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II.

CORRESPONDANCE.

M. Daumerie remercie l'Académie de l'avoir nommé l'un

de ses membres honoraires.

Un mémoire a été envoyé en réponse à l'une des trois questions que la Compagnie a mises au concours pour l'année 1857-1858; celle de faire connaître les méthodes les plus certaines et les plus faciles à exécuter pour déterminer la valeur réelle des opiums et des quinquinas jaunes au point de vue des usages pharmaceutiques. Le mémoire a pour épigraphe « Viser à la perfection sans espérer l'atteindre. »

La Commission médicale de la province de Namur adresse, par une lettre datée du 19 mars, courant, des observations qui se rapportent presque spécialement à la pièce que l'Académie a fait imprimer dans son Bulletin, avec le rapport qui lui a été présenté sur l'affaire d'Hambraine. Cette pièce est le tableau indicatif des renseignements donnés à M. le bourgmestre de Cortil-Wodon, par les ménagères. qui ont fréquenté la prairie d'Hambraine, le 4, aoùt 1856. Voici l'extrait de cette lettre :

« Permettez-nous, Messieurs, de réunir, ici, sous forme de résumé, les faits et les remarques répandues dans notre second rapport, et dans notre lettre du 21 décembre dernier.

« 1o Au début de l'enquête officielle, le 7, août 1856, il fut question de préciser les heures de travail, et aucune des sarcleuses que l'on interrogea ne savait positivement celle de l'entrée en prairie, ni celle de la sortie! Elles ne donnèrent que des à peu près. Après une discussion à laquelle prit part M. le Bourgmestre, on tomba d'accord que le travail avait dû commencer vers les 5 heures du matin et finir

vers les 10 heures, ce à quoi l'on s'arrêta d'un commun ac-cord.

« 2o Cinq femmes ont positivement déclaré que le soleil" était brûlant, et l'on considéra ce fait suffisamment acquis à l'instruction, d'autant plus que M. le Bourgmestre, le secrétaire communal, et les autres personnes présentes n'ont point contesté cette affirmation qui se trouvait corroborée, du reste,. par ce que nous savions, personnellement, de l'état du ciel, dans toute la Belgique, depuis plus d'un mois.

« Mais le 17 septembre, quarante et un jours après notre enquête, un mois depuis le moment où l'on put avoir connaissance de notre rapport, ces mêmes femmes qui n'avaient pas pu se rappeler, trois jours après l'accident, à quelle heure elles s'étaient mises au travail, à quel moment elles l'avaient quitté,. se ressouvinrent parfaitement de ces circonstances, et elles les précisèrent d'une manière étonnante, s'accordant si bien entre elles qu'elles n'eussent pas répondu avec plus d'uniformité,. si on leur eut donné la réponse à faire!..... Chose miracu leuse!! des petits enfants même, àgés de cinq à six ans, sont indiqués dans ce précieux tableau comme ayant répondu avec la même précision que leurs grands parents!.......... Tout cela n'est-il pas extraordinaire, même au-dessus de l'extraordinaire?.....

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« Et puis n'est-on pas émerveillé d'apprendre que tous ces individus, sans exception aucune, femmes et enfants, ont si soigneusement noté les heures du commencement, de la fin du travail, et de l'apparition du soleil?...... A-t-on l'habitude à Hambraine, de faire ces remarques tous les jours, ou bien pressentaient-ils l'accident, prévoyaient-ils l'enquête ?....... Puis, encore, où ont-ils constaté ces heures? Gela ne peut être à leur horloge, car nous oserions affirmer.

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que celles de ces pauvres ménagères qui en possèdent une forment l'exception. Serait-ce à la pendule du château? . . . . C'est à elles de le dire.

