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ments opiniâtres, lipothymies très-fréquentes, douleurs intolérables à la région épigastrique, palpitations très - violentes, etc., qui cédaient difficilement et encore momentanément aux moyens thérapeutiques employés en pareils cas.

Depuis la moitié de juillet jusqu'à la fin d'août, à cet état se joignit quelque chose de particulier se passant du côté de l'utérus pertes utérines assez fréquentes, mais d'une intensité modérée ; douleurs à la région hypogastrique. Dans les quinze derniers jours, de véritables douleurs utérines, précédées d'une perte assez considérable, se montrèrent à deux reprises différentes, et firent craindre un avortement imminent; mais chaque fois, au bout de peu de temps, le calme se rétablit.

Dans le courant du mois d'août, le ventre acquit un développement tel, que M. Melcieul fut porté à douter de l'exactitude de la période de grossesse que la femme accusait.

Le 1er septembre, à trois heures du soir, les premières douleurs se firent sentir. A huit heures, la poche des eaux se rompit; il s'écoula très-peu de liquide amniotique. En même temps, il sortit du vagin un corps charnu ayant le volume de la tête d'un fœtus à terme. C'était une masse d'hydatides.

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A peine dix minutes après, une douleur expulsa le fœtus, qui sortit sans difficulté. - L'enfant était vivant, bien conformé, présentant tous les caractères d'un fœtus de six mois, mais très-maigre (la vie se continua environ 20 minutes).

Après un moment de calme, les contractions utérines reprirent avec une excessive intensité; la délivrance ne se faisait pas. Les tractions sur le cordon étaient impossibles, vu l'exiguïté de ce dernier :

bientôt syncopes et hémorrhagics. M. Melcieul introduisit deux doigts dans le vagin, et arriva jusqu'au col, qu'il trouva spasmodiquement contracté. C'était le cas d'employer la pommade de belladone; il en introduisit une assez grande quantité. Ce moyen cut un plein succès. Au bout de dix minutes, une très-forte douleur expulsa une masse énorme d'hydatides, ayant plus du volume de la tête d'un adulte. Le placenta et le cordon étaient sortis en même temps. Bien que le toucher eût permis de croire que tout était fini, cependant, le lendemain, la femme rendit encore en urinant une autre masse d'hydatides ayant trois fois le volume du poing.

Malgré quelques accidents dus à un

manque de précautions, la femme se rétablit à merveille, et, au 1er octobre, elle vaquait à ses occupations.

Le placenta et le cordon avaient la composition, la forme et le volume ordinaires. Les membranes étaient aussi dans leur état normal. Les productions hydatifères étaient contenues dans l'œuf, adhérant fortement à la paroi de la membrane amniotique.

L'avortement a eu évidemment pour cause le développement excessif des hydatides. Le foetus, bien que faible et grêle, avait toutes les conditions de viabilité intra-utérine. Il y a eu expulsion forcée de domicile. D'un autre côté, les accidents pendant la grossesse prouvent que cette terminaison prématurée a été sur le point de se produire à plusieurs reprises. Tout porte donc à penser que, sans cette cause, la grossesse se continuant, le fœtus serait arrivé à terme, parfaitement viable.

L'étiologie des hydatides intra-utérines est fort obscure, et leurs signes n'en sont guère mieux connus. Mougeot indique, d'après Percy, deux symptômes qui semblent appartenir spécialement à cette affection c'est d'abord l'alternative de petites pertes rouges et aqueuses, qui commencent chez la plupart des femmes dès le deuxième mois, et continuent, à des intervalles plus ou moins longs, jusqu'à l'expulsion de la masse hydatique; et, ensuite, l'état de l'orifice de l'utérus qui reste constamment béant et ne change qu'à peine de forme et de place. Chez la malade de M. Mercieul, les hémorrhagies utérines ne se sont manifestées qu'à partir du quatrième mois de la grossesse.

Par rapport au foetus, le développement des hydatides est assez fréquemment fåcheux; il en détermine la mort ordinairement à une époque peu avancée de la grossesse, mais quelquefois, cependant, à une époque plus reculée, et lorsqu'il est déjà trop volumineux pour se décomposer et être absorbé.

