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ion sur ce point, la brigade à la gauche le celle qui avait commis la faute que enait de réparer Renard, avait fait alte; elle tourbillonnait sur elle-mêne, et restait exposée à un feu meurrier. Le duc de Chartres rallie ses oldats, les serre, en forme une masse rête à vaincre, qu'il baptise gaiement lu nom de bataillon de Jemmapes. Alors la furie française s'élance sur les edoutes; en vain 'elles tonnent, rien De peut arrêter nos jeunes volontaires, on se bat avec acharnement. Thouvenot, qui avançait par la droite du village, net les Impériaux entre deux feux; t bientôt s'élève une immense clameur le joie, à laquelle répondent les gémissements des blessés et des mourants de 'ennemi. Les soldats de notre jeune iberté plantent le drapeau tricolore sur es redoutes, en criant: Vive la répulique! tandis que plus de 400 Autrihiens se noient en fuyant dans l'Haine. Beurnonville n'avait pas le même boneur son artillerie n'avait pu faire aire le feu des redoutes ennemies. S'étant avancé avec trop de témérité, yant sur son flanc six bataillons autrichiens, il devait songer à se replier, orsque Dampierre prit une résolution énergique et décisive.

« A la tête du régiment de Flandre et des bataillons volontaires de Paris, I attaque le corps ennemi qui menaçait Beurnonville, le dégage ainsi, se précipite tête baissée dans les redoutes, en enlève, à deux reprises différentes, 1,500 prisonniers, rend à Beurnonville a liberté de ses mouvements, tourne les canons qu'il vient de prendre, et décide a victoire. Électrisés par le courage de ce général, auquel l'armée devait un si grand service, nos blessés, oubliant leurs souffrances, se soulevaient sur le champ de bataille pour demander si Dampierre vivait encore après cette périlleuse entreprise. Pourtant le feu qui part des redoutes est toujours si terrible, que Beurnonville ne peut parvenir à les aborder. Les ennemis tentent une charge; elle est repoussée. Profitant de ce succès, les escadrons français s'élancent alors sur les Autrichiens, les Sabrent et les refoulent sur la route de Mons; Beurnonville appuie ce mouvement de Dumouriez ; les troupes qui

venaient de repousser la cavalerie allemande marchent aux dernières redoutes défendues par des grenadiers hongrois, adversaires courageux de nos braves soldats; on peut se joindre à la baïonnette, cette arme favorite des Français, parce qu'elle laisse le sort des combats tout entier à la décision du courage; les redoutes se remplissent de morts; malgré ce désastre, les Hongrois se défendent encore en désespérés; mais enfin, ces braves, dignes de toute l'admiration de leurs vainqueurs, cèdent, accablés par le nombre, et abandonnent les redoutes d'où ils nous ont fait tant de mal. Le champ de bataille reste ainsi aux Francais, tandis que les débris de l'armée autrichienne s'enfuient en désordre dans la direction de Mons. Les soldats français étaient tellement fatigués, que Dumouriez leur accorda quelques heures de repos sur le théâtre de leur victoire.

« La bataille de Jemmapes, dont le nom devint tout à coup populaire, était une de ces épreuves terribles qui vieillissent vite une jeune armée, mais qui lui coûtent des flots de sang; la nôtre compta beaucoup de morts et de blessés: les généraux Duhoux, Ferrand, et plusieurs autres officiers supérieurs, reçurent de graves blessures qui les mirent hors de combat. L'ennemi perdit 5,000 hommes, tant tués que blessés; à peu près autant de prisonniers et huit pièces de canon; plusieurs corps autrichiens furent anéantis, et plusieurs officiers généraux, de leur côté, tombèrent mortellement frappés (*). »

JENSON (N.), célèbre imprimeur français, né vers 1420, fut d'abord directeur de la monnaie de Tours, puis, comme nous l'avons dit à l'article IMPRIMERIE, il fut chargé par Louis XI d'aller étudier en Allemagne l'invention de Guttemberg. Mais au lieu de revenir en France, après avoir rempli sa mission, il se rendit en Italie, et s'établit à Venise vers 1469. Il imprima dans cette ville, de 1470 à 1481, près de 150 ouvrages, regardés encore aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre. C'est à lui que l'on doit les premiers caractères romains qui aient été fondus. Il les

(*) Tissot, Hist. de la révolution française, t. III, p. 407.

avait composés pour les majuscules des lettres latines, espagnoles, lombardes, saxonnes et carolines. On ignore l'époque de sa mort. Sixte IV l'avait décoré du titre honorifique de comes palatinus.

