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of which fragments-in some cases, probably, retouched-are still preserved in the composite body of the present Hexateuch:

Une race vit éternellement de ses souvenirs d'enfance, ou de ceux qu'une adoption séculaire lui a en quelque sorte inoculés. Le livre des patriarches eut sur l'imagination d'Israël une influence incalculable. Cet écrit primitif donna le ton à ceux qui suivirent, un ton qui n'est ni celui de l'histoire, ni celui du roman, ni celui du mythe, ni celui de l'anecdote, et auquel on ne peut trouver d'analogie que dans certains récits arabes antéislamiques. Le tour de la narration hébraïque, juste, fin, piquant, naïf, rappelant l'improvisation haletante d'un enfant qui veut dire à la fois tout ce qu'il a vu, était fixé pour toujours. On en retrouvera la magie jusque dans les agadas de décadence. Les Évangiles rendront à ce genre le charme conquérant qu'il a toujours eu sur la bonhomie aryenne, peu habituée à tant d'audace dans l'affirmation de fables. On croira la Bible, on croira l'Évangile, à cause d'une apparence de candeur enfantine, et d'après cette fausse idée que la vérité sort de la bouche des enfants: ce qui sort, en réalité, de la bouche de l'enfant, c'est le mensonge. La plus grande erreur de la justice est de croire au témoignage des enfants. Il en est de même des témoins qui se font égorger. Ces témoins, si fort prisés par Pascal, sont justement ceux dont il faut se défier.

Upon the way in which the heroic legends have permeated the more recent strata of the literature, M. Renan makes the following remarks:

C'est pour ne s'être pas bien rendu compte de l'importance de cette première étape littéraire d'Israël, que des critiques, plus habiles aux découvertes du microscope qu'aux larges vues d'horizon, n'ont pas eu d'yeux pour voir, en sa grosseur capitale, ce fait: que les plus anciens rédacteurs de l'Hexateuque citent un écrit antérieur, savoir le livre du Iasar ou des Guerres de Iahvé, composé d'après d'anciens cantiques. Nous trouvons les membres épars de ce livre dans les parties dites jéhovistes du livre des Nombres; nous le retrouvons dans Josué; selon nous, il fait le fond du livre des Juges, et il a fourni les plus beaux éléments des livres dits de Samuel. Le livre des Juges, en effet, et les livres dits de Samuel nous offrent à la surface la couche de terrain que, dans les plus anciennes parties de l'Hexateuque, nous ne recontrons qu'en filon et en sous-sol.

Passing to the beginnings of a sacred history, properly so called, M. Renan finds that the earlier and more original redaction was the work of the North:

La rédaction du Nord fut sûrement la première en date et la plus originale. . . . Ce que le rédacteur jéhoviste eut surtout de personnel, ce

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qui le distingua essentiellement de ses devanciers, ce fut une profonde philosophie, recouverte du voile mythique, une conception triste et sombre de la nature, une sorte de haine pessimiste de l'humanité. . . . Ce qu'on appelle le fatalisme musulman n'est, en réalité, que le fatalisme iahvéiste. Jaloux de sa gloire, susceptible sur le point d'honneur, Iahvé a en haine les efforts humains. On lui fait injure en cherchant à connaître le monde et à l'améliorer. . . . Le jéhoviste, comme on l'appelle, est sûrement un des écrivains les plus extraordinaires qui aient existé. . . . Il égale presque Hegel par l'usage et l'abus des formules générales. . . . Une pensée profonde, bien que selon nous erronée, remplit ses pages en apparence les plus enfantines. . . On peut dire, en effet, que le péché originel a été une invention du jéhoviste. Le mal pour lui est "la voie de toute chair.” . . L'explication de toute l'histoire humaine par la tendance au mal, par la corruption intime de la nature, est bien du jéhoviste, et elle a été la base du christianisme de saint Paul. La tradition juive garda ces pages mystérieuses, sans beaucoup y faire attention. Saint Paul en tira une religion, qui a été celle de saint Augustin, de Calvin, en général du protestantisme, et qui certes a sa profondeur, puisque des esprits très éminents de notre siècle en sont encore pénétrés.

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On the other hand:

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L'ouvrage qui résulta du travail hiérosolymite était plus court que celui du Nord. Le caractère en était plus simple, moins mythologique, moins bizarre. . . . C'est par sa première page que cet écrivain a marqué sa place en lettres d'or dans l'histoire de la religion, et en lettres beaucoup moins lumineuses dans l'histoire de la science et de l'esprit humain. . . . On peut dire que le narrateur hiérosolymite, par son début, a créé la physique sacrée qu'il faut à certain état d'esprit où l'on tient à n'être qu'à moitié absurde. Cette page . . . a répondu à ce rationalisme médiocre, qui se croit en droit de rire des faibles parce qu'il admet une dose aussi réduite que possible de surnaturel; puis elle a sensiblement nui au progrès de la vraie raison, qui est la science. . . . Les cosmogonies hésiodiques sont plus loin de la vérité que la première page de l'élohiste; mais, certes, elles ont fait moins déraisonner. On n'a pas persécuté au nom d'Hésiode, on n'a pas accumulé les contresens pour trouver dans Hésiode le dernier mot de la géologie.

