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»lerie, après un férieux examen, jugea pref» que unanimement que la conduite de l'évê» que étoit tyrannique. Son rapport, felon » l'ufage, ayant été préfenté à S. M. I. elle » y écrivit de fa propre main ces paroles la»tines: Placet & hortor vos omnes ad manfue n tudinem & charitatem, quæ eft fuprema lex Jefu

Chrifti. C'est-à-dire, Il eft agréable & je vous » exhorte tous à la douceur & à la charité, qui » eft la loi fuprême de Jesus-Chrift.

"Dans une des intendances de la Pologne. » Autrichienne, un Saxon, pour parvenir à » la charge de greffier, dont les loix excluent » les proteftans, avoit contrefait le catholique. "Sa fiction ayant été découverte après coup » & dénoncée au gouvernement de Lemberg, »le Saxon fut interrogé; il avoua le fait, & » prétendit fe juftifier en difant qu'il étoit ca»tholique dans le cœur, & qu'il fe propofoit d'en faire profeffion publique, dès qu'il auroit recueilli » un héritage en Saxe, qu'il rifquoit de perdre,

s'il le faifoit auparavant. Le gouvernement ren»dant compte de cette affaire à l'empereur, >>> opinoit pour l'indulgence, vu les talens, la » bonne conduite & la réfolution de l'homme » en queftion; mais S. M. I. a déclaré qu'il falloit le congédier, parce qu'il n'y a point de » compte à faire fur un homme capable de mentir en matiere de religion.

Journal Encyclopédique. )

IIL

Conformément aux projets adoptés par la reine de Portugal, M. de Manique, intendantgénéral, a déja établi à Lisbonne une maifon portant le nom de Maison picufe, fous l'invocation de Notre Dame de Carmel, & dans laquelle il a placé tous les mendians, qui y trouvent une fubfiftance honnête & même abondante, ayant tous les jours de la viande fraîche, étant tous vêtus uniformément d'un bon drap des fabriques de Minde & de St. Michel de Machede, & couchant dans des lits propres & commodes, placés dans des chambres faines & aérées. Il fe trouve dans chaque quartier destiné à recevoir trente hommes, une fontaine d'eau courante, & un lieu pour fe laver; 612 mendians font déja placés dans cette maison, qui en contiendra jusqu'à 1200, lorfque l'édifice fera totalement achevé. On y formera auffi des fabriques de toile de coton, qui feront dirigées par des maîtres habiles & intelligens, choifis à cet effet, lesquels donneront à chaque ouvrier la tâche qu'ils verront qu'il fera en état de remplir.

M. de Manique a auffi fait conftruire dans la même capitale cinq autres édifices, favoir: um fous le nom de Ste. Marguerite de Cortone, où feront renfermées les femmes de mauvaise vie, vêtues toutes d'une maniere uniforme, & qui y feront occupées à différens ouvrages, fuivant leur capacité, auxquels préfideront des maîtres

fes & une régente d'une conduite & d'une intelligence reconnues. Le fecond de ces bâtimens s'appelle Ste. Ifabelle (reine de Portugal,) & eft destiné à recevoir 600, filles orphelines ou abandonnées de pere & mere, qui y feront inftruites dans toutes fortes d'ouvrages à l'aiguille, ainfi qu'à filer. Chaque diftri&t ou quar tier fera conduit & gouverné par 20 jeunes. filles & une femme à leur tête, lefquelles feront chargées d'entretenir le bon ordre & la propreté parmi les enfans qui feront fous leur direction, de les élever & inftruire dans la pratique des maximes de la religion chrétienne, & en un mot de veiller à ce que ces enfans ne manquent d'aucune des choses qui pourront leur être néceffaires.

La troifieme de ces maifons fe nomme St. Antoine, & contiendra 1400 enfans mâles orphelins, ou abandonnés de leurs parens. Il s'y en trouve déja 700 de différens âges jufqu'à 16 ans ils y apprennent à lire, écrire, chiffrer, deffiner même, s'ils ont quelque dif pofition pour les arts d'autres font exercés à différens métiers, & employés à des manu factures. Ils font partagés par divifions de 30, & un homme intelligent eft chargé de veiller continuellement fur chaque quartier, & d'avoir foin que le bon ordre & la propreté y foient entretenus.

Le quatrieme édifice porte le nom de No tre-Dame de la Conception. Là, font admifes les fervantes qui cherchent condition. On les y occupe à filer, à coudre, raccommoder & en

tretenir le linge & les vêtemens des maifons des pauvres & autres édifices dont on vient de parler. Elles y reftent jufqu'à ce qu'elles. aient trouvé une maison pour s'y placer; une régente les gouverne, & il y a un courtier chargé expreffément de leur procurer des con ditions, & de s'informer auffi des maisons où elles doivent fervir.

Enfin, le cinquieme de ces bâtimens eft une maifon de correction, dans laquelle font renfermés les vagabonds & perturbateurs du repos public. On les y occupe à des ouvrages de corderie, à défaire les vieux cordages, pour calfater les vaiffeaux : ils font du refte, vêtus & nourris convenablement, fous la garde de 10 hommes & d'un directeur, chargé du foin de leur nourriture, & d'entretenir parmi eux la propreté : ils font déjà au nombre de 350.

C'est par ces fages & utiles établiffemens que M. de Manique, depuis le peu de tems qu'il occupe la place d'intendant-général, eft parvenu à rétablir l'ordre & la fûreté dans le royaume, & particulièrement dans la capitale, où les affaffinats & les vols font bien moins fréquens que par le paffé, enforte qu'on peut aller & venir pendant la nuit avec affurance, les rues étant éclairées actuellement par des lanternes à réverbere, qui y répandent une grande clarté, & d'ailleurs des patrouilles de3 hommes, établies dans tous les quartiers de la ville, la parcourant continuellement, & faifant entendre chaque quart d'heure, le bruis

d'un inftrument qu'ils portent, & par le moyerr duquel ils peuvent dans un moment, appeller & raffembler toute la garde du quartier, dans le cas où des gens qu'ils voudroient arrêter, feroient quelque réfiftance, ou refuferoient de fe faire connoître.

M. de Manique fait auffi tenir un rôle exact de toutes les barques & voitures de louage, qui ont chacune leur numéro. Il a auffi ordonné la réparation des rues de Lisbonne, & des grands chemins du royaume, le long defquels il fera planter des arbres, tant pour l'agrément, que pour la commodité des voyageurs; & tous ces travaux, pour l'accomplif fement defquels S. M. T. F. a ordonné qu'il feroit établi quelques nouvelles contributions, telles que les régleroit l'intendant-général, feront pouffés, au printems prochain, avec toute l'activité & la vigueur poffibles.

I V.

L'expérience a démontré que tous les enfans qui naiffent avec le mal vénérien, ne tardent point à périr, ou que s'il en réchappe quelques-uns, ils traînent une vie miférable & languiffante qui ne fe prolonge pas ordinairement jufqu'à l'âge de puberté. M. Lenoir, lieute nant-général de police, l'un des chefs de l'adminiftration des hôpitaux de Paris, étant à por tée de connoître les défaftres que produit cette maladie dans les nouveaux-nés à l'Hôpital-général, aux Enfans-Trouvés, & parmi le peu

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