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zänkisch und tyrannisch, ihre Kraft gegen kleinere missbrauchten, so trat er sofort gegen sie auf. Bemerkte er dagegen unter seinen Kameraden einen, der schwächlich oder kränklich war, so wurde er dessen erklärter Beschützer. Mit beständiger, eifersüchtiger Sorge wachte er dann darüber, dafs seinem Schützling nichts zuleide geschah.' Unter den dankbaren Freunden fürs Leben, die er sich so gewann, nennt sein Biograph auch Herrn Bonnet, der später zu den namhaften Präfekten der Julimonarchie zählte.

In stürmischer Zeit war der früh entwickelte zwölfjährige Knabe in die neue Umgebung eingetreten. Der 1. Dezember 1813 ist auch das Datum des Kriegsmanifestes der nach Frankreich hinein Napoleon nachziehenden Verbündeten, und der folgende Februar und März hallten wieder von den letzten kühnen Schlägen des gewaltigen Mannes und von seinem tiefen Fall. Auch im eigenen Lande atmete von den älteren gar mancher, der Kriegslast und des inneren Druckes gründlich müde, erleichtert auf; die jüngeren bis zu den Schulknaben herab fühlten nur den Schmerz der Überwundenen und nahmen ein unauslöschliches Andenken dieser Niederlagen, das, was man la maladie de 1815 genannt hat, in ihr ganzes späteres Leben mit hinüber. So Armand Carrel, so auch Claude Tillier. In dessen Lyceum führte sogleich der Rückschlag der ersten Restauration zu einer Schülerrevolte. Die Jungen waren bis dahin des Morgens durch Trommelschlag geweckt worden; jetzt sollte die Glocke die Trommel ersetzen, die weifse Kokarde an Stelle der glorreichen Trikolore treten. Dagegen empörten sich auch solche unter den Buben, die wie Claude noch halbe Kinder waren; laut riefen sie ihr vive l'empereur und traten die neue Kokarde mit Fülsen. Über die Zeit, die Tillier in Bourges zubrachte, wissen wir Näheres nicht; er blieb dort bis August 1819. Er wird die Schule absolviert haben, denn einige Jahre später versuchte er in den höheren Schuldienst (l'instruction secondaire) einzutreten. Bachelier jedoch scheint er nicht geworden zu sein. In einem Pamphlet, in welchem er seine ersten Erlebnisse als Schüleraufseher in Paris schildert, ist nur davon die Rede, dafs er ein Accessit in der obersten Klasse (en philosophie) erhalten habe. Denn maître d'études wurde er nun zunächst. Das Elend

dieser Stellung, dem erst die neuesten Zeiten wirksam abzuhelfen begonnen haben, ist schon oft und in lebhaften Farben geschildert worden; am bekanntesten ist, was Alphonse Daudet in seinem Petit Chose davon gesagt hat. Claude Tillier wurde maître d'études, bald nachdem er das Lyceum verlassen hatte, zunächst ein Jahr lang im Collège von Soissons, dann noch ein zweites Jahr in verschiedenen Privatinstituten in Paris. Wie wir ihn kennen, war er nirgends weniger an seiner Stelle; dieses Jahr 1821 brachte ihm denn auch die ersten bitteren Lebenserfahrungen. Er scheint in der kurzen Zeit oft seinen Platz gewechselt zu haben, auch ganz ohne Stellung war er zuweilen. Und da er seinen Eltern nicht beschwerlich fallen wollte und zu stolz war, um in der Not von Bekannten zu leihen, blieb er dann oft in dem kleinen Zimmer, das er mit einem Freunde gemeinschaftlich bewohnte, einen Teil des Tages im Bett, um, wie er sagte, weniger Brot zu essen. Die Schilderung, die er in seinem Roman Belle Plante et Cornélius von dem Pariser Dasein des jungen Cornélius giebt, enthält ohne Zweifel in humoristischer Übertreibung den Niederschlag seiner eigenen Erinnerung. Auch einem seiner Pamphlete hat er, im Rückblick auf diese Zeiten, eine reizende Schilderung eingefügt, die in ihrer Anlage an Dickens und daher auch an Daudets Petit Chose erinnert. Das Pamphlet ist leider in die Sammlung der Werke Tilliers nicht aufgenommen; den uns hier angehenden Abschnitt hat Felix Pyat im Vorwort mitgeteilt:

J'avais dix-neuf ans: vous voyez que c'est commencer de bonne heure à souffrir. Et encore, ce morceau de pain que trouve un mendiant, ce n'était pas sans peine que j'étais parvenu à me le procurer. Depuis un mois je battais le pavé de Paris avec ma grand'mère; nous avions exploré les faubourgs jusqu'à leur extrémité la plus reculée; nous avions heurté à toutes les portes des institutions connues de l'Almanach royal; mais ma grand'mère avait beau dire que j'avais fait toutes mes classes et même que j'avais eu un accessit en philosophie, mes malencontreux dix-neut ans étaient pour tous un vice rédhibitoire: partout on nous congédiait avec cette terrible phrase: 'Nous n'avons besoin de personne.' Il y eut même un facétieux chef d'institution qui eut l'air de me prendre pour un élève qu'on lui amenait.

