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plaisir ces poésies, dont il a été publié en 1815 une bonne édition.

LA BEAUMELLE (Laurent Anglivel de), naquit à Villerangue (Gard), en 1727. Ce fut à Copenhague qu'il publia son premier ouvrage, intitulé: Mes pensées. Un passage de ce livre lui attirà l'inimitié de Voltaire, qu'il rencontra à Berlin, et Maupertuis acheva de les brouiller. De là cette guerre d'injures qui dura entre eux jusqu'à la mort de la Beaumelle. Ce fut un grand malheur pour la Beaumelle, homme d'esprit, et qui gaspilla en libelles un talent véritable; c'en fut un aussi pour Voltaire, qui se porta contre le malheureux critique à des excès déplorables. A la suite de ses notes sur le Siècle de Louis XIV, la Beaumelle fut, en 1753, envoyé à la Bastille, où il fut six mois détenu. Les Mémoires de Maintenon, qu'il publia quelques années plus tard, lui occasionnèrent une nouvelle détention (1756). Malheureusement, on croit que Voltaire ne fut point étranger à ces persécutions. Enfin, la Beaumelle se fatigua d'une lutte que, malgré tout son orgueil, il devait sentir trop inégale, et il se retira à Toulouse. Mais son infatigable adversaire ne l'y laissa point en repos. La Beaumelle venait de saisir le parlement de Toulouse d'une plainte en calomnie, lorsque l'affaire des Calas, où se trouvait compromis le frère de sa femme, le jeune Lavaisse, vint arrêter les poursuites en l'absorbant tout entier. Revenu en 1772 à Paris, où il obtint une place à la bibliothèque du roi, il mourut en 1773. Outre les ouvrages déjà cités, on a encore de lui: Défense de l'Esprit des lois; Pensées de Séneque en latin et en français; Lettres à M. de Voltaire (c'est une nouvelle édition augmentée, des notes sur le Siècle de Louis XIV), etc.

LA BÉDOYÈRE (Charles-AngéliqueFrançois Huchet de), naquit à Paris en 1786, d'une famille de magistrats, et embrassa fort jeune la carrière des armes. Entré dans la compagnie des gendarmes d'ordonnance, il devint aide de camp d'Eugène Napoléon. Sous la première restauration, il fut nommé colomel du 7e régiment d'infanterie de ligne. Quand Napoléon, au retour de l'île d'Elbe, arriva entouré d'une population

enthousiaste devant la ville de Grenoble (7 mars 1815), la Bédoyère céda à l'entraînement général, et, le premier, passa avec son régiment sous les aigles impériales. L'empereur se montra reconnaissant; il fit le colonel d'abord maréchal de camp, puis lieutenant général, le nomma l'un de ses aides de camp, et enfin l'appela à la pairie. La Bédoyère se distingua à la bataille de Waterloo.

Après la seconde abdication de Napoléon, dans la séance de la chambre des pairs du 23 juin 1815, il monta à la tribune, et demanda que le roi de Rome fût proclamé empereur des Français, sous le nom de Napoléon II. «Si, dit-il, « vous ne reconnaissez pas Napoléon II «< comme chef du peuple français, l'ab«<dication de Napoléon Ier est nulle, « puisqu'il n'a abdiqué qu'au profit de << son fils. Il peut, il doit tirer l'épée de << nouveau... » Il ajouta « qu'il y avait des TRAÎTRES parmi les pairs.... que, depuis dix ans, on n'avait entendu dans l'enceinte du Luxembourg que des VOIX BASSES. Ces paroles le firent rappeler à l'ordre, et Masséna lui dit : « Jeune homme, vous vous oubliez. »

Après la capitulation de Paris (3 juillet), la Bedoyère suivit l'armée au delà de la Loire. Il était à Riom en Auvergne, lorsqu'il eut connaissance par les journaux de l'ordonnance qui le traduisait devant un conseil de guerre. Il résolut de passer à l'étranger, et pour se procurer un passe-port au moyen des amis puissants qu'il avait dans la capitale, il se rendit à Paris; mais il y fut arrêté le jour même de son arrivée (2 août). Le 9 du même mois, il comparut devant le 2o conseil de guerre de la 1re division militaire, et le 14, il fut condamné à l'unanimité à la peine de mort, comme coupable de trahison et de rébellion. Il fut fusillé le 19 août dans la plaine de Grenelle. Il n'avait que 29 ans.

