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e le rendait pas indigne de cet honeur. Il mourut pendant le terrible iver de 1709. Il avait quatre-vingting ans, et depuis trente-quatre années était confesseur du roi.

Les contemporains s'accordent à louer douceur et l'aménité de son caractère, t son amour pour la paix et la tranquil té. Lesjansénistes même, tels que Saintimon, d'Aguesseau, sont bien loin de le iger défavorablement; enfin les philoophes du dix-huitième siècle, qui n'aiaient pas les jésuites, ont rendu égament justice à la modération du P. la haise. « Les querelles furent assoupies, it Voltaire en parlant des débats relieux, jusqu'à la mort du P. la Chaise, onfesseur du roi, homme doux, avec qui s voies de conciliation étaient toujours Ivertes. » On a du P. la Chaise plueurs écrits de philosophie scolastique, › théologie et d'archéologie, qui monent ce que l'auteur aurait pu faire si meilleure part de sa vie n'eût pas été sorbée par les soins de la politique. LA CHALOTAIS (Louis-René de Čarauc de), né à Rennes le 6 mars 1701, ocureur général au parlement de Bregne, fut l'un des premiers magistrats i, à la fin du dix-huitième siècle, deandèrent, l'abolition de l'ordre des jéites. Elevé à l'école des philosophes dix-huitième siècle, et étroitement : avec les principaux d'entre eux, il taqua avec acharnement la société de sus, et finit par obtenir du parlement Bretagne un arrêt qui en ordonnait suppression. Mais son triomphe ne t pas de longue durée, et le parti reieux dont il s'était ainsi attiré la ine 'trouva bientôt l'occasion de se nger.

Des divisions éclatèrent entre le mistère et les états de Bretagne. Les its prétendaient que les franchises de ir province avaient été violées par rtains édits bursaux, et le parlement fusait de les enregistrer. On se plaiait de part et d'autre : la Chalotais se ésenta dans la lutte avec l'énergie de n talent et l'inflexibilité de son caracre. L'exaspération devint plus grande r l'assentiment de douze conseillers i consentirent à l'enregistrement deandé, tandis que les autres persisent dans leur opposition. Ces der

niers donnèrent leur démission, et en signèrent l'acte le 22 mai 1765. Le duc d'Aiguillon, qui gouvernait alors la Bretagne, crut devoir traiter militairement cette affaire la Chalotais, son fils et trois conseillers furent arrêtés et transférés dans les prisons de SaintMalo. Une commission choisie parmi les membres du conseil du roi fut aussitôt choisie pour les juger. Ils étaient accusés de conspiration contre la monarchie, et la Chalotais était, en outre, soupçonné d'avoir écrit au comte de Saint-Florentin un billet injurieux pour ce ministre et pour le roi lui-même. L'emprisonnement des accusés fut accompagné de rigueurs telles, qu'elles soulevèrent contre le gouvernement qui les avait ordonnées l'indignation publique.

La Chalotais, de son côté, ne se laissa point abattre; quoiqu'il fût tenu au secret le plus rigoureux, il trouva le moyen de composer un mémoire qui, imprimé secrètement et répandu avec profusion, eut dans l'opinion publique un succès immense. Ce mémoire avait été écrit avec un cure-dent sur des papiers d'enveloppe de sucre et de chocolat, et l'encre, qui lui manquait, avait été remplacée par un mélange de suie, de sucre et d'eau. Il fut suivi d'un second, puis d'un troisième, sur lesquels Voltaire a exprimé ce jugement: «Malheur à toute âme sensible qui n'é<< prouve pas le frémissement de la a fièvre en lisant les mémoires de l'in« fortuné la Chalotais; son cure-dent « grave pour l'immortalité. »

Bientôt le parlement de Rennes donna en masse sa démission; les états de Bretagne éclatèrent en plaintes menaçantes; le parlement de Paris, lui-même, fit d'énergiques remontrances; enfin l'opinion publique se prononça avec la plus grande énergie en faveur des accusés. Le roi se décida alors à casser toute la procédure, et se contenta d'envoyer la Chalotais en exil.

Ainsi fut terminée cette affaire, laquelle n'était d'ailleurs, dans le fond, qu'une attaque indirecte des jésuites contre les parlements, qui avaient prononcé la dissolution de leur société, et contre le duc de Choiseul, qui avait approuvé cette mesure.

L'exil de la Chalotais cessa sous Louis XVI. Il fut rendu à ses fonctions en 1775, et mourut en 1785.