JÉRÔME, adjudant-major du 4o bataillon de l'Yonne, montra une valeur héroïque à la bataille de Loano, au mois d'octobre 1795, contre les Austro-Sardes, où il soutint avec 25 hommes la fusillade de 300 ennemis. Il venait de rentrer à son bataillor après cette expédition, lorsqu'il aperçut un peloton de 150 Autrichiens qui dépouillaient des prisonniers français. Aussitôt, malgré une blessure qu'il avait reçue à la tête, et sans prendre le temps de se faire panser, il se précipite sur eux avec quelques braves, les oblige eux-mêmes à mettre bas les armes, et délivre ainsi ses camarades. Il laisse alors les nouveaux prisonniers à la garde des Français qu'il vient de dégager, et, suivant ses instructions, parcourt les crêtes les plus élevées pour s'assurer des positions. Attaqué par des forces supérieures, il se défendit longtemps avec son sabre, puis quand cette arme se fut brisée entre ses mains, il combattit avec des pierres, et renversa encore plusieurs Autrichiens. Cependant, blessé de nouveau, il allait succomber, lorsque l'arrivée d'un détachement français le délivra.

pelé au commandement d'une escadr de huit vaisseaux, qu'il conduisit à à Martinique, et à son retour il fut fa contre-amiral. En 1807, il quitta service de mer pour prendre le ecomandement d'un corps de Bavarois et de Wurtembergeois, à la tête dup il s'empara de la Silésie, succès qui valut le grade de général de division. L 7 juillet fut signée la paix de Tilst. un mois plus tard, Jérôme épousa Fr dérique-Catherine, fille du roi de W temberg, et six jours après (13 acit il fut créé roi de Westphalie. Le go vernement de Jérôme a donné lieu à d critiques sévères, et, dans le Mémor de

Sainte-Hélène, Napoléon s'est exprimé sur le compte de l'ex-roi plus s vèrement que personne. « Jérôme, dit«<il, était un prodigue dont les deber << dements avaient été criants. Se « excuse peut-être pouvait se trouve" « dans son âge et dans ceux dont il se << tait entouré. » — «En mûrissant, d << ailleurs Napoléon, Jérôme eût ér « propre à gouverner, et je découvr « en lui de véritables espérances .' Malheureusement, nos désastres ne laissèrent pas le temps de mûrir. As reste, durant son règne, sauf les étoli« deries de jeune homme qui lui appar tiennent en propre, il ne fut guere que le lieutenant de Napoléon. Le roi de Westphalie fit la campagne de 1812 la tête d'une division allemande, qui distingua aux combats d'Ostrowa et Mohilow. Malheureusement, il se laissa surprendre à Smolensk, faute des treuse qui le fit reléguer à Cassel. En 1813, quand nos armées cédèrent de vant la coalition, Jérôme dut se retret de l'Allemagne.

JÉRÔME BONAPARTE, le plus jeune des frères de Napoléon, naquit à Ajac cio, en 1784. Au sortir du collège de Juilly, où il fit ses études, il entra dans la marine, fut, nommé, en 1801, lieutenant de vaisseau, et partit sous le général Leclerc pour l'expédition de Saint-Domingue. En 1803, comme il commandait la frégate l'Épervier, les Après l'abdication de l'empereur forces anglaises l'ayant contraint de se 1814, il retourna à la cour de Wurte retirer à New-York, il y épousa, quoi- berg. Il était à Trieste avec sa femme que mineur et sans l'aveu de sa famille, quand la nouvelle de l'événement mademoiselle Patterson, fille d'un com- 20 mars le ramena à Paris. Il sig merçant de Baltimore. Ce mariage déplut à Napoléon, qui, malgré la douleur léon en Belgique, où il déploya dam la chambre des pairs, et suivit Nap et la résistance de Jérôme, tendrement attaché à sa femme dont il avait un fils, le fit casser. A son retour en France, en 1805, Jérôme fut chargé d'une mission près du dey d'Alger, mission à la suite de laquelle il fut élevé au grade de capitaine de vaisseau. En 1806, il fut ap

(*)

« Au retour de l'île d'Elbe, il

blait avoir beaucoup gagué, et don
de grandes espérances. Puis il existait
beau témoignage en sa faveur, c'est l'an
qu'il avait inspiré à sa femme.
(Mémorial.)

plusieurs combats la plus grande bravoure; il fit à Waterloo, jusqu'au dernier moment, les plus honorables efforts.

