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saires et en contraintes, et les recouvremens étaient arriérés de trois ou quatre années. Aujourd'hui on n'en compte pas trois millions, et les contributions sont au courant.

Toutes les régies, toutes les administrations, donnent des produits toujours croissans. La régie de l'enregistrement est d'une fécondité qui atteste le mouvement rapide des capitaux et la multiplicité des transactions.

Au milieu de tant de signes de prospérité on accuse encore l'excès des contributions directes.

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Le gouvernement a reconnu avec tous les hommes éclairés en administration, que la surcharge était surtout dans l'inégalité de la répartition des mesures sont arrêtées et déjà s'exécutent pour constater les inégalités réelles qui existent entre les divers départemens. Au plus tard dans le cours de l'an 12, des opérations régulières et simultanées nous auront appris quel est le rapport des contributions entre un département et un département, et quel est, dans chaque département, le taux moyen de la contribution foncière. Une fois assuré d'un résultat certain, le gouvernement proposera les rectifications que réclame la justice. Mais dès cette session, et sans at tendre les résultats, il porposera une diminution importante sur la contribution foncière.

Des innovations sont proposées encore dans notre systême de finauces mais tout changement est un mal, s'il n'est pas démontré jusqu'à l'évidence, que des avantages certains doivent en résulter. Le gouvernement attendra, du tems et des discussions les plus approfondies, la maturité de ces projets que hasarde souvent l'inexpérience; qu'on appuie sur l'exemple d'un passé dont les traces sont déjà effacées, pour la plupart, des esprits, et sur la doctrine financière d'une nation qui, par des efforts exagérés, a rompu toutes les mesures des contributions et des dépenses publiques.

- Avec un accroissement incalculé de revenus, des circonstances extraordinaires ont amené des besoins qu'il n'avait pas été donné de prévoir. Il a fallu reconquérir deux de nos colonies, et rétablir dans toutes le pouvoir et le gouvernement de la métropole; il a fallu, par des moyens soudains et trop étendus pour être dirigés avec la précision d'une sévère économie, assurer des subsistances à la capitale et à un grand nombre de départemens: mais du moins le succès a répondu aux efforts du gouvernement; et, de ces vastes opérations, il lui reste des ressources pour garantir désormais la capitale du retour de la même pénurie, et pour se jouer des combinaisons da monopole.

Dans le compte raisonné du ministre des finances, on trouvera l'ensemble des contributions annuelles et des diverses branches da revenu public, ce qu'elles ont dû produire dans l'année révolue ; ce qu'on doit attendre d'amélioration, soit des mesures de l'administration, soit du progrès de la prospérité publique ; quels ont été dans les divers départemens du ministère, les élémens de la dépense pour l'an 10; quelles sommes sont encore à solder sur cette année et les années antérieures ; quelles ressources restent pour les couvrit, soit dans les recouvremens.à faire sur le passé, soit dans les fonds extraordinaires qui avaient été assignés à la dépense de ces années,

et qui n'ont point encore été consommés; quel est l'état actuel de la dette publique, quels en ont été les accroissemens; quelles en ont été les extinctions naturelles; quelles ont été enfin celles qu'a opérées la caisse d'amortissement.

Dans le compte du ministre du trésor public, on verra, dans leur réalité, les recettes et les paiemens effectués dans l'an 10, ce qui en appartient aux diverses branches de revenu, ce qui doit être imputé à chaque année et à chaque partie de l'administration.

Des comptes réunis de ces deux minstères, sortira le tableau le plus complet de notre situation financière. Le gouvernement le présente avec une égale confiance à ses amis et à ses détracteurs, aux citoyens et aux étrangers.

Après avoir autorisé les dépenses prévues de l'an 12, et approprié les revenus nécessaires à ces dépenses, des objets du plus grand interêt occuperont la session du corps législatif. Il faut rétablir l'ordre dans notre systême monétaire; il faut donner au systême de nos douanes une nouvelle force et une nouvelle énergie pour comprimer la contrebande.

