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contenu dans l'escharre. Au moment de l'énucléation, ce caillot tombe en déliquium au point de séparation de l'escharre; pour peu qu'il soit volumineux, il a besoin, pour être dissous, d'être soumis pendant un ou deux jours à l'action du pus (après la chute de l'escharre): ce qui fait qu'on doit toujours soutenir les escharres et ne jamais y toucher avant qu'elles soient complétement détachées, car on pourrait arracher le caillot contenu dans l'artère et donner lieu à une hémorrhagie. Après l'énucléation, le caillot renfermé dans l'artère diminue de volume, les tuniques se resserrent, s'y maintiennent fortement appliquées, et, vers le quinzième jour, le caillot disparait et les tuniques contractées oblitèrent le vaisseau dans l'étendue de deux ou trois millimètres.

Le chlorure de zinc s'infiltre promptement dans le tissu nerveux, quelques minutes lui suffisent pour éteindre la vie dans les filets. Bien des fois j'ai placé de la pâte de Canquoin de chaque côté de cordons nerveux du volume d'une plume de corbeau; en moins d'une heure la sensibilité et la vie ont été éteintes et j'ai pu les couper sans occasionner de douleur. Au moment où le chlorure de zinc pénètre la substance nerveuse, il occasionne de la douleur; cette douleur est bien moins vive lorsque le point où on agit est dans l'état normal que lorsqu'il a subi une altération morbide; la répétition du caustique sur le même endroit augmente l'irritabilité, et des parties qui, au moment d'une première application, étaient à peine sensibles, le deviennent à un tel point que le moindre attouchement occasionne des douleurs intolérables, quelquefois même dans des endroits où le scalpel n'a jamais pu découvrir de filets ner

veux.

Les tissus fibreux, aponevrotiques, cartilagineux, sont attaqués par le chlorure de zine; mais son action est lente, peu profonde, et les escharres n'ont jamais plus de six millimètres d'épaisseur.

Plus les os sont poreux, plus le chlorure de zinc pénètre profondément; appliqué sur la substance compacte, il n'at

(1) Depuis la lecture de ce mémoire à l'Association médicale d'Eure-et-Loir, M. le rapporteur de la commission nommée par l'Académie de decine de Paris en septembre 1846, pour examiner des pièces d'anatomie pathologique, provenant d'opérations que j'avais pratiquées avec des caustiques, et la valeur des procédés, M. le professeur Malgaigne a publié la 6e édition de son Manuel de médecine opératoire. On lit au chapitre 6, Tumeurs du sein, p. 512 et 513:

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Procede de M. Girouard. M. Girouard a eu l'idée de pédiculer la tumeur, afin de n'avoir à appliquer les caustiques que sur le pédicule.

teint guère au delà de trois millimètres, tandis qu'il dépasse souvent six millimètres lorsqu'il est mis sur la substance spongieuse.

Les productions morbides, squirrheuses, fibro-cartilagineuses, ne sont que faiblement attaquées par le chlorure de zine; il faut le laisser longtemps appliqué pour qu'il atteigne quelques millimètres de profondeur.

La substance encéphaloïde est encore plus réfractaire à l'action du chlorure de zinc que les productions squirrheuses; c'est même plutôt en détruisant la trame vasculaire et celluleuse que le chlorure de zine agit, qu'en se combinant avec la substance encéphaloïde.

Le chlorure de zinc pénètre d'abord les tissus, éteint la sensibilité, coagule le sang, puis se combine avec leurs éléments organiques et les dénature. Tant que la combinaison n'est pas complète, l'escarre continue de s'étendre en largeur et en profondeur ; lorsqu'elle est terminée, le composé qui en résulte n'a pas d'action sur les tissus vivants; il peut séjourner impunément au milieu d'eux et être attaqué par d'autres caustiques, surtout par le caustique de Vienne.

Tant que les tissus ne sont pas dénaturés, on peut reconnaître dans l'escharre les parties aux dépens desquelles elle est formée.

