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malades succomber à l'hémorrhagie que les chirurgiens motivaient leur abstention. Voici, à l'égard de la méthode de M. Gerdy, l'opinion d'un de nos plus distingués chirurgiens des hôpitaux, telle qu'elle est rapportée dans le compte-rendu de la séance du 10 mai de la Société de chirurgie M. Chassaignac approuve le procédé opératoire nouveau; car, dans plusieurs circonstances, ayant eu affaire à des fistules profondes, il s'est beaucoup préoccupé de la crainte de léser quelques vaisseaux importants. Le procédé de M. Gerdy met à l'abri de ces accidents; il lui parait un véritable progrès. »

Pas plus que l'hémorrhagie, la lésion du péritoine n'est possible; car, en supposant même que cette membrane vint à être saisie entre l'extrémité des mors de la pince, il en résulterait un phénomène tout semblable à celui qui se passe dans l'entérotomie. La portion ainsi pincée se gangrènerait, et il y aurait adhésion du péritoine aux limites de l'escarrhe lorsqu'elle se détacherait. Nous avons vu que ce genre d'accident est survenu avec le bistouri, et il peut se présenter également avec la ligature.

Les douleurs causées par la pince entérotome aux malades des deux observations étaient fort supportables. D'ailleurs, si le malade s'en plaignait trop vivement, il serait facile d'en modérer l'intensité en diminuant le degré de pression. Elles ne se font sentir que le premier jour de l'application de l'instrument. Au contraire, avec la ligature, elles se renouvellent tous les deux ou trois jours, c'est-à-dire à chaque nouveau degré de constriction, et souvent elles deviennent insupportables, comme dans le cas cité par M. Velpeau. Sous ce point de vue, l'entérotome a un avantage incontestable sur le fil à ligature, en supposant que celle-ci puisse être pratiquée. Une autre supériorité de l'entérotome sur la ligature, c'est la facilité avec laquelle on l'applique dans la plupart des cas. Lorsque le décollement est situé audessus du doigt, la ligature est d'un emploi difficile, de l'aveu même de Desault, et malgré les perfectionnements qu'il avait apportés à cette méthode.

Une objection a été faite à la méthode de M. Gerdy par M. le docteur Boinet, membre de la Société de chirurgie, c'est la difficulté d'introduction de l'une des branches dans le trajet fistuleux, par le fait de la direction oblique du trajet. M. Gerdy a eu précisément à lutter contre cette difficulté la première fois qu'il a opéré par pincement. Il a suffi pour en triompher de faire la section par trois applications suc

cessives, au lieu d'essayer d'opérer d'un seul coup. J'ai dit plus haut que, lorsque l'orifice et le commencement du trajet fistuleux étaient trop étroits pour permettre l'introduction de l'une des branches, on les agrandissait par une incision préalable. Telle a été la pratique de M. Gerdy dans le second cas où il a appliqué l'entérotome, Il a incisé avec un bistouri le trajet étroit, sinueux et calleux, terminant la fistule inférieurement, jusqu'à une hauteur où le sinus, devenant plus large, lui a permis l'introduction de la branche de l'entérotome.

M. Boinet a, dans la même séance, préconisé l'emploi d'un moyen bien autrement simple et qui n'entraîne avec lui aucun danger. » Ce sont, on l'a deviné, les injections iodées; elles ont réussi plusieurs fois entre ses mains. Voici comment il veut que l'on procède : On doit, pour assurer le succès de ces injections, laisser séjourner quelques instants l'iode dans l'intérieur de la fistule, et, pour obtenir ce résultat, avoir soin de maintenir bouché l'orifice interne avec le doigt introduit dans l'intestin, tandis qu'on maintient l'occlusion de l'orifice externe avec la canule de la seringue, laissée en place pendant le temps nécessaire. »>

Mais d'abord, comment ferait M. Boinet pour toucher avec le doigt l'orifice interne, que l'on a supposé placé beaucoup au-dessus de la portée du doigt? Je pense que ce chirurgien n'a voulu parler que des fistules simples. Dans ces dernières, en effet, les injections irritantes, quelle qu'en soit la nature, peuvent d'autant mieux réussir, que plusieurs fois on en a vu guérir d'elles-mêmes. J.-L. Petit a observé des cas de ce genre; Ribes en cite deux également dans son Mémoire, et M. Velpeau a vu aussi guérir spontanément des fistules complètes. Mais je doute, et avec juste raison, que de telles injections puissent amener la guérison de fistules compliquées de décollement trèsélevé.