Il n'est pourtant pas impossible que l'utérus renferme à la fois des hydatides et un fœtus qui croit régulièrement et est ensuite expulsé à terme. Montgomery rapporte qu'une dame enceinte de quatre à cinq mois expulsa un grand nombre d'hydatides, et, plus tard, au terme ré gulier de sa grossesse, elle mit au monde un enfant vivant.

(Recueil de la Soc. méd. d'Indre-et-Loire et Revue médico-chirurgicale de Paris.)

Chimie médicale et pharmac.

Ce malate s'obtient au reste assez facilement en faisant évaporer l'infusion jusqu'à la consistance de sirop clair; à mesure de l'évaporation il se forme à la surface du liquide des rudiments de cristaux qui, après le refroidissement, se réunissent au fond du vase, sous forme d'un dépôt grisâtre, que l'on recueille dans un entonnoir dont la douille est fermée par un bourdonnet de coton, on laisse égoutter, puis on lave ensuite avec de l'eau alcoolisée et l'on fait sécher. On obtient ainsi le malate sous forme d'une poudre blanche. presque

SUR LA PRÉSENCE DU MALATE DE CHAUX DANS LES FEUILLES DU FRÊNE COMMUN; par M. GAROT. Depuis la publication faite il y a bientôt un an, des heureux résultats obtenus de l'emploi des feuilles de frêne dans le traitement de la goutte, diverses formules plus ou moins rationnelles ont été proposées pour approprier les feuilles de cette plante aux usages pharmaceutiques. La connaissance du ou des produits immédiats, auxquels le frène doit cette propriété antigoutteuse étant indispensable avant de proposer une formule quelcon-gramme de feuilles sèches, nous avons pu que, nous nous sommes livrés, à cette époque, M. Frère et moi, à la recherche de ce produit, et cela avec d'autant plus d'ardeur que l'un de nous est affecté depuis longtemps et très-fréquemment de cette cruelle maladie.

Le peu de feuilles que nous avions pu nous procurer l'hiver dernier ne nous ayant pas permis de compléter notre travail, nous comptions le reprendre vers la fin de cette année avec des feuilles que nous aurions récoltées nous-mêmes et de la provenance desquelles nous serions parfaitement surs.

Mais la publication récente que vient de faire notre honorable confrère M. Emile

Mouchon, dans le Répertoire de pharmacie, sur l'emploi des feuilles de frêne comme purgatif (1), nous engage à devancer la fin de notre travail, en faisant connaitre, à la Société, les quelques résultats sommaires que nous avions obtenus et qui peuvent expliquer, selon nous, la propriété antigoutteuse ou purgative de cette plante; c'est la présence, dans son infusion, d'une quantité considérable d'un sel de chaux que nous avons reconnu être du malale.

En effet si l'on traite, à froid, 100 grammes de feuilles de frêne sèches par S. Q. d'eau distillée jusqu'à ce que les derniers lavages ne précipitent plus par l'oxalate d'ammoniaque, on obtient une liqueur légèrement ambrée, rougissant faiblement la teinture de tournesol et précipitant abondamment par l'oxalate d'ammoniaque.

Si l'on élimine alors la chaux contenue dans cette infusion au moyen de l'acide oxalique, on reconnaitra qu'il a fallu y ajouter 9 grammes 40 centigrammes d'acide cristallisé pour en précipiter toute la chaux combinée, et que le produit en oxalate de chaux, après dessiccation à l'étuve, est de 12 gramines représentant 4,20 de chaux, et par conséquent de 15 à 16 grammes de malate.

(1) Voir notre tome XVII, p. 456 et 544.

En traitant de cette manière 1 kilo

en retirer 50 grammes de malate. Le surplus du sel reste en combinaison avec la matière gommo-extractive qui constitue les eaux-mères; il nous a été impossible d'en opérer alors la séparation.

Pour constater la nature de l'acide uni

à la chaux, nous nous sommes livrés à quelques recherches. Et d'abord la solubilité assez grande du sel de chaux dans l'eau, nous indiquait de prime abord que ce n'était ni l'oxalique ni le tartrique qui formaient cette combinaison; restait à savoir si elle était due soit à l'acide citrique soit à l'acide malique ou à un acide particulier.

