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heures après. D'où il suit que, chez les enfants de quatre à quinze ans, 10 à 20 centigr. de cathartine, donnés en une ou deux fois à petit intervalle, paraissent la dose moyenne de cathartine. Chez les hommes, M. Strohl a obtenu, pour une dose de 40 à 50 centigr., de trois à cinq selles; pour une dose de 60 centigr., de six à huit selles; mais à cette dose, il y a en des malades qui ont été ou purgés incomplétement, ou pas du tout. Le résultat a été, en général, très-peu satisfaisant chez les femmes, qui ont eu, presque toutes, très-peu ou point de garde-robes. Voici, du reste, comment M. Strohl résume son opinion relativement à la cathartine.

1° La cathartine est un purgatif assez sûr à la dose de 10 à 20 centigr., chez les enfants, moins sûr, chez les adultes, à 50 centigr.; peut-être les femmes sont-elles moins sensibles à son action; 2o la saveur amère, difficile à masquer, est un obstacle à son emploi chez les enfants, qui ne peuvent avaler les pilules; 3° c'est un purgatif doux, non irritant, non douloureux, bien supporté, et pouvant être continué sans déterminer d'effets fâcheux; on peut done en conclure que les baies de nerprun renferment encore un autre principe acre qui provoque des vomissements, amène des coliques et des effets drastiques, 4o les selles sont liquides, sans odeur ni couleur spéciale, mais toujours très-venteuses; la cathartine ne parait pas agir sur le foie; 5 son action est lente à sc produire et se prolonge longtemps; 6o le meilleur mode d'administration est sous forme de pilules, données dans la soirée chez les adultes, et sous forme de sirop chez les enfants pour les premiers à la dose moyenne de 50 centigr., et pour les seconds de 10 à 20 centigr. »

Les conclusions qui précèdent montrent que la découverte de ce principe nouveau ne résout pas, à beaucoup près, la question relativement à la découverte d'un purgatif sûr, non volumineux, facile à administrer, et bien supporté par l'intestin. M. Strohl reconnaît, en premier licu, que la cathartine serait prise difficilement par les enfants; mais ce que nous voyons de plus fâcheux dans l'introduction de ce médicament dans la pratique, c'est qu'il ferait peut-être perdre de vue l'efficacité si remarquable du nerprun à l'état de rob et de sirop, préparations extrêmement utiles, qui restent et resteront toujours dans la pratique, parmi nos meilleurs hydragogues.

(Gaz. med. de Strasbourg et Bulletin général de thérapeutique.

EXPÉRIENCES CLINIQUES SUR L'ANTIMONIATE DE QUININE; par M. LA CAMERA. - Le docteur J. La Camera a publié à Naples, en 1851, un livre sur les maladies intermittentes où il faisait connaître l'antimoniate de quinine qu'il mettait au premier rang parmi les antipériodiques. Aujourd'hui il apporte de nouveaux faits cliniques à l'appui de sa première assertion. Il parle de 12 à 14 malades traités avec succès par ce remède, de fièvres intermittentes plus ou moins graves, et il cite trois observations en détail, qui paraissent avoir été contrôlées par les docteurs de Nasca, Ruggiero, Messina et Ciacchi. Ces trois observations ont trait à des fièvres d'accès, à type quotidien ou tierce, avec complication d'accidents divers.

L'auteur conclut de ses expériences que l'antimoniate de quinine est bien préférable à la poudre de James, et souvent au sulfate de quinine lui-même. Il paraît réunir les propriétés résolutives et diaphorétiques des préparations d'antimoine, et les vertus fébrifuges des sels de quinine. Il a plusieurs fois déterminé des évacuations alvines plus ou moins abondantes. Il aurait l'efficacité de prévenir les récidives, et pourrait s'administrer impunément dans les cas douteux de périodicité, où la rémittence se cache sous l'apparence d'une marche continue. La dose d'antimoniate de quinine est de 12 à 15 grains qu'on administre en trois ou quatre prises, dans l'intervalle des accès ou pendant la rémittence. On y revient plusieurs jours de suite, en diminuant les doses à mesure que les accès se dissipent.

