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arrivèrent en assez bon nombre. Il y eut à Salsnitz un vif engagement qui, favorable aux Français retarda la poursuite et leur permit de s'affermir dans leur nouvelle position. Ils y tinrent assez de temps pour organiser des recrues, mettre Venise en état de défense et ravitailler les places; ensuite, rappelés par les progrès de l'ennemi dans le Tyrol, ils reculerent jusqu'à l'Adige. Ce ne fut pas sans combattre qu'on réoccupa ces célèbres lignes. L'aile gauche de Hiller, se déployant par la vallée de la Brenta, avait pris possession de Bassano. On se hâta de marcher à elle, et on lui enleva cette ville, par où elle menaçait à revers le gros de notre armée, qui continuait son mouvement rétrograde. Enfin, on réussit à éviter une action générale, et on repassa les ponts de Vérone sans avoir été entamé. Les Autrichiens, ne donnant pas au viceroi le temps de prendre haleine, se précipitèrent par les routes du Tyrol et de Vicence. Eugène modéra leur ardeur. Débouchant tour à tour sur Roveredo et sur Caldiero, il repoussa les assaillants et les obligea d'interrompre leurs opérations. Mais, en novembre, Trieste capitula, Venise fut investie, les Anglais débarquèrent en Toscane et dans les légations, puis Murat conduisit ses troupes vers Ancône avec des intentions trop manifestes. Néanmoins, l'armée d'Eugène occupait encore, à la fin de l'année, grâce aux renforts qu'elle avait reçus, les redoutables positions contre lesquelles la puissance de l'Autriche avait échoué en 1795.

A la fin de janvier 1814, tandis que le vice-roi se préparait à disputer à 60,000 Autrichiens, commandes alors par Bellegarde, la célèbre ligne de l'Adige, une division allemande, soutenue par les 24,000 Napolitains de Murat, remontait la rive droite du Pô, et les Anglais, débarqués en Toscane, côtoyaient la mer pour assaillir Gênes. Il fallut rétrograder encore, et prendre Mantoue pour pivot de la défense, afin de pouvoir au besoin manoeuvrer dans les Etats vénitiens ou dans les Légations. Bellegarde fut le premier à marcher en avant. Passant les ponts de Vérone, il fit tourner par sa droite le lac de Garda et la Rocca d'Anfo, et forma

ses colonnes pour forcer le Mincisi Pozzolo, Borghetto et Monzambang. A son approche, Eugène sortit de Martoue par les deux rives, et la bata s'engagea le 8 février. Les Franc remportèrent la victoire, enleveren Pozzolo à l'aile gauche ennemie, detru sirent le pont, et poussèrent si ment sur Valeggio, que Bellegarded appeler toutes ses forces sur la r gauche. Enfin, après une longue lots le général ennemi, qui avait perdu 7. hommes, se retira à Villa-Franca. De jours plus tard, le 10, il tenta inut ment de déboucher du pont de Ber ghetto; enfin, le 14, sa droite fut ch sée de Salo et rejetée dans les me gnes. Hélas! pourquoi Eugène, au de cueillir ces palmes stériles, n'ob sait-il pas aux injonctions réiterees l'empereur, et, ramenant toutes s troupes sur les Alpes, ne volait-il au secours de la France envahie!

Après les affaires de Borghetto et Salo, Bellegarde demeura immobile laissa au roi de Naples le soin de poster le vice-roi. Eugène jeta au de du Pô 20,000 hommes sous Grenier qui les établit sur le Taro; mais i eut de ce côté que des escarmou Murat ne força le passage qu'a ment où fut connue l'abdication de l'empereur, et pour convenir bient d'une suspension d'armes.

Depuis la chute de l'empire, n'avons remis qu'une fois le pied en: lie on devine que nous voulons p ler de l'expédition d'Ancône du ma de février 1833. (Voyez ANCONE, to Ier du DICTIONNAIRE, p. 242.)

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ITARD (Jean-Marie-Gaspard), I bourg d'Oraison, Basses-Alpes, avril 1774, entra, dans le commence ment de la révolution, dans le service d santé des armées. Chirurgien de l sieme classe au siége de Toulon, it à Paris après la prise de cette ville. 10 du Val-de-Grâce, et enfin nomme en 1796, attaché à l'hôpital milita cart, médecin de l'institution des sourd 1800, sur la proposition de l'abbé S

muets.

