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Nous avons indiqué le point de vue d'où nous semblent devoir être envisagées la valeur historique et la haute influence des jacobins. Dans cette étude rapide et incomplète, pressés entre le récit et l'appréciation des faits, nous avons indiqué plutôt que développé l'opinion que nous a inspirée l'examen sérieux des documents historiques; mais il importe que ce procès célébre, qui, suivant l'expression remarquable de Cambacérès à Napoléon, a été jugé, mais non plaidé, le soit avec impartialité et bonne foi. Le jour est venu où justice doit être rendue à cette grande association, qu'on a chargée de tous les crimes et de tous les désordres de la révolution Nous citerons en terminant l'opinion d'un homme qui, moins encore que M. Mignet, dont nous rapportions tout à l'heure le sentiment sur cette matière, peut être taxé de jacobinisme en matière politique. M. de Châteaubriand écrivait, en 1797 (**): « On a beaucoup parlé des jacobins, et « peu de gens les ont connus. La plu« part se jettent dans des déclamations, « et publient les crimes de cette société, <«< sans nous apprendre le principe gé «néral qui en dirigeait les vues. Il « consistait, ce principe, dans le sys« tème de perfection vers lequel le pre<< mier pas à faire était la restauration « des lois de Lycurgue.... Que si par << ailleurs on considere que ce sont les jacobins qui ont donné à la France des << armées nombreuses, braves et disci«plinées; que ce sont eux qui ont « trouvé moyen de les payer, d'approvi<«<sionner un grand pays sans ressources <«<et entouré d'ennemis; que ce furent « eux qui créèrent une marine comme

(*) Mémoires, t. I, p. 322.

(**) Essai historique, politique et moral sur les révolutions, etc., par M. le vicomte de Châteaubriand. Londres, 1797.

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<< par miracle, et conservèrent, par intrigue et argent, la neutralité de quel «ques puissances; que c'est sous leur « règne que les grandes découvertes en « histoire naturelle se sont faites et les «grands généraux se sont formés: « qu'enfin ils avaient donné de la vi « gueur à un corps épuisé, et organisé « pour ainsi dire l'anarchie; il faut né « cessairement convenir que ces mons << tres, échappés de l'enfer, en avaient << tous les talents. >>

JACOTIN (N.), né vers 1763, fut employé dès l'âge de 18 ans au cadastre de la Corse, et quitta cette fle en 1794, lorsque Bastia, assiégée par les Anglais, fut obligée de capituler. Il fit ensuite partie de l'expédition d'Égypte en que lité de directeur du corps des ingénieurs géographes, et, lorsqu'il revint en France, en 1800, il obtint la place du chef de la section topographique au ministère de la guerre, place qu'il occupa jusqu'à sa mort, arrivée à Paris le 4 avril 1827. Ce fut lui qui dirigea l'Atlas de l'Égypte et de la Syrie en 52 feuilles. II rassembla les éléments d'une Carte d'Espagne, et prépara les Cartes nécessaires aux campagnes du marichal Gouvion-Saint-Cyr. C'est à lai que l'on doit la belle Carte de Corse en 8 feuilles, qui a été faite d'après les opérations du cadastre.

JACOTOT (Jean-Joseph), né à Dijon en 1770, occupait à 19 ans la chaire d'humanités au college de sa ville na tale. La même année, il se fit recevoir avocat, puis s'enrôla en 1791 dans le bataillon de la Côte-d'Or, où ses camarades lui conférèrent le grade de capitaine d'artillerie. Nous le retrouvons en 1794 à Paris, d'abord secrétaire du commissaire de l'organisation de l'armée, puis l'un des adjoints du dire teur de l'école des travaux publics. Il quitta ce dernier poste l'année suivante, pour accepter celui de professeur à l'ecole centrale de Dijon. Il y enseign successivement la logique et les langues anciennes, et en 1803, lorsque l'école fut transformée en lycée, il fut charze de la classe de mathématiques trans cendantes. Nommé en 1806 profes seur suppléant à la faculté de droit. et en 1809, professeur de mathématiques pures à celle des sciences, il fut en

1814 pris comme otage par les Autrichiens, et en 1815, élu malgré lui à la chambre des représentants.