Nous n'avons vu, dans les observations de M. La Camera, aucun accident suivre l'administration de l'antimoniate de quinine, et nous pensons que ce sel fébrifuge mérite d'être expérimenté de nouveau. (Il Filiatre Sebezio et Gazette méd. de Paris.)

PERITONITE Puerpérale trAITÉE PAR L'IPECACUANHA, LE CALOMEL A DOSES RÉFRACTÉES, LES CATAPLASMES DE CIGUE ET LES INJECTIONS VAGINALES AVEC LA DÉCOCTION DE FEUILLES DE STRAMONIUM.

Deux femmes ont été traitées dans le service de M. Trousseau pour des péritonites puerpérales. Chez la première, jeune femme vigoureuse, accouchée dans l'hôpital, la péritonite était aiguë et bien caractérisée. On a essayé de l'attaquer par le calomel à la dose de 5 centigr. en douze paquets, à prendre dans les vingt-quatre heures. Le quatrième jour de cette médication, la salivation a commencé ; aussitôt les symptômes se sont amendés; la fièvre

est tombée; la douleur abdominale a diminué; l'épanchement, ce qui n'est ni rare ni inquiétant, a augmenté. M. Trousseau espérait qu'avec des cataplasmes de ciguë, des lotions iodées et quelques vésicatoires, ou viendrait à bout de cette phlegmasie; mais il devait en être autrement. Une fièvre héctique s'est montrée, il est survenu de la toux, de l'amaigrissement et la diarrhée, attribuée d'abord à l'action du calomel, a pris un caractère persistant. Or, quand la toux se manifeste dans le cours d'une péritonite autrement qu'à la suite d'un rhume, et qu'il y a du dévoiement qui ne trouve pas sa raison d'être dans la médication employée, il faut craindre une diathèse tuberculeuse. C'est effectivement ce qui existait chez cette femme on l'a vue passer par tous les degrés de la dissolution, de la consomption; elle est morte avec des taches ecchymotiques sur la peau, et l'autopsie a montré des tubercules dans les poumons, dans les ganglions bronchiques et mésentériques et tous les signes anatomiques d'une péritonite suraiguë ayant eu l'utérus pour point de départ. C'est là, disait M. Trousseau, un exemple très-curieux de tuberculisation galopante; -car avant d'être accouchée, cette femme, à part la déformation des doigts, désignée sous le nom d'incurvation hippocratique, n'avait donné aucun motif de la supposer -atteinte de cette affection.

La seconde malade, traitée pour une péritonite puerpérale, était accouchée également dans les salles. Cette femme, qui, vers le huitième mois de sa grossesse, avait eu une roséole de nature syphilitique, prit une métro-péritonite après être accouchée. Les lochies se supprimèrent, l'abdomen se ballonna, les seins devinrent flasques. Le pouls, heureusement, ne cessa pas d'être bon. L'ipeca, ce grand remède des femmes en couches, et qui convient au début des fièvres puerperales, quand il n'y a pas encore d'expression locale tranchée, fut donné à celle-ci, puis on passa au calomel, administré d'après la méthode de Law, c'est-à-dire d'après la formule suivante :

Pr. Protochlorure de mercure préparé à la vapeur. Sucre pulvérisé. .

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huit garde-robes chaque jour; effet purgatif augmenté sans doute par la circonstance d'un peu de diarrhée préexistante. Le quatrième jour il survint de la salivation et du gonflement des gencives; on suspendit la médication. Mais déjà le ventre s'était affaissé et le flux mammaire était revenu ainsi que l'appétit. C'était un exemple intéressant de métro-péritonite légère guérie rapidement par l'emploi combiné de l'ipéca et du calomel.