L'année même de son entrée en fon tions, on amena à l'établissement l'on confia à ses soins un enfant mu de douze ans environ, qu'on venait de

trouver dans une forêt de l'Aveyron, abandonné et complétement réduit à 'état sauvage. Itard publia dans deux némoires, imprimes l'un en 1801, l'aure en 1806, le détail des observations et des expériences faites par lui sur les ents développements de cet étrange

lève.

Physiologiste-psychologue, il étudiait vec une égale ardeur les causes physiques et les conséquences morales de 'infirmité des sourds-muets. Il enleva 1 l'empirisme la thérapeutique de l'orane de l'ouïe; et son Traité des maadies de l'oreille et de l'audition, pulié en 1821, fut promptement traduit l'étranger.

Nommé, en 1814, chevalier de la Léion d'honneur, et élu bientôt après embre de l'Académie de médecine, il ourut à Passy en juillet 1838. Il avait 1 à la spécialité de ses études une luative clientèle; il voulut que sa forine retournât pour ainsi dire à sa urce entre autres legs philanthroques, il en fit un de 8,000 fr. de rente institution des sourds-muets, pour la éation d'une classe d'instruction comlémentaire, avec six bourses gratuites, il fonda à l'Académie de médecine un ix triennal de 3,000 fr., pour le meilur ouvrage de médecine pratique. IVETOT. Ce fut vers l'année 540 que roi Chloter fonda, dit-on, le petit yaume d'Ivetot, si peu connu dans istoire. On raconte que ce prince ant, le vendredi de la semaine sainte, é de sa main dans la cathédrale de issons, Walther ou Gautier, seigneur [vetot, et voulant, autant que faire se uvait, réparer sa faute, érigea la suste seigneurie en royaume. L'authenité de l'anecdote est très-douteuse. bert Gaguin est le premier historien i en fasse mention. Cependant les igneurs d'Ivetot ont longtemps porté titre de roi, et il paraît qu'ils ont i de prérogatives toutes royales. loi qu'il en soit, le budget de ce yaume n'était pas considérable; car in des érudits qui ont approfondi la estion, a trouvé qu'au commenceent du quinzième siècle ses revenus atteignaient pas 800 livres.

Un arrêt de l'échiquier de Norman*, rendu en 1393, désigne un seigneur

d'Ivetot sous le titre de roi; plusieurs lettres des rois de France maintiennent ces mêmes seigneurs dans leur indépendance et dans la jouissance de leurs droits royaux, sans qu'ils soient tenus à prêter foi et hommage. A la cérémonie du couronnement de Marie de Médicis, Henri IV dit, en voyant Martin du Bellay, seigneur d'Ivetot : « Je veux << qu'on donne à mon petit roi d'Ivetot << une place honorable, selon sa qualité « et le rang qu'il doit tenir. » Pinson de la Martinière rapporte, dans ses Relations de la principauté d'Ivetot, que le Béarnais, se trouvant campé sur cette terre peu de jours avant la bataille d'Ivry, s'écria: Ventre saint gris, si l'on << m'enlevait mon royaume de France, je serais au moins roi d'Ivetot! >>

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La capitale de cette principauté, jadis comprise dans le pays de Caux, est aujourd'hui un chef-lieu de sous-préfecture du département de la Seine-Inférieure, comptant une population de 9,021 habitants.

IVOY (siéges d'). Cette ville, à laquelle Louis XIV imposa, en 1662, le nom de Carignan (voyez ce mot), avait été plusieurs fois assiégée par les Français avant sa réunion au royaume en

1659.

Charles d'Amboise étant entré dans le duché de Luxembourg à la tête de 20,000 hommes, se rendit maître de la place par composition en 1481. Louis XI la rendit deux ans après; mais elle fut de nouveau assiégée en 1489, et Robert de la Mark perdit la vie devant ses murs. En 1542, Ivoy fut emportée et saccagée par le duc d'Orléans; Tavannes avait surtout contribué à ce succès; les commencements du siége n'avaient pas été heureux, et, pour ne pas renoncer à l'entreprise, il avait fallu

résister aux volontés du duc de Guise. Les bourgeois avaient déployé dans la défense une grande intrépidité. La ville fut rendue à Charles-Quint en vertu du traité de Crépy.