Retiré en Belgique sous la restauration, il y vécut d'abord du produit de leçons particulières, puis il fut en 1818 nommé professeur de littérature française à l'université de Louvain. C'est là qu'il conçut la méthode qui a porté son nom, et à laquelle il donnait lui-même les titres pompeux d'enseignement universel et d'émancipation intellectuelle. Il trouva, dès le début, de puissants appuis près du gouvernement néerlandais, et jouit de la faveur particulière du prince Frédéric, qui lui confia la direction d'une école normale d'officiers instructeurs. Jacotot y obtint des succès remarquables; mais son humeur hautaine et caustique lui suscita des ennemis qui, en 1827, le forcèrent à se retirer. Il rentra en France après la révolution de 1830, et se fixa à Valenejennes où, pendant sept ans, vailla à répandre les principes de son enseignement. Il vint Paris en 1838, et y demeura jusqu'à sa mort, qui arriva en juillet 1840.

il tra

Jacotot a voulu présenter les principales applications de sa méthode d'enseignement universel, dans une suite d'ouvrages plusieurs fois réimprimés, et qui portent les titres suivants : Lanque maternelle, 1822; Langue étrangere, 1823; Musique, dessin, peinture, 1824; Mathématiques, 1827; enfin Droit, 1837. Ce dernier ouvrage est extrait du Journal de l'émancipation intellectuelle, qu'il avait créé pour servir à la propagation de ses doctrines. On a encore de lui une Lettre du fondateur de l'enseignement universel au général la Fayette, publiée en 1829. Ces divers écrits ne sont qu'une suite d'attaques, souvent habiles, mais toujours violentes, contre les adversaires de l'auteur. Quant aux matières indiquées par les titres, il en est à peine question dans le corps de l'ouvrage.

C'est un principe de pédagogie mille fois formulé depuis Socrate jusqu'à Rousseau, qu'il vaut mieux amener l'éleve à découvrir les règles, en les déduisant de leur application, que de les lui enseigner à priori. Armé de ce principe, et le formulant d'une ma

nière tant soit peu étrange, Jacotot avait ouvert contre ceux qu'il appelait maitres explicateurs, et contre leur méthode qu'il qualifiait d'abrutissante, une véritable croisade. Méconnaissant, du reste, la véritable portée du principe de sa propre méthode, il en tira certaines conséquences puériles qui fournirent un thème facile aux sarcasmes de ses adversaires, du duc de Lévis entre autres. Pour nous, qui admettons complétement le principe de la méthode socratique, nous ne croyons pas qu'il ait pu acquérir une nouvelle force à être rapproché, comme il l'est à chaque page, dans les livres de Jacotot, de maximes telles que celles-ci : « Toutes les intelligences sont égales, >> << On peut enseigner ce qu'on ignore, » etc.

JACOTOT (madame Victoire) doit être mise au nombre des artistes qui, les premiers, ont fait de la peinture sur porcelaine un art véritable, et commencé à donner sous ce rapport, à la manufacture de Sèvres, la célébrité qu'elle conserve encore maintenant. Louis XVIII étant venu visiter cette manufacture au mois de juin 1816, madame Jacotot lui présenta une copie de la Sainte famille de Raphaël, qui lui valut un de ces compliments dont ce prince était d'ailleurs si prodigue envers les artistes : « Madame, lui dit-il, << si Raphaël revenait, il serait jaloux. » Quatre ans plus tard, Louis XVIII accorda à madame Jacotot une récompense plus solide de ses travaux, en la nommant peintre sur porcelaine du cabinet du roi. Vers la même époque, le comte d'Artois lui acheta sa copie au prix de 4,000 fr. On cite encore, parmi les ouvrages de madame Jacotot, une copie du tableau de la Maitresse du Titien, qui ne le cède en rien à la copie du Raphaël.

JACQUARD (Joseph-Marie), né à Lyon en 1752, fut d'abord fabricant de chapeaux de paille. Lorsque après la paix d'Amiens, les communications se rouvrirent entre la France et l'Angleterre, un journal anglais lui tomba entre les mains, et il y lut l'annonce d'un prix proposé pour la construction d'une machine destinée à fabriquer des filets ou de la dentelle. Cette lecture l'engagea à rechercher les moyens de remplir les

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conditions proposées. Dès son enfance, il s'était senti pour la mécanique un goût très-prononcé, et en 1790 il avait imaginé un mécanisme propre à perfectionner le métier à tisser ; mais il avait oublié cette inspiration de son génie, quand cette circonstance fortuite vint la lui rappeler. Il réussit parfaitement dans son nouvel essai; mais il se contenta de sa propre satisfaction: aussitôt le résultat obtenu, il n'y songea plus, et donna à un ami la pièce de filet ou de dentelle qu'il avait fabriquée.

