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d'obtenir la paix. Hoche, général des armées 1795. des côtes de Brest, eut la gloire d'arrêter de nouveau cette insurrection. Ce guerrier, que la mort a ravi à la France, lorsqu'il avait à peine fourni le tiers de sa carrière, mérita les regrets de sa patric, par les services qu'il avait rendus à Weissembourg, à Landau, à Quiberon; mais le titre de pacificateur de la Vendée forme son titre de gloire le plus assuré. Il fit la guerre pour conquérir la paix ; son nom sera en éternelle vénération dans ces contrées si long-tems malheureuses, et auxquelles il rendit la paix et l'espoir du bonheur.

CHAPITRE XII.

Traité de paix entre la république française
et l'Espagne. Echange entre les députés
livrés par Dumourier aux Autrichiens
et la fille de Louis XVI, détenue au
Temple.

PENDANT

1

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ENDANT que le sang des émigrés pris à Quiberon, coulait à grands flots aux environs de cette presqu'ile, le gouvernement français avait fait la paix avec le roi d'Espagne, et ordonné, par un décret du douze messidor, qu'au même instant où les représentans

du peuple, le ministre de la guerre et les personnes de leur suite, livrés par Dumourier Ax 3. aux Autrichiens, seraient rendus à la liberté et parvenus sur les limites de l'empire français, la fille de Louis XVI serait remise aux commissaires que le gouvernement autrichien chargerait de la recevoir. Les autres individus de la maison de Bourbon avaient la liberté de sortir, à cette époque, du territoire de la république. Backer, premier secrétaire de Barthelemi, ambassadeur de France auprès des Cantons Helvétiques, fut chargé, par un décret du dix-sept thermidor, des détails de cet échange.

Le ministre de la guerre Beurnonville, les députés Camus, Bancal, Quinette, et Lamarque, livrés par Dumourier aux Autrichiens; le Député Drouet, commissaire de la convention près l'armée du Nord, fait prisonnier auprès de Maubeuge ; les citoyens Sémonville et Maret, le premier, ambassadeur de la république à Constantinople, et le second, ministre plénipotentiaire, arrêtés contre le droit des gens dans les Ligues-Grises, par ordre du gouverneur de Milan, le vingtcinq juillet 1793, enfermés dans des prisons différentes, avaient été rassemblés à Fribourg, tandis que le prince de Gèvres nommé par l'empereur pour recevoir la fille de Louis XVI, se rendait à Basle.

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La princesse n'arriva à Huningue, que le 1795. cinq nivose l'an quatre. Les députés et les autres prisonniers français furent conduits le six, vers les cinq heures du soir, au village de Riechen, dépendant du canton de Basle, sur la rive droite du Rhin. Ils étaient accompagnés de quelques officiers autrichiens qui, de concert avec le secrétaire d'ambassade Backer, les remirent, sur leur parole d'honneur, au conseiller d'état de la république de Basle, le grand bailli de Riechen. Le représentant Camus donna la parole d'honneur pour lui et pour ses collègues. Alors le commissaire français, avec un cortège autrichien, alla prendre la fille de Louis XVI dans une maison de campagne à une portée de fusil de la ville de Basle, sur le chemin d'Huningue, et la remit au prince de Gèvres. Au même moment où la jeune personne traversait la ville de Basle pour passer le Rhin, les détenus français se trouvèrent libres au milieu d'un grand nombre de Suisses, qui s'empressèrent, par les meilleurs traitemens, de leur faire oublier la rigueur de leur captivité.

Par le traité de paix entre la France et l'Espagne, signé à Basle, le 4 thermidor, par François Barthelemy, ambassadeur de France, et dom Domingo d'Yriarte, ministre plénipotentiaire d'Espagne, le gouvernement espagnol cédait à la France la partie espagnole de

Saint-Domingue, et la France acceptait la médiation du roi d'Espagne, pour le rétablisse- AN 3. ment de la paix avec les rois de Portugal, de Naples, de Sardaigne, et les autres puissances qui pourraient s'adresser à la cour de Madrid.

CHAPITRE XIII.

Situation de Saint-Domingue depuis que les
Anglais dominaient dans une partie de l'île.
Arrivée de Sonthonax et de Polverel dans
cette île.

ON

N regardait, à Paris, l'acquisition des vastes et superbes possessions espagnoles à Saint-Domingue, comme un moyen de mettre un terme aux affreuses commotions qui bouleversaient entiérement les établissemens français dans cette île, et dont l'horreur était à son comble, depuis qu'un décret de la législative, du 4 avril 1792, avait consacré l'égalité politique entre les blancs et les hommes libres de couleur.

Polverel, Sonthonax et Ailhaud, chargés de l'exécution de cette loi, débarquèrent au Cap le 17 septembre de la même année. Ailhaud repassa peu de tems après en France. Polverel et Sonthonax eurent à lutter contre

les deux partis, qui se refusaient à l'exécution 1795. du réglement du 4 avril; les uns, parce qu'ils

ne voulaient pas partager l'honneur de la législation avec des hommes de couleur qu'ils méprisaient; les autres, parce qu'ils voulaient étendre à tous les nègres les prérogatives de la liberté.

Sonthonax, le protégé de Brissot, de Grégoire, et de Valadi, chefs de la société des amis des noirs dont j'ai déjà parlé dans le troisième livre de cette histoire, était devancé, à Saint-Domingue, par le soupçon que ces trois hommes l'avaient chargé, en secret, d'opérer l'affranchissement général des nègres. Cette malheureuse société des amis des noirs fut un des fléaux les plus déplorables de la révolution. Grégoire accoutumé à parler en public, lorsquil était curé d'un village de Lorraine, portait ordinairement la parole dans ce club. Ses virulentes déclamations payées, à ce qu'on assure, au poids de l'or par le mulâtre Raimond, amenèrent le bouleversement de la superbe colonie de Saint-Domingue et le carnage de presque tous les blancs qui l'habitaient. Le prétendu ami des noirs fut, d'une manière bien affreuse, l'ennemi des blancs, comme il se déclarait lui-même l'ennemi des rois.

A peine les deux commissaires conventionnels étaient en possession de leur autorité,

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