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LADIES DES VÉGÉTAUX. M. le ministre transmet également un mémoire de M. Billiard, médecin à Corbigny (Nièvre), concernant la cause commune du choléra et des maladies qui attaquent depuis quelques années plusieurs de nos plantes usuelles.

Ce mémoire est le développement des trois propositions suivantes :

1o L'absence ou une diminution de l'ozone contenu dans l'air développe chez l'homme et certains animaux des phénomènes dont l'ensemble a été désigné par le nom de choléra ;

2o L'organisme humain développe de l'ozone;

3o L'excès de l'ozone dans l'air détermine la maladie des plantes contenant du sucre, de la glucose, de la fécule, telles que la pomme de terre, la vigne, la bette

rave.

TRAITEMENT PRÉSERVATIF ET CURATIF DU CHOLERA PAR L'ACIDE SULFURIQUE DILUÉ ET LES BAINS SALES.-M. Lepetit, chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Poitiers, adresse sous ce titre un mémoire qu'il résume en ces

termes :

« J'ai longtemps hésité, dit l'auteur, à présenter à l'Académie mon travail sur le choléra, n'ayant eu à traiter depuis trois années que la cholérine et le choléra sporadique; mais depuis que cette méthode a reçu de la publicité, le choléra asiatique traité de la même manière dans Paris a parfaitement guéri. L'approbation de l'Académie aurait, je n'en doute point, pour résultat de propager rapidement une médication simple qui compte, tant en France qu'en Angleterre, des succès nombreux et incontestables. Pour ce qui me concerne personnellement, j'avoue que je serais très-heureux si mes expériences faites avee persévérance depuis trois années pouvaient obtenir les suffrages de juges aussi éclairés. D

DE L'IODE COMME CONTRE-POISON DU CURARE. MM. Brainard et Green adressent une note ayant pour titre : De l'iode comme contre-poison du curare. L'un des auteurs (M. Brainard) avait précédemment fait connaître les résultats de ses expériences concernant l'action des solutions d'iode comme antidote contre la morsure de certains crotales. La nouvelle note a pour objet de montrer que ces mêmes solutions d'iode ont une semblable influence sur les poisons américains connus sous le nom de wooraro ou curare.

On remarque, disent les auteurs, une grande analogie entre l'action de ces préparations vénéneuses et les effets de la morsure de quelques serpents d'Améri

que. De plus, il est bien avéré que le venin de ces serpents entre au moins pour quelque chose dans la composition de ces poisons, et nous nous sommes ainsi trouvés conduits à essayer contre leurs effets le remède dont nous avions reçonnu l'efficacité contre la morsure des serpents.

Comme on trouve des échantillons de curare qui diffèrent en force, les deux auteurs ont dû d'abord déterminer pour celui dont ils faisaient usage dans leur expérienee, et qui leur avait été donné par M. le prince Ch. Bonaparte, quelle était la quantité nécessaire pour donner la mort.

Pour le pigeon, nous trouvâmes qu'il suffisait de 1 centigramme pour qu'au bout de huit ou dix minutes l'oiseau fût incapable de se soutenir; mais il continuait à vivre encore plus d'une heure dans une espèce de léthargie. Il était difficile de s'assurer du moment exact de sa mort. Il est quelquefois nécessaire de n'employer qu'une petite quantité du poison, car autrement ses effets sont si rapides qu'on n'a pas le temps d'avoir recours à l'antidote.

Nous avons trouvé que 2 centigrammes et demi suffisaient pour tuer un cochon d'Inde en trois minutes.

Nous mélangions dans un mortier de verre 0,05 du poison, en le triturant avec 20 gouttes d'eau distillée.

MM. Brainard et Green, après avoir exposé le résultat de vingt expériences, présentent les conclusions suivantes :

1o La solution d'iode et d'iodure de potassium est, dans de certaines limites, un antidote parfait contre le curare; mêlée à ce poison (aussi en solution), elle détruit ses effets vénéneux.

2o La solution iodée, injectée immédiatement après la solution de curare, en neutralise complétement les effets, pourvu qu'on ait soin d'appliquer une ventouse afin d'arrêter la circulation jusqu'à ce que l'iode ait rejoint le poison. Il ne se produit pas de suppuration, ni de perte de substance par gangrène.