La matière gommo-extractive étant précipitée, en même temps que l'acide, par l'acétate neutre de plomb, ce réactif n'a pu nous servir pour l'éliminer. Le précipité jaune que nous obtenions, après lavage et traitement par l'hydrogène sulfuré, fournissait une liqueur très-acide qui se réduisait par l'évaporation en un extrait brun déliquescent, très-acide et précipitant abondamment par l'alcool; dans ce cas l'acide reste en combinaison avec la matière extractive comme le sel de chaux dans les eaux-mères précédentes.

C'est avec le sel calcaire obtenu par évaporation que nous parvinmes à isoler et à constater la nature de cet acide. A cet effet 10 grammes de ce sel furent délayés dans 200 grammes d'eau distillée bouillante et traités par 6 grammes d'acide oxalique cristallisé, quantité nécessaire pour éliminer toute la chaux et obtenir un liquide ne précipitant plus ni par l'oxalate d'ammoniaque ni par le chlorhydrate de chaux.

Après filtration, évaporation et exposition à l'étuve, nous obtinmes un liquide sirupeux de couleur ambrée, sans apparence de cristallisation, d'une acidité forte et franche, sans odeur, se dissolvant dans l'alcool et reformant par l'évaporation du véhicule un liquide de même siru

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peux, sans apparence de cristallisation. Cette liqueur acide, redissoute dans une petite quantité d'eau, fut additionnée d'une certaine proportion d'ammoniaque, de manière à ne saturer que la moitié de l'acide, et soumise à une nouvelle évaporation, elle donna lieu à un liquide sirupeux qui, abandonné à lui-même à l'air libre, fournit des cristaux durs bien distincts, présentant quelques facettes.

L'acide citrique mis dans les mêmes conditions, ne produisit qu'un liquide sirupeux déliquescent et sans apparence de cristaux.

En raison des propriétés caractéristiques, déliquescence de l'acide et cristallisation du sel ammoniacal acide, nous en avons déduit que le sel de chaux était formé par l'acide malique.

En résumé, il résulte de nos essais préliminaires sur les feuilles du frêne commun:

1° Qu'elles contiennent du malate de chaux;

2 Que ce sel s'y trouve en quantité assez importante (16 pour 100) pour expliquer l'action médicatrice de ces feuilles, soit dans les affections goutteuses, soit même comme purgatives;

3o Que la simple infusion à froid suffit pour leur enlever tout le sel calcaire qu'elles renferment;

4o Que ce sel se trouve uni dans l'infusion à froid, à une matière gommo-extractive qui en retient la majeure partie en une espèce de combinaison extractiforme soluble dans l'eau, ce qui explique pourquoi l'on n'obtient que 5 pour 100 de sel par l'évaporation.

Si l'on vient à constater que c'est au sel calcaire que les feuilles doivent quelquesunes des propriétés qu'on lui attribue, on devra dans les formules dans lesquelles on désirera le faire prévaloir, n'employer que l'infusion à froid et éviter la décoction et même l'infusion dans l'eau bouillante. Ces deux opérations déterminent la solubilité de matières extractives, résineuses et colorantes qui se combinent au sel calcaire et forment avec lui une sorte de laque insoluble qui reste avec les feuilles, quand on vient à passer soit la décoction, soit l'infusion.

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(Ibid.)

Faits pour servir a l'histoire de L'IODE; par M. CH. BARRESWIL. Depuis quelques années l'attention des chimistes s'est, pour ainsi dire, concentrée sur les recherches de l'iode. Ce métalloïde qu'on ne trouvait que par exception dans la nature, et dont on comprenait à peine la

raison d'être, a pris peu à peu une impor tance qui ne le cède à aucun autre corps simple. Si l'on s'en rapporte aux analyses que chaque recueil publie mensuellement, l'iode est le corps le plus répandu de tous; il sera bientôt l'élément le plus essentiel, le principe vital par excellence. Lorsqu'on réfléchit à ce que les procédés à l'aide desquels on recherche l'iode sont les mémes exactement qu'on employait il y a vingt-cinq ans, savoir la coloration en bleu produite par l'action de l'iode sur l'amidon, l'iode étant éliminé de ses combinaisons par l'acide hyponitrique, on s'étonne qu'un corps si facile à reconnaître ait pu être si souvent méconnu; et on est amené à se demander si des résultats si inattendus ne seraient pas, dans certains cas très-différents, produits par une même cause contre laquelle on n'est pas assez souvent en garde; je veux parler de l'impureté des réactifs.