Deux savants maîtres, M. le professeur Roux et M. Larrey, qui ont pris la parole après M. Boinet, ont donné leur approbation au procédé de leur collègue.

Grâce à la nouvelle méthode, des malades que la prudence du chirurgien condamnait à garder toute leur vie une affection à la fois incommode et dangereuse pourront en être promptement délivrés. L'invention de M. le professeur Gerdy est donc une conquête précieuse pour la pratique chirurgicale.

(Revue médico-chirurgicale de Paris.)

DE LA GALVANO-PUNCTURE DANS LE TRAITEMENT DES VARICES ET DES ANÉVRYSMES; par le docteur WERNER STEINLIN. On sait que Baumgarten et Wurtemberg ont fait des expériences pour reconnaître l'action des deux pôles galvaniques sur la coagulation du sang dans les anévrysmes et dans les varices, et qu'ils sont arrivés aux résultats suivants :

1o Le pôle négatif seul ne produit aucune coagulation;

2o Les deux pôles employés ensemble ne produisent qu'une coagulation lente, assez faible, rarement complète;

3o Le pôle positif seul la produit rapidement, complétement et d'une manière certaine.

Ces expériences ont été faites sur l'homme vivant et sur les animaux, par conséquent avec du sang en circulation et dans des vaisseaux fermés; par suite, on n'a pu voir que les résultats définitifs et nullement les effets momentanés et immédiats.

Les expériences de M. Steinlin ont eu pour but de combler cette lacune. Il a fait d'abord ses expériences avec l'albumine, et il est arrivé aux résultats suivants :

1° Si l'on plonge dans de l'albumine deux aiguilles en platine formant les deux pôles, il ne s'opère aucun changement, le papier de tournesol ne démontre aucune réaction.

2o Si l'on remplace l'aiguille de platine du pôle positif par une pointe en fer, il se développe au pôle négatif des bulles qui forment uncécume épaisse avec l'albumine. Du papier de tournesol rougi, bleuit s'il est placé sous l'aiguille de platine. La pointe de fer du pôle positif se recouvre peu à peu d'albumine coagulée, sans bulles de gaz. Si l'on enlève le coagulum, ou trouve les parties qui ont été en contact de l'aiguille et l'aiguille elle-même brunâtres, l'aiguille de platine n'est pas altérée.

3 Si l'on emploie une aiguille de zinc au lieu d'une pointe de fer au pôle positif, elle se recouvre plus vite et d'un coagulum plus épais que la pointe en fer. Le développement des bulles de gaz est plus actif à l'aiguille en platine.

4o Les phénomènes restent les mêmes si l'albumine est distribuée dans deux verres de montre qui se trouvent réunis par un papier imbibé d'albumine, une aiguille étant placée dans un verre et l'autre aiguille dans l'autre. Mêmes phénomènes encore dans les cas où il y a deux tubes séparés seulement par un diaphragme en vessie de cochon plice six fois sur elle

même. Il en est encore de même si entre les deux tubes on en glisse un troisième long d'un pouce et plus, rempli d'albumine et fermé aussi par une vessie de cochon.

Il résulte de ces expériences : 1o que la coagulation n'a lieu qu'au pôle positif, tandis que le prétendu coagulum du pôle négatif n'est rien autre chose que de l'écume; 2o en outre, que l'effet coagulant du pôle positif diffère suivant la qualité du métal employé comme aiguille, et que l'effet est plus puissant si on fait usage d'une aiguille en zinc; 3o enfin, que l'éloignement des deux aiguilles qui servent de pôles n'a pas une grande influence sur les résultats obtenus, pourvu que la substance intermédiaire soit un bon conducteur.