Of the prophets whose labours extend over the latter part of the period before us, we have space to refer only to Isaiah:

Quoique Isaïe n'ait pas inventé les belles formules religieuses qui remplissent ses écrits, sa place dans l'histoire du monde n'est nullement usurpée. Il fut le plus grand d'une série de géants. . . . Il n'est pas le fondateur du judaïsme; il en est le génie classique. . . . Il est le vrai fon

dateur (je ne dis pas l'inventeur) de la doctrine messianique et apocalyptique. Jésus et les apôtres n'ont fait que répéter Isaïe. Une histoire des origines du christianisme qui voudrait remonter aux premiers germes devrait commencer à Isaïe.

In many respects the present volume will be found to be more satisfactory than its predecessor. M. Renan stands on firmer ground. His task has been to deal not with the mists of conjecture hovering upon the margin of history, but with the solid and assured conclusions of critical science. Of the qualities of the book as a specimen of French prose it would be superfluous to speak in detail. We need only say that it is replete with signs that M. Renan is still in full possession of his unrivalled powers. We note the same delicacy of insight, the same breadth of sympathy, the same mastery of the varied resources of reflection and illustration.

THE FABLES OF AESOP1

[1890: AET. 26]

NEW edition or a re-issue of Aesop's fables may truly be said to concern all sorts and conditions of men; for of all books-the Bible itself not excepted -it is probably that with which the great majority of readers have from childhood been most familiar. And the edition before us will suit many tastes. The curious, who love to track and to explore the by-paths of literary history, will find much that is novel and suggestive-if not altogether convincing-in the elaborate preface of Mr. Jacobs, while its light and fluent style will attract the general reader: and indeed to the select of this class the book as a whole is recommended by the inevitable copy of verses from the industrious pen-of-all-work of Mr. Andrew Lang.

In the first place, then, we have a reprint of the fables of Aesop with those of Avian, Alfonso and Poggio as first printed by Caxton in 1484. Though the original Gothic type, which indeed would have been unreadable, has not been imitated, yet to such an extent have the scruples of amateurs in these matters been respected, that the very misprints of Caxton have been religiously preserved. But it is with the prefatory sketch of the history of the Aesopic fable that scholars, and in particular the readers of this review, will chiefly concern themselves; and to this we now turn.

"Our Aesop is Phaedrus with trimmings." This abrupt announcement, with which the preface opens, leads us at once to an important point from which to survey the wide and complicated question before us. For if our Aesop is really Phaedrus, whence came Phaedrus? And moreover whence came Avian, whose fables in the middle ages rivalled in popularity those of Phaedrus? That Latin

1 "The Fables of Esop, as first printed by Caxton in 1484." By Joseph Jacobs. (1889.) "Jewish Quarterly," January, 1890.

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writers had Greek models of some sort in view it is only natural to assume, though, in passing, and in consideration of the original genius of "the last great writer of heathen Rome," we must protest against Mr. Jacobs' sweeping assertion that "Latin literature is but one vast plagiarism from the Greek." However, at this point in our search for Aesop we enter Greek territory, only to discover that the spuriousness of the various collections of Greek fables published under Aesop's name has been evident since Bentley's day, and to find ourselves compelled to wander further afield in search of one Babrius. This Babrius, however, though he composed in Greek, turns out to have been-in the judgment of the most recent Germans-a Roman, and probably the same as the Babrius whom in the year 235 A.D., we find acting as tutor to the son of Alexander Severus. But leaving Babrius on one side, and turning to Greek literature for such evidence as it may have to offer concerning Aesop himself, we find two references and two only. On one hand there is the story of Herodotus about Aesop the slave at Samos and the compensation claimed for his murder, while, on the other hand, Aesop is shown to us by Aristotle pleading as an advocate before the men of Samos on behalf of a demagogue-rather an unusual thing for a slave to do under the circumstances of ancient society. Assuming Aesop to have been Greek, the asserted fact of his being a slave in a Greek community of itself presents a difficulty, though Mr. Rutherford finds a way out of it. Assuming him to have been a barbarian in the interest of our belief that he was a slave-and the veracity of Herodotus is as we know as unimpeachable as that of the Bible, and can be vindicated in much the same way we are confronted by the equally obvious difficulty of his appearance as an advocate at Samos. In short, the accounts as they stand are inconsistent and incredible; and in answer to the question Who was Aesop? the utmost that can be said is summed up in Mr. Jacobs' words: "to the later Greeks Aesop was a kind of Joe Miller." To the further question-How came Aesop of all men to deserve and to attain this distinction?-Mr. Jacobs' hypothesis, that he was the first to make political use of the fable, is no answer, if it appears, as we think it does, that the only recorded case of such political interference is antecedently incredible. With regard, therefore, to the fabulist himself-stat nominis umbra; but before passing from the Greek to the Oriental side of the question we are

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