J'avais eu l'occasion, à propos d'une expertise déjà ancienne, de retrouver l'iode dans le nitrate de soude du commerce. Cette découverte m'a donné à penser que je devrais retrouver l'iode dans les divers réactifs qui ont pour point de départ, soit le nitrate de soude, soit l'acide nitrique. En conséquence, j'ai dù chercher l'iode dans l'acide nitrique à divers degrés, dans le nitrate de soude purifié, dans la potasse caustique provenant de la potasse d'Amérique, purifiée par fusion avec le nitrate de soude, dans l'acide sulfurique, dans l'acide chlorhydrique, réactifs qui tous ont été conseillés et employés à la recherche de l'iode. Or, il est arrivé que tantôt j'ai trouvé dans tous de l'iode, tantôt j'en ai trouvé dans quelques-uns seulement, tantôt enfin je n'en ai pas rencontré la moindre trace. C'est surtout dans l'acide nitrique que j'en ai vu le plus régulièrement et en plus fortes proportions.

Rien de plus simple que de reconnaitre la présence de l'iode dans l'acide nitrique: on étend celui-ci de son volume d'eau, on l'introduit dans un ballon muni d'un tube abducteur, on chauffe, et l'on reçoit les vapeurs dégagées dans un petit tubeéprouvette renfermant de l'empois trèsclair, fait avec de l'amidon bien lavé à l'eau froide. L'acide nitrique provenant du nitrate de soude n'est pas le seul qui soit iodé. Celui que fournit le salpêtre, renferme également de l'iode. Mais on sait que le salpêtre aujourd'hui se prépare par double décomposition, à l'aide du chlorure de potassium ou même du carbonate de potasse et du nitrate de soude.

On reconnaît l'iode dans le salpêtre ou

le nitrate de soude en ajoutant à ceux-ci un peu d'acide nitrique exempt d'iode, et chauffant comme il vient d'être dit. Ce mode d'analyse peut être conseillé comme procédé de purification du nitrate de soude pour le besoin des arts.

Il suffit de verser sur le nitrate de soude 5 pour 100 de son poids d'acide nitrique ordinaire et d'évaporer à sec, pour en enlever complétement l'iode.

La présence de l'iode dans l'acide sulfurique peut être constatée d'une manière analogue. L'iode provient en ce cas de l'aeide nitrique qui a été introduit dans les chambres de plomb.

L'acide chlorhydrique a sans doute emprunté son iode à l'acide sulfurique, à moins qu'il ne provienne de sel dérivé du travail des soudes de varechs ou de la préparation du salpêtre; pour reconnaître l'iode dans l'acide chlorhydrique, il est bon de saturer préalablement celui-ci ; la recherche est, du reste, aussi facile que dans les cas précédents.

L'iode signalé dans la potasse provient sans doute du nitrate de soude qui a servi à blanchir la potasse d'ammoniaque, à moins qu'il ne soit originairement inhérent à la potasse elle-même, surtout si celle-ci provient des sels de varechs.

Rien de plus simple, d'ailleurs, que de se procurer de la potasse pure; il suffit pour cela d'épurer par plusieurs cristallisations du nitrate de potasse, dont on fait de la baryte, et du sulfate de potasse qui, avec la baryte pure, donne de la potasse exempte d'iode.