LA BILLARDIÈRE (Jean-Julien), naturaliste, membre de l'Institut, né à Alençon en 1755, mort à Paris en 1834. On a de ce savant laborieux : Icones plantarum Syriæ, 1791-1812, 1 vol. in-4°; Relation d'un voyage à la recherche de la Pérouse, en 1791 et 1792, 2 vol. in-4°, etc.

LA BLETTERIE (Jean-Philippe-René de), né à Rennes, en 1696, entra à l'O

ratoire, où il professa successivement la rhétorique et l'histoire ecclésiastique. Il quitta l'Oratoire à l'occasion d'un règlement contre les perruques, mais sans cesser d'appartenir par le cœur à cette savante congrégation. Nommé professeur d'éloquence au collége royal, et en 1742 membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il se présenta ensuite à l'Académie française, en concurrence avec Racine le fils; mais la cour les exclut l'un et l'autre comme jansénistes. La Bletterie s'en consola par l'estime des académiciens, qui le regardaient, dit le président Hénaut, comme un collègue qu'ils n'avaient pas. Il mourut en 1772. Ses principaux ouvrages sont : 1° Vie de l'empereur Julien, 1735, ouvrage qui a joui d'un succès mérité; 2o Vie de Jovien, suivie de la Traduction de quelques ouvrages de l'empereur Julien, ouvrage non moins recommandable que le précédent; 3° Traductions des mœurs des Germains, de la Vie d' Agricola et des Annales, de Tacite, précédées d'une vie de cet historien, 1755; ce dernier ouvrage a été vivement critiqué par Linguet.

LA BOETIE (Étienne de la), né à Sarlat, dans le Périgord, en 1530, n'aurait peut-être laissé aucun souvenir, malgré quelques écrits pleins de science et un discours politique remarquable, s'il n'avait pas été l'ami de Montaigne, qui a consacré à son souvenir une page immortelle, et qui, après avoir recueilli avec grand soin toutes ses productions, se chargea de les publier. Après avoir rempli pendant 12 ans les fonctions de conseiller au parlement de Bordeaux, la Boëtie mourut dans sa 33° année, en 1563. Inconsolable de cette perte, Montaigne écrivit, dans son beau chapitre de l'Amitié : « J'estois deja si faict et << accoustumé à estre deuxiesme partout, << qu'il me semble n'estre plus qu'à demi:

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et un morceau d'éloquence très-digne d'éloge, pour le temps, que son Dis cours de la servitude volontaire, Intitulé aussi le Contre un. Cet ouvrag fut composé sous la double inspira tion des souvenirs classiques de l'antiquité grecque et romaine et de l'hor reur du despotisme, auquel tendait e où tombait souvent la monarchie, France, au seizième siècle. La Boetie, passionné pour la lecture des anciens avait passé sa jeunesse en imaginatio dans les républiques grecques et dans la Rome de Brutus : à 20 ans, il avait été témoin du soulèvement fameux cause en Guienne par l'établissement de nouveaux impôts, et des sanglantes rigueurs qui réduisirent à l'obéissance cette mal heureuse contrée. De ces deux especes d'impressions se forma le Discours de la servitude volontaire. C'est une vive et généreuse protestation contre la ty rannie, c'est un énergique appel aus peuples qui, aveuglés par la coutume, enchaînés par la peur, se laissent op primer avec une résignation inerte, et n'ont pas même l'idée de se compter, idée qui seule suffirait pour leur reveler ce qu'ils peuvent. Mais ce discours con serve partout les formes générales d'une dissertation philosophique. La hardiesse en est grande sans doute, eu égard à l'époque; mais s'il avait été retrouve sans date, on ignorerait dans quel temps vécut son auteur. La Boetie 1 prudemment évité toute espèce d'allo sion aux affaires de son temps, aux abus particuliers sous lesquels la France ge missait dans ce siècle. Quand il parle de tyrannie, il ne cite que les Neron les Domitius, les Phalaris: il semb parfois n'écrire que pour les ombres d passé. Par là, sa pensée, tout energi que et toute hardie qu'elle soit dans fond, prend souvent la forme d'une de clamation brillante, écrite par une gination généreuse d'écolier. Les pas sions du seizième siècle ne jugèrent pas l'ouvrage de la Boetie à ce point de vue elles se l'approprierent, et s'en firent une sorte d'évangile politique. Le Dis quemment dans ce siècle, fut adopte par cours de la servitude, imprimé fre le parti religieux qui se soulevait contre lecteurs dans les provinces où régnat la monarchie, et trouva de nombreux

e calvinisme. Montaigne, toujours pruent jusqu'à la circonspection sur les randes questions politiques et religieues, crut devoir opposer des démentis ux interprétations que les partis donaient au livre de son ami (liv. I, ch. 27). Lais après avoir dit que ce sujet ne fut aité par la Boëtie qu'en manière 'exercitation, comme subject vulaire et tracassé en mille endroicts es livres, il avoue qu'il avoit l'esprit oulé aux patrons d'aultres siècles ue de ceulx-cy, et qu'il eust mieulx ymé estre né à l'enise qu'à Sart (*).