Il faut enfin donner à la France ce Code civil depuis long-tems promis et trop long-tems attendu.

Sur toutes ces matières, des projets de lois ont été fomés sous les yeux du gouvernemennt et mûris dans des conférences où des commissions du conseil d'état et du tribunat n'ont porté que l'amour de la vérité et le sentiment de l'intérêt public. Le même sentiment, les mêmes principes dirigeront les délibérations des législateurs, et garantissent à la République la sagesse et l'impartialité des lois qu'ils auront adoptées.

Sur le Continent, tout nous offre des gages de repos et de tranquillité.

La République italienne, depuis les comices de Lyon, se fortifie par l'union toujours plus intime des peuples qui la composent. L'heureux accord des autorités qui la gouvernent, son administration intérieure, sa force militaire, lui donnent déjà le caractère et l'attitude d'un état formé depuis long-tems, et si la sagesse les conserve, ils lui garantissent une destinée toujours plus prospère.

La Ligurie, placée sous une constitution mixte, voit à sa tête et dans le sein de ses autorités, ce qu'elle a de citoyens les plus recommandables par leurs vertus, par leurs lumières et par leur fortune.

De nouvelles secousses ont ébranlé la république helvétique. Le gouvernement devait son secours à des voisins dont le repos importe à son repos; et il fera tout pour assurer le succès de sa médiation, et le bonheur d'un peuple dont la position, les habitudes et les intérêts, en font l'allié nécessaire de la France.

La Batavie rentre successivement dans les colonies que la paix lui

a conservées.

Elle se souviendra toujours que la France ne peut être pour elle que l'amie la plus utile ou l'ennemie la plus funeste.

En Allemagne se consomment les dernières stipulations du traité de Lunéville.

La Prusse, la Bavière, tous les princes séculiers qui avaient des

possessions sur la rive gauche du Rhin, obtiennent sur la rive droite de justes indemnités.

La maison d'Autriche trouve dans les évêchés de Salzbourg d'Eischtett, de Trente et de Brixen, et dans la plus grande partie de celui de Passau, plus qu'elle n'a perdu dans la Toscane.

Ainsi, par l'heureux concours de la France et de la Russie, tous les intérêts permanens sont conciliés; et du sein de cette tempête, qui semblait devoir l'anéantic, l'Empire germanique, cet empire si nécessaire à l'équilibre et au repos de l'Europe, se relève plus fort composé d'élémens plus homogènes, mieux combinés et mieux assortis aux circonstances présentes et aux idées de notre siècle.

Un ambassadeur français est à Constantinople, chargé de resserrer et de fortifier les liens qui nous attachent à une puissance qui semble chanceler, mais qu'il est de notre intérêt de soutenir et de rasseoir sur ses fondemens.

Des troupes britanniques sont toujours dans Alexandrie et dans Malte: le gouvernement avait le droit de s'en plaindre; mais il apprend que les vaisseaux qui doivent les ramener en Europe sont dans la Méditerranée.

Le Gouvernement garantit à la nation la paix du continent, et il lui est permis d'espérer la continuation de la paix maritime. Cette paix est le besoin et la volonté de tous les peuples ; pour in conserver, le Gouvernement fera tout ce qui est compatible avec l'honneur national, essentiellement lié à la stricte exécution des traités.

Mais en Angleterre deux partis se disputent le pouvoir. L'un a conclu la paix et paraît décidé à la maintenir; l'autre a juré à la France une haine implacable: de-là cette fluctuation dans les opinions et dans les conseils, et cette attitude à la fois pacifique et menaçante.

Tant que durera cette lutte des partis, il est des mesures que la prudence commande au Gouvernement de la République. Cinq ceat mille hommes doivent être et seront prêts à la défendre et à la venger. Etrange nécessité que de misérables passions imposent à deux nations qu'un intérêt et une égale volonté attachent à la paix!

Quel que soit à Londres le succès de l'intrigue, elle n'entrainera point d'autres peuples dans des ligues nouvelles; et le Gouvernement le dit avec un juste orgueil, seule, l'Angleterre ne saurait aujourd'hui lutter contre la France.