Les tissus cutanés, cellulaires, musculaires, vasculaires, nerveux, sont à peine reconnaissables lorsque la combinaison est complète, tandis que les tissus fibreux, fibro-cartilagineux, osseux, squirrheux, conservent toujours les apparences de leur organisation primitive. Avantages et inconvénients du caustique de

Vienne et du chlorure de zinc.

A l'aide de ces différentes manières d'agir du caustique de Vienne et du chlorure de zinc, en combinant leur action, en les dirigeant avec des instruments, j'ai pu pratiquer de grandes opérations avec autant d'avantage et plus de sécurité que je ne l'aurais fait avec l'instrument tranchant (1).

» Il se sert de deux tiges d'acier légèrement courbées pour embrasser la mamelle à sa base par leur partie moyenne, les extrémités restant relevées au-dessus des téguments voisins. Ces deux tiges sont réunies aux deux bouts par des vis qui les écartent et les rapprochent à volonté. Quand l'étreinte est assez forte pour figurer un pédicule allongé, on applique sur ce pédicule, et le long des tiges d'acier, une couche de påte de Vienne. Quelques minutes après, les téguments cautérisés ont perdu de leur sensibilité; on rapproche derechef les tiges en resserrant les vis, puis on reapplique de nouveau caustique; ct

"....

Quand je compare les résultats des opérations que j'ai pratiquées avec le caustique de Vienne et le chlorure de zinc à ceux des opérations que j'ai faites avec l'instrument tranchant, je vois :

1° Qu'il est survenu moins d'accidents graves dans les opérations chirurgicales faites par le caustique que dans celles pratiquées avec l'instrument tranchant.

2o Que les douleurs produites par les caustiques ont toujours été bien plus faeilement supportées que celles occasionnées par l'instrument.

3o Que plusieurs fois, sur des femmes qui avaient supporté l'amputation du sein par le caustique de Vienne et le chlorure de zinc, sans se plaindre, sans jeter un seul cri, avec une patience et un courage admirables, n'ayant plus qu'un faible pédicule à traverser, j'ai voulu, à leur insu, le couper avec le bistouri; mais à peine avais-je fait une piqûre, qu'elles jetèrent des cris, et je fus forcé de terminer l'opération par une application de caustiques qu'elles supportèrent sans se plaindre.

3° Que, pendant vingt ans, ne m'étant servi que de l'instrument tranchant pour enlever le cancer du sein, le mal a presque toujours récidivé sur place, souvent même avant l'occlusion de la plaie, tandis que, depuis quinze ans que je n'emploie, vous le savez, que le caustique de Vienne et le chlorure de zinc, il n'y a eu que trèsrarement récidive à l'endroit opéré, surtout depuis que je suis parvenu à disséquer et à contourner le mal et ses irradiations; et même, lorsque avant l'opération le cancer ne s'était pas déjà reproduit dans le voisinage ou au loin, les deux tiers des malades ont été exemptés de toute espèce de récidive.

Les seuls inconvénients que m'ont présentés le caustique de Vienne et le chlorure de zinc, sont :

1o De demander de la part du médecin le courage et la patience de rester des heures entières près des malades, pour en suivre la marche et en diriger l'action.

2o D'opérer une perte de substances qui entraîne toujours une cicatrice longue à se former, plus ou moins difforme, qui, si elle a de l'étendue, peut être fort longtemps à prendre le caractère cutané, et même devenir douloureuse, s'enflammer et se rompre à la moindre cause et à plusieurs reprises.

Jamais je n'ai vu le caustique de Vienne

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et le chlorure de zinc donner lieu à des accidents nerveux ni à des troubles dangereux des fonctions.

Convenablement appliqués, ils n'occasionnent jamais d'hémorrhagie, jamais defièvre, peu de réaction; souvent même les malades ne gardent pas le lit et conservent l'appétit et le sommeil, ainsi que plusieurs d'entre vous ont pu en juger par eux-mêmes dans les opérations que j'ai pratiquées sous leurs yeux.

