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est très agréable; l'auteur écrivait mieux que les érudits qui l'avaient précédé.

P. J. Le Roux, Français réfugié à Amsterdam, publia, en 1718, un Dictionnaire comique, satirique, critique, burlesque, libre et proverbial; un volume in-8°. Cet ouvrage a été plusieurs fois réimprimé. Dans la dernière édition, qui est de 1787, et qui forme deux volumes, les continuateurs de Le Roux ont fait entrer plusieurs façons de parler proverbiales, tirées des manuscrits de Barbasan.

Dès 1710 avait paru à Bruxelles le Dictionnaire des Proverbes français, par G. D. B. (Georges de Backer); in-8°.

En 1728, il en parut un autre à Amsterdam, sous le nom de Dubois.

En 1748, M. Savoye, libraire à Paris, mit au jour le Dictionnaire des Proverbes français, et des façons de parler comiques, burlesques et familières; avec l'explication des étymologies les plus avérées, par P. J. P. D. L. N. D. L. E. F. (Joseph Panckoucke, docteur, libraire, natif de Lille en Flandre.) L'auteur de ce dernier Dictionnaire convient que ceux de Bruxelles et d'Amsterdam ont servi de fondement au sien.

Le même ouvrage refondu, mais non augmenté, parut à Paris, chez Savoye, en 1758.

Depuis la page 449 jusqu'à la page 545, se trouvent dans le Ducatiana (in-8°, Amsterdam, 1738) des remarques qui se rapportent au Dictionnaire des Proverbes français, par Georges de Backer.

En 1765, M. Eidous fit imprimer des proverbes chinois, à la fin de l'ouvrage qu'il publia sous le titre de Han kio Choaán, ou Histoire chinoise, traduite du chinois. Ces proverbes sont comparés avec les proverbes des autres peuples, mais plus souvent avec les proverbes des Italiens, des Espagnols et des Anglais, qu'avec les proverbes des Français.

Dans l'an v de la république (1797), M. Dugour, libraire à Paris, forma de ces proverbes un volume in-18 de 130 pages. Cet ouvrage est devenu rare ; nous en devons la communication au savant et obligeant M. Beuchot.

Il y a environ trente ans que l'on trouvait à Paris, chez les marchands de nouveautés, le Bouquet proverbial, ou Réunion complète de tous les Proverbes français, mis en chanson par L. A. Boutroux de Montargis, Paris, sans date, in-8° de 9 pages.

Cette chanson contient cinquante couplets; en voici deux. Air: Or, écoutez, petits et grands, ou Un ancien proverbe nous dit, ou Mon père était bon

savetier:

C'est en forgeant, dit saint Simon,

Que l'on devient bon forgeron.
L'oisiveté, dit saint Sulpice,

Est l'origine de tout vice.

Il vaut bien mieux, n'en doutez pas,
User des souliers que des draps.

On a souvent, dit saint Éloi,
Besoin d'un plus petit que soi.
Comme nous dit sainte Monique,
C'est le ton qui fait la musique.

Il est toujours mal entendu

De péter plus haut que le Q.

Saint Simon, saint Sulpice, saint Éloi et sainte Monique sont ici pour la rime. M. Boutroux a usé de la même licence dans presque tous les couplets, et beaucoup de proverbes ont ainsi une accolade bizarre.

En 1789, M. Tuet, chanoine de l'église cathédrale, et professeur de rhétorique à Sens, fit imprimer dans cette ville un volume in-8° de 544 pages, intitulé : Matinées sénonoises, ou Proverbes français suivis de leur origine, de leur rapport avec ceux des langues anciennes et modernes, etc.

Le même ouvrage reparut sous le titre de Proverbes français, à Paris, en l'an i de la république, sans autre changement qu'un nouveau frontispice.

Nous n'avions rien eu encore d'aussi satisfaisant sur les proverbes.

En l'an 1x (1801), M. Dh....., qui dirigeait à Paris un journal intitulé: Correspondance des villes et des campagnes, publia, à Paris, un Recueil de Proverbes français, latins, espagnols, italiens, allemands, hollandais, juifs, américains, russes, turcs, etc., à l'usage des écoles publiques et des maisons d'éducation, in-8° de 72 pages.

L'auteur invitait les étrangers à concourir à son travail, et espérait former une concordance des proverbes des différens peuples. Son projet n'a pas eu de suite. Au reste, il citait les proverbes sans donner une seule ligne d'explication; et l'on ne trouvait des proverbes étrangers que de loin en loin.

En 1803 parut, à Paris, une Histoire des Proverbes, rédigée par le traducteur de la Galerie anglaise (Théodore-Pierre Bertin); in-12 de 247 pages. C'est un abrégé incomplet de l'ouvrage de M. l'abbé Tuet.

En 1811 fut publié, à Paris, par l'Huillier, libraire, rue des Mathurins-Saint-Jacques, un volume in-12 de 133 pages, intitulé: Proverbes et expressions proverbiales des meilleurs auteurs latins, avec une traduction et les proverbes français correspondans, en regard du texte; par M. Francis Levasseur.

C'est un essai. L'auteur dit qu'il aurait rendu ce volume plus considérable, s'il eût été sûr que MM. les professeurs de l'université l'eussent jugé utile à l'instruction.

Nous croyons qu'il faut rapporter à peu près à la même date, le Proverbiana, ou Recueil des Proverbes les plus usités et les plus saillans, avec leur signification précise, petit in-18, Lille, l'an qui refuse muse.

Enfin au

,

commencement de mars 1823 M. Noël, éditeur de gravures, rue Saint-Jacques, n° 16, à Paris, a mis au jour les douze premiers numéros d'une suite de planches qui doit être portée à cent vingt, et qui a pour titre : Proverbes et Bons Mots mis en action, d'après les mœurs populaires; composés et lithographiés par MM. Pigal, Pajou et Joseph Arago, avec un texte explicatif, rédigé par Joseph Arago.

Ce texte, placé en regard de chaque planche, se

compose d'une douzaine de lignes : le format est petit in-folio.

Voici l'explication de la planche qui représente un commissionnaire déjeunant à la porte d'un marchand de vin, et un ramoneur affamé :

« Celui qui s'attend à l'écuelle d'autrui, a sou«vent mal dîné.

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«Quelques personnes prétendent que ce proverbe «< a pris naissance à Toulouse; d'autres assurent que « c'est à Bordeaux. Avez-vous dîné? vous dit sou<«< vent un Gascon qui rentre chez lui. — Oui, je sors <<< de table. -Ah! tant pis; car je vous aurais reLe plaisir d'être avec vous me donnera «< encore de l'appétit; entrons. - Oui, je vous au« rais retenu pour me conduire jusqu'à la porte du << sous-préfet, chez lequel je suis invité. - Je n'ai pas « faim, adieu..... Il est bien heureux de ne pas << avoir faim.

«< tenu.....

«< Si j'avais conseillé le dessinateur, j'aurais fait << mettre des habits et des broderies au lieu de vestes <«<et de haillons; le proverbe aurait été mieux jus<<< tifié. »

M. l'abbé Tuet, dans le Postscriptum de ses Matinées sénonoises, disait : « Les proverbes qui restent dans mon portefeuille me paraissent aussi intéressans que ceux qui en sortent aujourd'hui. Les matières ont été distribuées de manière que le lecteur, s'il désire la suite de cet ouvrage, ne puisse dire qu'on lui a fait manger son pain blanc le premier : mais avant de risquer une nouvelle fournée (qu'on

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