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DES

JOURNAUX,

FRANÇOIS ET ÉTRANGERS.

BAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES:

A OUT, 1781.

TOME VIII

DIXIE ME ANNÉ E.

DE L'IMPRIMERIE DU JOURNAL

AVEC PRIVILEGE.

Conditions pour l'Abonnement

Le prix de la Soufcription de l'Esprit des Journaux, pris à Liege & à Bruxelles, eft de 24 liv. argent de France, pour l'année entiere, que l'on paiera en souferivant.

Le prix de chaque Volume fera de so fols pour les perfonnes qui n'auront pas foufcrit.

On s'adreffera à Liege, chez J. J. Tutot, Imprinieur-Libraire, propriétaire du journal, près Saint Hubert; à M. Maufs, Officier au Bureau des Poftes Impériales pour toute l'Allemagne.

A Bruxelles, au Bureau de l'Esprit des Journaux ue de la Magdelaine; à M. Horgnies, Expéditeur des Gazettes étrangeres, pour tous les Pays-Bas Autrichiens; chez B. Lefrancq, Libraire.

A Roterdam, chez Bronkhorst, Libraire.

A Amfterdam, chez Van Harrevelt, dans le Kalyeftraat, & B. Vlam, Libraires.

A La Haye, chez Goffe & Detune, Libraires, pour toute la Hollande.

A Pragues, chez Wolfgand-Gerle, Libraire.
A Vienne, chez Græffer, Libraire.

A Hambourg, chez Virchaux & Compagnie, Libraire, pour toute l'Allemagne & le Nord.

A Paris, chez Valade, Imprimeur-Libraire, rue des Noyers, vis-à-vis Saint - Yves, pour toute la France, au prix de 27 liv. pour Paris, & de 33 pour les Provinces, rendu franç de port par-tout le Royaume.

A Metz, chez Gerlache, Libraire, pour toute la Lorraine.

On s'adreffera chez les mêmes pour le Journal Hiftorique & Politique, 52 cahiers de 48 pag. chacun par an, qui paroît tous les mercredis de chaque maine. La Souscription est de 12 liv. de France.

On pourra adreffer les différentes pieces que l'on defi reroit faire paroitre dans l'Esprit des Journaux, à Mẹ Horgnies à Bruxelles; à M. Mauff, Liege.

L'ESPRIT

DES

JOURNAUX.

HISTOIRE générale & particuliere de la Grece, contenant l'origine, le progrès, la décadence des loix, des fciences, des arts & des lettres, de la philofophie, &c. précédée d'une defcription géographique, de differtations fur la chronologie, les mefures, la mythologie, &c. & terminée par le parallele des Grecs anciens, avec les Grecs modernes; par M. COUSIN DESPRÉaux, de l'académie des fciences, belles-lettres & arts de Rouen, de celle de Villefranche, & des Arcades de Rome. A Rouen, chez le Boucher le jeune, libraire; & à Paris, chez Durand neveu, libraire, rue Galande. 4 volumes in-12. Prix 10 liv. brochés.

LE feul nom de la Grece rappelle à l'efprit

toutes les merveilles qui ont illuftré cette heureuse contrée; c'eft dans ce petit coin de la

terre qui fépare l'Europe d'avec l'Afie, que la nature a long-tems concentré fa puiffance; c'eft là que l'efpece humaine s'eft élevée à un degré de perfection dont elle ne paroiffoit pas fufceptible. Que nous offrent ces empires fameux de l'Afie, ces villes dont la magnificence eft fi vantée? de vils troupeaux d'esclaves, des defpotes odieux, un luxe groffier, l'abus des richeffes. Que font ces maffes énormes, ces édifices monftrueux dont s'honore l'Egypte, finon des monumens de l'orgueil extravagant des rois, & de la patience fervile des peuples. Dans la Grece nous voyons des hommes, des vertus & des loix.

C'est dans la Grece que l'efprit humain a développé toutes fes forces; le monde, déja vieux, étoit encore barbare; les talens agréa bles & les dons du génie étoient encore ignorés, lorfque tout-à-coup, du fein des ténebres, un rayon créateur s'élance & vient féconder un peuple libre. La Grece enfante les arts : fous ce climat fortuné, la poéfie, l'éloquence, la philofophie naiffent & fe perfectionnent prefqu'en même tems. Sous les doigts de l'artiste Grec la toile s'anime, l'airain vit & refpire : & dans le même pays où l'on avoit habité des cavernes, l'art éleve des temples dignes de la majefté des dieux, & le modele éternel de la belle architecture. Voilà ce qui diftingue effentiellement la Grece de tous les pays du mon. de; voilà pourquoi les gens de-lettres ne peuvent fe défendre d'une forte de vénération pour cette patrie des arts & des fciences; & dans

quelque région qu'ils fe trouvent, ils regardent toujours Athenes comme leur métropole; car, par une étrange fatalité, cette gloire du génie ne fut point commune à tous les Grecs, & ne s'étendit point au-delà de l'Attique: Lacédémone & Thebes eurent des guerriers, Athenes feule eut des écrivains; dans fon territoire, d'ailleurs, ingrat & ftérile, on voyoit éclore les poëtes & les orateurs auffi heureusement que l'olive & la figue.

S'il eft une ville qui puiffe entrer en parallele avec Athenes, c'eft fans doute la fameufe Rome. Pour la grandeur & l'éclat des conquêtes, il n'y a aucune comparaison à faire entre la reine du monde & la capitale de l'Attique; auffi, l'hiftoire romaine eft-elle bien plus agréable que l'histoire grecque, aux yeux des lecteurs qui ne confiderent que l'importance des faits & la variété des événemens; mais, je ne fais fi les batailles de Marathon & de Salamine ne présentent pas aux yeux du philofophe un fpectacle plus intéreffant & plus beau que toutes les guerres des Romains. Quand on voit d'injuftes conquérans uniquement occupés à ravir aux autres peuples cette liberté dont ils font eux-mêmes idolâtres, on détefte l'abus qu'ils font de leurs talens & de leur puiffance: on regarde leurs victoires comme des ufurpations odieuses: & l'on gémit fur le fort des malheureux que leur courage n'a pu dérober à la fervitude; mais, lorfqu'une poignée de citoyens intrépides réfifte à toutes les forces de l'Afie, & met en fuite le ftupide monarque

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