LA BORDE (Jean-Benjamin de), preier valet de chambre de Louis XV, fut ›mmé fermier général après la mort : son maître, et jouit de la faveur de ouis XVI. Homme d'esprit et de goût, obtint l'amitié des écrivains les plus stingués de son temps, et fut auteur i-même. Il a publié des ouvrages sur musique et sur l'histoire, un voyage France, un autre en Suisse, et des mans. Mais il eût mieux fait de se atenter d'être un homme du monde un connaisseur. Ses ouvrages sont diocres. Il mourut sur l'échafaud en 94. Il avait entretenu des relations ec Voltaire, qui avait fait un quain pour son portrait.

LABORDE (le comte Alexandre-Louissephde), 3o fils de Jean-Joseph, maris de LABORDE, qui avait acquis, int la révolution, une fortune évaluée 6,000,000 de francs, et obtenu du e de Choiseul le titre de banquier de cour, naquit à Paris en 1774. Envoyé Autriche en 1790, il prit du service s les hussards de Kinski, et fit, dans rangs des ennemis de sa patrie, les erres de la révolution. Cependant, il tra en France après le traité de npo-Formio, et fut attaché, quelque ips après, à l'ambassade de Lucien naparte en Espagne. Ce fut alors il conçut le projet de l'Itinéraire desptif de l'Espagne, gigantesque pucation qu'il exécuta en effet, mais qui ena dans ses affaires un grave dégement.

Pour le réparer, il résolut d'entrer

) Voir la citation de la Boétie qui a été dans les ANNALES, t. I, p. 315.

dans la carrière des emplois publics, et obtint, en 1808, le titre d'auditeur au conseil d'État. Il fut fait maître des requêtes en 1810, et chargé, en 1811, du service des ponts et chaussées du département de la Seine. Appelé en 1814 aux fonctions d'adjudant-major de la garde nationale, il fut chargé, pendant la nuit qui précéda la reddition de Paris, de débattre avec les ennemis les conditions de la capitulation de cette garde.

Nommé en 1819 maître des requêtes en service ordinaire, il fut élu, en 1822, membre de la chambre des députés, où il siégea sur les bancs de la gauche. Le ministère trouva en lui un adversaire redoutable, surtout lorsqu'il s'agit de la guerre d'Espagne, question qu'il traita avec la supériorité de vues que devait lui donner la parfaite connaissance qu'il avait acquise des localités.

Il fut nommé, le 30 juillet 1830, préfet provisoire du département de la Seine, et contribua, de toute l'influence que lui donnait cette position, à l'établissement de la nouvelle monarchie. Il devint depuis aide de camp du roi, et fut élu questeur de la chambre des dé putés, fonctions dont il se démit, pour se retirer entièrement des affaires, en 1841. Il est mort en 1842. Il était, depuis 1813, membre de la 3o classe de l'Institut (Académie des inscriptions et belleslettres), et depuis 1832, membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Son fils lui a succédé dans la première de ces deux Académies.

Deux frères de M.Alexandre de Laborde, connus sous les noms de LABORDEBOUTERVILLE et LABORDE-MARCHAINVILLIERS, firent partie de l'expédition de la Pérouse, et périrent à l'extrémité de la Californie, dans un endroit de la côte connu sous le nom de la Baie des Français. Ils s'étaient lancés sur une chaloupe pour porter du secours à plusieurs de leurs compagnons exposés à toute la violence des brisants; ils furent emportés par une lame au moment où, près d'atteindre leurs infortunés camarades, ils leur jetaient des cordes pour les remorquer.