En n'employant que la quantité de chlorure de zinc strictement nécessaire, en ne le laissant séjourner sur le même endroit que le temps d'absolue nécessité pour imprégner les tissus et coaguler le sang, il n'y a que peu de douleurs; aussi n'ai-je jamais eu besoin d'avoir recours aux anesthésiques.

En ne mettant point en usage les septiques (les substances arsénicales), dit Fernel, liv. 1er, chapitre V, si la cautérisation ne pénètre pas jusqu'aux organes. internes et se borne à certains endroits, elle ne peut déterminer beaucoup de fièvre, ni rendre le corps malade; et, si quelque chose arrive, ce n'est que dans la partie cautérisée. De ce que quelques personnes seraient tourmentées de fièvre à l'occasion des caustiques, faudrait-il craindre quelque danger? Assurément non; ce n'est qu'un mouvement passager, une bouffée qui ne tardera pas à se dissiper.» (Revue médico-chirurgicale de Paris.)

DE L'ANÉVRISME VARIQUEUX SPONTANÉ; par M. ROBERT MAINE, professeur de pathologie et médecin des hôpitaux. - Pendant longtemps et jusqu'à ces dernières années, on avait pensé que les anevrismes variqueux et les varices anevrismales dépendaient toujours d'une lésion traumatique. Quand on eut découvert des exemples de communication morbide des grosses branches artérielles et veineuses sans le concours d'aucune lésion traumatique, il fallut modifier nécessairement l'histoire de l'anévrisme variqueux au point de vue étiologique et chercher à l'aide de quel mécanisme pathologique se produisent les communications anormales dont nous parlons. A ce point de vue, il est bon, avant de citer l'observation que rapporte le docteur Mayne, de passer en revue avec lui les principaux cas de cette curieuse affection que la science possède.

beaucoup de douleur et sans hémorrhagie...... » Les caustiques ainsi employés m'ont paru avoir des avantages réels sur le bistouri, surtout quand le sein est pris tout entier. »>

En 1834, le professeur Syme publia, dans le xxxvie volume du Journal d'Edimbourg, les détails d'une observation dans laquelle il avait trouvé une communication de l'aorte abdominale et de la veine cave, ́d'un centimètre à peu près d'ouverture. Le Journal de Dublin (t. xvII, p. 166) relate le cas d'un anévrisme vrai de l'iliaque primitive s'ouvrant dans la veine correspondante. Le tome xxi du même recueil (p. 443) parle d'un anévrisme de l'aorte qui communiquait avec la veine cave supérieure. Le Cyclopedia of anatomy and physiology, en traitant des conditions pathologiques des artères, parle d'une communication analogue entre l'artère et la veine poplitée.

Après ces communications importantes, mais isolées, le mémoire le plus important qui ait été publié sur cet intéressant sujet est celui du docteur Thurnam; il a été inséré au tome v de la seconde série des Transactions médico-chirurgicales de Londres. L'auteur y comprend dans le même titre les communications des anévrismes de l'aorte avec l'artère pulmonaire, ainsi que l'oreillette droite et le ventricule droit du cœur.

Nous arrivons maintenant à l'exposition des principaux détails de l'observation du docteur Mayne.

OBS.-Une femme de 50 ans fut admise à l'hôpital du South-Dublin-Union le 22 avril 1853. Elle avait été employée les jours précédents à des travaux manuels fatigants et qui exigeaient qu'elle se tînt le corps courbé et la tête fortement penchée en avant. Dans cette posture, elle éprouva subitement une sensation d'étranglement analogue à celle d'un lien étreignant fortement le cou. Au même instant la face changea de coloration, la respiration s'embarrassa, il survint une suffocation extrême et des vertiges.