Après la seconde abdication, Jérôme alla rejoindre sa femme dans le Wurtemberg. En 1816, le roi son beau-père lui conféra le titre de comte de Montfort, que Jérôme a porté depuis lors. Il réside alternativement dans un château qu'il possède près de Vienne, et à Trieste. Le fils de Jérôme et de mademoiselle Patterson, lequel porte aussi le nom de Jérome Bonaparte, aujourd'hui négociant aux États-Unis, a préféré l'indépendance de citoyen américain aux titres plus fastueux que lui offrait l'Europe.

JÉRUSALEM (prise de

1099). L'ar

mée des croisés arriva sous les murs de Jérusalem, après une marche longue et pénible. Lorsque, au lever du soleil, la ville sainte se découvrit à leurs regards, le cri de Jérusalem! Jérusalem! fut répété à la fois par 60,000 bouches, et retentit au loin sur le mont de Sion et sur celui des Oliviers; puis, une sorte de pieux délire s'emparant de toutes les âmes, on les vit se jeter à genoux, se prosterner dans la poussière, et baiser avec respect cette terre sacrée. Ils pleuraient, ils frappaient leurs poitrines, et renouvelaient, dans un saint transport, le serment d'affranchir Jérusalem.

sans

Les chefs se fièrent à cet enthousiasme ils donnèrent aussitôt, machines de guerre, un assaut qui fut repoussé. Il failut alors tout préparer avec la lente régularité d'un siége ordinaire; l'armée chrétienne eut à essuyer les ardeurs dévorantes de la soif: on était au cœur de l'été. L'arrivée d'une flotte génoise vint ranimer le courage des croisés. Une procession faite autour de la ville rendit à leur foi toute son ardeur. L'assaut fut résolu. Il échoua de nouveau ce jour-là (14 juillet). Mais le lendemain, au moment où les chrétiens, succombant à la fatigue, allaient encore une fois se retirer devant l'opiniâtre résistance de l'ennemi, ils virent, disent les récits contemporains, apparaître sur le mont des Oliviers un cavalier revêtu d'une armure éclatante, qui agitait son bouclier, et leur donnait le signal d'en

trer dans la ville. Godefroy de Bouillon fut le premier à s'écrier que c'était saint George qui venait au secours des chrétiens; rien dès lors ne put arrêter leur impétueuse valeur. Une tour roulante abaissa son pont-levis sur la muraille: chefs et soldats s'y précipitèrent ensemble,et bientôt la bannière de la croix y fut arborée. Tancrède et le comte de Toulouse forcèrent de leur côté tous les obstacles; enfin, les croisés vainqueurs, après avoir assouvi dans le sang des infideles leur soif de vengeance, allèrent se prosterner devant le saint sépulcre.

JERUSALEM (royaume de). Dix jours après que la ville sainte fut tombée au pouvoir des croisés, les principaux chefs s'assemblèrent, et décidèrent que dix hommes choisis dans le clergé et dans l'armée éliraient un roi. Les membres de ce conseil jurèrent en présence des soldats de n'écouter aucun intérêt personnel. L'élection eut du reste un caractere vraiment démocratique; Guillaume de Tyr rapporte que l'on mit le plus grand soin à consulter l'opinion de l'armée sur chacun des chefs, et que l'on alla jusqu'à interroger, sous la foi du serment, les familiers et les serviteurs de tous ceux qui avaient des prétentions à la couronne. Après cette enquête, Godefroy de Bouillon fut solennellement proclamé roi. Mais il ne voulut pas se décorer de ce nouveau titre, qu'il remplaça par celui de défenseur et baron du saint sépulcre.

Bientôt on apprit les préparatifs du calife fatimite d'Egypte pour reconquérir la ville sainte. Les croisés, au nombre de 20,000, marchèrent au-devant de l'ennemi, qu'ils rencontrèrent dans la plaine d'Ascalon (12 août 1099). La bataille fut courte et la victoire facile. Ce ramas indiscipliné de fantassins mal armés et de cavaliers du désert ne put tenir contre les armures de fer et la vaillance exercée de l'armée chrétienne. La victoire d'Ascalon mit un terme aux longs travaux de la première croisade. Aussi les croisés rentrèrent-ils en triomphe dans Jérusalem, « au milieu de la suave et délectable harmonie des chants qui, selon un chroniqueur contemporain, retentissaient dans les vallées et sur les montagnes. »>

T. IX. 45 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

45

Nous avons raconté ailleurs (voyez GODEFROY DE BOUILLON) les événements qui signalerent le règne trop court du premier souverain de Jérusa lem, lequel mourut le 17 août 1100.