LABOURD (le). Ce petit pays de l'ancienne France forme l'une des trois provinces de la langue basque qui nous appartiennent. Il est aujourd'hui repré

senté assez exactement par l'arrondissement de Bayonne, et comprend la Jangue de terre bornée au couchant par la mer de Gascogne, au levant par la basse Navarre, au sud par l'Adour, au midi par les Pyrénées. Le Labourd (en latin Lapurdensis tractus, et en basque Laphur-Duy,c'est-à-dire, solitude) était souvent dévasté par les Cantabres, avant l'arrivée des Romains, qui, pour arrêter ces dévastations, construisirent sur la rive gauche de l'Adour une forteresse qu'ils appelèrent Lapurdum, du nom basque du pays. Ce nom fut, vers 1141, changé en celui de Baïa ona, ou Bayonne, c'est-à-dire, de Bonne baie. Le Labourd s'étendait primitivement jusqu'à Saint-Sébastien, dans la province de Guipuzcoa; mais les Espagnols s'emparèrent de toute la contrée située par rapport à nous au delà de la Bidassoa. Depuis le milieu du douzième siècle jusqu'au milieu du quinzième, le Labourd, ainsi que toute la Guienne, appartint à l'Angleterre. Les villes et bourgs de ce pays sont Bayonne ( capitale ), SaintJean-de-Luz, Siboure, Ustaritz, Hasparren, Urt, Bidache et Guiche.

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LA BOURDONNAIS (Bertrand - François Mahé de), né en 1699, à SaintMalo, avait à peine 10 ans quand il débuta dans la carrière maritime par un voyage dans les mers du Sud. Embarqué dès 1713, en qualité d'enseigne de vaisseau, il passa plusieurs années à parcourir les mers du Nord et à visiter les Échelles du Levant, et entra à son retour au service de la Compagnie des Indes, qui lui donna d'abord le titre de second lieutenant, pour l'élever bientôt au rang de premier lieutenant, puis de second capitaine. En 1724, il prit une part active à la conquête de Mahé, et, acceptant ensuite les offres du vice

roi de Goa, il entra au service du Portugal, et prit le commandement d'une expédition projetée contre Mombaze : mais deux ans après, les tracasseries et les intrigues de ses ennemis le contraignirent à revenir dans sa patrie, où il se maria en 1733.

L'année suivante, les ministres et les directeurs de la Compagnie le nommerent directeur général des îles de France et de Bourbon. Parvenu à sa destination en 1735, il trouva l'île de

France, le chef-lieu de son gouver ment, dans un état complet de détres et d'anarchie. Cependant, en moins cinq ans, il en fit la colonie la plus fi rissante et la plus précieuse, commest tion, de tout l'Océan. (Voyez ILLN FRANCE.)En 1740, il repassa en Frans Nommé presque aussitôt commands. d'une division qu'on envoyait da l'Inde, il mit à la voile en 1741, n'a que 1,200 marins et 500 soldats, et peine débarqué à Pondichéry, il 2 faire lever à la caste malabare des N le siége de Mahé. De retour dans s îles de son gouvernement, il vit éclar la guerre de 1743, et fut obligé de prè parer une division pour secourir De pleix, son rival, menacé alors dans Por dichéry par une escadre anglaise. Apres de grands obstacles, sa division fo prête en 1746, et il marcha à la re contre des Anglais, qui évitèrent >bordage, et lui firent essuyer des pertes considérables. Descendu U moment à Pondichery, la Bourdonnais eut avec Dupleix les plus vits démêlés, et n'en fit pas avec moins d'activité ses dispositions pour le siege de Madras, qu'il força de capituler, sans que son triomphe lui eût coûté un homme (*). Indigné des lenteurs pat lesquelles son rival cherchait à entraver toutes ses opérations, il installa le gouverneur de Madras qui lui avait ele en voyé de Pondichery, et retourna comme simple particulier à l'île de France, don le gouverneur, nommé par Dupleis, exigea de lui des comptes.

Fort de sa probité, le vainqueur de Madras mit toute son administration a découvert, et reçut l'ordre de ramene en France 6 vaisseaux presque sans equ page, à travers les flottes anglaises qu couvraient toutes les mers. De la Mar tinique, où il avait conduit sa faible di vision, il s'embarqua pour la France sur un navire hollandais, fut pris et mene en Angleterre, où du moins il eut a st

(*) Voltaire montre dans le passage suivant de quel il il voyait les accusations inte tées contre la Bourdonnais : « N'auriez-vo « point le factum de la Bourdonnais.... voyez-le-moi. J'ai grande envie de voir cet ment il se peut faire qu'on n'ait pas pe la Bourdonnais pour avoir fait la conquct

