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la Sorbonne censura deux lettres dans lesquelles Antoine Arnauld déclarait n'avoir pas trouvé dans Jansénius les cinq propositions condamnées. La faculté prononça en même temps l'exclusion de ce docteur et de 60 autres qui avaient refusé de souscrire à la censure. Elle eut toutefois peu à se féliciter de cette mesure de rigueur; car Pascal ayant pris en main la cause d'Arnauld, le vengea en poursuivant ses juges de sa mordante ironie, dans ses premières Provinciales.

L'assemblée générale du clergé, tenue en septembre de la même année, devait nécessairement s'occuper des affaires du jansénisme. De Marca, archevêque de Toulouse, y proposa et fit adopter un premier formulaire dont voici les termes: « Je condamne de cœur et de bou«< che la doctrine des cinq propositions de << Cornélius Jansenius, contenues dans « son livre intitulé Augustinus, et que le « pape et les évêques ont condamnées, laquelle doctrine n'est point celle de «saint Augustin, que Jansénius a mal expliquée, contre le vrai sens de ce saint « docteur. » Une bulle d'Alexandre VII, du 16 octobre, ratifia les décisions dé l'assemblée, et déclara en termes exprès, que les propositions condamnées exprimaient les doctrines de l'évêque d'Ypres. Alors naquit la distinction du fait et du droit. Les jansénistes, tout en reconnaissant l'infaillibilité du souverain pontife en matière de foi, niaient qu'elle pût s'étendre à une question de fait.

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La signature du formulaire, prescrite par l'assemblée à tous les ecclésiastiques et à tous les membres des congrégations religieuses, éprouva partout des difficultés. Louis XIV, dans l'esprit duquel l'innocente opposition des jansénistes se confondait avec la révolte de la fronde, donna en vain à l'autorité ecclésiastique l'appui du pouvoir royal. Il avait rendu, par une ordonnance de 1660, la signature obligatoire pour l'admission aux ordres sacrés; mais tandis que les moins rigides d'entre les nouveaux sectaires se retran

sèrent au pouvoir une résistance op niâtre. Enfin une déclaration rovale 29 avril 1664 n'exigea plus que la sizature pure et simple, avec menace to tefois de saisie des revenus, d'inter tion, et même d'excommunicatio Mais tous ne cédèrent pas encore, et l maître de Sacy, directeur des religi ses de Port-Royal, à l'influence duque on attribuait leur opposition, fut mis e 1666 à la Bastille, où il resta trois an L'ancien condisciple de Jansenius Bayonne, Duvergier de Hauranne, abl de St-Cyran, qui, le premier, avait i> troduit les opinions de l'Augusti dans ce monastère, avait déjà, trent ans auparavant, expié à Vincennes se zèle théologique.

Pour vaincre tant de résistance, le roi sollicita du pape une nouvelle bul Elle fut publiée le 15 février 1665, are un nouveau formulaire dressé par saint-siége, portant adhésion expresse aux constitutions, apostoliques d'Inte cent X et Alexandre VII, et condamn tion des cinq propositions dans le sens de Jansénius. La bulle et le formulairs furent immédiatement enregistres lit de justice. Mais, malgré ce concours de mesures, quatre prélats, Pavillon.eve que d'Aleth, Caulet, évêque de Pamiers, Bujenval,évêque de Beauvais, et Arnaud, évêque d'Angers et frère du doctest. osèrent renouveler dans leurs mandements la distinction du fait et du droit. et nier l'infaillibilité de l'Église en matière de faits. Une semblable hardiesse fit d'abord grand scandale, et l'on s'ap prêta à leur faire leur procès. Cepen dant 19 de leurs confrères présenterent au roi et au pape un plaidoyer en lear faveur ; de chaque côté, on fit quelques quatre évêques opposants signerent, en concessions; enfin, en septembre 1668,les promettant pour le fait une soumission de respect et de discipline; et le pape par bref du 19 janvier suivant, finit par déclarer qu'il n'y avait pas obligation a croire que les propositions

se trouvas

sent ni explicitement, ni implicitement

dans Jansenius.