Le lendemain de l'accident, l'attention se porta d'abord sur la couleur cyanique de la face dont la teinte était d'un rouge très-foncé, ainsi que le cou, les épaules et la partie supérieure du thorax. Les autres parties du corps étaient pâles et presque exsangues. Les yeux étaient saillants et présentaient tous deux de l'œdème sousconjonctival. La face, les deux côtés du cou, les parties antérieures et supérieures du thorax étaient bouffis. Les clavicules disparaissaient sous ce gonflement, qui ne donnait pas à la pression la sensation de l'emphysème ni l'impression de l'œdème. Toutes les veines de la tête, du cou, des extrémités supérieures et des parties supérieures du thorax, toutes les branches de la veine cave supérieure, en un mot,

étaient turgescentes et variqueuses. Le pouls radial était ondulant et à 110 pulsations. La malade gardait la position assise dans son lit; le décubitus horizontal amenait immédiatement la suffocation et augmentait la teinte cyanique du visage.

La percussion donnait un son normal dans toute la poitrine, si ce n'est dans la région thoracique antérieure droite où la matité existait, du tiers interne la clavicule au sternum d'une part et d'autre part au mamelon, comprenant ainsi la moitié supérieure du sternum. Vers l'extrémité sternale de la seconde côte droite, la main percevait une impulsion forte, simple et systolique. On y percevait aussi un frémissement distinct avec un souffle trèsintense. La région précordiale ne présensait rien d'anormal, si ce n'est que le souffle s'y propageait en s'affaiblissant. Les grosses veines du cou faisaient entendre un bruit analogue au bruit de rouet.

L'intelligence s'affaiblit peu à peu, les réponses devinrent lentes, il survint des vomituritions. La malade mourut le huitième jour dans un état de convulsions épileptiformes.

L'autopsie montra une congestion extrême des veines du crâne, l'œdème du tissu cellulaire du cou, de la poitrine, des extrémités supérieures. La jugulaire interne du côté droit avait presque le volume de l'intestin grêle, et elle était distendue par un sang noir. La jugulaire interne gauche, la sous-clavière et la veine innominée étaient remplies de coagula noirs non adhérents. Le cœur a l'état normal. La crosse aortique était énormément distendue, et cette distension comprenait toute l'aorte ascendante et 2 pouces environ de l'aorte descendante. Les différentes parties de l'artère formaient une vaste poche oblongue qui remplissait le médiastin et se projetait à droite du sternum. De la partie supérieure de ce sac anévrismal naissait le tronc brachio-céphalique, la carotide et la sous-clavière gauche. La veine innominée, du côté gauche, adhérait à la tumeur, et cette adhérence était tellement intime qu'il était impossible de la séparer du sac dont les parois en ce point ne formaient qu'une cloison très-amincie qui séparait le sang artériel du sang veineux. Des adhérences semblables unissaient la veine cave supérieure à l'anévrisme, et il existait là une communication entre l'aorte et la veine cave, la cloison intermédiaire ayant été détruite en un point. La veine innominée gauche et la veine cave supérieure avaient notablement diminué de volume dans le lieu de leur adhérence à l'aorte. Un coagulum mou et

noir remplissait la dilatation anévrismale. L'orifice de communication des deux vaisseaux était ovale, à bords irréguliers et dentelés, sorte de boutonnière traversée à son centre par une bride irrégulière. (The Dublin quart. Journ. of medical science et Gazette médicale de Paris.)

COUCHEMENT.

DE QUELQUES CONTRE-INDICATIONS DU seigle ergoté peNDANT LE TRAVAIL DE L'ACL'ergot de seigle, outre ses propriétés hémostatiques bien connues, est utile dans le cas où les contractions utérines ne sont pas assez fortes pour terminer l'accouchement, dans le cas d'inertie. Seulement il est malheureux qu'on fasse un si grand abus de ce précieux médicament nous l'avons vu souvent administrer dans des cas où il était tout à fait inutile, parce qu'on en méconnaissait l'indication. Cet abus et les conséquences fâcheuses qui en sont résultées ont beaucoup contribué à discréditer l'ergot de seigle dans l'esprit d'un grand nombre de praticiens. Néanmoins on ne doit pas pour cela se priver d'un moyen précieux parce qu'il y a des inconvénients quand il est employé mal à propos. Il s'agit de reconnaître les cas qui nécessitent ou non son usage, de savoir, en un mot, les indications et les contre-indications du seigle ergoté en obstétrique.