Si l'on veut employer acide pur et potasse pure, on est sûr que si l'on rencontre de l'iode, et la recherche en est très-facile, cet iode existe réellement dans les substances que l'on expérimente. Le procédé que je rappelle, celui que l'on doit à MM. Collin et Gaultier de Claubry, est de tous le plus sensible et le plus rigoureux. Celui que l'on a fondé sur la non-dissolution de liodure d'argent dans l'ammoniaque est loin d'être infaillible, et je me suis assuré que le bromure d'argent, précipité en présence de l'acide nitrique, acquiert une cohésion telle qu'il ne se dissout qu'avec peine dans l'ammoniaque; à tel point que j'avais tendance, lorsque je remarquai ce fait, à prendre le précipité indissous pour de l'iodure d'argent, et que, pour être persuadé que j'avais affaire à du brome, il me fallut décomposer les sels d'argent par le zinc et l'acide sulfurique; je dois dire en tous cas que la présence du brome n'est pas un obstacle à la recherche de l'iode dans la méthode classique.

Si, par exemple, on se propose de re

chercher l'iode dans le brome, on peut aisément y arriver par le moyen suivant. On verse le brome supposé iodé dans une dissolution saturée de sulfate ferreux en grand excès, le brome disparait bientôt : on ajoute alors de l'acide nitrique exempt d'iode, jusqu'à ce que la liqueur soit d'un brun intense, et on opère comme s'il s'agissait de retrouver l'iode dans l'acide nitrique. Cette recherche demande quelques minutes d'attention.

Sans aucun doute les réflexions qui précèdent et les expériences sur lesquelles elles s'appuient sont connues du plus grand nombre: si je les cite, c'est comme préliminaire d'un travail que je publierai prochainement à propos d'expériences négatives sur la recherche de l'iode dans plusicurs substances où sa présence paraît suffisamment démontrée. (Ibid.)

OBSERVATIONS PRATIQUES SUR LA PRÉPARATION DE L'IODURE DE POTASSIUM; par M. GRIPEKOVEN, pharmacien, membre titulaire de la Société.

Lorsque, il y a deux mois, j'eus l'honneur de vous faire part que j'avais trouvé de l'iodure de plomb dans l'iode anglais, je croyais avoir fait une découverte des plus importantes. Aujourd'hui, après beaucoup de temps et de peine pour évaluer la quantité de l'iodure de plomb, n'en ayant trouvé que 10 grammes dans les 5500 grammes d'iode sur lesquels j'avais opéré, j'ai cru devoir modifier le titre sous lequel j'avais d'abord présenté mon travail. (Il est évident que la quantité de plomb trouvée est trop petite pour avoir été introduite à dessein. Le sel plombique provient sans doute d'un hasard, ou des ustensiles qui ont servi à manier l'iode).

Du reste, après les aveux de MM. Acar et Chevallier, qu'on a trouvé dans l'iode jusqu'à 10 substances étrangères, entre lesquelles figure même le sulfure de plomb, on peut s'attendre à tout et on ne doit cesser de rester en garde contre la fraude.

L'iode sur lequel j'ai opéré contenait, outre l'iodure de plomb mentionné, 210 grammes de chlorure de calcium, 140 grammes d'oxyde de fer et une quantité non déterminée de chlorure d'iode, en tout environ 6 p. c. de matières étrangères.

Cependant, je saisirai cette occasion pour vous présenter les quelques réflexions que m'a suggérées ce travail, auquel je me suis livré bien souvent, la préparation de l'iodure de potassium.

Personne, je pense, n'a jamais sérieu

sement douté que l'iode, dit français, sublimé en écailles, ne mérite la préférence sur l'iode dit anglais, qui se présente toujours en masse confuse, plus ou moins pulverulente, bien ou mal cristallisée, avec toutes les impuretés que la concurrence, ce fléau moderne, sait y introduire. Il va sans dire que, dans une masse pareille, des matières étrangères peuvent être incorporées plus facilement que dans des écailles plus ou moins définies.