Cette déclaration suspendit les host chaient dans un silence respectueux, lités, et fut suivie d'une période de d'autres, tels que les solitaires et même calme, qui dura 34 ans, et fut nom

les religieuses de Port-Royal, croyant ne pouvoir signer sans parjure, oppo.

mée la paix de Clément IX. Mais en 1702, parut un livre qui devint un nou

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eau brandon de discorde. Dans ce livre, intitulé le Cas de conscience, on examinait la nature de la soumission lue à la décision du saint-siége au sujet le Jansenius, et l'on voulait qu'un sience respectueux suffit. Quarante doceurs approuvèrent le cas de consience, déclarant qu'on pouvait signer e formulaire, bien qu'on ne crût pas es propositions de Jansenius. Cette opinion ne s'éloignait pas beaucoup sans loute de celle du pacificateur de l'Eglise gallicane; néanmoins, le livre fut conlamné dans un bref du 12 février 1703, par Clément XI, qui donna ensuite, le 5 juillet 1705, la bulle l'incam Donini, où étaient renouvelés tous les nathèmes portés précédemment contre doctrine de l'évêque d'Ypres.

Malgré ces censures, le P. Quesnel de Oratoire avait, dès 1671, reproduit 's opinions de l'Augustinus dans ses 'éflexions morates sur le Nouveau estament. De sa retraite de Bruxelles, auteur dirigeait, disait-on, le parti nséniste en France. Les jésuites deandèrent la condamnation de son lie; 101 propositions en furent extraies, et anathématisées, le 8 septembre 713, par la fameuse bulle Unigenitus. Cette bulle fut l'occasion de longs déats. Louis XIV ne parvint que par voie de l'intimidation à la faire enreistrer au parlement; et la Sorbonne, louse du droit de libre examen qu'on emblait vouloir lui enlever, ne l'acpta que malgré elle. Aussi, à peine règne suivant fut il commencé, le docteurs et conseillers rétractènt leur vote, et protestèrent cone une adhésion qui leur avait été posée. L'anarchie semblait près d'en hir l'Église; de toutes parts, les faltés, les communautés religieuses, en pelaient de l'autorité du pontife au emier concile général. Au mois de ars 1717, quatre évêques vinrent en orbonne notifier leur appel. L'adroit ubois acheta le chapeau de cardinal 1 terminant la querelle des appelants, en faisant accepter aux deux partis, 1 1720, un commentaire sur la bulle, l'on appela le corps de doctrine.

Quelques années plus tard, en 1727, s ridicules miracles du cimetière Saintlédard, les scandaleuses scènes des

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Cette lutte fameuse du jansénisme contre les disciples de Molina a présenté un singulier spectacle. On y a vu le dogme illibéral d'une prédestination à titre gratuit, soutenu du côté où se pratiquaient le mieux les vertus du chrétien, et les satellites du pouvoir romain se faire les avocats de la dignité morale et de la liberté de l'homme. « Jamais peut-être, dit Bayle, on n'avait si bien reconnu la mauvaise foi qui se mêle dans les combats de cette nature... Les uns ne voulant point avouer qu'ils fussent conformes à des gens qui passaient pour hérétiques, et les autres qu'ils fussent contraires à un docteur dont les sentiments ont toujours passé pour orthodoxes, ont joué cent tours de souplesse opposés à la bonne foi... Peut-être doit-on dire que dans ces dévotes controverses, comme dans tant d'autres, il y a moins de mauvaise foi que d'aberration d'esprit, et que les auteurs de tant de propositions étranges ont été eux-mêmes leurs premières dupes.

JANSON, ancienne seigneurie de Provence, érigée en marquisat en 1626, en faveur de Melchior de Forbin. (Voyez FORBIN.)

JANVIER (Antide), savant mécanicien, auteur d'un grand nombre de machines astronomiques remarquables par leur précision, naquit à Saint-Claude, en 1751, et fut, en 1784, nommé horloger du roi. On lui doit la fondation de l'école d'horlogerie. Il est mort à l'Hôtel-Dieu de Paris, en 1835.

JANVILLIERS ( combat de). Voyez VAUXCHAMPS.

JAQUELOT (Isaac), célèbre théologien protestant, né à Vassy, en 1647, quitta la France à la révocation de l'édit de

T. IX. 44 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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Nantes, et se retira à Berlin, où il devint prédicateur du roi, et pasteur de l'église française. Il mourut dans cette ville en 1708, laissant un grand nombre d'ouvrages, dont les plus importants sont: Dissertation sur l'existence de Dieu, Paris, 1744, 2° édit., 3 vol. in-12; Traité de la vérité et de l'inspiration des livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, 1715, in-8°. Il avait eu avec Bayle et Jurieu de très-vives discussions.