Enfin ma grand'mère me trouva un coin dans une institution, avenue de la Motte-Piquet entre les Invalides et l'École militaire. ... J'avais, dans cette maison, le blanchissage, la nourriture et un lit au dortoir entre

ceux des élèves; mon extrême jeunesse ne permettait pas qu'il me fût alloué des appointements. Je faisais l'étude, les répétitions, je surveillais les récréations, j'accompagnais les élèves à la promenade. C'était un morceau de pain chèrement acheté.

Le chef de l'établissement n'avait d'un instituteur que son nom sur l'enseigne. Il ne savait pas le latin; il ne savait même pas la cuisine. Il avait acheté une institution comme un clerc de notaire achète quelquefois un fonds de bonneterie. Pour couvrir son ignorance, il lui fallait une réputation de savant; aussi il avait publié les Beautés de l'histoire de France, et il travaillait aux beautés historiques d'une autre nation. Ce genre d'ouvrages était alors fort en vogue: chaque nation avait, en un volume in-12, les beautés de son histoire; pas un feuillet de plus à l'une qu'à l'autre ...

Il y a des hommes qui, avec une bonne page, font un bon livre; d'autres qui, avec un bon livre, ne peuvent faire une bonne page. M. R. était de ces derniers. C'était un de ces gâteurs d'esprit qui mutilent au lieu d'abréger; qui prennent un in-folio, le dissèquent, en mettent de côté la chair et emportent les os avec eux; un de ces marmitons de la littérature qui, voulant peler une pomme, ne laissent rien que le trognon. Ses Beautés de l'histoire de France lui donnaient le droit de prendre le titre d'homme de lettres, titre qui rehaussait merveilleusement celui d'instituteur. Il passait ses journées à compulser les bibliothèques publiques, et ses soirées dans les salons du faubourg Saint-Germain, où il était admis à cause de la pureté de son royalisme.

Pendant son absence, la couronne tombait en quenouille. Cette quenouille, c'était Mme R., une anglaise rousse et pâle. Son teint ressemblait à la coquille d'un œuf de dinde ou à du satin blanc longtemps exposé à la fumée ou aux injures des mouches. Les élèves l'aimaient beaucoup, parce qu'elle leur donnait toujours raison; les maîtres d'études la détestaient, parce qu'elle leur donnait toujours tort.

Il y avait, dans la pension de M. R., vingt à vingt-cinq Anglais apportés en dot par sa femme, et environ autant de Français amenés par lui. Ce mélange des deux nations était un système d'éducation. Les Anglais de Madame devaient apprendre aux Français de Monsieur la langue de Byron en jouant à la marelle ou aux billes; ceux-ci apprendre, par la même occasion, la langue de Racine à ceux-là. Par suite de ce malencontreux échange, les noms avaient perdu leurs articles, les adjectifs leur genre, les verbes leurs conjugaisons. C'était un tel galimathias et une telle confusion des deux idiomes qu'on ne s'y entendait plus. ...

Les premiers jours que je passai dans la maison, je fus horriblement malheureux. La perte de la liberté était pour moi une privation insupportable. J'enviais en secret le sort du décrotteur qui passait en chantant sous les fenêtres. J'aurais volontiers donné tout mon petit trésor de science pour sa sellette et ses mains noires. Quelquefois les larmes m'étouffaient, mais je n'osais pleurer: il fallait attendre la nuit pour me donner ce plaisir.

Je me disais souvent: Pourquoi mon père ne m'a-t-il pas fait apprendre son état? c'était tout ce qu'il fallait pour mes besoins: du pain et de la liberté, voilà tout ce que je demandais à Dieu, et je n'ai ici ni pain ni liberté! Le bon homme a cru que je ferais mon chemin, comme tant d'autres, avec l'éducation qu'il me donnait; mais, au lieu de pièces d'or, ce sont des jetons qu'il a mis dans ma bourse. Je suis trop bête, trop lourd, trop maladroit, pas assez intrigant, pour réussir dans l'Université. La fortune est comme les grands arbres: il n'y a que l'insecte qui rampe ou que l'oiseau qui vole qui puissent y établir leur nid.

Toutefois, je n'étais encore qu'au pied de mon petit calvaire. Au bout de deux ou trois jours, mes administrés avaient perdu toute espèce de respect pour ma personne. Les deux nations, faisant trève à leurs querelles journalières s'étaient coalisées contre moi.

Mon habit gris, un habit gris fait par le meilleur tailleur de mon pays, et avec lequel ma grand'mère me trouvait superbe, était devenu le but de tous leurs sarcasmes et quelques fois aussi de leurs projectiles. J'avais beau punir, petits et grands se moquaient de mes punitions; ils aimaient autant la retenue que la récréation, car la retenue c'était moi qui la faisais.