M. Trousseau cût pu couvrir le ventre d'onguent mercuriel; mais la salivation n'en eût pas été obtenue plus vite, et cet onguent a, suivant ce médecin, l'inconvénient de s'attacher aux poils, de rester dans les plis de la peau, dans la vulve, où le mercure continue d'être absorbé, malgré les lotions de toute espèce, lorsque déjà la salivation a commencé. On a vu aussi son emploi déterminer des affections couenneuses, des gangrènes de la vulve, puis enfin l'hydrargyrie, maladie caractérisée par un eczéma général, du délire, et qui, dans un très-grand nombre de cas, se termine par la mort. Ces considérations, selon M. Trousseau, doivent engager les praticiens à préférer à l'onguent mercuriel le calomel qui, donné par dixième ou par douzième de grain, de deux en deux heures, peut être suspendu à volonté aussitôt que son effet sur les gencives est produit (1).

La médication par le calomel, ainsi administré, lutte avec avantage contre la péritonite de forme simple. Quant aux fièvres puerpérales excessives, avec metro-péritonite purulente, M. Trousseau n'a pas la prétention de les guérir, mais il pense qu'on les préviendrait dans beaucoup de cas en soumettant les femmes nouvellement accouchées à des soins de propreté minutieux. A l'appui de son opinion, ce médecin invoque les beaux résultats obtenus par M. Heurteloup, à l'HôtelDieu, dans la salle Saint-Pierre. Cette salle contient trente lits constamment occupés par des femmes en couches, et grâce à la propreté merveilleuse qui ne cesse d'y régner sous tous les rapports, grâce aux soins avec lesquels le linge et les objets de literie sont changés, aux lotions, aux 10 centigr. injections répétées trois fois par jour pour éviter le séjour des lochies dans le vagin, il n'arrive presque jamais d'accidents puerpéraux chez les femmes de ce service.

3 g

gram.

Mélez, triturcz avec soin et divisez en vingt paquets égaux. A prendre un paquet toutes les deux heures. La malade prit ainsi 15 centigrammes de calomel en trois jours, ce qui provoqua chez elle sept ou

(1) Nous croyons presque superflu de faire remarquer ici que la plupart des médecins belges emploient depuis très-longtemps le calomel à

Pour revenir à la seconde malade qui faisait le sujet de ces remarques, nous dirons qu'à la suite d'un écart de régime.

doses fractionnées dans le traitement de la péri-
tonite puerperale.
(N. d. I. R.)

elle fut reprise de péritonite le 30 janvier. On prescrivit aussitôt 5 centigrammes de calomel et 1 gramme 50 de sucre en poudre mélangés, à prendre en dix paquets de deux heures en deux heures. Cette petite quantité de calomel provoqua douze selles, et dès le lendemain les gencives étaient légèrement gonflées. Prescription: 25 milligrammes seulement de calomel en douze prises pour les vingtquatre heures; injections vaginales avec la décoction de feuilles de stramonium trois fois par jour; application permanente sur l'abdomen de cataplasmes de ciguë ainsi composés :

Pr. Cataplasmes de farine de graine de lin. 300 grammes.

125 grammes. q. s.

Étendez à la surface du cataplasme une eouche de bouillie faite avec Poudre de ciguë. . . . . Mucilage de graine de lin. Le 4 février la malade continuait à prendre les 25 milligrammes de calomel par jour. La veille, elle avait eu trois selles Le 5, une seule selle, même traitement. Le 7, cessation du calomel; état général satisfaisant; il restait seulement un peu d'empâtement indiquant la présence de fausses membranes dans le péritoine péri-utérin. Le 12, plus de douleurs du ventre. Le 17, convalescence décidée. Cette femme est sortie à la fin du mois très-bien guérie.

(Journ. de méd. et de chirurg. pratiques.)

SUR LE TRAITement de la CONSTIPATION; par M. le professeur TROUSSEAU.-La constipation est une maladie sérieuse à laquelle on doit la plus grande attention; car, à supposer qu'elle ne prenne pas immédiatement la valeur d'une affection dangereuse, elle complique toujours l'indisposition la plus legere, et souvent elle devient l'origine d'une hypochondrie profonde, qui jette dans la vie des désordres nombreux.