1100. BAUDOUIN Ier. La captivité de Boëmond, qui avait un parti puissant, fut cause que l'on décerna la couronne à Baudouin, comte d'Édesse, frère de Godefroy. (Voyez ÉDESSE.) Celui-ci accepta, bien que le royaume de Jérusalem fût de beaucoup inferieur en étendue à son comté, qu'il céda à l'un de ses parents, Baudouin du Bourg. Le commencement de son règne fut occupé par des querelles, tantôt avec le patriarche Dagobert, qu'il fut obligé de dépouiller des siéges de Jérusalem et de Jaffa, tantôt avec Tancrède qui, plutôt que de lui prêter hommage, résigna entre ses mains le comte de Tiberiade. Cependant, en 1109, une réconciliation eut lieu, et Tancrède reçut Tiberiade, Khaïfa et Bethleem, comme fiefs de la couronne de Jérusalem.

Sous le règne de Baudouin Ier, de nombreuses troupes de croisés passèrent en Asie; mais elles furent loin d'être aussi utiles au nouveau royaume que les secours que lui donnèrent aussi les républiques italiennes, comme Gênes, Pise et Venise, qui cooperèrent puissamment à 'a prise d'Arsouf, de Césarée, de SaintJean d'Acre (1104), de Tripoli et de Beyrouth (1109), places que leur position maritime rendait d'une haute importance. La prise de Sidon (1110), à laquelie contribua une nombreuse troupe de guerriers scandinaves commandés par Sigurd, roi de Norwége, acheva de mettre toutes les places de la côte au pouvoir de Baudouin. Tyr et Ascalon seuls appartenaient encore aux infidèles. Au commencement de 1118, Baudouin entreprit une expédition aventureuse contre l'Égypte. A la tète de 216 chevaliers et de 400 soldats, il s'avança jusqu'au Nil

sans trouver de résistance. Mais il tomba malade et mourut à El-Arisch, en désignant pour son successeur Baudouin du Bourg.

1118. BAUDOUIN II DU BOURG fut en effet élu roi de Jérusalem, et sacré le 2 avril 1118. Il conféra son comté d'Edesse, à titre de fief, à Joscelin de Courtenay, son parent, lequel l'avait

secondé dans la longue querelle qu avait eue avec Tancrède.Sous son régre. le royaume de Jérusalem atteignit sca plus haut degré de prospérité en elfet, il réunit momentanément à la coronne la principauté d'Antioche. Mais malheureusement, au mois d'ar 1123, il fut pris dans une embuscade qui lui avait été tendue par le sultan d'Alep, et ne sortit de captivité qu'à la fin de l'année suivante. Pendant son a sence, Eustache Grenier, seigneur é Césarée et de Sidon, puis Guillaume Buris, seigneur de Tiberiade, furen successivement régents du royaume Sous le dernier, Tyr fut prise, le 29jra 1124, après trois mois et demi de siege. Les ordres à la fois militaires et rel gieux de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple rendirent alors d'immenses ser vices au royaume, que, d'ailleurs, des querelles intestines arrêtaient dans son développement. Ainsi le gendre dur Boëmond II, auquel avait été restitueel principauté d'Antioche, étant mort eð 1131, le monarque fut obligé de m cher contre sa veuve, qui avait forme projet de porter la principauté en dota un second mari, au préjudice de sale encore en bas âge. Baudouin II mount le 21 avril 1131.

1131. FOULQUES D'ANJOU, Sénechzi de France, autre gendre de Baudouit. lui succéda à l'âge de 60 ans. De so règne date la décadence du royal me, déchiré à l'interieur par des que relles entre les seigneurs chrétiens, et attaqué à l'extérieur par les empres de Constantinople et l'atabek Żengi Ce dernier, après avoir gagné une sal glante bataille sur Foulques, l'assieres dans la ville de Montferrand (principa de Tripoli). Tous les chrétiens de la Palestine se réunirent pour délivrer ler mais ils arrivèrent trop tard: Foul avait obtenu de Zengui une capitulat honorable; il put rentrer à Jerusale (1137). Il se tua, cinq ans après, a chasse. Il n'avait plus depuis longtem que le nom de roi; sa femme Melissend s'était emparée du pouvoir royal

succéda à l'âge de treize ans, sous la re 1144. BAUDOUIN III, son fils aloe, gence de Mélissende. L'année même son avenement, l'importante ville d desse, le boulevard de Jérusalem, f

prise par Zengui après un siége de 28 jours. Le comte Joscelin II la reprit en 1146; mais elle ne tarda pas à retomber encore une fois au pouvoir du successeur de Zengui, Noureddin, qui la détruisit de fond en comble, et réduisit en esclavage tous ses habitants.