On a de lui outre les mémoires dont nous avons parlé : Essai d'éducation nationale, 1763; Compte rendu des constitutions des jésuites, 1761-1762, in-4° et in-12; Mémoire sur les dispenses de mariage, 1768. Il y eut en 1826 un procès assez singulier à l'occasion de la Chalotais. Sa famille porta une plainte en diffamation contre le gérant du journal l'Etoile, qui avait imprimé sur l'ancien procureur général au parlement de Bretagne des assertions hasardeuses. Mais l'Étoile fut acquittée, et la partie civile condamnée aux dépens.

LA CHAMBRE (Marin Cureau de), né au Mans vers l'an 1594, membre de l'Académie française et de celle des sciences, médecin ordinaire du roi, fut un des prédécesseurs de Lavater dans la science physiognomonique. On sait que Louis XIV le consultait souvent pour le choix des personnes. On cite ses Caractères des passions, 4 vol. in-4°; son Art de connaître les hommes, Amsterdam, 1660-1666, in-12; la Correspondance secrète avec Louis XIV, mentionnée dans le tome IV des Pièces intéressantes de M. de la Place; sa Connaissance des bétes, in-4°, etc. Ce savant mourut en 1669.

LA CHAPELLE (Jean de), membre de l'Académie française, né à Bourges en 1655, mort à Paris en 1723, a laissé quelques tragédies insérées au tome X du Théâtre-Français; les Amours de Catulle et de Tibulle, romans; Lettre d'un Suisse à un Français, où l'on voit

donna une pension, comme à un bra militaire, dit Voltaire, et son épée, se pistolets, et le blason de ses armes, f rent déposés, par faveur spéciale, da le trésor de Saint-Denis.

Mademoiselle de la Charce fut l'intime amie de madame Deshoulières, qui l a adressé plusieurs morceaux de poes. et notamment une charmante pièce por tant le titre d'Epitre chagrine. On publié, sous le titre de Mémoires di mademoiselle de la Charce, un rom assez intéressant, mais completeme mensonger.

LA CHASSAGNE (Ignace-Vincent Ga lot de), né à Besançon au commeste ment du dix-huitième siècle, auteur de l'Histoire du chevalier de l'Etoile, contenant l'histoire secrète et galante de mademoiselle de M.... avec M. do 1740; des Amours traversés, hist res intéressantes, dans lesquelles vertu ne brille pas moins que la ga lanterie, et de plusieurs autres romans, qu'un style pur et le respect des murs, seules qualités qui les distinguent, n'ont pu préserver de l'oubli.

LA CHATEIGNERAIE (Francois de Vivonne, seigneur de), né en 1520, fils puîné d'André de Vivonne, grand se néchal du Poitou, parut avec distine tion à la cour de François I. S'étant brouillé avec Gui de Chabot, seigneur de Jarnac, à l'occasion de quelques pro pos indiscrets, il demanda au roi la per mission de se battre à outrance pour venger son insulte; mais il n'éprouva vécut Fran que des refus, tant que çois Ier. Il obtint enfin cette permission sous Henri II. Le combat eut lieu e

les véritables intérêts des princes et champ clos dans le parc de Saint-Ger

des nations de l'Europe qui sont en guerre, etc., Bâle (Paris), 1703-1711.

LA CHARCE (Philis de), était fille de Pierre II de la Tour-du-Pin, marquis de la Charce, lieutenant général des armées du roi. Les Piémontais ayant, en 1692, pénétré dans le Dauphiné, Philis fit armer les paysans, et, en l'absence de son père, elle se mit à leur tête et les repoussa, tandis que sa mère et sa sœur encourageaient les gens de la plaine, et faisaient couper les câbles des bateaux qui traversaient la Durance, pour empêcher les ennemis de s'en emparer. Pour ce fait d'armes, Louis XIV lui

main en Laye, en présence du roi, du

connétable de Montmorency et de pla sieurs autres seigneurs, le 18 juillet 1547. La Châteigneraie, quoique cele adresse prod

bre par sa force et son gieuses, reçut une blessure très-dange reuse au jarret, et tomba par terre. So Ivie était à la discrétion de Jarnac. Le roi, à la prière du vainqueur, permit qu'on portât la Châteigneraie dans sa Isa défaite le jeta dans un tel désespoir tente pour le panser; mais la honte de qu'il en mourut trois jours après. Il

de Jarnat

avait à peine 28 ans. Le coup a passé depuis en proverbe, pour signi

L

fier une ruse, un retour imprévu de l'ennemi. Ce combat en champ clos est, du reste, le dernier qui se soit vu en France. Le regret qu'eut Henri de la mort de la Châteigneraie, son favori, lui fit jurer qu'il n'en permettrait plus.