5 La solution iodée, appliquée sur la surface d'une blessure profonde des muscles dans laquelle on introduit le curare, prévient les effets du poison.

4o La solution d'iode a sur le curare une action tout à fait identique à celle qu'un de nous lui a reconnue sur le poison du crotale. (Mémoire présenté à l'Académie le 28 novembre 1853.)

5o L'identité des effets du curare et du venin des crotales, leur même odeur et l'effet de l'iode sur leur action donnent beaucoup de poids à l'opinion déjà assez répandue que le principe actif du curare

et des préparations analogues n'est autre chose que le venin du crotale conservé d'une manière particulière.

Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles.

Suite de la Séance du 9 janvier.

M. KOEPL demande que M. Seutin explique le but dans lequel il a fondé un prix relativement au traitement du cancer, l'intention qu'il a eue en posant sa question.

M. SEUTIN. Je remercie M. Koepl de ce qu'il me donne l'occasion d'expliquer mes intentions. Si je ne le faisais pas, si je me bornais à mettre cette question au concours, ce serait provoquer l'envoi de mémoires qui pourraient sembler dignes d'être couronnés, et qui pourtant ne nous apprendraient rien. Ce que je veux, c'est qu'on arrive à établir quelques règles à suivre relativement à l'opération, et que l'on empêche ainsi de pratiquer des opérations intempestives. Nous enlevons le cancer par le caustique ou par l'instrument tranchant; dans l'un comme dans l'autre cas, nous avons des récidives. Dans quels cas peut-on opérer avantageusement? Quelle est, de ces deux méthodes, celle qui mérite la préférence? Voilà les questions que je veux voir résoudre.

M. Uytterhoeven et moi, nous avons fait partie d'une commission pour examiner le procédé soi-disant curatif d'un praticien de cette ville, qui employait largement les caustiques. On avait parlé de 25 guérisons; sur ce nombre il y avait, à cette époque, 16 morts, 3 guérisons et quel ques cas équivoques, sur lesquels on ne put pas obtenir de renseignements. J'ai vu aussi des femmes survivre à l'opération 7 à 8 ans; mais depuis qu'on fait usage du microscope, on a démontré que ces tumeurs ne sont pas cancéreuses, et que toutes les tumeurs cancéreuses reviennent. Nous guérissons par l'opération; la cicatrice se fait; mais au bout de peu de temps, il y a récidive. S'il y en a quelquefois qui résistent assez longtemps, c'est que certaines affections durent 8, 10, 12 ans, et souvent ces affections ont vu accélérer leur marche par l'opération. Je demande l'aide de la Société pour élucider ces questions; elles sont très-importantes: car nous opérons des cancers, mais nous n'en guérissons pas.

M. HENRIETTE. Les renseignements que M. Seutin vient de fournir sur la commission dont il a fait partie, sont-ils officieux ou officiels?

M. SEUTIN. Ils sont officiels.

M. HENRIETTE. Est-ce qu'un rapport a été fait? Est-ce que l'intéressé a été consulté? Est-ce qu'il était présent quand la commission a fait son rapport? Je tiens à cela parce que si l'enquête a été instituée en dehors de la présence de l'intéressé, elle n'offre pas assez de garanties pour pouvoir être acceptée sans examen. Je dis ceci parce qu'il ne s'agit ici de rien moins que de faire tomber en discrédit un mode opératoire que je préfère à l'instrument tranchant.

M. SEUTIN. La commission s'est rendue au domicile des personnes guéries du cancer. Elle a pu constater que la plupart étaient mortes.

M. HENRIETTE. On peut mourir d'autre chose que d'une récidive de cancer.

M. SEUTIN. Nous en avons trouvé qui étaient en voie de récidive très-avancée. Mais bientôt l'auteur vint déclarer que M. un tel et M. un tel ne pouvaient pas en faire partic. La commission fut dissoute. Quelques mois après, il parvint à faire nommer une autre commission, dont quelques membres de l'ancienne commission faisaient partie. Il y a eu un rapport qui n'était pas favorable en entier. Cependant il constatait des guérisons.