Le préfet en eut connaissance, et fit appeler l'inventeur, pour lui demander à voir sa machine. Jacquard obtint un délai de trois semaines, afin de la remettre en état et d'y ajouter quelques perfectionnements, et au bout de ce temps il transporta son appareil chez le préfet; puis le priant de poser le pied sur une pédale, il lui montra comment un nouveau nœud venait de s'ajouter à la pièce montée sur le métier.

La machine fut aussitôt envoyée à Paris; peu après, arriva l'ordre d'y envoyer Jacquard. Les autorités lyonnaises ne donnèrent pas même à l'ouvrier le temps d'aller faire chez lui les préparatifs de ce voyage, et on le fit partir immédiatement. On dit même que, par suite d'un singulier malentendu, on prit l'ordre du ministre pour un ordre d'arrestation, et que Jacquard, regardé comme un conspirateur, fut en conséquence accompagné par la gendarmerie. A son arrivée à Paris, la machine fut examinée au Conservatoire des arts et métiers par une commission spéciale. « C'est donc toi, dit Carnot, quand << l'ouvrier lui fut présenté, c'est donc toi « qui prétends faire l'impossible: un « noeud avec un fil tendu? »

A la suite de l'épreuve qui répondit à cette question, Jacquard fut attaché au Conservatoire, où toute son attention se porta dès lors vers le perfectionnement des métiers à fabriquer les soieries. Avant lui, tous les fils qui doivent se lever ensemble pour former les dessins des étoffes brochées, étaient levés par des cordes que tirait un enfant auquel le tisseur était obligé de les indiquer. L'appareil Jacquard soumit cette manoeuvre compliquée à un procédé régulier, tirant son mouvement d'une

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En 1804, il retourna à Lyon, où fut d'abord employé comme chef d'atlier. Ce fut seulement en 1806 qu'il p monter un métier de sa façon. Unde cret impérial de la même année lui a corda une pension de 3,000 fr., sous » condition de travailler au perfectionne ment de son appareil, de le faire ade ter par les manufacturiers de Lyon, de diriger les travaux de fabrique des établissements communaux. Mais lorsque les ouvriers virent que le nouve métier rendait inutiles les auxiliai nécessaires avec l'ancien, ils devinren furieux, et lui firent une opposition qu alla quelquefois jusqu'à une féroce br talité. Insulté, poursuivi, Jacquard plusieurs fois à essuyer d'indignes tra tements; il fallut même un jour l'ar racher des mains d'une troupe de furieux prêts à le jeter dans le Rhône. D'un autre côté, des gens qui n'avaient pas su mettre en œuvre sa machine, traduisirent devant le conseil des prud hommes, en réclamant des dommages intérêts. Le métier fut brisé publique ment, par sentence du conseil, le fir vendu comme vieux fer, et le bois comme bois à brûler.

Mais Jacquard aimait sa patrie, s ville natale. Ni ces violences, ni les f fres brillantes de l'étranger, ne purent l'engager à transporter ailleurs son vention. Plus tard, il demanda au g vernement une prime sur chacun de ses métiers; on la lui accorda, il en avait fixé lui-même la quotité à 50 fr. N léon, en signant le décret, s'écria: << voilà un qui se contente de peu! *

Cependant, dès l'année 1809, le nou veau métier se répandait; car les t seurs lyonnais commençaient à éprouver les effets de la concurrence étranger En 1812, il était généralement adopte et à l'exposition de 1819, l'inventes reçut une médaille d'or avec la cro

'honneur. Jacquard se retira alors avec a modeste pension à Oullins, près de yon. Ily mourut le 7 août 1834, âgé e 82 ans.

Une souscription fut ouverte pour i élever un monument. M. Foyatier odela sa statue, qui, fondue en bronze, été inaugurée sur la place Sathonay, Lyon, le 16 août 1840.

JACQUE OU JAQUE, espèce de casaque e mailles de fer, laquelle s'ajustait au orps, le couvrait en partie, et descenait jusqu'aux genoux. C'était l'arme efensive de l'infanterie. On a prétendu ouver dans le nom de cette armure étymologie de celui de la jaquerie.

oyez ce mot.