Cet événement donna lieu à la seconde croisade, que nous avons racontée ailleurs (voyez CROISADES). Baudouin ayant voulu, en 1162, gouverner par lui-même, fut obligé de conclure avec sa mère une transaction par laquelle il lui abandonna une partie de ses États; mais il rompit bientôt après cette transaction, et Mélissende se vit réduite à la seule ville de Naplouse.

En 1152, Jérusalem vit paraître devant ses murs les Turcs Ortocides, qui furent complétement défaits par le roi, accouru en toute hâte au secours de sa capitale. En 1153, Ascalon tomba au pouvoir des chrétiens, après un siége de sept mois, et pendant les années suivantes, les succès se balancèrent de part et d'autre. Ainsi, le 18 juin 1157, le roi de Jérusalem, ayant rompu un armistice conclu avec Noureddin, essuya près de la mer Morte une sanglante défaite; mais il la vengea l'année suivante par la destruction complète de l'armée de Noureddin sur les bords du lac de Tibériade.

Baudouin mourut à Béryte, le 10 février 1162, âgé de 33 ans, ne laissant pas d'enfant de son épouse Théodora, niece de l'empereur Manuel Commène.

1162. AMAURY Ier, son frère, comte de Joppé et d'Ascalon, lui succéda. Le règne ce prince fut marqué par une expédition en Égypte, pour soutenir le vizir Chaour contre Noureddin. Après une bataille indécise, livrée le 18 mars 1167 près d'Hermopolis, Amaury assiégea Alexandrie, dont il s'empara au bout de trois mois. Mais une seconde expédition (1168), tentée dans le but de conquérir l'Égypte, n'eut aucun résultat. Amaury entra une troisième fois en Égypte, en 1169, et assiégea Damiette, avec l'aide d'une flotte grecque. Mais la mésintelligence éclata bientôt entre les confédérés, et le roi fut obligé de lever le siége au bout de deux mois. Il mourut le 11 juillet 1173, à l'âge de 38 ans. 1173. BAUDOUIN IV, fils d'Amaury et d'Agnès de Courtenay, monta ensuite

sur le trône. Il n'avait que treize ans, et était attaqué d'une maladie réputée incurable, la lèpre. La régence fut successivement confiée à Milon de Plancy et à Renauld de Châtillon. La guerre ayant recommencé en 1178, le célèbre Saladin, vaincu le 25 novembre, près de Ramla, remporta, le 26 mai suivant, une brillante victoire près de Panéade. Les chrétiens essuyèrent ensuite un nouvel échec près de Tubiana; et ces désastres, joints à des discordes sans cesse renaissantes, accélérèrent la chute du royaume. Le jeune roi, qui était devenu complétement aveugle, mourut le 16 mai

1185.

1185. BAUDOUIN V, fils de Guillaume de Montferrat et de Sybille, sœur de Baudouin IV, succéda à son oncle, à l'âge de sept ans. Il ne régna que 15 mois, sous la régence de Raymond II, comte de Tripoli.

1186. GUI DE LUSIGNAN. A la nouvelle de la mort de Baudouin V, sa mère, la comtesse Sybille, se rendit en toute hâte à Jérusalem avec son second mari, Gui de Lusignan; elle se fit couronner reine de Jérusalem, et immédiatement après, couronna son époux, et le proclama roi. L'attaque d'une caravane de musulmans,par Renauld de Châtillon, entraîna bientôt après la reprise des hostilités. Saladin envahit le royaume à la tête de 50,000 hommes, et gagna sur les chrétiens la célèbre victoire de Tibériade, qui dura du 3 au 5 juillet 1187. Le roi et les principaux seigneurs y furent faits prisonniers, et le vainqueur s'empara successivement de Tiberiade, de Sidon, de Bethléem, de Jaffa, de Naplouse, de Béryte, de Saint-Jean d'Acre, d'Ascalon, et de la plupart des villes du royaume. Le 2 octobre suivant, Jérusalem capitula après 12 jours de siége. Il ne resta plus alors aux chrétiens que trois places fortes en Palestine, savoir, Antioche, Tyr et Tripoli. Ces désastres amenèrent la troisième et la quatrième croisade; mais on peut, à partir de cette époque, considérer le royaume de Jérusalem comme complétement anéanti. Nous ne donnerons plus que les noms des princes qui ont porté le titre de roi de Jérusalem:

rat.

1192. Conrad, marquis de Montfer

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