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« de Madras. »

Quer des ennemis qu'il avait partout mbattus. Quand il voulut revenir dans patrie, un des directeurs de la Comagnie anglaise offrit sa fortune entière our le cautionner. A peine arrivé à aris, en 1748, il fut mis à la Bastille, he commission fut nommée pour exainer sa conduite, ses papiers furent levés, et l'on alla même jusqu'à rome le cachet de son testament, qu'il rait déposé chez un notaire. Il languit ois ans et demi en prison, sans plumes, ns encre, sans papier, privé enfin de us les moyens de composer sa dénse. Bernardin de Saint-Pierre a fait nnaître, dans la préface de Paul et irginie, avec quelle patience il parvint se créer les moyens de se justifier, ec un sou usé pour canif, un rameau buis pour plume, un mouchoir pour pier, etc. La commission reçut ce moire d'une nouvelle espèce, et pert en 1750 au prisonnier de commuquer avec un conseil. Le jugement initif, prononcé l'année suivante, oclama l'innocence de la Bourdonis, et le rendit à sa famille et à la lité; mais sa fortune, qui se montait 2,600,000 livres, et qu'il avait acise par la voie légitime des opérations nmerciales, était pillée et dispersée; sa santé, minée par le chagrin et la ladie, ne lui laissait ni la force ni le irage de poursuivre ses spoliateurs; mourut dans l'indigence en 1755, rès trois ans d'une pénible agonie. En 74, le gouvernement fit une pension 2,400 livres à sa veuve, et les habiits de l'île de France une de 3,000 à fille, faible dédommagement pour it de maux.

LabourdonnaiE (François - Régis, nte de), naquit à Angers en 1767. Athé à l'ancien régime par sa naissance par son éducation,il émigra a Coblentz 1792, et prit du service à l'armée de ndé. Après la désorganisation de cette née, il rentra en France pour se réuaux chouans, et plus tard aux Venens. Lors de la pacification de l'Ouest, ut de ceux qui se rallièrent au gou'nement consulaire. Membre, sous ce uvernement, du conseil général de ine-et-Loire, puis maire d'Angers, il proposé, en 1807, pour candidat au rps législatif; et, lorsque les désas

tres de la campagne de Russie vinrent réveiller ses espérances monarchiques, toutes ses pensées et tous ses efforts se tournèrent de ce côté.

Proscrit durant les cent jours, il vint, lors de la seconde restauration, siéger à la chambre de 1815, et se montra l'un des membres les plus exagérés, les plus ardents et les plus hostiles au ministère, de cette majorité ultra-royaliste, dont l'idéal avoué était la reconstruction pleine et entière de l'ancien régime. Son nom s'attacha aux propositious les plus violentes qu'ait suggérées dans ce temps la première ivresse de la réaction. Il suffit ici de rappeler ce fameux projet de catégories dont il fut l'auteur, catégories qui eussent frappé de mort ou de déportation, à peu près tout ce que la France comptait de nobles et dévoués serviteurs. Ces violences le firent surnommer le jacobin blanc, et qualifier par M. Decazes de l'épithète de tigre à froid.

Dans la chambre de 1816, dont il fit également partie, il devint le chef, et, comme le nommait spirituellement la Minerve, l'Ajax de cette extrême droite qui, dans son zèle réactionnaire, faisait au gouvernement royal, à son sens trop modéré, une opposition plus violente que la gauche même.

En 1823, M. de Labourdonnaie joua le principal rôle dans l'exclusion de Manuel, qui eut lieu durant cette session. Ce fut lui qui demanda cette exclusion, et ce fut sur son rapport qu'elle fut prononcée.

M. de Labourdonnaie fut réélu en 1827, et reprenant son ancienne place à la tête de l'opposition ultra-royaliste, que l'on pourrait nommer avec plus de justesse opposition aristocratique, il contribua au renversement du ministère Villèle. En 1829, il entra dans le ministère Polignac comme ministre de l'intérieur. Mais soit que l'âge l'eût éclairé et tempéré, soit, comme l'insinue M. de Chateaubriand, que l'énergie de son caractère ne répondît point à la véhémence de ses discours, soit enfin, ainsi que lui-même le dit, que, jouant sa tête, il voulût tenir les cartes, il recula devant le coup d'État de 1830. « D'une vaste capacité, dit M. de Chateaubriand, mais un peu faible de caractère, comme les

T. IX. 52 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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