faisant faire et refaire plusieurs fois un même ouvrage, sans parvenir à se satisfaire eux-mêmes. Souvent, après plusieurs tentatives aussi dispendieuses qu'inutiles, ils finissent par se confier à des entrepreneurs qui ne cessent de leur tendre des piéges, pour les faire entrer dans leurs vues intéressées, en prodiguant la matière et les Ouvrages superflus. Delà une infinité d'abus qui ruinent les particuliers les plus riches et épuisent l'Etat sans rien produire. » A. D. POUR la dernière fois je t'invoque, Aréthuse; Puisse, pour ce bienfait, ton onde pure et claire Couler inaliérable au sein de l'onde amère ! Tandis que mes chevreaux tondent l'arbuste en fleur; Nos chants sont écoutés, la forêt les répète. QUELS lieux, Nymphes, quels bois vous servaient de retraite, Quand, brûlé d'un feu lent, Gallus fuyait le jour ?, ? Pourquoi désertiez-vous votre docte séjour, Et le sommet du Pinde, et ces rives fécondes Où le Permesse épand ses poëtiques ondes? Tandis que sous un antre il succombe à ses maux, Vit des larmes sortir de sa cime glacée. Ses brebis l'entouraient: (Des maux de leur berger, Garde-toi d'en rougir; songe, divin poëte, Les pasteurs des taureaux, ceux des troupeaux bélans, MAIS le triste Gallus: Bergers de ces hameaux, QUE le Ciel parmi vous n'a-t-il fixé ma vie ! C'EST ici, Lycoris, que les bois, que les plaines; Seule (Dieux que ne puis-je en douter un moment!) Tu Tu vois les bords du Rhin, et tes pieds infidèles VIENS, chantre de Chalcis, viens, oublions l'ingrate; Confidens de mes maux, ils croîtront tous les jours, CEPENDANT, compagnon des Nymphes du Menale, Tantôt, malgré l'hiver, dans le fond des forêts, Déjà j'entends leurs cris sur les roches bruyantes; ... Sur les maux des mortels apprit à s'attendrir! MUSE, c'en est assez; reçois de ton poëte Ces vers qu'il a chantés en creusant sa houlette : LEVONS-NOUS; aux chanteurs l'ombre est souvent perfide; Q L'ombre nuit aux Moissons, mais surtout à la voix: Vesper vient; mes troupeaux, retournons sous nos toits. QUOIQUE la traduction des Eclogues de Virgile entrât nécessairement dans le plan que je me suis tracé de donner les poëtes bucoliques de l'antiquité, néanmoins, malgré mon amour pour Virgile, je n'aurais jamais osé en traduire une éclogue, si je ne me fusse assuré par un des amis de M. Delille, que, non seulement il ne les traduisait pas, mais que son intention même n'était pas de les traduire. Puisse cette éclogue de Gallus trouver grace devant ses yeux; c'est à lui surtout que j'ai voulu plaire: beureux! si l'étude constante de sa traduction des Géorgiques a pu m'empêcher de succomber entiè rement sous le fardeau. Avec un tel guide, il n'est pas impossible qu'un poëte médiocre ne fasse une traduction passable : un homme de talent est presque certain de réussir; mais toute la gloire ne lui en appartient pas; il est bien différent d'entrer dans une carrière avec les conseils d'un homme qui l'a parcourue avec succès, ou d'y entrer lorsqu'elle n'était fameuse que par les revers de ses prédécesseurs; et quelques éloges que méritent Laharpe, par sa traduction du Philoctete; Boisjoslin, par celle de la Forêt de Windsor; et surtout De Saint-Ange, par celle des Métamorphoses, ouvrage qui gagne souvent à être comparé avec le texte, et la seule traduction d'Ovide qu'un homme de goût puisse lire ; je pense qu'ils doivent tous être regardés comme de l'école de Delille. C'est lui qui a fait voir ce que l'homme de génie entend par fidélité, et mêufe comment il était possible quelquefois de se faire aimer davantage en étant infidèle. Avant lui on ne connaissait que quelques morceaux fort courts, traduits par Boileau, et dont un même, quoique très-beau, a été critiqué un peu trop sévèrement par Rollin et Laharpe. Voltaire avait bien donné quelques excellens passages de poëtes modernes, plus aisés à traduire que les anciens; mais si, dans la comparaison de l'aigle blessé par un serpent, il s'est montré, du moins à mon avis, supérieur à Ho inère, à Cicéron et à Virgile, il faut convenir avec la même sincé. rité que dans le fameux morceau d'Homère, Miño marpos σulo etc. et dans cet autre si admirable de Virgile: Nor erat, et placidum, etc. ses imitations sont d'une faiblesse extrême; ce qui prouve que la manière de traduire qu'avait adoptée Voltaire, n'était pas très-sûre, même avec le plus grand talent. L'auteur du Méchant et de Vert Vert, de l'aveu de tout littérateur, n'aurait pu qu'égarer les tra ducteurs qui auraient été tentés de le prendre pour modèle. Enfia inalgré les encouragemens que Voltaire donnait aux jeunes pceles on regardait généralement une traduction en vers français comm impossible, lorsque celle de Delille parut, et lui valut en peu de tems le titre de Classique; ce que Pierre Didot, mon frère, a exprimé en vers assez heureux: L'auteur harmonieux, doux, fécond, élégant, LES DEUX MISSIONNAIRES. OR, connaissez-vous en France Prisant peu la tolérance! Messieurs Lah. . pé et Naig .'. n ? ENTR'EUX il s'élève un schisme, Ferré sur le catéchisme, L'autre athée inquisiteur. Tous deux braillent comme pies ; Lah.. pe les nomme impies ; A ces oracles suprêmes, Bonnes gens, soyez soumis. Nul n'aura d'esprit qu'eux-mêmes : Ils n'ont point d'autres amis. LEUR éloquence modeste Amollit les cœurs de fer; Lah.. pe a le feu céleste PARTOUT ces deux Prométhées Et Naig.. fait les dévots. |