LA CHATRE, ancienne et illustre maison du Berry, dont les principaux membres furent:

Pierre de LA CHATRE, élu archevê que de Bourges en 1141, par l'influence 'Innocent II, qui porta ainsi atteinte ux droits du roi de France, et faillit allumer une seconde guerre des investiures. Le nouvel archevêque, chassé le Bourges, se plaignit au pape, qui exommunia Louis VII. Saint Bernard esaya v ainement d'assoupir l'affaire ; la querelle ne cessa qu'à l'élection du noueau pape, qui leva l'excommunication. Quant à Pierre de la Châtre, il garda le iége de Bourges, et mourut dans cette ille en 1171. On a de lui quelques Letres adressées à Louis VII et à l'abbé uger. On les trouve dans le tome IV du ecueil d'André Duchesne.

Claude, baron de LA CHATRE, maéchal de France, né en 1526, fut élevé omme page dans la maison du connéable Anne de Montmorency, assista au iége de Thionville en 1558, à la bataille e Dreux en 1561, et fit les fonctions de olonel général de l'infanterie dans la ampagne de Piémont, en 1567, sous le uc de Nevers.

Devenu gouverneur de la ville de Boures et commandant dans le Berry, il asiégea vainement, à plusieurs reprises, 1 ville de Sancerre, dont les habitants, près avoir donné l'exemple de la résisance la plus opiniâtre, ne se rendirent u'au bout de 19 mois d'un second siége onverti en blocus. (Voyez SANCERRE siége de]). S'étant ensuite jeté dans le arti des Guises et de la ligue, il refusa e reconnaître Henri IV jusqu'à 1594, t ne se soumit qu'aux conditions de onserver le gouvernement du Berry, de Orléanais, de recevoir une gratification e 900,000 livres, et d'être confirmé ans la dignité de maréchal de France, u'il avait obtenue du duc de Mayenne endant la guerre civile. Il mourut en 614. On lui doit plusieurs relations istoriques.

Louis de LA CHATRE, fils du précé

dent, mort en 1630, suivit le parti de la ligue, et se soumit à Henri IV en même temps que son père. Il eut la survivance du gouvernement du Berry, et obtint en 1616, en échange de son gouvernement, qu'il avait cédé au prince de Condé, une somme d'argent et le bâton de maréchal de France, dignité qu'il n'avait méritée, d'ailleurs, par aucune expédition militaire. né

Edme, comte de LA CHATRE, vers la fin du seizième siècle, fut nommé colonel général des Suisses et Grisons en 1643, se distingua à la bataille de Nortlingen, où il fut blessé et fait prisonnier, et mourut à Philipsbourg en 1645, des suites de sa blessure. On a de lui des Mémoires qui renferment des détails assez curieux sur la fin du règne de Louis XIII, et se terminent aux derniers mois de l'année 1643.

Claude-Louis, duc de LA CHATRE, né à Paris en 1745, entra fort jeune au service. A l'époque de la révolution, il était grand bailli d'épée du Berry, après avoir successivement passé par les grades inférieurs. Il fut envoyé par la noblesse du Berry aux états généraux, où il vota constamment avec le côté droit. Il signa les protestations des 12 et 15 septembre 1791 contre les opérations de l'Assemblée nationale. Ayant émigré la même année avec le comte de Provence, il fit la campagne de 1792 dans l'armée des princes. En 1793, il leva un régiment connu d'abord sous son nom, puis sous celui de Royal-Émigrant, avec lequel il fit partie de l'expédition de Quiberon. Pendant plusieurs années, il remplit les fonctions d'agent de Louis XVIII auprès de la cour de Londres. Après la restauration, en 1814, il resta près de la même cour en qualité d'ambassadeur de France, et fut nommé lieutenant général le 22 juin de cette année, et pair de France, le 17 août 1815. De retour en France, en avril 1816, il fut nommé l'un des premiers gentilshommes de la chambre du roi, ministre d'Etat, membre de son conseil privé, et créé duc par ordonnance du 31 août 1817.

