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1794.

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CHAPITRE XIII.

Opérations des armées de la Belgique.

Les plus grands coups se portaient dans la

Belgique.

Les Autrichiens, retranchés dans une immense forêt entre les places par eux conquises l'année précédente dans le Hainaut français, semblaient inexpugnables dans cette position, aussi long-tems qu'ayant leurs derrières libres, ils pourraient tirer leurs subsistances et leurs munitions de la Flandre et de la Hollande par la Sambre et par l'Escaut. Ils menaçaient à la fois Maubeuge à leur gauche, et Cambrai à leur droite.

Les puissances coalisées avaient ouvert la campagne, au nord et au nord-est de la France, avec quatre cent mille combattans effectifs ; cent quarante mille hommes sous le prince de Saxe-Cobourg; quarante mille sous le duc d'Yorck; vingt mille Hollandais; douze mille émigrés sous le prince de Condé ; soixante mille Autrichiens répandus dans les électorats de Trèves, de Mayence et de Cologne ; soixante-quatre mille Prussiens et vingt mille hommes de troupes d'empire à la droite du Rhin.

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Dans un grand conseil tenu à Bruxelles, entre le duc d'Yorck, le prince de Cobourg et les généraux Clairfayt, Colloredo, Seckendorf et Walmoden, il avait été convenu que la cour de Londres serait sollicitée d'accorder au roi de Prusse une augmentation de subsides, sans laquelle ce prince paraissait déterminé à séparer ses intérêts de ceux de la coalition.

Les Français opposaient à leurs ennemis cinq cent mille hommes; deux cent vingt mille sous les ordres de Pichegru, qui commandait les armées du Nord et de la Moselle, et deux cent quatre-vingts conduits par Jourdan, qui avait sous ses ordres les armées de Sambre et Meuse et du Rhin. Pichegru était chargé des attaques qui devaient être tentées dans la West-Flandre, tandis que Jourdan dirigerait les opérations sur les bords du Rhin, de la Meuse, de la Moselle et de la Sambre.

Pichegru était entré dans la Flandre maritime dès les premiers jours du printems. Le comte de Clairfayt, qui défendait cette partie de la Belgique, employa vainement toutes les ressources de la tactique pour arrêter les progrès des Français. Ils se présentèrent au mois de floréal devant Ypres, où les Autrichiens avaient enfermé une partie des munitions qu'ils destinaient pour la campagne. Pichegru avait

ANS 2 et 3.

partagé son armée en deux corps principaux, 1794. dont l'un, sous les ordres du général Souham, protégeait le siège. Trois fois Clairfayt attaqua l'armée d'observation, et trois fois il fut repoussé avec perte. La dernière attaque fut sur-tout extrêmement sanglante. Les Autrichiens se retirèrent sur Thein et Touront, abandonnant la ville d'Ypres, qui se rendit le 27 floréal au général Moreau. La garnison, de six mille hommes, resta prisonnière de guerre. Une mésintelligence, qui se mit entre le duc d'Yorck et le général Clairfayt, favorisait les succès des Français, qui se rendirent bientôt maîtres de toute la West-Flandre.

Cependant, le prince de Saxe-Cobourg, loin de songer à quitter sa position dans les bois, se fortifiait par de nouvelles redoutes. Il faisait des préparatifs pour attaquer Maubeuge, aussitôt qu'il aurait reçu un renfort de trente mille Prussiens, qui venaient lentement du pays de Liège, en suivant les bords de la Meuse et de la Sambre. Jourdan résolut d'arrêter leur marche, en se rendant maître de Charleroi-sur-Sambre. Son avant-garde se présenta devant cette place le premier messidor, et dès le lendemain la tranchée fut ouverte.

C'était une de ces occasions décisives, où les Autrichiens ne pouvaient éviter de risquer une bataille. Le prince de Saxe-Cobourg,

ayant rassemblé toutes les troupes qui n'étaient pas absolument nécessaires à la garde de son ANs 2 et 3, camp et des places de guerre dont il était le maître, fortifié d'ailleurs par dix mille Anglais qui venaient d'arriver, se mit en marche pour attaquer les Français sur les bords de la Sambre. Quelle que fût la diligence avec laquelle il avait formé son ordre d'attaque, le siège de Charleroi était poussé avec tant de vigueur, que la place, écrasée par les bombes, avait été contrainte de se rendre avant que les Autrichiens se présentassent pour la secourir. Ce revers, qui pouvait avoir contre eux les suites les plus funestes, augmentait leur énergie.

CHAPITRE XIV.

Bataille de Fleurus. Les Français se rendent maîtres des places conquises par les Autrichiens dans le Hainaut français.

LE

E sept messidor, le prince de Saxe - Cobourg, s'éloignant des bords de la Sambre, établit son camp entre Chaleroi et Namur dans ces plaines de Fleurus, où les Français remportèrent, pendant le dix-septième siècle, deux victoires célèbres ; la première, en 1622,

sur les Espagnols, et la seconde, en 1690, sur 1794. les Allemands. L'armée autrichienne, forte de

cent mille hommes, n'était pas inférieure en nombre à celle des Français ; mais elle eût été très - supérieure, si les Prussiens, qui s'avançaient, avaient eu le tems d'arriver. Jourdan prévint cet événement en attaquant l'armée impériale le huit messidor, le lendemain de la capitulation de Charleroi.

La droite des Impériaux était commandée par le prince d'Orange, la gauche, par le lieutenant-général comte de Beaulieu; le prince de Saxe-Cobourg conduisait le centre, et la cavalerie combattait sous les ordres du prince de Lambesc. Jourdan était au centre des Français; le général Marceau menait l'avantgarde; le général Lefèvre l'arrière-garde, et le général Dubois la cavalerie. Les deux armées traînaient à leur suite une artillerie formidable; celle des Français était supérieure, mais les Autrichiens avaient une cavalerie plus nombreuse. La bataille commença avant le jour ; et la victoire, après quatorze heures de combat, était encore indécise.

Le général Jourdan, ayant rassemblé ses réserves et sa cavalerie légère, fit battre la charge sur toute la ligne à six heures du soir. Les Français fondent sur leurs ennemis avec autant d'ardeur que si la bataille ne faisait que commencer. Les Autrichiens ne résistèrent pas

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