JARCHI (Salomon), savant rabbin, né en 1040, à Troyes en Champagne, mort en 1115,- après avoir parcouru toute l'Europe, l'Égypte, et une partie de l'Asie, dans le but d'augmenter ses connaissances. On a de lui, en hébreu, des Commentaires sur le Pentateuque, le Cantique des Cantiques et l'Ecclésiaste, imprimés à Naples, en 1487; un Commentaire sur le Talmud, imprimé à Venise, en 1520, etc.

JARDIN (Nicolas-Henri), né en 1720, à Saint-Germain des Noyers, en Brie, remporta, à l'âge de 22 ans, le grand prix d'architecture, fut envoyé en Italie par le gouvernement, et appelé à son retour en Danemark, par le roi Frédéric V, qui lui donna le titre d'intendant général de ses bâtiments. Il occupa cette place pendant 18 ans, et orna Copenhague d'un grand nombre de beaux édifices. A son retour en France, l'Académie d'architecture l'admit dans son sein. Il mourut à Saint-Germain des Noyers, en 1799. Son œuvre, qui est très-considérable, a été publié ; il en avait gravé lui-même presque toutes les planches.

JARDIN DES PLANTES. Voyez MuSEUM D'HISTOIRE NATURelle.

JARDINIER (Claude-Donat), graveur, naquit à Paris en 1726. Il fut d'abord élève de Dupuis, et reçut ensuite des leçons de Le Bas et Laurent. Une Vierge portant l'enfant Jésus, gravure qu'il exécuta d'après Maratte, commença sa réputation. Il avait déjà pris une belle place parmi les graveurs, lorsqu'il entreprit de graver dans l'atelier de Care, et sous les yeux de cet artiste, le portrait de mademoiselle Clairon, dont Louis XV

que d'offrir de grandes difficultés; a comment donner à Médée une expres sion aimable? Sept artistes l'essayered successivement, et tous les sept échose rent tour à tour. Enfin Beauvalet entre prit cette œuvre difficile, et eut le bonher de réussir. C'est ce portrait que Jard nier grava, et qui parut sous les nous Care et Beauvalet.

Jardinier, timide et modeste, nercueillit pas tout le prix de son tran ni de son talent. Il était peu estime son vivant, et il est fâcheux d'avoir ajouter que son peu de succès fut tribué en grande partie à ce qu'il et trop négligé dans son costume. Inst de dire, après cela, que Jardinier f refusé par l'Académie, qui ne cher pas de préférence les talents modestes, Il l'avait parfaitement compris, et s'était mis sur les rangs que sur pressantes sollicitations de Care. Ja dinier mourut à Paris en 1774. On parmi ses ouvrages, le Génie de P neur et de la gloire, d'après Ank Carrache, et le Silence, d'après Grense

Jargeau ou GERGEAU, petite de l'ancien Orléanais (aujourd'hui ch lieu de canton du département da Le ret); population, 2,500 habitants.

C'est dans cette ville que fut condu en 1412, la ligue des Armagnacs. Ene vée par les Anglais pendant qu'ils asse geaient Orléans en 1428, elle fut att quée le 20 mai, par le duc d'Alen et tous ses chevaliers. Après la levée siége, Suffolk était sorti de la pett: ville et avait rangé sa garnison en b taille. Les Français, qui ne s'y atte daient pas, reculaient et semblent vaincus déjà, quand la Pucelle pr nant son étendard, se porta la p mière en avant. Son exemple, ses på et le roles, rétablirent le combat, Anglais rentrèrent dans Jargeau. Le lendemain, les canons et bombardes tirèrent sur la ville. Enfin, le 22 ma

il

y eut brèche suffisante, et la Puce pressa le duc de donner l'assaut. Le Anglais se défendirent bravement. I combat durait depuis quatre heure Jeanne, son étendard à la main, planter une échelle à l'endroit où la d fense semblait la plus âpre, et me hardiment. Une grosse pierre, rod

faisait les frais. Mademoiselle Clairon avait voulu être représentée jolie dans le rôle de Médée, ce qui ne laissait pas du haut du mur, la renversa dans

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fossé. « Sus mes amis, s'écria-t-elle << en se relevant, notre sire a condamné les Anglais; à cette heure ils sont à << nous. » Bientôt, en effet, la ville fut emportée. Suffolk y fut fait prisonnier avec l'un de ses frères; un autre y fut tué. Les Anglais furent massacrés dans les rues et dans les maisons, au nombre de 500. Plusieurs furent tués par les paysans furieux et par les gens des communes, entre les mains des gentilshommes qui les avaient reçus à rançon. Le tumulte était si grand, que l'église fut pillée, malgré les ordres de la Pucelle.

