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SÉANCE DU 1er MAI 1858.

PRÉSIDENCE DE M. FALLOT.

La séance est ouverte à midi et demi.

Le procès-verbal de la séance précédente a été lu et adopté.

I.

COMMUNICATIONS DU GOUVERNEMENT.

Envoi par M. le Ministre de l'Intérieur d'un exemplaire d'un nouveau rapport et des documents officiels relatifs à l'inoculation de la pleuropneumonie exsudative des bêtes bovines, d'après le procédé de M. le docteur Willems. Brux., 1858.

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M. le Président annonce à l'Académie les pertes qu'elle vient de faire, par la mort de M. le docteur Mareska, l'un de ses membres titulaires, et par celles de MM. les professeurs Chomel, Benjamin Travers et Muller, de Berlin, membres honoraires. M. le Président ajoute qu'il a adressé une lettre de condoléance à Mme Mareska, et qu'il a chargé M. Sauveur d'aller représenter la Compagnie aux funérailles de son mari, une indisposition l'ayant empêché de remplir personnellement ce devoir.

MM. Gouzée et Bellefroid, membres titulaires, et M. Sovet, membre correspondant, expriment le désir d'être appelés à occuper la place devenue vacante, dans la quatrième section, par le décès de M. Mareska.

En faisant hommage à la Compagnie de quelques-uns de ses écrits, M. le docteur Henriette rappelle sa candidature pour l'obtention de l'une des places de membre correspondant regnicole.

A la suite de ces communications, M. le Président annonce que les membres de la Compagnie recevront incessamment la table analytique des seize volumes qui composent la première série de son Bulletin; et, sur sa proposition, l'Assemblée vote des remerciments à M. Marinus qui s'est gracieusement chargé de faire ce travail qu'il a exécuté avec tous les soins nécessaires.

M. Sauveur est ensuite appelé à donner lecture du discours suivant qu'il a prononcé aux funérailles de M. Mareska, au nom de l'Académie.

« Messieurs,

« Je n'obéis pas seulement aux sentiments de mon cœur en venant joindre l'expression de ma douleur à la vôtre, car j'ai accepté la mission de rendre, au nom de l'Académie royale de médecine, un juste et dernier hommage à la mémoire de l'un de ses membres les plus distingués.

«Les voix que vous venez d'entendre vous ont retracé les principaux traits de la vie d'un homme qui fut à la fois mon confrère, mon collègue et mon ami pendant près de trente ans. La mort pouvait seule mettre un terme à nos relations.

« Né sans fortune dans les rangs du peuple, mais doué de

l'intelligence la plus heureuse, le docteur Mareska parvint à force de travail et d'application à se créer la belle position qu'il occupait dans le monde et dans la science. Depuis de longues années, il ne laissait point passer un seul jour sans chercher à acquérir de nouvelles connaissances, soit pour les répandre dans ses cours, soit pour mieux répondre à la confiance dont il jouissait, soit pour se rendre plus sûrement secourable, en pénétrant de plus en plus dans le vaste domaine de la médecine qu'il aimait pour elle-même, et à laquelle il dût une partie de ses succès.

<< Avant d'étudier cette science, il avait étudié les mathématitiques qu'il enseigna à l'Athénée royal de Gand où il fut appelé après avoir été couronné dans un concours ouvert par l'Université, quand il était encore sur les bancs de cette école, dans laquelle il devait bientôt obtenir une chaire, et dont il est devenu l'une des illustrations.

<< En l'admettant à siéger dans son sein, notre Académie de médecine savait qu'elle s'associait un homme d'une instruction aussi solide que variée, d'un esprit net, judicieux, d'un caractère conciliant. Ce sont ces qualités et ses écrits sur les mathématiques, la physique et la chimie qui lui ouvrirent aussi les portes de notre Académie des sciences que je représente également dans cette solennité, avec plusieurs d'entre vous, Messieurs. Le retour fréquent des atteintes du mal qui finit par le conduire au tombeau, l'obligea malheureusement, dans ses deux dernières années, à cesser d'assister assidûment aux séances de ces corps où sa parole faisait autorité, parce qu'elle était toujours grave, modeste et l'expression éclairée et sincère de la science.