Henri II se présenta, en 1552, devant Ivoy à la tête d'une armée formidable. Les travaux du siége furent poussés avec vivacité par Anne de Montmorency. Bientôt la brèche fut praticable; mais le comte de Mansfeld, qui défendait la place, opposa mille obstacles à l'im

pétuosité des Français, qui, après bien des efforts inutiles, résolurent enfin de tenter un assaut général. Mansfeld se disposait à la résistance, lorsque les Allemands qui composaient sa garnison se soulevèrent et refusèrent de le seconder prières, promesses, menaces, tout échoua contre cette mutinerie que l'argent du connétable avait suscitée. Désespéré, le gouverneur fit venir un officier français prisonnier, et lui dit en présence de ses troupes : « Allez, je << vous donne la liberté, et vous prends « à témoin du tort qu'on fait aujour« d'hui à l'Empereur et à moi. İvoy, << assiégée il y a quelques années par le « duc d'Orléans, fut vaillamment dé<< fendue par Gilles, le forgeron, à la a tête de quelques paysans, et ne se «< rendit, qu'à l'extrémité et à des condi«tions très-honorables; et moi, homme « de naissance, capitaine expérimenté, « je me vois forcé, par la lâcheté de mes soldats, de subir humblement les lois « de l'ennemi! Toutes les fois que vous « vous rappellerez la grâce que je vous << accorde, n'oubliez pas de me justifier « contre les calomnies de ceux qui vou<< draient noircir ma réputation.» Quand il eut prononcé ces mots, il fit arborer le drapeau blanc, et se rendit prisonnier de guerre avec sa garnison.

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Rendue à l'Espagne lors de la paix de 1559, cette forteresse fut rasée en vertu d'un article du traité. La France voulait ainsi prendre sa revanche du traitement que Charles-Quint avait fait subir à la ville de Thérouenne.

En 1592, Henri de la Tour, vicomte de Turenne, seigneur de Sedan, se présenta devant Ivoy avec une armée composée en grande partie de religionnaires, s'en empara facilement, et la mit au pillage. Deux ans après, elle tomba de nouveau au pouvoir du duc de Bouillon. Plus tard, les gens du duc de Nevers la prirent, la pillèrent encore, et la brûlèrent si complétement, qu'une seule maison resta debout.

Les fortifications d'Ivoy ayant été, dans les premières années du dix-septième siècle, relevées par l'Espagne, contre la teneur des traités de CateauCambrésis et de Vervins, le gouvernement français envoya, en 1637, le maréchal de Châtillon pour en faire le

siége. Cet officier la prit, en effet, et 1637. Le gouverneur espagnol y retr par surprise peu de temps après. Mas Châtillon l'assiégea de nouveau en 169% la força à se rendre à composition, et traita fort rigoureusement. A peine laissa-t-il deux maisons entières. On sauter les murailles jusqu'aux fond ments, et l'on abattit même l'églis coups de canon. Louis XIII vint asss ter à cette œuvre de destruction, et prit grand plaisir, ainsi que nos l'apprend Pontis dans ses Mémora (tome II, liv. IV, no 17).

Nous avons dit, à l'article CARIGNAN qu'Ivoy, cédée à la France par le tra? des Pyrénées, devint alors le chefdu duché de Carignan. Cette cessai fut confirmée par la paix de Nimègue. IVRÉE (prises d'). Cette ville, s tuée entre deux collines, sur la Dor dans une position très-avantageuse, fu attaquée par le duc de Vendômen 1704, et résista à son artillerie dep le 17 jusqu'au 28 septembre. Elle fut alors obligée de se rendre; et onze b taillons ennemis y furent faits pris niers de guerre.

- Le général Lannes reçut ordre. 24 mai 1800, de s'emparer d'Ivre, cupée en force par les Autrichiens. Les Français l'investirent, s'élancèrent d la ville en escaladant les endroits plus accessibles; enfin les Imperiat abandonnèrent quinze pièces de cant et cinq cents prisonniers.