Nous allons déterminer, d'après M. Paul Dubois, quelques-unes des circonstances qui semblent simuler l'emploi du seigle ergoté et qui en réalité l'excluent. Les circonstances dans lesquelles s'affaiblissent les contractions utérines et qui ne nécessitent pas l'emploi de l'ergot sont assez nombreuses, et exigent souvent assez de sagacité et d'habitude de la part de l'accoucheur pour être reconnues. Nous ne citerons que les principales, avec les indications que chacune d'elles réclame en particulier; ce sont :

1o Un affaiblissement provenant d'un état naturel ou d'un état pathologique antérieur. Ce sont des toniques, du bouillon, du vin qu'il faudra donner pour relever les forces de la femme en travail.

2o La distension extrême de l'utérus par une quantité trop abondante de liquide amniotique, ce qui produit une paralysie incomplète, les fibres utérines étant trop distendues. Il faut pratiquer la ponction des membranes alors que la dilatation est au quart faite, et grande comme une pièce de 5 francs. C'est ce que M. Paul Dubois appelle le cathétérisme de l'utérus.

3o La congestion de la face, qui amène

un affaiblissement des contractions ntérines, par suite de pléthore de la femme. Une saignée du bras convient alors.

4o Une préoccupation de la femme en couches, une contrariété continue, peutêtre la présence d'une personne dans la chambre suspendent les contractions utérines. Sublatá causa, tollitur effectus.

5o L'élévation extrême de la température dans un appartement nuit à l'exercice des contractions utérines par la congestion cérébrale qu'elle détermine. Ventiler la salle, rafraîchir un peu l'air.

6o Des douleurs étrangères aux contractions utérines pendant l'accouchement, par suite d'une réplétion considérable de la vessie, qui est comprimée par l'utérus et les muscles de l'abdomen; cette douleur est quelquefois si vive qu'elle paralyse et affaiblit les contractions de l'utérus et des muscles abdominaux. Il faut pratiquer le cathétérisme pour évacuer l'urine.

Des douleurs de reins extrêmes affaiblissent les contractions utérines; pour remédier à cela il faut appliquer le forceps, si le travail est avancé, ou attendre patiemment. Il en sera de même pour la douleur de tête violente survenant au moment de la contraction des muscles abdominaux.

7° L'évacuation prématurée des eaux de l'amnios rend le travail languissant; car, comme tous les organes creux, l'utérus, pour se contracter, prend son point d'appui sur ce qu'il contient : si le foetus résiste, la contraction se continue, mais si la poche amniotique est rompue, le fœtus s'engage et l'utérus n'a plus de point d'appui.

8 Un obstacle contre lequel les contractions utérines viennent s'affaiblir, par exemple, le non-écoulement des eaux de l'amnios, par suite de la non-rupture et de la rigidité, de la résistance des membranes; un obstacle à la dilatation survenant du col de l'utérus, soit par sa rigidité de contraction ou un état de pléthore, soit, comme il s'en est récemment présenté un exemple à la clinique d'accouchements, par l'induration, l'altération de son tissu. Dans le premier cas on emploie la belladone ou la saignée générale; dans le deuxième cas on vaincra la résistance par l'instrument tranchant.

Il y a aussi l'obliquité du col de l'utérus en arrière qui affaiblit les contractions utérines. S'il ne se dilate pas, il faut débrider la lèvre antérieure avec le bistouri boutonné.

(L'Abeille médicale).

Chimie médicale et pharmac.

HISTOIRE CHIMIQUE ET NATURELLE DU LUPULIN. — M. J. PERSONNE, préparateur de chimie à l'École de pharmacie, a communiqué à l'Académie des sciences la note suivante :

Le houblon, humulus lupulus, comme on le sait, fournit au commerce un produit très-important pour la thérapeutique et surtout pour la fabrication de la bière, produit qui se présente sous la forme de petits cônes ou épis courts formés par la réunion de fleurs femelles sur un axe raccourci.