JACQUEMONT (Victor) demanda, à son de mort, que l'on mît sur son tomau cette simple épitaphe: Victor Jacremont, né à Paris, le 8 août 1801, ort à Bombay, le 7 septembre 1832, wès avoir voyagé trois ans et demi ns l'Inde. Chargé, en effet, par le uvernement de recueillir dans cette ntrée des collections pour le Muséum istoire naturelle, il avait pénétré ns l'Asie, au delà de l'Himalaya, jusl'aux frontières de la Chine. Sa corspondance a été publiée (Paris, 1837, vol. in-8°), et l'on éprouve en la lint le plus vif intérêt pour l'homme et Sur le savant. La relation de son yage, qui se publie sous les auspices ministère de l'instruction publique, *mera 4 vol. in-4o avec 300 planches. JACQUERIE. C'est le nom que l'on lonné à la plus formidable des insurtions populaires qui ont éclaté en ance, avant 1789, contre la noblesse. Pendant l'anarchie à laquelle la captivilu roi Jean avait livré la France (1356), ravages des nobles et des brigands aient porté partout la misère à son mble. On n'osait plus, dit M. Michesonner dans les églises, si ce n'est à eure du couvre-feu, de crainte que le it des cloches n'empêchât les habiits en sentinelle sur les murailles d'endre venir l'ennemi. Combien la terir n'était-elle pas plus grande dans les mpagnes! Les paysans ne dormaient is. Ceux des bords de la Loire passaient nuits dans les îles, ou dans des baJux arrêtés au milieu du fleuve. En Pirdie,les populations creusaient la terre s'y réfugiaient... Les familles s'entas

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saient dans des souterrains à l'approche de l'ennemi. Les femmes, les enfants, y pourrissaient des semaines, des mois, pendant que les hommes allaient timidement au clocher voir si les gens de guerre s'éloignaient de la campagne. Mais ils ne s'en allaient pas toujours assez vite pour que les pauvres gens pussent semer ou récolter. Ils avaient beau se réfugier sous la terre, la faim les y atteignait. Dans la Brie et le Beauvaísis surtout, il n'y avait plus de ressources; tout était gâté, détruit. Il ne restait plus rien que dans les châteaux... On appelait par dérision le paysan Jaeques Bonhomme. Qui aurait craint de maltraiter des gens qui portaient si gauchement les armes ? C'était un dicton entre les nobles : « Oignez vilain, il « vous poindra; poignez vilain, il vous « oindra. >>

Cependant le jour de la vengeance arriva enfin; et les paysans payèrent à leurs seigneurs un arriéré de plusieurs siècles. Le 28 mai 1358, les habitants de SaintLeu, de Cérent, de Nointel, de Cramoisi, et de quelques autres villages des environs de Clermont en Beauvaisis, s'assemblèrent, et jurèrent de détruire tous les nobles, chevaliers et écuyers de France, qui trahissaient le royaume. Ils se donnèrent pour chef un paysan de Mello,nommé par les uns Guillaume Calletou Caillet, par d'autres, Karle et Jacques Bonhomme. Armés seulement de bâtons ferrés et de couteaux, ils forcèrent un château voisin, et massacrèrent le châtelain, sa femme et ses enfants. Un second manoir et ses habitants éprouvèrent le même sort. Plusieurs chevaliers furent tués à Saint-Leu. « A ce signal, tous les paysans de la contrée prirent leurs couteaux, leurs cognées, leurs socs de charrue, coupèrent des bâtons dans les bois pour en faire des piques, et coururent sus aux nobles, assaillant hardiment ces fiers châteaux devant lesquels ils avaient si longtemps tremblé, les emportant d'assaut, tuant tout ce qu'ils y trouvaient et y mettant le feu. En peu de jours, l'insurrection se répandit dans tous les sens avec la rapidité de l'incendie qui court sur une campagne couverte d'herbes sèches : elle embrasa le Beauvaisis, l'Amiénois, le Ponthieu, le Vermandois, le Noyonnais, la seigneurie de Coucy, le Laonnais, lé