La raison de la différence dans l'effet des courants modérés doit être cherchée plutôt dans la différence électro-magnétique des métaux, que dans leurs qualités chimiques. L'auteur cite, en faveur de cette opinion, les expériences sur les effets chimiques du courant galvanique et l'oxydation de la pointe en fer au pôle positif dont il a été parlé. On trouve aussi que, dans une solution saline, les divers métaux ont des effets différents : avec deux pointes en platine, l'effet est à peine sensible; au contraire, il est très-marqué avec une pointe en zinc au pôle positif. Le zinc est fortement dissous, tandis qu'il existe un développement considérable de gaz à l'aiguille en platine de pôle négatif.

L'auteur explique les avantages de l'aiguille en zinc et la coagulation plus considérable à son niveau, par cela que ce métal se combine plus facilement avec les acides devenus libres par la décomposition des liquides, d'où résulterait la formation de sels métalliques qui précipiteraient l'albumine.

Ce qui s'observe dans l'albumine a lieu également dans le sang, la fibrine et la caséine étant tenues en dissolution par les sels du sérum, dont la décomposition favorise la coagulation de ces substances. Les sels métalliques ont la même influence sur la fibrine et sur la caséine que sur l'albumine.

Ces expériences confirment, par conséquent, les résultats obtenus par Baumgarten et Wurtemberg; elles expliquent pourquoi le pôle positif employé seul détermine, de la manière la plus certaine. la coagulation, comment le pôle négatif employé seul n'a aucun effet, et pourquoi les deux pôles ensemble ne produisent que rarement une coagulation complète, le développement des gaz au pôle négatif

empêchant la formation d'un bouchon dans le vaisseau ou d'une couche compacte de coagulum dans l'anévrysme. Peut-être les bulles d'hydrogène ont-elles aussi des conséquences mauvaises comme les bulles d'air; peut-être même sont elles la cause de l'inflammation et de la suppuration? Enfin, M. Steinlin propose d'employer dans la galvano-puncture un mélange de zine et d'étain ou de plomb, ou de faire recouvrir les aiguilles d'acier avec une couche de zine. La galvano-puncture doit être faite, suivant lui, de la manière suivante on plonge les aiguilles dans l'anévrysme ou dans le vaisseau variqueux, et on les met en rapport avec le pôle positif; le pôle négatif est en rapport avec une plaque en platine et placé dans le voisinage de l'anévrysme sur la peau, préalablement mouillée avec un acide dilué ou une solution saline; la plaque de platine peut être remplacée par une éponge imbibée d'une solution saline.

(Wiener Zeitschrift et L'Union médicale.)

NOTE SUR LE TRAITEMENT DU VARICOCÈLE PAR LA CAUTÉRISATION IMMÉDIATE DES VEINES DILATÉES; par M. L. GAILLARD, chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Poitiers.

La plupart des varicocèles sont de simples difformités qui ne gênent pas assez le malade pour qu'il ait le désir de s'en débarrasser; néanmoins quelques-unes de ces tumeurs incommodent par leur volume ou la douleur dont elles sont le siége; d'antres font obstacle à l'existence sociale de l'individu et le portent à chercher un remède. En voici un exemple:

OBS. — M. P..., âgé de 18 ans, se présente pour prendre un engagement dans un régiment de dragons; il veut faire sa carrière de l'état militaire; mais se trouvant atteint d'un varicocèle volumineux, on le refuse. Néanmoins M. P... persistant dans ses intentions me demande instamment de guérir sa tumeur.

Le problème à résoudre se présente ainsi :

1 Provoquer l'oblitération des veines dilatées sans danger de phlébite;

2° Comprendre toutes les veines du cordon pour prévenir la récidive ;

3- Éviter sûrement le canal déférent et l'artère spermatique;

4 Obtenir en raison de la position spériale du malade une cicatrice exempte de difformité.

L'emploi de la pâte de Canquoin nous assure le premier point; nous adoptons

sur ce sujet les idées de M. Bonnet (de Lyon).