Charles VII tint, au mois de mai 1430, ses grands jours à Jargeau. Le contrat de mariage d'Anne de France, fille de Louis XI, avec Pierre de Bourbon, comte de Beaujeu, y fut signé le 3 novembre 1473. Au dix-huitième siècle l'évêque d'Orléans était encore seigneur de Jargeau.

JARLES, dénomination donnée aux nobles gaulois.

JARNAC, ancienne seigneurie de l'Angoumois, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Charente, avec une population de 2,336 habitants.Cette ville est surtout célèbre par la victoire que le duc d'Anjou, depuis Henri II, y remporta, en 1569, sur l'armée des protestants, commandée par Coligny et le prince de Condé. Jarnac avait donné son nom à une branche de la famille de Chabot.

JARNAC (bataille de).-- L'armée des protestants, commandée par Coligny, occupait la rive droite de la Charente, et cherchait à empêcher l'armée catholique de passer cette rivière. Cette armée était commandée par le duc d'Anjou. Ce prince s'empara, le 12 mars, de Châteauneuf, situé sur la rive méridionale; le pont de cette ville était rompu; les catholiques parvinrent à le rétablir pendant la nuit, et passèrent la rivière sans être aperçus. Dès que Coligny en fut averti, il fit mettre son armée en retraite, et expédia à Montgommery, à d'Acier, à Puy-Viaud, qui étaient dispersés avec leurs troupes, à d'assez grandes distances, l'ordre de se diriger vers Bassac, abbaye peu éloignée de Jarnac, où il les attendait. Mais il fut mal obéi; l'armée du duc d'Anjou avait

tout entière passé la Charente avant que tous ses corps l'eussent rejoint. Il vit qu'il ne pourrait éviter la bataille, et se décida à attendre l'ennemi à un kilom. de Bassac, pour profiter d'un petit ruisseau qui le couvrait.

« Ce fut sur les bords de ce ruisseau que se livra la bataille de Jarnac. Le corps de cavalerie que conduisait PuyViaud venait d'être mis en désordre; mais il avait été soutenu à temps par la Noue, la Loue et Dandelot, et il s'était rangé derrière le ruisseau, dont il défendit quelque temps les bords. Enfin, le passage fut forcé par Brissac, qui commandait l'avant-garde catholique ; la Noue et la Loue furent faits prisonniers, et déjà le duc de Montpensier avait ordonné qu'ils fusssent pendus, lorsqu'ils furent arrachés au supplice par les représentations du vicomte de Martigues. Coligny, cependant, avait fait reculer les catholiques qui s'étaient trop avancés, et les avait chassés de Bassac; il avait ensuite continué sa retraite jusqu'à un second ruisseau, où il était encore couvert par un marais, et c'était là qu'il avait fait dire à Condé de venir le soutenir.

« Condé, blessé la veille par une chute de cheval, portait le bras en écharpe; au moment où il rejoignit Coligny, un cheval fougueux de son beau-frère, le comte de la Rochefoucauld, lui cassa la jambe par une ruade. « Allons, noblesse française, » s'écria-t-il en s'adressant à trois cents gentilshommes environ qui l'entouraient, et auxquels il montrait sa jambe, « voici le combat « que nous avons tant désiré; souvenez« vous en quel état Louis de Bourbon « y entre pour Christ et sa patrie. C'était la devise de sa cornette:

Doux le péril pour Christ et le pays. Mais avec quelque vaillance qu'il conduisît la charge contre la cavalerie ennemie, il était trop tard, une petite partie seulement de la cavalerie des huguenots se trouvait engagée contre toute l'armée catholique; une charge de reîtres avait fait fuir à la débandade le corps qui s'appuyait au marais; Chastelier Portaut, qui le commandait, renversé de son cheval et fait prisonnier, fut reconnu pour celui qui avait tué