Soissonnais, le Valois, la Brie, le Gâtinais, le Hurepoix, toute l'Ile-de-France; elle couvrit tout, entre l'embouchure de la Somme et les rives de l'Yonne. Plus de 100,000 vilains quittèrent la bêche pour la pique les chaumières avaient assez brûlé, c'était le tour des châteaux. La noblesse était dans la stupeur. Presque nulle part, les nobles n'essayaient de se défendre les plus illustres familles fuyaient à dix et vingt lieues, dès qu'on signalait l'approche des Jacques, et voyaient derrière elles remparts et donjons s'écrouler dans des tourbillons de flammes. Plus de soixante forteresses et bonnes maisons furent détruites en Amiénois, Santerre et Beauvaisis; plus de cent dans le Valois et les diocèses de Laon, Noyon et Soissons, sans compter celles qu'on abattit dans la Brie, dans les environs de Senlis, et dans d'autres contrées de l'Ile-de-France et de la Champagne. Tous les châteaux de la maison de Montmorency furent rasés. La duchesse d'Orléans n'eut que le temps de s'échapper de Beaumont-surOise, qui fut saccagé aussitôt après son départ. Elle courut se réfugier à Meaux, où la duchesse de Normandie et plus de 300 nobles dames et damoiselles s'étaient retirées, « de peur d'être violées, << et par après meurtries par ces mé<chantes gens. » Elles n'avaient point de merci à espérer; aucune insurrection, dans les temps modernes, n'eut jamais un caractère aussi terrible et aussi atroce. Les Jacques n'avaient plus rien de l'exaltation religieuse des Pastoureaux; ils n'attendaient plus le SaintEsprit et le règne de la justice; ils combattaient afin de rendre tortures pour tortures, outrages pour outrages, afin de vider en quelques jours cet horrible trésor de haine et de vengeance que les générations s'étaient transmises d'âge en âge, en expirant sur la glèbe. Les plus effroyables scènes de la révolte des noirs à Saint-Domingue peuvent seules donner une idée de ce qui se passa dans les châteaux envahis par la force. On tuait jusqu'aux petits enfants qui n'avaient point encore fait de mal, dit le continuateur de Guillaume de Nangis (*).

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(*) Henri Martin, Histoire de France, t. V, p. 542 et suiv.

Cependant une fois revenus de le premier effroi, les nobles ne tardère pas à prendre leur revanche. Les Par siens, alors en insurrection contre le phin, envoyèrent aux Jacques quel troupes mal vêtues et mal armées, et leur forces réunies, après être entrées da Meaux, attaquerent la forteresse cette ville, qu'on appelait le Marché d Meaux. Le captal de Buch et le con de Foix, Gaston Phoebus, qui revenaie d'une croisade contre les païens de Prusse et de Lithuanie, s'étaient jete dans la place avec quelques bonnes : ces. « Les vilains, qui estoient, d Froissard, noirs et petits, et trèsarmés, » ne purent soutenir le chot chevaliers que leurs armes de fer re daient presque invulnérables. Ils fures bientôt complétement mis en déroute « Les gens d'armes les abattoient grands monceaux ; ils en tuèrent tart qu'ils en estoient tous lassés, et les firent saillir en la rivière de Marne... Isa mirent à fin plus de 7,000. Les vair queurs et les vaincus entrèrent p mêle dans la ville, où il se fit on froyable massacre, et où les notes allumèrent un incendie qui dura quinte jours. Le maire, Jean Soulas, qu se trouva au nombre des prisonniers, fit pendu.

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Encouragés par cette victoire, M. de Sismondi, les gentilshommes se réunirent en petites troupes, et se re pandirent dans les campagnes, brit les villages, et massacrant tous paysans qu'ils pouvaient atteindre, sans s'informer trop curieusement si avaient ou non pris part à la Jacque rie. Le roi de Navarre avait en quel ques-uns de ses gentilshommes massi crés par les Jacques; il regardait c comme des bêtes furieuses avec lesquel les il était impossible de faire alliance quelques-uns de leurs chefs, entre tres Guillaume Caillet, qu'on regard comme leur capitaine, étant entres d son camp pour demander son amitie, les fit pendre, et tomba ensuite sur troupe qu'ils avaient rassemblée à Clmont en Beauvaisis, et au nom de quelle ils venaient traiter. Il en tua près de 3,000, et tout le reste se dispers Ce soulèvement, qui avait paru si ne naçant, ne dura pas plus de six sem

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