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DE L'ÉDITION DE 1817.

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Ce petit écrit existe depuis long-temps, et je l'avais absolument oublié. Je le publie aujourd'hui, parce que l'on m'assure qu'il peut être utile aux jeunes gens qui s'occupent de ce genre de recherches, en leur indiquant les principaux faits qu'ils doivent observer et vérifier, et à ceux qui seraient tenté de négliger cette branche importante de nos connaissances, en éveillant leur curiosité. Je désire qu'il produise ces deux effets.

Si l'on trouvait ici quelques assertions qui, au premier coup d'œil et sur un simple énoncé parussent douteuses, ou hasardées, ou même fausses, je demande que l'on veuille bien ne les pas condamner définitivement sans en avoir cherché et examiné les développemens et les preuves dans les trois premiers volumes de mes Élémens d'Idéologie; car ceci est destiné à en faciliter la lecture, mais non pas à en tenir lieu.

Addition pour l'édition présente.

Je crois devoir reproduire ici ce petit Traité parce qu'il représente, sous une nouvelle forme et d'une manière plus abrégée, tout ce que l'on a lu précédemment, et qu'il termine ainsi ce que j'ai dit et tout ce que je dirai jamais sur la Logique.

PRINCIPES LOGIQUES

OU

RECUEIL DE FAITS

RELATIFS

A L'INTELLIGENCE HUMAINE.

CHAPITRE PREMIER.

DE LA LOGIQUE.

QU'EST-ELLE? QUE DOIT-ELLE ÊTRE?

Jusqu'à présent la Logique n'a été que l'art de tirer des conséquences légitimes d'une proposition supposée vraie et avouée comme telle.

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Mais premièrement les règles que l'on nous a données pour atteindre ce but, fussent-elles bonnes, manquent toutes d'une garantie qui nous assure de leur justesse ; car elles sont toutes fondées sur le syllogise; et les diverses formes du syllogisme reposent sur ce fameux principe : deux choses sont égales entre elles quand toutes deux sont égales à une même troisième chose; et, en conséquence, le syllogisme consiste uniquement à introduire un moyen terme entre le grand et le petit termes.

Ce principe est vrai, mais il ne fait rien à l'affaire ; car il n'est pas vrai que le grand, le petit et le moyen termes d'un syllogisme soient exactement égaux entre eux; si cela était, ils n'exprimeraient qu'une seule et même chose; et il n'est pas plus vrai que la majeure, la mineure et la conséquence d'un syllogisme soient des propositions égales entre elles. Si elles étaient parfaitement égales, l'une ne dirait rien de plus que l'autre, et on ne serait pas plus avancé à la troisième qu'à la première. Si, au contraire, la mineure dit autre chose que la majeure, et la conséquence plus que toutes deux, elles ne sont pas égales entre elles. Cela est incontestable 1. Ainsi, tout notre système d'argumentation et de raisonnement est mal fondé.

D'ailleurs, quand le principe sur lequel s'appuie

Aussi, on nous dit, d'un autre côté, que le grand terme renferme le moyen, et celui-ci le petit terme ; cela est vrai sous le rapport de leur extension, c'est-à-dire du nombre des objets auquel l'idée s'applique, et cela est faux sous le rapport de la compréhension, c'est-à-dire du nombre de's idées que l'idée totale renferme ; or, c'est la compréhension d'une idée à laquelle il faut avoir égard, et c'est toujours l'idée particulière qui renferme l'idée générale dans sa compréhension; c'est ce qui fait qu'on peut dire qu'un cerisier est un arbre, et qu'on ne peut pas dire qu'un arbre est un cerisier; c'est ce qui fait aussi que la cause de la vérité n'est pas dans les propositions générales, mais dans les propositions particulières, dont la réunion permet de former une proposition générale, de laquelle ensuite on déduit commodément d'autres propositions particulières; out cela sera amplement expliqué par la suite.

ce système le justifierait pleinement, il resterait encore à prouver ce principe lui-même, et tous les autres principes non contestés desquels on argumente, à trouver en quoi ils sont vrais, et pourquoi ils sont vrais; or, c'est ce que la Logique n'a pas même entrepris de faire. Elle établit pour premier principe, qu'il ne faut pas disputer des principes, et pourtant chaque logicien en admet un plus ou un moins grand nombre que ses prédécesseurs, approuve les uns, critique les autres; mais aucun ne montre la cause première de la vérité de ceux qu'il admet, de la fausseté de ceux qu'il rejette.

Les uns disent qu'il faut s'en rapporter au bon sens, à la conviction intime, au sentiment profond de quiconque jouit de sa raison. Les autres disent qu'une proposition est certaine, indubitable, quand elle présente un sens clair et distinct, ou quand, traduite en d'autres mots, elle ne peut jamais faire un sens plus net et plus certain, ou quand la contradictoire implique contradiction et absurdité, etc., etc.

Tout cela, quoique assez vague, et sujet à mille difficultés dans les applications, peut être juste et vrai ; mais il faudrait faire voir pourquoi. Or, c'est ce que personne n'a fait. Ce sont pourtant là des propositions comme d'autres, dont la vérité a besoin d'être prouvée, et doit pouvoir s'expliquer et se démontrer; car on n'y est pas venu tout d'un coup. On doit pouvoir montrer nettement comment on y est arrivé, et pourquoi on a eu raison de s'y attacher. L'homme a nécessairement senti avant de

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