Malgré cette vérité bien connue, c'est, en dehors de la France, toujours l'iode anglais qui est employé de préférence pour la fabrication de l'iodure de potassium. Quelle en est la cause? C'est le prix moins élevé de l'iode anglais. Mais ce prix, tant soit peu plus bas, justifie-t-il bien la substitution d'un iode plus ou moins impur à un iode bien sublimé? Évidemment non. Ce que l'on gagne d'un côté, on le perd de l'autre ; car le rendement de l'iode français est toujours supérieur à celui de l'iode anglais, quoique, je le reconnais volontiers, la fabrication de ce dernier se soit beaucoup perfectionnée. Si nous comparons le produit de nos jours, convenablement sec, avec cette masse humide, qui contenait quelquefois jusqu'à 25 p. c. d'eau, nous n'avons qu'à nous en féliciter. Il y a toutefois le plus souvent encore une perte de 5 à 6 p. c. à subir. Les matières étrangères deviennent de plus en plus rares, et sont souvent dues plutôt au hasard qu'à la fraude. D'autre part, nous ne pouvons pas nous endormir sur la pureté de l'iode français. J'en possède, dans ce moment, qui ne contient pas mal de chlorure de calcium. Pour s'en délivrer, un lavage continu à l'eau distillée, jusqu'à ce que l'oxalate d'ammoniaque ne précipite plus le liquide filtré, est indispensable. L'eau entraine tout ce qui est soluble, même le chlorure d'iode, qui n'y est pas rare. On ne doit pas craindre de perdre beaucoup d'iode par ce lavage; soluble à 117000 seulement, il s'en dissout très-peu.

Ce sont surtout les chlorures qui sont les plus gênants dans la préparation de l'iodure de potassium. Il devient presque impossible de s'en débarrasser plus tard, une fois que les chlorures et les iodures sont mêlés. Il est d'autant plus indispensable de les écarter de bonne heure, qu'ils donnent lieu à une apparence de falsification, quoique ce ne soit qu'un mélange fortuit.

La présence du chlorure d'iode peut être facilement démontrée par la distillation. La petite portion d'iode qui a été dissoute par le lavage, se sublime dans le

col de la cornue. Elle est entrainée plus tard par le liquide qui suit. On le sépare de l'eau, en secouant le produit de la distillation avec de l'éther, puis avec une solution faible de potasse.

Les sels de plomb s'écartent souvent par les lavages. Il est à remarquer qu'on ne peut ni les reconnaître ni les doser à l'état de sulfate, parce que les sels calcaires fournissent également des précipités avec l'acide sulfurique. On les sépare le mieux à l'état de sulfure de la dissolution acidulée.

Les sels de fer, qui se trouvent souvent en présence, peuvent être reconnus ensuite, en saturant la dissolution acide avec du sulfure d'ammonium. Le plus souvent le fer se trouve à l'état de battiture, plus ou moins oxydé; il est dans ce cas peu soluble. Un examen préalable de l'iode ne le fait que rarement découvrir. S'il était ajouté à l'état métallique, il s'est combiné avec une partie d'iode en formant d'abord du proto-iodure, qui s'est dissout en allant au fond du flacon, de sorte que la partie supérieure de l'iode en révèle à peine l'existence.

Il n'en est pas ainsi, si le fer s'y trouvait oxydé. On le reconnaît dans tous les cas facilement en exposant l'iode à l'air. La couche supérieure de l'iode se volatilisant rapidement, rougit visiblement sur toute sa surface par l'oxyde, ou l'oxy-iodure rouge qui reste.

On se débarrasse, du reste, de ces métaux étrangers, soit en suivant le procédé de Baup, soit en calcinant avec de la potasse caustique.

Pour les doser en grand, il ne suffit ni de sublimer une petite portion, ni d'en dissoudre dans de l'alcool, parce que le mélange est rarement homogène. Toutefois, ces preuves sont suffisantes pour une petite quantité.

Le moyen suivant mène au but et réussit bien. On prépare de l'iode bien mélangé, une portion d'un kilogramme d'iodure de potassium au moins, en suivant le procédé ordinaire avec la potasse caustique et le charbon végétal, en calcinant jusqu'à la fusion l'iodure forme, en le dissolvant ensuite dans de l'eau distillée.

Le charbon, qui ne se dissout pas, calciné de nouveau, doit être noir-grisâtre, s'il n'y a pas de mélange. Il est coloré par les oxydes métalliques qui pourraient s'y trouver. Le poids du charbon restant ne doit pas dépasser 1125 ou 1125 du poids du charbon employé. Ce qui dépasse ce poids peut être regardé comme matière étrangère. J'admets une fluctuation de 1125 à 1125, parce que le résultat peut

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