Le traitement doit avant tout s'attaquer à la cause; il ne faut pas croire qu'on l'a guérie parce qu'on a provoqué une évacuation, fût-elle même très-abondante; ce serait aussi faux que de croire qu'on a guéri un individu d'insomnie pour lui avoir preserit de l'opium. Celui qui vient consulter dans de pareilles circonstances veut non-seulement être soulagé pour le moment, mais encore être mis à l'abri pour l'avenir. Ce n'est ni avec de l'eau de Sedlitz ni avec tout autre purgatif qu'il faut attaquer la constipation; on sait, au contraire, qu'à la longue ils finissent par la causer.

Avant tout, il faut s'efforcer de régle

menter la fonction; on doit donc faire tout au monde pour la soumettre à l'empire de la volonté. On sait combien est grand le pouvoir de l'habitude sur les fonctions organiques; une fois qu'elles se sont accoutumées à opérer dans de certaines conditions, à de certaines heures, rien n'est plus difficile que de s'en écarter. Il en est de l'habitude d'aller à la garde-robe comme de l'habitude d'uriner à moments dor nés, de se raser, de se laver la figure le matin; une fois qu'on s'y est fait, il est impossible de s'en dispenser. Celui qui est constipé devra donc d'abord se présenter à la garde-robe à l'heure qui lui convient; il attendra longtemps, et concentrant à la fois tout son esprit, toute sa volonté et toute sa force contractile sur l'acte en question, il fera des efforts réitérés et énergiques pour l'obtenir. Le lendemain, quel qu'ait été le résultat, il faudra recommencer la même tentative à la même heure, et si dans l'intervalle, quelques heures après les premiers efforts, Fenvie de la garde-robe se faisait sentir, il faudrait autant que possible se retenir jusqu'au lendemain pour aller seulement à l'heure qu'on a choisie.

L'alimentation devra subir des changements. Au lieu du régime souvent sévère que s'imposent les malades, on leur prescrira une nourriture abondante et succulente, capable de favoriser à la fois leur digestion et de laisser un résidu volumineux qui forcera l'intestin à se débarrasser. Cette maladie, avons-nous dit, cause de nombreux désordres. En effet, les constipés ont toujours ou des pesanteurs d'estomac, ou des lourdeurs de tête, contre lesquelles on leur prescrit souvent un régime doux, des viandes blanches en petite quantité, peu de vin, etc. C'est une faute. Il faut leur ordonner des viandes rôties en grande quantité, les forcer quand même à manger le plus possible, et leur rappeler enfin que, suivant l'expression anglaise, un gigot chasse l'autre.

Mais quelquefois il sera indispensable de donner à la volonté un adjuvant pour faciliter un acte dont l'habitude s'est en quelque sorte effacée. Il faudrait bien se garder d'administrer un purgatif; mais pourtant il faut recourir à un médicament capable de favoriser la défécation. La belladone est ce médicament par excellence. Elle ne purge pas, elle ne dévoie pas, elle rend les garde-robes plus faciles. A quoi tient cette propriété? Il serait difficile de le dire. Cependant n'y aurait-il pas quel

que raison de croire qu'à l'instar de certains autres médicaments, elle a, en dehors de son action spéciale et définie, une puissance réelle sur certaines fonctions et

sur certains organes. L'opium est un puissant excitant de la sécrétion cutanée. La digitale excite la sécrétion urinaire. La belladone peut bien avoir une action sur le foie, le pancréas, l'une quelconque enfin des glandes qui donnent dans le tube digestif. Ce qui est constant, c'est qu'un centigramme d'extrait de belladone suffit pour faire avoir une et quelquefois plusieurs selles. On peut d'ailleurs augmenter les doses, bien qu'il soit rare qu'on doive aller jusqu'à 5 centigrammes. A partir du moment où l'on a rétabli l'habitude, il faut diminuer progressivement.

On fait un fréquent usage des suppositoires, et ils réussissent en général trèsbien. Les gens de la campagne prennent la nervure médiane d'un chou; les médecins les font exclusivement avec du beurre de cacao ou du miel durci. Il est à supposer que leur action se lie au mouvement péristaltique du tube digestif. Ce sont des irritants placés à la base de l'intestin, et dont l'effet se fait sentir jusqu'en haut. On pourrait dire qu'ils agissent à distance.