Les indications suivantes sont plus difficiles à réaliser. Ayant été frappé plusieurs fois de la difficulté que l'on éprouve à isoler les parties constituantes du cordon quand on opère sans avoir divisé la peau, nous croyons que beaucoup d'insuccès sont dus à des veines restées en dehors de l'opération; c'est pourquoi nous procédames ainsi :

1° Une incision de 8 centim. s'étend de l'anneau inguinal au scrotum; elle découvre le cordon.

2o On soulèvele cordon sur une spatule, en déchirant le tissu cellulaire qui l'unit en arrière à sa gaine.

3o On dissèque les éléments du cordon qui se trouve composé du canal déférent, de l'artère spermatique et de quatre veines flexueuses, épaisses, très-hypertrophiées; l'une d'elles adhère au canal déférentet eût été laissée sans le soin qu'on met à les séparer. Ces veines sont isolées du ca

nal déférent et de l'artère dans l'étendue de 3 centimètres.

4° On refoule le canal et l'artère au fond de la plaie où on les maintient avec des boulettes de charpic.

5o On passe sous les veines une large bandelette de linge; entre la bandelette et les veines on glisse une lame mince de plomb, de 6 c. 50 de longueur sur 3 centimètres de largeur.

Cette lame de plomb est couverte d'une feuille de pâte de Canquoin, moins large que le plomb qui déborde partout la pâte. Voici l'ordre de superposition:

Le paquet veineux soulevé comme un pont;

Le feuillet de pâte caustique;
La lame de plomb;

La compresse;

Profondément les boulettes de charpie. 6o On replie sur le paquet veineux le plomb et la pâte. Le cordon veineux se trouve enserré et comprimé par le métal dont on a légèrement replié les bords en forme de tuile, d'autant que les extrémités de la plaque de plomb se rejoignent audevant du paquet veineux. Par-dessus le plomb, et pour le fixer, on replie la bandelette de linge qui est serrée par un fil. Diète, repos au lit.

Pendant les vingt-quatre heures qui suivent, douleur aiguë qui remonte vers les reins; mouvement fébrile léger.

On enlève l'appareil; les veines sont escarrifiées, converties en un cordon sec et solide. Le caustique n'a point fusé; les parties profondes n'ont point été atteintes. (Cataplasme).

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Le 16, les bourses sont tendues, gonflées, rouges, très-sensibles à la pression.

Le 20, les escarrhes se détachent; la plaie a le meilleur aspect; les extrémités veineuses oblitérées sont séparées par un grand intervalle.

Le 21 et les jours suivants, le malade se trouve très-bien; la cicatrisation fait des progrès, mais M. P... ne peut se lever à cause de la pesanteur et de la douleur profonde que lui occasionne la position verticale dans les parties malades.

La guérison a lieu sans accident; la cicatrice est linéaire, très-peu apparente. Le 30 novembre 1855, M. P..., visité de nouveau par le chirurgien militaire, est admis à prendre un engagement.

Nous ne voulons pas, à l'occasion d'une seule observation, établir une comparaison entre notre procédé et ceux qui l'ont précédé, mais nous pouvons nous permettre deux réflexions.

Les opérateurs qui agissent sur la peau, comme Breschet, sont aussi exposés à comprendre le canal déférent et l'artère spermatique, qu'à laisser des rameaux veineux en dehors de leur action, s'ils prennent trop ou trop peu.

Ceux qui entament la peau pour aller plus sûrement saisir les vaisseaux dilatés et les presser avec des fils, des épingles, des cordons métalliques, comme MM. Velpeau, Vidal (de Cassis), etc., font des plaies sinueuses compliquées de corps étranger. Ces plaies s'accompagnent de suppuration profonde, leur prétention d'être souscutanées est inadmissible et tout à fait en désaccord avec les lois posées par l'illustre auteur de cette méthode.

Nous aimons mieux agir à ciel découvert, il y a moins d'inconvénient et l'on voit mieux ce que l'on fait.

(Gazette médicale de Paris.)