« Nous terminerons par une dernière réflexion. M. le Bourgmestre nie qu'il y eut du soleil, le 4 août, avec l'intention évidente de faire crouler notre opinion qui accusait cette cause; c'était vraiment attaquer notre doctrine par sa base et pour y réussir, il ne fallait qu'un peu plus d'adresse; mais dans la même lettre de ce fonctionnaire, du 16 septembre, celle qui accompagnait le tableau, du 17, il invoque lui-même implicitement l'absence de tout brouillard et l'association du soleil pour faire évaporer une partie du liquide. dont les gouttes contenaient les insectes, les moustiques qu'il accuse d'avoir occasionné les brûlures des sarcleuses, de la même manière, d'après lui, qu'ils les produisent sur les feuilles des végétaux! Or, la contradiction est manifeste: s'il y a eu du soleil pour faire concentrer les moustiques, et les mettre en position de prouver leur présence par les effets que nous avons constatés, il y en eut également pour occasionner directement ces mêmes brûlures. Il n'est pas possible de sortir de cette conclusion. >>

L'Académie a reçu:

De la Société de médecine, de chirurgie et de pharmacie de Toulouse, 25 volumes des comptes rendus de ses travaux; De l'Académie de Stanislas, à Nancy, 23 volumes de ses mémoires pour les années 1833-1856;

De M. le docteur N.-B.-L. Manzini, de Forli, son histoire de l'inoculation préservative de la fièvre jaune pratiquée par ordre du gouvernement espagnol, à l'hôpital militaire de la Havane;

De M. le docteur Michéa, sa publication relative au prognostic

de l'épilepsie et au traitement de cette maladie par la valérianate d'atropine;

De M. le docteur Warlomont, le compte rendu du Congrès d'ophthalmologie de Bruxelles, qui s'est tenu au mois de septembre de l'année dernière;

De M. le docteur Alfred Vogel, de Munich, ses publications sur la stomatite aphtheuse des enfants, et sur les percussions et l'auscultation exercée chez les enfants;

De M. le docteur Willems, de Hasselt, sa brochure intitulée : De l'inoculation de la pleuropneumonie exsudative des bêtes bovines; réfutation des rapports de la Commission officielle belge.

M. Michaux est ensuite entendu, sur sa demande, au sujet d'un fait qui le concerne et qui, d'après lui, se trouve inexactement rapporté dans la dernière communication de M. le docteur Heyfelder, sur la récidive des maladies cancéreuses. Voici comment il rectifie le fait :

« Je lis dans le dernier Bulletin, à la page 374:

<< M. Michaux, de Louvain, après quinze résections totales de la mâchoire supérieure n'a observé que onze fois la récidive du mal. » Si M. Heyfelder avait bien lu mon travail, il aurait vu que je n'ai observé que six récidives sur quatorze résections.

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Après avoir décidé que la Commission qui sera chargée de l'examen du mémoire envoyé pour le concours, se composera de cinq membres, l'assemblée procède au choix de ces commissaires par bulletins secrets.

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NOTE sur un cas de mort apparente simulé par un accès de fièvre infermittente pernicieuse; par M. FRANCOIS, membre titulaire.

Dans un ouvrage publié en 1849 sur les signes de la mort, un auteur recommandable par d'autres travaux intéressants, M. le docteur Bouchut, dit positivement: « D'après les observations les plus récentes faites sur l'homme et sur les animaux, il n'existe pas d'état morbide spontanément déclaré ou provoqué qui ne puisse être distingué de la mort réelle par la persistance des battements du cœur. Dans la syncope, ces battements perdent beaucoup de leur force, leur fréquence diminue, mais ils restent appréciables. On les retrouve toujours jusqu'à la période la plus avancée de l'apoplexie et des diverses sortes d'asphyxie par strangulation, par submersion et par les gaz délétères; dans l'empoisonnement par les narcotiques, par les solanées vireuses, par les poisons végétaux les plus terribles, par l'acide prussique; dans l'hystérie, dans le coma épileptique, dans l'agonie de la mort par congélation, partout enfin ils existent à divers degrés de fréquence et de force, pour témoigner de la persistance de la vie jusqu'à la limite la plus extrême, la mort, qui est le résultat inévitable de leur interruption trop prolongée. »

La cessation complète des battements du cœur constitue donc, d'après M. Bouchut, un signe certain de la mort..... La découverte d'un fait de cette nature serait d'un prix inestimable pour le médecin légiste, quelquefois embarrassé de se prononcer sur la réalité de la mort en l'absence de tout signe de putréfaction commençante. Ce fait est-il bien constaté? Ne comporte-t-il pas d'exception? Car, en pareille matière, il faut

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