M. HENRIETTE. Vous dites qu'il y a eu des guérisons?

M. SEUTIN. Des guérisons momentanées, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas encore récidive. Du reste, je n'ai plus su, à partir de cette époque, ce qui s'est passé au sein de la commission. Tout ce que je sais, c'est que des personnes dévouées dans le principe à cette méthode, ont reconnu qu'il y avait exagération.

M. HENRIETTE. L'auteur du procédé prétendait-il guérir tous les cancers?

M. SEUTIN. Non, sans doute; je ne dis pas non plus que les récidives ne sont pas plus promptes à la suite de l'emploi de l'instrument tranchant. Je ne le dis pas, car, dans tous les cas, ces expériences étaient trop récentes, elles n'avaient pas reçu la sanction du temps. Le temps après lequel la récidive peut avoir lieu est quelquefois très-long; je l'ai vue survenir après 10 ou 12 ans. Une dame est restée guérie 18 ans d'un cancer au sein; au bout de ce temps, la récidive a eu lieu du côté opposé et elle en est morte. Une autre a vu, pendant 25 ans, ses règles couler par la surface d'un cancer ulcéré du sein; elle pouvait avoir de 50 à 55 ans ; si on l'avait

opérée, peut-être l'aurait-on aussi regardée comme guérie.

M. A. UYTTERHOEVEN. M. Seutin a parlé d'une commission nommée par le Ministre pour examiner un nouveau procédé de traitement des cancers. Voici ce que mes souvenirs me rappellent : Une première commission fut organisée, j'en faisais partie. Le médecin qui se trouvait en cause l'a récusée pour des raisons personnelles à lui. Le Ministre l'a alors réorganisée, et encore une fois j'ai été appelé à en faire partie. Elle a exigé que l'opérateur fit connaître la composition de son caustique avant de se livrer à des expériences. Il n'y consentit pas, et la chose en resta là. Je n'ai aucun souvenir des expériences qui ont été faites, et je ne pense pas qu'il y ait eu un rapport.

Quant à la méthode de M. Moens (je puis le nommer, car chacun ici l'a reconnu), je pense que la manière, je dirai même l'habileté avec laquelle il manie le caustique, en fait le mérite plutôt que la composition des ingrédients dont il se sert. Ce praticien, que j'ai rencontré chez quelques malades qui nous consultaient, m'a dit qu'il ne prétendait pas guérir tous les cancéreux, mais seulement en guérir un plus grand nombre que par l'instrument tranchant. Pour ce qui me concerne, je puis assurer que toutes les personnes que j'ai opérées par l'instrument tranchant, toutes celles que j'ai vu opérer par mon père et par d'autres chirurgiens, m'ont constamment offert des cas d'insuccès. Par le caustique, au contraire, j'ai observé quelques cas de guérison. J'ai un grand regret c'est que, à l'époque où M. Moens consentait à faire des expériences publiques sous les yeux de la seconde commission nommée par le Ministre, des obstacles s'y soient opposés. On saurait aujourd'hui à quoi s'en tenir sur cette question; mais encore une fois, cela n'a pas pu avoir lieu par suite de motifs que je respectc. Ce pendant, je penche vers l'opinion que le caustique est préférable à l'instrument tranchant; quand un cancer du sein, dûment constaté, m'est présenté, j'opine plus volontiers en faveur du premier moyen; l'instrument tranchant me semble alors peu sûr; je ne m'en sers qu'avec répugnance et sous le poids du plus profond découragement que m'inspirent les nombreuses récidives dont j'ai vu son intervention être toujours suivie.

M. SEUTIN. Les souvenirs de M. Uytterhoeven peuvent lui faire défaut, mais je me rappelle parfaitement avoir fait partie de la commission avec M. Thibou. Nous nous sommes rendus chez toutes les per

sonnes indiquées par M. Moens. Nous en avons rencontré deux en pleine récidive; d'autres étaient absentes. Nous avons trouvé un jeune homme atteint de tumeurs au coude et de cicatrices scrofuleuses; jamais nous n'avons cru qu'il était cancéreux. M. Moens avait opéré aussi comme un cancer un simple engorgement laiteux. M. Uytterhoeven, qui était enthousiaste du caustique....