Enfin, si la constipation était due au ralentissement, à la flaccidité des parois abdominales, il faudrait recourir à une ceinture abdominale fortement serrée; et l'intestin, ainsi maintenu dans son espace normal, pourrait se contracter sur luimême, comme s'il se trouvait dans les conditions les plus normales.

(Gazette des Hôpitaux.)

DU TRAITEMEnt rationnel DE LA CONGESTION ET DE L'apoplexie cérébrales par LES ALCALINS, ET EN PARTICULIER PAR LE BICARBONATE DE SOUDE; par M. le docteur ÉD. CARRIÈRE.

Dans la brochure qui porte ce titre, M. Carrière a cherché à prouver que les causes, que le traitement de la congestion et de l'apoplexic cérébrales, que l'on pourrait croire parfaitement connus, peuvent encore donner lieu à des études utiles et à des applications heureuses.

tères si souvent trompeurs, et il la trouve dans une altération du fluide nourricier, dans le sang. En quoi consiste cette altération du sang? Dans une alcalisation însuffisante de ce fluide. Le sang est normalement alcalin. Il a besoin de l'être pour circuler librement dans l'immense réseau vasculaire qu'il doit parcourir. Sì, sous certaines influences, et l'alimentation riche en est la principale, le sang perd de son alcalinité, il circule plus difficilement, il stagne dans certains parenchymes (congestion), il s'opère des raptus (apoplexie, hémorrhagic).

Quoi qu'il en soit de cette vue, tout au moins fort ingénieuse, M. Carrière conseille, en s'appuyant sur des faits pratiques d'une incontestable valeur, de ne pas attendre l'explosion des accidents graves de la congestion ou de l'hémorrhagie cérébrales, contre lesquels il ne reste plus d'autres armes que la lancette. « La saignée, dit-il, est une soupape de sûreté qu'on ouvre au moment de l'explosion et qui sauve quelquefois la machine. Cependant, la soupape n'est qu'un moyen secondaire, et qui serait bien impuissant, réduit à lui seul, si l'on ne savait pas régler le degré d'élasticité de la vapeur comme la force de résistance de la chaudière. »

Les moyens plus intimes et plus profonds que M. Carrière préconise, ce sont les alcalins, dont l'usage intelligent et surveillé doit rendre au sang le degré de fluidité qui lui manque, et faire disparaitre la cause prochaine de la congestion ou de l'hémorrhagie.

Les deux passages suivants de la brochure de M. Carrière résument très-clairement et son étiologie et sa thérapeutique:

« Un régime trop substantiel, une vie trop molle, produisent un excès de nutrition et par suite une grande richesse de sang. Le corps reçoit beaucoup et ne dépense pas assez. Le sentiment de lourdeur, de plénitude générale qui en résulte, accuse ordinairement un changement dans l'état des humeurs. S'il y a de l'acidité, la constatation en est facile par la manière dont s'opèrent les digestions, par les douleurs qui se font sentir dans l'estomac et par l'odeur des rapports qui en viennent. Pour éviter les congestions qui se produisent bientôt, si elles ne se sont pas déjà produites quelquefois, il faut administrer les alcalins. La saignée modère les accidents ou les retarde; elle ne modifie pas la cause qui, restant toujours active, doit finir par se manifester plus ou moins violemment.

Quant aux causes, Rochoux avait déjà fait cette judicieuse remarque que l'observation des faits met très-souvent en défaut l'énumération vulgaire des auteurs sur le tempérament, la brièveté du cou, la coloration du teint, l'embonpoint, etc. M. Carrière confirme ces données du médecin de Bicêtre, et cite des cas dans lesquels tous ces caractères du tempérament dit apoplectique étaient complétement absents. Pour M. Carrière, il y a avant tout une prédisposition à la congestion et à l'apoplexie. Cette prédisposition. il la cherche » Le traitement par les alcalins n'offre lus loin et plus avant que dans ces carac- pas de difficultés. La situation une fois

constatée, il faut agir à faible dose pour les affections circonscrites, à doses plus élevées pour les plus étendues et les plus graves. La manière la plus simple de les administrer est la meilleure, et le médicament qui doit avoir la préférence sur tous les autres est le bi-carbonate de soude. Loin d'exclure les eaux minérales alcalines, je les recommande au contraire. Loin de rejeter l'ammoniaque, je crois qu'elle est utile aussi, dans les cas ou dans les moments pressés. Ces règles générales une fois posées, je passe aux détails.