Charry cinq ans auparavant, et tué aussitôt. Soubise et Languillier furent pris aussi; Condé, accablé sous le nombre, fut renversé avec son cheval tué sous lui. Les gentilshommes qu'il avait menés au combat se retirèrent autour de lui pour le défendre encore; on y vit entre autres un vieillard nommé la Vergne, qui, avec vingt-cinq jeunes gens, ses fils, ses petits-fils et ses neveux, combattit autour du prince jusqu'à ce que lui-même et quinze des siens fussent tués, et les autres faits presque tous prisonniers; enfin Condé se trouva sans défenseurs. Entre les ennemis qui l'entouraient, il reconnut Cibar Tisson, seigneur de Fissac et d'Argence, auquel il avait précédemment sauvé la vie; il l'appela et se rendit à lui, en lui tendant son gantelet. Argence, secondé par Saint-Jean de Roches, promit de le protéger. Mais ceux qui entouraient le duc d'Anjou avaient vu la chute de Condé, et Montesquiou, capitaine des gardes suisses, s'avança aussitôt. Condé l'ayant reconnu, s'écria : « Je suis mort, d'Ar«gence, tu ne me sauveras jamais! » En effet, Montesquiou arrivant sur lui par derrière, le tua d'un coup de pistolet. Le duc d'Anjou témoigna de cette mort la joie la plus indécente; il se fit apporter le corps du premier prince du sang attaché sur une vieille ånesse; il l'insulta par des quolibets; il parla de faire élever une chapelle à l'endroi où Condé avait été tué. Enfin, son ancien gouverneur, Carnavallet, lui fit sentir l'inconvenance de sa conduite, et le corps de Condé fut rendu au duc de Longueville, son beau-frère, qui le fit enterrer à Vendôme, auprès de ses ancêtres (*).»

Un monument, récemment élevé, indique maintenant le lieu où se livra

cette bataille.

JARNAC (Gui de Chabot, seigneur de), gentilhomme de la chambre du roi et maire de Bordeaux, n'est connu que par le duel dans lequel, en 1547,il coupa, d'un revers appelé encore coup de Jarnac, les jarrets de son adversaire, la Châteigneraie. (Voyez ce mot.)

JARRY (Nicolas), célèbre calligraphe, né à Paris vers 1620, mort vers 1674, fut nommé maitre écrivain par Louis

(*) Sismondi, t. XIX, p. 45 et suiv.

XIV, et exécuta pour ce prince plusieurs chefs-d'œuvre. La Guirlande de Julie, in-fol. de 30 feuilles (1641), ecrit de main, a été achetée, en 1714, 14,502 fr On regarde comme plus parfaitescore, les Heures de Notre-Dame, 164, in-8° de 120 feuilles.

JARS (le chevalier de). Voyez ROCHECHOUART (famille de).

JARS (Marie le) de GOURNAY. Voyer GOURNAY.

JARZÉ, ancienne seigneurie de l'A jou, érigée en marquisat en faveur d'Urbain du Plessis.

JASMIN (Jacques), poëte provençal, est né en 1797. Son père était un pauvre tailleur d'Agen. La misère de sa fa mille était si grande, que ses parents purent d'abord l'envoyer à l'école. Il grandit au hasard, jouant dans les rues d'Agen avec les polissons de son âge, allant porter des paquets dans les foires des environs, ou faire des fagots dans les bois voisins. Cependant sa mère d tint de le faire aller à l'école gratis Il apprit à lire, à écrire et à servir la messe en si peu de temps; il montra tant d'intelligence, qu'on jugea qu serait une bonne acquisition pour le séminaire de l'endroit, et on y pela également gratis. Mais Jasmin était coureur, gourmand, et il regar dait fort les jeunes filles : il set chasser du séminaire pour quelques escapades assez innocentes pourtant, retomba dans sa famille, où, son pere étant mort, la misère était plus grande que jamais.

Cependant il ne perdit pas courage il apprit qu'un perruquier d'Agen ava besoin d'un apprenti; il s'offrit pour cette place, et bientôt achalanda la boutique par la prestesse avec laquelle il a commodait une chevelure, et par les bons mots, les gaies saillies dont il a saisonnait cette opération. Bientôt put ouvrir lui-même une boutique pour son compte sur la place du Gravier. Les pratiques vinrent nombreuses; prospérait. Mais le soir, quand il avat fini de coiffer les Agenais, il montait a sa chambre, et à la lueur de sa lampe, jusqu'au milieu de la nuit, il révait, se promenait en rêvant, il saisissait une plume, il écrivait des vers dans la langue du pays. Il y avait dans ce perr

Jasmia

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