M. UytterhoevEN. Pas enthousiaste, je vous l'assure bien.

M. SEUTIN. Partisan, si vous l'aimez mieux, M. Uytterhoeven a reculé devant la confection du rapport, il a refusé de le faire. Aujourd'hui, il regrette qu'il n'a pas donné toute l'extension possible à la méthode de M. Moens.

M. A. Uytterhoeven. Non pas à la méthode, mais à l'expérimentation.

M. SEUTIN. Ne jouons pas sur les mots. M. Moens a demandé de pouvoir expérimenter son caustique. Je lui ai dit qu'il avait devant lui un champ magnifique ; qu'il pouvait faire des expériences dans les hôpitaux, au grand jour, au soleil de la publicité. Or, voici comment il se conduisit: Un jour, à l'insu de tout le monde, il vint à l'hôpital Saint-Pierre et appliqua son caustique sur le sein d'une femme. Je lui demandai ce qu'était son caustique; il refusa de me le dire. Alors je lui dis: un honnête homme n'a pas de secret pour l'humanité; si vous en avez un, je ne puis me faire votre complice, je ne puis faire passer l'hôpital pour un théâtre de charlatanisme. Avant de l'appliquer encore, continuai-je, vous déposerez votre secret à la commission médicale ou chez un pharmacien; mais il faut au moins qu'on sache avec quoi vous agissez. M. Moens a trouvé bon de ne pas livrer son secret, et il est parti, emportant avec lui l'écaille de moule dans laquelle il mettait sa pâte. Il a été facultatif à M. Moens de faire des expériences dans les hôpitaux; mais les lois sont là, l'humanité aussi est là, et en présence de ces graves motifs on ne peut se laisser traîner à la remorque d'un M. Moens, on ne peut l'encourager dans cette détestable voie.

M. A. UYTTERHOEVEN. Je n'ai fait qu'exprimer le regret que ces expériences n'eussent pas pu avoir lieu, rien de plus.

M. KOEPL. Il résulte de ce qui se fait aujourd'hui, que beaucoup de chirurgiens quittent l'instrument tranchant pour se vouer de tout leur zèle à l'emploi du caustique. Les journaux politiques se sont beaucoup occupés, dans ces derniers temps, d'un Napolitain, le docteur Landolfi, qui est maintenant en Allemagne. On raconte

qu'il a guéri à Munich un cancer au moyen d'un caustique qui contenait de l'or. En suite il s'est rendu à Coëthen; là il a eu une affluence extraordinaire de monde, et il a obtenu, d'après ce qu'on dit, des succès tellement étonnants que les journaux scientifiques s'en sont occupés. Je demanderai à M. Manfrè, en sa qualité de compatriote du docteur Landolfi, ce qu'il en sait.

M. LE COMMANDEUR MANFRÈ. M. Landolfi traite les cancéreux par le chlorure double d'or et de sodium administré à l'intérieur. Localement, il applique la pâte d'Ellemund. Je crois, du reste, que les maladies qu'il guérit sont des lupus, des ulcères herpétiques, des cancroïdes, des tumeurs épithéliales. Quant au véritable cancer, je doute fort qu'il en ait guéri.

Lorsque j'ai été à Munich, j'ai appris que la dame guérie par lui avait un ulcère chancreux au visage. Or, il y a bien de la différence entre un semblable ulcère et le cancer proprement dit. A Coëthen, c'est aussi dans des cas analogues qu'il a réussi. M. KOEPL. Pour éclairer cette question et la discuter avec fruit, il faudrait tomber d'accord sur le diagnostic et même sur la terminologie. Je ne regarde pas le cancer comme absolument incurable; mais il faut distinguer. La tumeur épithéliale est classée par beaucoup d'anatomistes parmi les cancers; or, une fois extirpée, souvent elle ne revient plus. Le lipôme est une tumeur de bonne nature, ne récidivant pas; mais quelques espèces du cystosarcôme, qui s'en rapprochent assez et qui sont rangées parmi les cancers, reviennent. Il faudrait une bonne fois être fixé sur la valeur de tous ces termes, et ne pas uniquement et toujours se rapporter au microscope, qui, de l'aveu des micrographes célèbres, n'a pas une valeur absolue; car tel élément qu'on rencontre dans le cancer peut se trouver aussi dans toute autre tumeur. C'est l'étude clinique des tumeurs, leurs caractères physiques, leur marche et surtout la promptitude de leur accroissement qui peuvent éclairer le côté pratique de la question.