Je fus tenté vingt fois de tirer une vengeance immédiate et sommaire de cette insolente marmaille si cruelle par espièglerie. Mais si j'étais renvoyé, que faire? De quel front me présenter à mes parents, qui me croyaient sur le chemin de la fortune? et quand bien même je prendrais ce parti, comment payer ma place à la diligence?

J'étais sans le sou, littéralement sans le sou. Ma famille me faisait une subvention de cinq francs par mois, que je touchais par les mains de ma grand'mère; mais ces cinq francs, je les avais gloutonnement dissipés en brioches et en petits pains que je mangeais dans les rues quand je sortais; car j'étais toujours tourmenté par la faim.

So arm er war, in dieser Umgebung fand Tillier sein Leben unerträglich. Die heftige Züchtigung eines Schülers verschaffte ihm schon im Oktober 1820 die gewünschte Entlassung. Wie er fortging, soll er selber uns wieder erzählen.

J'avais réglé mon compte avec M. R. Il me revenait vingt-deux francs cinquante centimes qu'il me donna. Je les sentais tressaillir dans ma poche. J'eus bientôt rassemblé mes hardes. Je n'avais d'autre malle qu'une vieille cravate noire nouée par les quatre coins, et il y avait dedans plus de papiers griffonnés que de linge. Je mis par hasard la main sur un vieux reste de cigare qui se trouvait dans ma poche. Il me sembla que cela ferait bon effet de sortir le cigare à la bouche. Je l'allumai à la cuisine, puis je traversai fièrement la cour comme une garnison qui sort de la place avec les honneurs de la guerre.

Près de la grande porte était un enfant qui semblait attendre quelqu'un. C'était un petit écolier de quatrième, mon voisin de table dans

la salle d'études et auquel j'aidais souvent à faire ses versions. Aussitôt qu'il me vit, il courut à moi, et me présentant un rectangle enveloppé de papier blanc: Je vous en prie, monsieur, prenez cela; c'est du chocolat à la vanille; je sais que vous ne gagniez pas beaucoup d'argent chez M. R., cela vous fera quelques déjeûners. Ne craignez pas de me priver, voici les étrennes, maman me donnera d'autre chocolat, et vous, personne, peutêtre, ne vous donnera rien.

Cette marque d'amitié si imprévue me bouleversa. J'ai, moi, l'émotion fort niaise et le sentiment tout-à-fait dépourvu de présence d'esprit. Au lieu de remercier ce charmant enfant, je me mis à pleurer comme un grand imbécile. Lui, cependant, cherchait à glisser son paquet dans la poche de mon habit, et moi, les yeux troublés de larmes, suffoqué de sanglots, incapable de prononcer un seul mot, j'essayais, mais inutilement, d'arrêter ses mains. Aussitôt que le chocolat fut dans ma poche, le cher petit espiègle prit légèrement sa volée comme un oiseau qu'on force à changer de buisson. Il alla se placer à quelques pas de moi. Monsieur, me dit-il, si vous voulez me promettre de garder le chocolat, je vais revenir; j'ai quelque chose à vous communiquer. Oh! cher petit, je te le promets, je le garderai toujours en souvenir de notre amitié. Il revint et me prit les deux mains. Eh bien! il faut que vous me promettiez de me faire savoir dans quelle institution vous serez entré. Je n'aime pas Mme R., parce qu'elle est Anglaise, et M. R., parce qu'il est royaliste, mais vous, je vous ai aimé tout de suite, je ne sais pourquoi; et je prierai tant maman de me mettre auprès de vous, qu'il faudra bien qu'elle y consente. Eh bien! mon enfant je te le promets encore; et détachant mes mains des siennes, je m'enfuis vers la rue, car je sentais que j'allais pleurer encore. A quelque distance de là, j'aperçus mon jeune ami placé sur la terrasse. Il me suivait d'un œil qui, j'en suis sûr, était plein de larmes.

Depuis, j'ai oublié cet enfant. J'ai mangé brutalement son chocolat, et je ne l'ai pas informé de la pension où je suis entré. Je l'ai oublié comme le voyageur oublie l'arbre sous lequel il s'est reposé un instant en traversant le désert; je l'ai oublié comme la jeune fille oublie le rosier qui lui a fourni sa première guirlande. Cette douce affection trépassée, elle est là gisante dans un coin de mon cœur sous un crêpe rose; car le destin de l'homme est d'oublier.

Das also war die erste Pariser Erfahrung des neunzehnjährigen maître d'études. Es soll damit nicht gesagt sein, dafs wir diese eigene Schilderung Tilliers in jedem Worte als ein Erzeugnis ungetrübter Erinnerung des Erlebten zu betrachten hätten; er war vor allem ein Poet, und zwar ein gründlich humoristischer. Allerdings die bis ins Sentimentale ausschweifende Gemütsweichheit, die der Darstellung zuletzt ihre besondere Färbung giebt, steckte tief in Tilliers Wesen. Auch sonst in den Pamphleten

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