps, car si le sel mer

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