Les fruits et les écailles qui constituent ces cônes sont recouverts, les fruits à leur surface et les écailles à la base de leur page externe, par une multitude de petits corpuscules jaunes, résineux et odorants, que l'on détache très-facilement en froissant

les cônes mûrs et secs. Cette poudre jaune constitue le lupulin et la partie la plus importante du houblon. C'est à elle seule, en effet, que l'on doit rapporter les propriétés, c'est-à-dire la saveur amère et aromatique de cette plante; car si l'on dépouille les écailles et le fruit de cette poudre jaune, on les prive complétement de toute

saveur.

L'importance de ce corps, qui a été aussi désigné sous le nom de lupuline et lupulite, a été reconnue depuis longtemps. Le premier examen en fut fait par le docteur Ivey, de New-York; un an après, MM. Payen et Chevallier en firent une analyse plus complète; enfin, en 1827, M. Raspail démontra, dans son mémoire sur l'organisation de la lupuline, l'analogie complète de ce corps avec le pollen, et le désigna sous le nom de pollen des organes foliacés.

Cette assimilation du lupulin au pollen d'un côté, et, d'un autre la petite quantité de matière que les chimistes ont soumise à leur investigation, ne leur ayant pas permis d'étudier les corps qu'ils en ont obtenus, j'ai pensé qu'il serait d'une certaine utilité de reprendre cette étude.

Forme, structure et développement du lupulin. Le lupulin obtenu des cônes pris à maturité, se présente sous la forme d'une poudre jaune, dont la teinte varie du jaune-verdâtre au jaune d'or et au jaune-orange foncé, suivant le temps écoulé depuis la récolte. Les grains varient en grosseur de 20 à 50 centièmes de millimètre.

Ces grains, parvenus à leur complet développement, affectent la forme d'un gland muni de sa cupule; mais la comparaison

ne s'applique qu'à la forme extérieure. En effet, la surface des deux parties du lupulin est parfaitement continue; sculement, la supérieure, à son insertion sur l'inférieure, s'infléchit un peu vers le centre, et c'est cette courbe légère qui rappelle la forme du gland. Ces deux parties du lupulin présentent une structure apparenté semblable; elles semblent toutes les deux composées de cellules irrégulières, qui paraissent cependant disposées avec une certaine régularité. C'est par la base de la cupule que le grain se trouve fixé sur les bractées, et ce sont les cellules qui la composent qui sécrètent les matériaux qué renferme la cavité du grain.

En observant l'origine et le développement de cette glande singulière, on est témoin d'un phénomène anatomique et physiologique des plus curieux qu'offre la science. On voit que le lupulin commence comme un poil très-raccourci ayant son extrémité globuleuse composée de quelques utricules; son sommet parait se déprimer par l'élévation graduelle des bords: elle se trouve enfin transformée en une petite coupe fort élégante, striée longitu. dinalement à l'intérieur et à l'extérieur, et tapissée intérieurement par une cuticule qui doit former la partie supérieure du grain. Le pédicelle étant resté stationnaire pendant cet accroissement, la cupule paraît sessile.

Alors commence la sécrétion du liquide qui, s'épanchant entre la surface de la cupule et la cuticule qui la tapisse, soulève peu à peu cette cuticule et la refoule à l'extérieur comme un doigt de gant. C'est alors que le lupin prend la forme du gland auquel je l'ai comparé et qu'il est parvenu à son complet développement.

Je fais voir que les boyaux polléniques que M. Raspail a cru observer n'existent pas je démontre que la position que le lupin occupe dans la plante, l'époque de son entier développement, etc., sont autant de faits qui combattent l'opinion émise par ce physiologiste sur la nature du lupulin et les fonctions qu'il lui attribue.

Enfin, comme ce corps ne se développe complétement que sur les bractées ou écailles florales et sur l'ovaire, tandis que sur les feuilles de la tige il reste à l'état rudimentaire et se flétrit rapidement, je crois, comme l'ont déjà dit MM. Payen et Chevallier, que ce n'est qu'un organe destiné à protéger le fruit contre l'humidité au moyen de la matière résincuse qu'il sécrète, à la manière de certains bourgeons qui sont protégés par une matière résineuse spéciale.

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