LA CHAUSSÉE (Pierre-Claude Nivelle de), membre de l'Académie française, né à Paris en 1692, fut le créateur du drame moderne. Il s'était fait connaître

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en 1731 par une épître en vers, où il combattait vivement les paradoxes littéraires de la Mothe; Voltaire, dans un quatrain qu'il lui adressa à cette occasion, le nomme le sage et modeste la Chaussée. Il débuta au théâtre par la Fausse antipathie, puis il donna (1735) le Préjugé à la mode, pièce qui, malgré ses défauts, obtint un succès mérité. Il en fut de même de Mélanide (1741), de l'Ecole des Mères (1745), la meilleure pièce du théâtre de la Chaussée, au jugement de la Harpe, et de la Gouvernante (1747). Outre un assez grand nombre de drames, aujourd'hui oubliés, la Chaussée donna aussi au théâtre (1738) une tragédie médiocre, Maximien. Piron le poursuivit de ses épigrammes, et Collé le surnomma le Cotin dramatique. Cependant La Harpe, tout en critiquant la lâcheté de son style et la faiblesse de sa versification, le considère comme l'un des écrivains qui ont fait honneur à la scène française, et Voltaire a dit de lui, qu'il était un des premiers après ceux qui ont eu du génie. Il mourut en 1754.

LA CHAUX (mademoiselle de), naquit vers 1720, et reçut de ses parents une éducation plus soignée que ne l'était généralement alors celle des femmes. Fort jeune encore, elle s'éprit d'une violente passion pour un médecin nommé Gardeil, et quitta ses parents pour le suivre. La famille de mademoiselle de la Chaux n'eût pas consenti à son mariage avec un jeune homme sans fortune, et n'ayant d'autre avenir que celui que peut se promettre tout homme distingué, avec du courage et de la patience. Les deux amants vécurent donc cachés; car, avec la facilité qu'on avait alors à délivrer des lettres de cachet, l'un et l'autre pouvaient, au premier instant, se trouver enlevés et enfermés pour leur vie. La retraite à laquelle ils se trouvaient forcés les avait réduits à la pauvreté. Gardeil s'essaya à des travaux littéraires, aidé de sa compagne, qui, pour lui alléger le travail, avait appris le grec, l'hébreu, l'italien et l'anglais, tandis que, pour fournir aux besoms du ménage, elle gravait de la musique. Mais elle se croyait aimée de Gardeil, et ne demandait à Dieu que la continuation de ce qu'elle appelait

son bonheur, lorsque celui pour lequ elle avait tout sacrifié lui déclara jour qu'il ne l'aimait plus, et qu'il devait plus la voir. Mademoiselle b Chaux tomba malade, et peut-être srait-elle morte, si la Providence n'er placé près d'elle un homme capable d la comprendre, le sympathique Did rot. « Pendant sa convalescence, r le bon philosophe, nous arrangežne l'emploi de son temps. Elle avait de l'es prit, de l'imagination, du goût, et os connaissances plus qu'il n'en fallait pour être admise à l'Académie 'des inscrip

tions. »

Effectivement, mademoiselle la Chaux était douée d'une intelligence supérieure, dont elle n'avait connu ni toute la profondeur, ni toute l'élévation, lorsqu'elle l'avait mise au service d'un homme que l'amour seul avait pu lui faire considé rer comme son égal. Il lui suffisait d'entendre parler sur les matières les plus abstraites, pour les comprendre; et la société de d'Alembert, de Condillac et de Diderot lui rendit bientôt la métaphysique assez familière pour lui permettre de traduire les Essais de Hume. Elle retrouva quelque courage en s'oecupant d'un travail dont, comme ses amis, elle sentait l'utilité; mais helas! sa plume devait la faire vivre désormais, et la traduction des Essais ne rapporta presque rien. Diderot lui conseila de s'essayer dans le roman, et au boot de quelques mois, elle lui apporta un joli petit livre, les Trois favorites, chefd'oeuvre de grâce et de facilité. Par malheur, plusieurs traits piquants, qui s'y étaient glissés à l'insu de mademoiselle la Chaux, pouvaient s'appliquer à ma dame de Pompadour, et il n'etait pas sûr de s'attirer la colère de Cotillon II. Diderot se demandait ce qu'il fallat faire, et son embarras était grand, car enlever ces traits c'était gâter le reman; enfin, après quelques réflexions, il donna à son amie le hardi conseil d'envoyer le inanuscrit à la marquise, en lui exposant purement et simplement l'embarras où l'on se trouvait. Au bout de trois mois, mademoiselle la Chanx attendait encore la réponse de madame de Pompadour, lorsqu'un de ces chevaliers de Saint-Louis qui s'étaient faits les valets de la favorite se présenta chez