« Avec ses intéressants écrits et le savoir des nombreux élèves qu'il a formés, le docteur Mareska nous lègue l'exem

d'un

ple d'une vie sans reproches. Franc, d'un abord facile, commerce agréable et sûr, aimant à obliger, d'une probité sévère, de mœurs simples et douces, ami dévoué, bon père de famille, sa mémoire vivra longtemps dans les souvenirs de tous ceux qui l'ont connu.

« Aux justes et touchants regrets que sa mort imprévue et prématurée inspire de toutes parts, je n'ajouterai plus qu'un mot, Messieurs : c'est qu'il fut un de ces hommes rares qui, comme je le disais naguère du docteur Sommé, d'Anvers, laissent après eux un grand vide, et qu'il est souvent fort difficile de remplacer.

« L'honorable Président de l'Académie de médecine regrette vivement que sa santé ne lui ait point permis de venir donner lui-même une dernière marque de considération et d'amitié au docte et excellent collègue que nous avons perdu. M. Mareska lui a voué une de ses dernières pensées, en le faisant prévenir, il y a peu de jours, par la main de sa fille, qu'il sentait à l'anéantissement de ses forces, que le terme de son existence était proche. A ce moment, il voulut se préparer à la vie nouvelle qu'il allait passer dans l'éternité et, peu d'heures après, il cessait de vivre.

<< Tel était, Messieurs, l'homme que nous pleurons. C'est le 31 mars, à six heures et demie du matin, qu'il fut enlevé aux affections de sa famille éplorée et à la nôtre.

«Gand, le 2 avril 1858. »

M. Daniel-Joseph-Benoît Mareska, docteur en médecine et en sciences physiques et mathématiques, professeur de chimie à l'Université de Gand, médecin principal de la maison centrale de détention de cette ville, membre de la Commission médicale de la Flandre orientale et de la Commission

provinciale de statistique, membre titulaire de l'Académie royale de médecine de Belgique, membre correspondant de l'Académie royale des sciences, de la Société de médecine de Gand et de plusieurs autres sociétés savantes nationales et étrangères, Chevalier de l'Ordre de Léopold, était né à Gand le 9 septembre 1803.

Il a publié :

Theoria limitum ejusque usus exemplis nonnullis, e geometria et analysi sumtis illustrata. Mémoire couronné par l'Université de Liége, en 1824.

In-4".

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De causticis per reflexionem et refractionem investigationes mere mathematicæ. Mémoire couronné par l'Université de Gand, en 1825. In-4o. De legibus mathematicis electricitatis dynamicæ. - Dissertation inaugurale pour le doctorat en sciences physiques et mathématiques, défendue à Gand le 16 décembre 1826. In-4°.

De chloruretorum oxydorum usu prophylactico et medico. Dissertation inaugurale pour le doctorat en médecine, défendue le 5 décembre 1829. In-4°. Rapport sur l'état sanitaire de la maison de force de Gand. 1836; in-8°. Analyse d'un sang laiteux. (Ann. de la Société de médecine de Gand, 1837); in-8".

Progrès et état actuel de la réforme pénitentiaire, etc. Gand, 1838; in 8°. Note sur quelques cas de fièvre typhoïde. Gand, (Ann. de la Soc. de méd., 1840); in-8°.

Rapport sur un mémoire relatif à la dysenterie de 1840. Gand, (même recueil, 1841); in-8°.

Note sur l'emploi thérapeutique de l'huile de foie de morue. Gand, (même recueil, 1841); in-8°.

Rapport sur la fièvre typhoïde régnant à Meire, Erpe, etc. Gand, ( même recueil, 1841); in-8".

De la présence du sulfate de cuivre dans le pain. Gand, (même recueil, 1841); in-8°.

Analyse d'une urine albumineuse. Gand, (même recueil, 1841 ); in-8°. Rapport sur un mémoire intitulé : Considérations sur les vertus thérapeutiques des huiles de poissons. Gand, ( même recueil, 1842 ); in-8o.

Observation d'un cas remarquable de reproduction de calculs vésicaux siliceux. Gand, (même recueil, 1844 ); in-8°.

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