TRAITEMENT DES OPHTHALMIES PAR L'OCCLUSION COMPLÈTE DES YEUX; par M. le doc teur BONNAFONT, chirurgien principal de l'hôpital du Roule. M. Bonnafont ayant entendu préconiser ce moyen contre les différentes affections de l'œil, a voulu, à son tour, le soumettre à une expérimentation sérieuse, et les résultats qu'il en a obtenus lui paraissent assez concluants et assez nombreux pour qu'il doive les faire connaître. Ce praticien cite une vingtaine d'individus atteints soit de conjonctivite aiguë, chronique, de kératite même à l'état d'ulcère, etc., qui ont cédé en très-peu de temps à ce mode de traitement. Pour fermer l'œil et le mettre complétement à l'abri du contact de la lumière,

M. Bonnafont, après avoir employé le collodion ainsi que le taffetas emplastique, s'est arrêté au sparadrap, comme étant d'une application plus simple et plus facile. Pour cela, il suffit d'appliquer les paupières l'une contre l'autre et de poser dessus un morceau de sparadrap bien découpé, s'étendant des sourcils à la pommette; on le maintient en place à l'aide d'un peu de charpie qui remplit le creux orbitaire et d'une bande en chevestre simple, ou avec un bandeau noir. On laisse l'appareil cinq ou six jours, on lave l'œil et l'on renouvelle l'appareil en l'appliquant de la même manière jusqu'à guérison complète, qui ne se fait pas longtemps attendre, puisque M. Bonnafont assure que les ophthalmies les plus aiguës ont été guéries dans l'espace de douze jours.

(Archives d'ophthalmologie.)

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Tout

TRAITEMENT ORTHOPÉDIQUE DU STRABISME; par M. E. DU BOIS-REYMOND. le monde connaît aujourd'hui le stéréoscope, popularisé jusqu'à devenir un jouet d'enfant. L'introduction de cet instrument dans la pratique médicale m'est venue à l'esprit comme moyen de guérir le strabisme, et c'est une idée dont je n'avais jamais entendu parler. Il est clair que s'il est un moyen orthopédique de traiter le strabisme, un des plus puissants sera de faire faire au malade des exercices répétés de stéréoscopie.

Il est vrai que le stéréoscope n'est pas indispensable au fond; on obtiendra le même effet toutes les fois que l'on fixera des corps situés à une distance telle que la parallaxe produite par la distance des yeux soit assez considérable. Seulement le malade n'aura aucun signe qui lui fasse reconnaître s'il dirige bien ses axes optiques. Il sait d'avance qu'il a affaire à un corps; par habitude, il néglige l'image produite dans l'un de ses yeux, et lorsque la distribution de l'ombre et de la lumière le laisse dans le donte sur la concavité ou la convexité du corps, il s'instruit là-dessus en faisant des mouvements involontaires de la tête. Les exercices visuels avec le stéréoscope présentent cet avantage, que le passage de l'image double dans un objet matériel lui indique la bonne direction de ses yeux. Ce signe ne servira pas seulement aux malades, qui peuvent se contrôler eux-mêmes; mais il sera utile à ceux qui s'occupent de l'éducation des enfants comme moyen de contrôler leurs élèves. Une mère peut, par exemple, montrer à son enfant l'image stéréoscopique connue à Berlin sous le nom de napfkuchenform

galeau en forme de jatte), tantôt du côté de la concavité, tantôt du côté de la convexité, et l'enfant sera bien habile s'il peut dire sans réunir les images, et en les voyant séparées, s'il a devant les yeux un relief ou bien un creux.

Une difficulté surgit dans l'emploi de ce traitement, c'est qu'une personne affectée de strabisme verra difficilement quelque chose bien distinct au moyen du stéréoscope. Mais cela réussit toujours très-mal ou même pas du tout à ceux dont les yeux ne sont pas accommodés de même, par suite de l'emploi barbare et antiphysiologique d'un seul verre oculaire, même lorsqu'ils ne sont pas atteints de strabisme. Il n'en est pas moins vrai que l'emploi du stéréoscope présente théoriquement beaucoup d'avantages, et qu'à côté des lunettes antistrabiques de Bohm, le stéréoscope de Wheatstone tiendra dignement sa place. (Archives de Muller et Revue médicochirurgicale.)