elle avec une lettre de la marquise, qui l'invitait à se rendre à Versailles. En sortant, le chevalier laissa sur la cheminée un rouleau de 50 louis. A quelque temps de là, il vint renouveler auprès de mademoiselle la Chaux l'invitation de la favorite, et lui remit de la même manière une somme plus considérable; mais, soit timidité, soit fierté, mademoiselle de la Chaux n'alla point à Versailles, et étant retombée malade à peu de temps de là, elle mourut en 1758, âgée de 38 ans, oubliée de presque tous ses amis, comme le sont trop souvent les malheureux. Un seul, le médecin le Camus, lui resta fidèle. Diderot a consigné dans un opuscule intitulé: Ceci n'est pas un conte, les touchants détails de la vie de mademoiselle la Chaux, qui sans lui serait aujourd'hui tout à fait inconnue.

LA CHETARDIE (Joachim-Jacques Trotti, marquis de), né en 1705, fut nommé en 1739 ambassadeur en Russie, et devint l'amant de l'impératrice Elisabeth Petrowna, dont il seconda hardiment la conspiration, d'accord avec le fameux chirurgien Lestocq. II. revint en France en 1742, et retourna en Russie l'année suivante; mais à la suite de quelques indiscrétions du galant ambassadeur, le vent de la faveur s'éloigna de lui; disgracié ainsi que Lestocq, il reçut ordre, en 1744, de sortir de l'empire dans les 24 heures. Il servit ensuite dans les armées d'Italie et d'Allemagne, et mourut à Honau en 1758.

La famille de la Chétardie était originaire de l'Angoumois. Elle a produit, outre le personnage sur lequel nous venons de donner quelques détails, un ecclésiastique, directeur de madame de Maintenon, curé de Saint-Sulpice, qui, simple à l'excès, quoique assez instruit, fit agréer le P. le Tellier pour confesseur de Louis XIV. Le curé la Chétardie, né en 1636, mourut en 1714.

LACLOS (Pierre - Amédée - François Choderlos de), naquit à Amiens en 1741. Il entra au service à l'âge de 18 ans, devint capitaine du génie en 1778, et s'attacha, en 1789, au duc d'Orléans, dont il fut bientôt l'amr et le confident. Rédacteur du Journal des amis de la constitution, il composa avec Brissot la fameuse pétition du Champ de Mars, et

devint en 1792 maréchal de camp. Mais il fut enveloppé, en 1793, dans la disgrâce de son protecteur, et jeté en prison à Picpus, d'où il sortit cependant bientôt. Arrêté une deuxième fois, et rendu à la liberté par les événements du 9 thermidor, il fut nommé successivement secrétaire général de l'administration des hypothèques, et général de brigade commandant l'artillerie aux armées du Rhin et d'Italie. Il mourut à Tarente en 1803.

Outre les Liaisons dangereuses, ouvrage d'une immoralité révoltante, Laclos a publié des Poésies fugitives, et une Lettre à l'Académie française, 1786, in-8°, sur le prix qu'elle se proposait de donner pour l'eloge de Vauban. LACOMBE-ST-MICHEL (Jean-Pierre), né vers 1740 en Languedoc, était capitaine d'artillerie en 1789, et faisait partie du corps d'armée du comte de Broglie. Il coopéra à la prise de la Bastille, ce qui le fit destituer. Mais en 1791, le département du Tarn le nomma député à l'Assemblée législative. Il contribua au 10 août, fut envoyé quelque temps après à l'armée de Bayonne, et devint, à son retour, membre de la Convention. Chargé d'une seconde mission en Corse, il n'abandonna cette île qu'à la dernière extrémité, et se rendit à l'armée des Ardennes en qualité de commissaire de la Convention. Après avoir fait quelque temps partie du comité de salut public, il entra, après la session conventionnelle, au Conseil des CinqCents, dont il devint président en 1797. Lors du 18 brumaire, il rentra dans l'armée. Mais peu de temps après, il en fut tiré de nouveau, et nommé ambassadeur à Naples. Des tracasseries qu'il éprouva le forcèrent d'abandonner ses fonctions diplomatiques; il revint en France, où il fut employé successivement comme général de brigade, général de division, et en dernier lieu, comme inspecteur général de l'artillerie. Il se fit remarquer par un grand courage, notamment dans les affaires qui eurent lieu en Italie en 1805, et dans le Hanovre. Il passa en Espagne en 1808, où Napoléon lui conféra le titre de grand officier de la Légion d'honneur. En 1809, la direction du siège d'Holstante lui fut confiée; mais il mourut cette même année

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