» Quand l'affection est bornée à l'estomac, quelques grammes de bi-carbonate de soude suffisent. On l'administre par doses d'un demi gramme ou de 1 gramme tout au plus, dans un verre d'eau édulcorée de sirop simple. Après douze ou quinze jours, et quelquefois moins, de cette médication, il est rare que les douleurs et la paresse des facultés digestives n'aient pas cessé. On est souvent surpris, on me permettra de le répéter, qu'un état qui a résisté à la série des antispasmodiques cède aussi vite et sous l'influence d'un médicament qui paraît avoir si peu d'activité.

» Lorsque l'économie présente des symptômes généraux de congestion, et que le danger parait encore éloigné, les chances sont favorables pour commencer le traitement. Il est de tous les temps, il est vrai, mais l'effet successif produit par les alcalins ne s'improvise pas; j'ai à peine besoin de répéter qu'il faut un délai pour qu'une transformation profonde s'opère dans les qualités chimiques du sang et dans celles d'autres humeurs. Ainsi à cette époque, surtout, où les violentes secousses ne sont pas encore à craindre, on peut compter sur une grande amélioration, et peut-être sur un succès complet au moyen du bicarbonate de soude. On commencera par 1 gramme dans de l'eau et du sirop simple, et l'on arrivera progressivement jusqu'à 2 et même plus haut, sans trop élever la dose. C'est dans la mesure que gît l'efficacité de la médication. En interrompant au bout de deux, trois semaines ou un mois l'administration régulière de la potion, on pourra mieux juger la valeur réelle des effets et conserver au médicament son action, en restant dans les limites des doses modérées.

Dans un état plus avancé, c'est-à-dire à la veille ou au moment d'une congestion

simple, comme d'une congestion apoplec

tique, c'est à l'ammoniaque qu'il faut avoir recours, à l'imitation de MM. Page et Gavarret. La dose de 25 gouttes dans un demi-verre d'eau, pendant les attaques, me parait assez forte; mais comme ce mélange

s'administre par intervalle, on peut l'admettre et on peut même augmenter, suivant les cas, les proportions de l'élément actif. Après l'attaque, au lieu de donner 5 gouttes toutes les heures dans un demiverre d'eau, il serait préférable, à mon avis, de rapprocher l'action en donnant 2 gouttes toutes les demi-heures, dans la même quantité de liquide. On peut désapprouver ce traitement, on ne peut pas dire qu'il ne soit pas rationnel. S'il n'exclut pas la saignée, remède dirigé contre un phénomène secondaire du mal, il la domine, parce qu'il s'adresse à la cause et non pas à un de ses phénomènes consécutifs. (Union médicale.)

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EMPLOI DE LA FICARIA RANUNCULOÏDES CONTRE LE MOLIMEN HémorrhoÏDAL. Le docteur Neuhausen s'est servi avec grand et prompt succès de la petite chélidoine (ficaria ranunculoïdes, Haller; ranunculus ficaria, Linn.), pour combattre la congestion hémorrhoïdale. La racine de la plante, administrée en infusion, ne tarde pas à manifester ses effets sous son influence, les selles deviennent régulières, ont licu sans douleurs et s'accompagnent de beaucoup de mucosités; si l'on en continue pendant un certain temps l'usage, l'affection hémorrhoïdale perd de son intensité et les accidents qui l'accompagnent d'ordinaire finissent par disparaître. petite chélidoine a été beaucoup employée, comme on sait, par les anciens médecins chez les sujets affectés d'hémorrhoïdes; les résultats qu'en a obtenus M. Neuhausen prouvent qu'elle ne mérite pas l'oubli dans lequel elle est tombée. (Organ. f. d. ges. Heilk. et Annales méd. de la Flandre occidentale.)

- La

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