M. MANFRE. Chez nous, quand on a affaire au cancer véritable, on constate d'abord si l'économie est envahic ou si elle ne l'est pas. Si elle l'est, on applique la maxime de nos ancêtres: Noli tangere; on n'emploie ni caustique, ni opération, on redoute même les sangsues; on en applique seulement quelques-unes si les douleurs deviennent intolérables. Lorsque l'économie et surtout le système glandulaire ne paraissent pas intéressés, nous opérons par l'instrument tranchant plutôt que par le caustique, parce que celui-ci exige plus

de temps et parce qu'il est susceptible de déterminer l'empoisonnement. Le fils d'un ministre a même succombé à celui-ci. Autrefois, on faisait usage à l'intérieur du double chlorure d'or et de sodium, mais il n'a pas donné de résultats avantageux.

M. SEUTIN. J'ai opéré avec M. Crocq une dame qui portait au sein une tumeur cancéreuse du volume d'un œuf de poule. Elle guérit parfaitement. Pourtant, quelques mois plus tard, des ganglions se montrèrent dans l'aisselle et la main se gonfla un peu. Je l'envoyai en Italie. Un an plus tard, à la fin de 1851, je passe à Naples; elle voit mon nom dans les journaux, elle me fait appeler et m'annonce que le lendemain elle va subir une nouvelle opération. La main était fortement gonflée; la tumeur avait reparu au-dessous de la place où je l'avais d'abord extirpée. Le lendemain matin, j'allai à l'hôpital Pellegrini ; je demandai à M. Pellegrini de m'accompagner chez cette dame; et, comme moi, il déplora que le médecin de la marine qui la traitait eùt cru devoir l'opérer. Vous voyez par là, Messieurs, qu'on fait à Naples comme chez nous, et que la même incertitude y existe. La séance est levée à huit heures. Séance du 5 février.

Président: M. DIEUDONNÉ.
Secrétaire: M. CROCQ.

Sont présents: MM. Dieudonné, Crocq; Daumerie, Delstanche, Henriette, Koepl; Gripekoven, Joly, Pigeolet, Leroy et Thiry.

M. le professeur Virchow, de Würzburg, envoie à la Société son Journal d'anatomie physiologique et deux brochures. Celles-ci sont renvoyées à l'examen de M. Koepl.

M. Brierre de Boismont, membre correspondant à Paris, fait hommage à la Société de quatre volumes des Annales médico-psychologiques.

Ouvrages présentés :

1. Conseil supérieur d'hygiène publique. Troisième rapport général. Brux., 1855, in-8°.

2. Notes sur la naturalisation des végétaux. Broch. in-8°.

5. Mittheilungen über die in Oberschlesien hersschende Typhus-Epidemie, von Dr R. Virchow. Berlin, 1848, in-8°.

4. Die Einheitsbestrebungen in der Wissenschaftlichen Medecin, von R. Virchow. Berlin, 1849, in-8o.

5 Archiv für pathologische Anatomie und Physiologie und für klinische Medi

cin, von R. Virchow. 6ten Bdes, 1stes Heft.

6. Annales médico-psychologiques, publiées par MM. Baillarger, Brierre de Boismont et Cerise. Années 1850, 1854, 1852 et 1855. 4 vol. in-8°.

7. Extrait du nobiliaire de Belgique concernant la famille de Kerckhove-Varent, etc., par N. J. Van der Heyden. Anvers, 1853, in-8°.

8. Mémoires de l'Académie royale de médecine de Belgique. 1er Fascicule du tome III. Brux., 1854, in-4o.

9 à 41. Divers journaux de médecine et recueils scientifiques périodiques.