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IVRY (siége et bataille d'). — L' « 1424, les gens du roy Henry assis << rent le chastel d'Ivry, sur les marches « de Normandie, et tant furent devast « que les gens du roy Charles, qui << toient dedens, se midrent en compos cion, et baillerent hostages de ren « la place à ung jour qui dit fut, en « que les Engles ne seroient combat « audit jour; et sur ce point envoere << devers le roi Charles et son const qu'ilz y pourveissent. Et quant le « Charles sceut la vérité, il fist me

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grande assemblée pour estre au « desusdit; et pareillement le due of << Betheford, régent, assembla toute s puissance... Et alla ledit de Beth ford, régent, vers Yvry, pour trouve «ses anemis; et quant vint au jour q Yvry se devoit rendre, Char le roy

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a et ses gens seurent les nouvelles que « le duc de Betheford alloit à grant << puissance contre eux pour les com« battre... et le roi Charles eut conseil << de lui retraire, et s'en alla vers Ver« neul (*). » Les Français se retirèrent donc, abandonnant Ivry, malgré la promesse qu'ils avaient envoyée au gouverneur, scellée, ainsi que le dit Monstrelet, des sceaux de dix-huit grana's seigneurs du parti du roi. Le gouverneur dut exécuter les conventions, et livra la forteresse la nuit de l'Assomption, 15 août 1424.

-Les plaines voisines d'Ivry furent, à la fin du seizième siècle, le théâtre de l'une des plus célèbres batailles gagnées par Henri IV sur les partisans de la ligue.

Mayenne s'avançait avec vingt-quatre mille combattants, la plupart Flamands, Espagnols, Suisses, Allemands, pour forcer le roi à lever le siége de Dreux. On conseillait à Henri, qui avait à peine onze mille hommes, de se retirer encore une fois sur la Normandie. Mais il calcula ses chances de réussite, et pensa qu'il serait probablement atteint dans sa retraite, et peut-être forcé de combattre dans une position désavantageuse; il préférait d'ailleurs les partis prompts et hasardeux, et redoutait la défaveur que jetterait sur lui une espèce de fuite; il résolut donc d'attendre l'ennemi dans la plaine d'Ivry, où il occupait une excellente position.

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Ce fut le matin de la bataille (14 mars 1590) qu'il adressa, suivant d'Aubigné, à ses compagnons d'armes ces paroles célèbres: Mes compagnons, Dieu est a pour nous; voici ses enneinis et les nôtres; voici votre roi ; donnons à eux. « Si vos cornettes vous manquent, ral«liez-vous à mon panache blanc : vous le trouverez toujours au chemin de a l'honneur et de la victoire. » L'armée lui répondit par des cris de vive le roi! et la bataille commença.

(*) Mémoires de Pierre de Fenin.

L'artillerie du roi, grâce à l'avantage de sa position, portait en plein dans les rangs ennemis, tandis que celle des ligueurs tirait sans atteindre. L'impatience prit au jeune comte d'Egmont, et, sans attendre la troisième décharge, il se lança avec sa cavalerie flamande contre les batteries de l'armée royale. Là, par une folle bravade, il tourne contre la bouche même des canons la croupe de son cheval, et donne à ses gendarmes l'exemple de cette bizarre insulte à une arme qu'il appelle celle « des hérétiques et des lâches. » Biron, le maréchal d'Aumont et le grand prieur eurent bon marché d'une cavalerie ainsi désordonnée, et l'imprudent Egmont resta sur le champ de bataille. Un autre accident mettait en même temps le désordre parmi les reîtres de l'armée de la ligue. On laissait d'ordinaire à ces escadrons irréguliers un espace ménagé entre les rangs de l'infanterie pour se reformer après chacune de leurs charges. Cet espace leur manque par la faute du vicomte de Tavannes, et ils donnent de toute la vitesse de leurs chevaux contre les lanciers du duc de Mayenne. Vainement celui-ci s'efforcet-il de remettre l'ordre dans cette mêlée; le roi, qui a vu le trouble des escadrons ennemis, les charge à la tête de sa noblesse, et chefs et soldats ne savent plus que fuir. L'infanterie de la ligue restait ainsi seule dans la plaine, exposée à tous les coups de l'armée royale. Les Suisses, sans attendre les premières attaques de l'ennemi, livrent leurs armes, pour signifier qu'ils demandent à se rendre on les reçoit à merci. Les lansquenets en voulaient faire autant; mais le roi fut forcé de les abandonner à la vengeance de ses soldats, qui se souvenaient de leur trahison; et tout ce que put Henri IV, ce fut de faire entendre cet ordre: « Sauvez les Français, et <«< main basse sur l'étranger! » En effet, dès ce moment, il ne périt plus un Français. Davila porte à six mille hommes la perte de l'armée de la ligue.