SUR LE TRAITEMENT DE LA DYSPEPSIE. La dyspepsic entretient la constipation, détermine des douleurs lombaires, et s'il ya, comme chez les chlorotiques, de la faiblesse du périnée et de l'abdomen, les Inalades se croient atteintes d'affection utérine. Dans un cas de ce genre où, comme nous venons de le dire, la dyspepsie était liée à la chlorose, M. Gendrin n'a eu qu'à traiter cette dernière affection pour que tous les autres phénomènes morbides disparussent. La malade a pris chaque jour pendant un mois, 25 centigramines de fer divisé, et un julep contenant 1 gramme de tartrate et de peroxyde de fer. En même temps, pour tonifier les tissus ligamenteux et exercer une action favorable sur l'utérus et ses annexes, on lui donnait tous les jours un bain de siége frais. Sous l'influence de cette médication, la dyspepsie a cédé, et les selles devenant plus faciles, les douleurs lombaires ont également cessé de se faire sentir.

Mais il est bon nombre de cas dans lesquels la dyspepsie veut être traitée directement. M. Gendrin prescrit alors le bicarbonate de soude à la dose de 2 grammes dans 1 litre de tisané de chiendent; ou bien, il associe le bicarbonate de soude all sous-nitrate de bismuth dans la propor

tion suivante :

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bismuth agit avec efficacité sur l'état d'hypérestésie que présentent en pareil cas les organes digestifs. I calme l'irritabilité exagérée de l'estomac, et prévient la sensation de froid et de malaise général par laquelle elle se traduit après l'ingestion des aliments. C'est un excellent moyen, par conséquent. de faire disparaître une des causes des attaques. Pour obtenir ce résultat, il faut porter, comme nous venons de le voir, la dose du sous-nitrate de bismuth à 1 et 2 grammes pour les vingt- quatre heures. Y a-t-il chez ces malades, indépendamment de la lenteur des digestions, prédominance du suc gastrique se révélant par des éructations acides, M. Gendrin se trouve encore bien d'administrer le sous-nitrate de bismuth; mais le bicarbonate en boisson, la magnésie, la poudre d'yeux d'écrevisse à la dose de 2 grammes, deviennent des médicaments d'autant plus utiles, que non-seulement ils permettent de donner une alimentation plus nourrissante, mais ils rendent tolérables des agents thérapeutiques que l'estomac refusait formellement d'accepter, tels que l'opium, l'éther, le fer, ou toute autre substance indiquée dans le cas dont il s'agit.

(Journ. de médec. et de chirurg. pratiques.)

EMPLOI DE L'EXTRAIT DE VALERIANE HAUTE DOSE DANS UN CAS DE POLYURIE.

Au no 6 de la salle Ste-Agnès à l'Hôtel-Dieu, se trouve un homme affecté de polyurie, dont le cas est curieux sous le rapport de la quantité d'extrait de valériane qu'a prise le malade. A son entrée dans le service, il y a un an, il rendait 32 litres d'uriné par vingt-quatre heures ; cette urine ne contenait pas de sucre. Or, dans l'espèce, M. Trousseau ne voit qu'un état nerveux auquet i oppose l'extrait de valériane. Ce malade en a pris progressivement des doses énormes. Le 22 janvier 1852, la dose de l'extrait était de 6 grammes à prendre en deux bols, un le matin, l'autre le soir. On prescrivait en même temps 5 grammes de bicarbonate de soude. La quantité d'urine était tombée à 8 litres après un mois de traitement. Le 3 février, la dose d'extrait était de 12 grammes, et la quantité d'urine de 6 litres trois quarts. Le 15 février, 15 grammes d'extrait; 6 litres d'urine. Le 49, 5 litres et demi. Le 1er mars, 16 grammes d'extrait en quatre bols, une bouteille d'eau de Vichy; 5 litres d'urine. Le 15 mars, 4 litres et demi. Le malade commençait à transpirer. Le 20 juillet, 30 grammes d'extrait de valériane; bismuth, 4 grammes; une bouteille d'eau de Vi

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