Le premier objet à l'ordre du jour est le rapport de M. Delstanche sur la question de concours relative aux caustiques.

sans

M. DELSTANCHE. C'est par erreur que mon rapport a été porté à l'ordre du jour de cette séance. Avant de le terminer, je désire m'éclairer sur plusieurs points qui ne me satisfont pas pleinement. J'aurais besoin du concours de MM. Leroy et Gripekoven pour quelques points qui se rattachent à la chimie. Je suis en ce moment les expériences de M. Moens, qui sont très-curieuses. Il emploie un caustique composé essentiellement de sublimé corrosif et d'acide arsénieux; il en applique un emplâtre d'une étendue considérable, amener d'empoisonnement, tandis que M. Manec et les auteurs français en général, prétendent qu'on ne peut dépasser une étendue d'un pouce. La douleur n'est pas intense; elle est loin d'atteindre celle qu'on attribue au chlorure de zine; elle permet au malade de dormir, tout au plus douze heures après l'application. Enfin, M. Orfila prétend, à ce que dit l'auteur de l'un des mémoires, que les particules toxiques sont surtout expulsées par les voies intestinales. Cela est vrai dans les empoisonnements qui se font par ces voies; mais je crois que si l'introduction a lieu par d'autres voies, par exemple par la peau, l'élimination se fait principalement par les urines. Pour le savoir positivement, je voudrais faire analyser les matières fécales et les urines des personnes auxquelles on a appliqué le caustique. M. Moens en a mis à ma disposition.

Telles sont les raisons pour lesquelles mon rapport n'est pas prêt.

M. Dieudonné. A priori, vous ne devez pas trouver d'arsenic dans les urines que vous ferez analyser; car pour qu'il y en ait, il devrait y avoir intoxication, et vous venez de dire qu'il n'y en avait pas. Du reste, l'arsenic, ainsi appliqué, désorga nise la peau et n'est pas absorbé.

M. DELSTANCHE. Pourtant il y a une cautérisation très-forte.

M. DIEUDONNÉ. C'est une raison de plus pour que l'absorption n'ait pas licu.

M. DELSTANCHE. L'arsenic peut être absorbé en quantité trop faible pour produire l'intoxication; dans ce cas, on doit le retrouver dans les urines.

M. DAUMERIE. N'est-ce pas justement la grande masse de substance caustique qui met obstacle à l'absorption? S'il n'y avait que le quart ou le huitième de la dose d'arsenic, il y aurait peut-être absorption; mais si elle est tellement forte que sur-le-champ il se développe une inflammation violente, alors l'absorption ne se fera pas. Je compare jusqu'à un certain point cette action à celle du calomel qui, à petites doses, donne une salivation, tandis qu'à hautes doses, il n'en donne pas. Ainsi un quart de grain de calomel quelques fois répété la détermine, tandis que 12 grains pris en une fois ne l'occasionnent pas. N'est-ce pas aussi parce que cette masse de calomel détermine une inflammation assez considérable pour empêcher l'absorption?

M. DELSTANCHE. J'aime mieux ne répondre à tous ces arguments qu'après les expériences chimiques. Cependant je ferai observer que l'inflammation déterminée par le caustique de M. Moens n'est pas excessivement violente; le gonilement est peu considérable, et la douleur n'est pas très-forte.

M. JOLY. Je ne veux pas aborder le fond de la question avant que le rapport ne nous ait été présenté. Cependant je crois pouvoir fournir quelques renseignements sur l'action du caustique, que j'emploie beaucoup à l'hôpital St.-Pierre. Encore actuellement j'en traite trois cas par ce moyen: un cancer du sein, un cancer des paupières et un cancer du nez. J'emploie un mélange de chlorure de zinc, de chlorure d'antimoine, d'acide arsénieux, de farine et d'eau. Appliqué sur la surface dénudée d'un vésicatoire, ou sur une surface ulcérée, ce caustique détermine tout d'abord une escharification du derme qui empêche l'absorption; en général les absorbants sont frappés de mort dans un certain rayon, ils sont bouchés, et il n'y a plus de pénétration. Contrairement à ce que dit M. Delstanche, je regarde le caustique comme très-douloureux; je crois cependant qu'il faut le préférer dans certains cas déterminés.

M. DELSTANCHE. Je n'ai pas prétendu qu'il n'y avait pas de douleur; j'ai dit seulement que douze heures après l'application elle permettait au malade de se livrer au sommeil.

M. JOLY. Une dame à laquelle j'ai ap

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