JACOB (Louis-Léon, comte), viceamiral, pair de France, aide de camp du roi, est né à Tonnai (Charente) en 1768. Nommé lieutenant de vaisseau à 26 ans, il monta le Ca ira, et se distingua dans les deux glorieux combats que ce bâtiment soutint les 13 et 14 mars 1795. Le Directoire arrêta que tous les officiers du Ca ira seraient promus à un grade superieur; Jacob devint donc capitaine de frégate, et on lui donna le commandement de la Bellone, qui, après quelques croisières, fit partie de l'expédition d'Irlande. Envoyé ensuite à Saint-Domingue, il fut à son retour chargé de la construction d'une flottille, et s'acquitta de cette mission avec une célérité qui lui mérita, en 1803, le grade de capitaine de vaisseau. Plus tard, il devint commandant de la marine, et s'établit à Grandville, où il inventa les systèmes sémaphoriques. Il était, en 1806, préfet maritime au service du roi de Naples; il ne tarda pas à rentrer dans la carrière active, et commanda, en 1811, l'escadre de l'île d'Aix; il fut promu au grade de contre-amiral, le 1er mai 1812, et on lui confia, lors des désastres de 1814, le soin de défendre Rochefort.

La restauration ne lui rendit qu'en 1820 un commandement. Il fut alors chargé d'une mission à Naples, puis d'une autre à la Martinique, et en 1823, on lui conféra le gouvernement de la Guadeloupe. Les colons reconnaissants le choisirent à son départ (1826) pour leur délégué auprès de la métropole. Vice-amiral en 1826, et préfet maritime de Toulon l'année suivante, il fut ap pelé en 1830, avant l'expédition d'Alger, au conseil de la marine. En 1831, il alla siéger au Luxembourg, et devint, en 1834 (19 mai), ministre de la marine.

JACOBINS. Saint Dominique, chanoine de l'église d'Osma, en Espagne, ayant, en 1198, accompagné en France son évêque, chargé de négocier le mariage d'Alphonse IX avec la fille du comte de la Marche, conçut, en traversant l'Albigeois, la pensée de fonder un ordre de religieux qui, sous le nom de frères précheurs, seraient spéciale

J.

ment chargés de travailler à la conver sion des hérétiques dont cette province était alors peuplée. En effet, huit m après, en 1206, il fonda, près de Toolouse, le monastère de Notre-Dame-deProuille, habité par des religieuses qu se consacrèrent à la même œuvre, et tint du pape, en 1216, l'autorisation d'établir à Toulouse la première maison de son ordre des frères précheurs.

Sept de ces religieux vinrent, e 1217, se loger à Paris, dans une m son voisine de Notre-Dame. Ils furent admis, l'année suivante, dans un bospice destiné aux pèlerins, et co alors sous le nom d'hôpital de SaintQuentin. La chapelle de cette maison était dédiée à saint Jacques : c'est d'elle que la rue Saint-Jacques prit sou nom (*), et que les religieux dont nous parlons furent appelés jacobins; œ nom s'étendit dans la suite à tous les frères précheurs de l'ordre de SaintDominique, établis en France.

Le fondateur de l'ordre vint, en 1219 visiter ceux de ses religieux qui s'étaient établis à Paris; ils avaient fait des prosélytes, et déjà leur nombre s'etait élevé jusqu'à trente. Cependant leur chapelle, leur maison même ne leur ap‐ partenaient pas encore : c'était l'univer sité qui en était propriétaire. Elle les leur céda en 1221, à condition qu'ils a reconnaîtraient pour leur dame et påtronne.

Dès cet instant, les jacobins prirent une importance qui devint bientôt trèsgrande, lorsque l'un d'eux, Jeoffroy de Beaulieu, confesseur de saint Louis. leur eut gagné la faveur de ce prince Le roi leur donna en effet de nombre ses marques de bienveillance. Il leat permit de prendre, dans ses forêts, tous les bois de construction dont ils au raient besoin, leur accorda une partie de l'amende de 10,000 fr., à laquelle condamna le baron de Coucy (ove COUCY [famille de]), et cette somme leur servit à bâtir des écoles, un dor toir, un réfectoire, et à agrandir consi dérablement leur enclos.

(*) Cette rue s'appelait auparavant la Saint-Benoit, ou la Grant-Rue.

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