Mais ayons de meilleures espérances, el croyons plutôt qu'on n'écoutera dans le cabinet britannique, que les conseils de la sagesse et la voix de l'humanité.

Oui, sans doute, la paix se consolidera tous les jours davantage; les relations des deux Gouvernemens prendront ce caractère de bienveillance qui convient à leurs intérêts mutuels. Un heureux repos fera oublier les longues calamités d'une guerre désastreuse; et la France et l'Angleterre, en faisant leur bonheur réciproque, mériteront la reconnaissance du Monde entier.

De l'Impr. de la Ve PANCKOUCKE, rue de Grenelle, No 321, F. G.

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LA DECADE PHILOSOPHIQUE, LITTÉRAIRE

ET POLITIQUE.

AN XI de la République Française. -2me TRIMESTRE. 30 ventose.

MÉDECINE.

COURS d'études médicales, ou Exposition de la structure de l'homme comparée à celle des animaux; de l'histoire de ses maladies; des connaissances acquises sur l'action régulière de ses organes. Ouvrage destiné aux jeunes médecins, aux vétérinaires, aux savans et à toutes les per sonnes qui desirent acquérir facilement sur la science de l'homme physique des notions assez étendues pour en faire des applications utiles. Cinq volumes in-8°. Paris, chez Duprat, Letellier et compagnie, libraires, rue Saint-André-des-Arcs, n° 46.

EXTRAIT par JACQ. L. MOREAU, de la Sarthe, médecin et professeur.

La médecine dont on a mieux apprécié, depuis quelques années, les rapports généraux avec les autres sciences, et la liaison particulière avec les sciences morales, doit être considérée sous deux points de vue; 1o. Comme l'ob servation et le traitement des maladies, l'art de guérir, la médecine proprement dite; 2°. Comme la théorie et l'histoire de l'organisation et des dérangemens dont elle est Busceptible.

An XI. 2me. Trimestre.

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La médecine proprement dite, l'art de guérir exige une direction particulière de l'esprit, une habitude, une expérience consommée; et on ne peut guère essayer d'en propager les méthodes et les formules parmi les gens du monde, sans inconvénient et sans danger.

La théorie et l'histoire méthodique de l'organisation et de ses maladies forme, à la vérité, une introduction à la médecine proprement dite, et devient, sous ce rapport, le premier objet des études de celui qui veut exercer cette importante profession; mais elle doit aussi appeler l'attention de tous les hommes qui cultivent leur esprit et, comme le disait Vicq - d'Azyr, « il est tems que ceux qui desirent de s'instruire, après avoir interrogé tout ce qui les environne, reviennent à eux-mêmes et donnent quelque attention à leur propre structure. Les formes extérieures, les lois du mouvement, les élémens et la composition des corps leur fournissent sans doute des considérations importantes; mais s'ils ne savent point quels sont les rapports de ces substances avec la leur, ne perdent-ils pas le fruit le plus précieux de leurs recherches? Qu'est-ce qu'une théorie des sensations, si elle n'est appuyée sur la description exacte des sens eux-mêmes? »

« L'examen des nerfs, de leur origine, de leur connexion n'expliquent-ils pas un grand nombre de phénomènes sur ́lesquels il est si commun et si dangereux de raisonner mal? Et pourquoi la circulation du sang et de la lymphe qui sont la source et l'aliment de la vie, ne serait-elle pas aussi bien l'objet de nos réflexions, que la route et la direction des fleuves qui coulent sous un autre ciel, ou que celle des astres qui se meuvent si loin de nos têtes (1)? » ⚫ L'ouvrage que nous annonçons, appartient à ce point de vue philosophique de la médecine, à la connaissance de l'homme physique, dont les données sont au nombre de ces vérités importantes que l'une des plus respectables victimes de la révolution, Condorcet, voulait qu'on répandit pour en augmenter l'utilité.

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(1) Discours sur l'anatomie. Premier discours,

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