Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Parmi les hommes illustres ou remarquables qui sont nés dans ce département, il faut citer en tête Bayard, ensuite les deux frères Condillac et Mably, et, dans les temps plus moderes, Barnave et Casimir Périer. ISERNIA (prise d'). Le 13 janvier 799, la division Duhesme, qui fornait la gauche de l'armée de Rome, et qui traversait les Abruzzes pour aller ejoindre, sous les murs de Capoue, le genéral en chef Championnet, trouva sur son passage un corps nombreux le paysans napolitains insurgés, qui Occupait une position assez forte en vant de la ville d'Isernia. On les ataqua sans hésiter, et on les eut bientôt nis en déroute; mais il fallut ensuite le grands efforts pour les chasser de a ville dans laquelle ils se retirèrent. Is s'y étaient barricadés de manière à endre nul l'effet du canon on escalada es murailles; mais on eut ensuite à faire e siége de chaque maison, de chaque glise, de chaque édifice. Toutes les essources qu'invente le désespoir, l'enemi les employa pour se défendre. Des uiles, des poutres, des meubles, des isons embrasés, l'eau et l'huile bouilante, rendaient l'abord des rues plus ifficile que ne l'avait été celui des emparts. Enfin, de siége en siége, les rançais parvinrent à se rendre entièement maîtres d'Isernia. On conçoit out ce qu'une résistance si opiniâtre vait dû provoquer d'excès de la part l'une soldatesque irritée. Le général Duhesme ne put empêcher ni les masacres ni le pillage; il obtint seulement que la ville ne serait pas incendiée.

ISERNORE (monnaie d'). La ville d'Iernore, dont l'historien du comté de Bourgogne, Dunod de Charnage, crut, u dix-huitième siècle, avoir retrouvé es ruines dans le Bugey, paraît avoir été sous les Romains, et sous la prenière race, une place importante. On connaît en effet des sous d'or mérovinziens, frappés dans cette ville, et dans lesquels on est forcé de reconnaître un travail bourguignon. Ils offrent, d'un côté, le nom de la ville, ISARNODEROFIT, autour d'un buste revêtu d'un paludamentum; de l'autre, une croix ancrée sur des degrés, et accostée des ini

tiales Is, avec le nom du monétaire DROCTEBALVS MON. OU VENTRIO. Ce dernier nom se trouve aussi sur un certain nombre d'autres triens bourguignons, entre autres sur ceux de Châlon-sur-Saône.

ISIGNY, Isiniacum, bourg et port de l'ancienne Normandie, dont les habitants jouissaient, avant la révolution, du droit de bourgeoisie, de franc-alleu et de franc-salé. Ce lieu, qui est aujourd'hui l'un des chefs-lieux de canton du département du Calvados, passe pour avoir donné naissance au P. le Tellier, confesseur de Louis XIV.

ISLE (l'), Insulæ, ville de l'ancien comté Venaissin, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de Vaucluse. L'origine de cette ville est toute démocratique. Quelques pêcheurs avaient construit leurs cabanes au milieu des marécages de la Sorgue. Il se forma là insensiblement un bourg qui porta le nom de Saint-Laurent. Le bourg s'agrandit et s'entoura de murailles, au pied desquelles on fit passer l'un des canaux de la Sorgue. Il devint alors un lieu de refuge pour les populations des bourgs voisins, qui, hors d'état de résister aux compagnies qui désolaient le comté Venaissin, prirent le parti d'y transporter leur habitation. Dès lors considérablement agrandi, le bourg commença à s'appeler les Isles, Insulæ, puis, par abréviation, l'Isle.

Cette ville ne reconnaissait point d'autre seigneur que le pape; elle avait toujours joui du droit de commune : les rois de France, les comtes de Provence, les comtes du Venaissin, et enfin les papes, avaient tous successivement reconnu et confirmé ses priviléges municipaux. Enfin elle prétendait n'avoir jamais eu d'autre garnison que ses propres citoyens. Sa population est aujourd'hui de 6,052 hab.

ISLE (l'), l'une des quatre premières baronnies de l'Armagnac, aujourd'hui comprise dans le département du Gers, appartenait, au siècle dernier, depuis plus de 200 ans, à la maison de Noé.

ISLE-AUMONT, ancienne seigneurie de Champagne, aujourd'hui du département de l'Aube, avec titre de marquisat, achetée du duc de Mantoue, Char

les de Gonzague, par le maréchal d'Aumont, en faveur duquel elle fut érigée, en 1665, par Louis XIV, en duché-pairie, sous le nom d'Aumont.

ISLE-JOURDAIN. Voy. ILE-JOURDAIN. ILES-D'OR. Les îles de Regnau, de Poctecros et de Levant (aujourd'hui îles d'Hières) furent érigées en marquisat, sous la dénomination des Islesd'Or, par lettres du mois de juillet 1531, en faveur de Bertrand d'Ornezans, baron de Saint- Blancard. Henri II les donna ensuite à Christophe, comte de Rockendorf, grand maître héréditaire d'Autriche, en faveur duquel elles fu rent de nouveau érigées en marquisat, par lettres du mois de décembre 1549.

ISNARD (Maximin), né vers 1760, à Draguignan, fut elu en 1791 député du Var à l'Assemblée législative. Il prit place à l'extrême gauche, et devint l'un des principaux orateurs de la Gironde, dans laquelle le rangeaient ses sympathies politiques. « L'homme du parti qui possédait au plus haut degré le don de ces inspirations véhémentes qui éclatent comme la foudre en explosions soudaines et terribles, dit M. Charles Nodier (*), c'était Isnard, génie violent, orageux, incompressible... Sa mémoire riche et ornée fournissait abondamment aux élans de sa brusque improvisation... Mais cette éloquence était gâtée par une figure dont Isnard faisait l'abus le plus fatigant, et qui était à vrai dire le moule naturel des conceptions de cet esprit exalté, sans direction positive, sans principes fixes en aucune matière, sans goût, sans règles et sans mesure, auquel il faut reconnaître les brillantes saillies du génie, mais qu'on ne proposera jamais pour modèle. Cette figure, c'est l'hyperbole. >>

Il concourut ainsi que ses amis aux diverses mesures qui signalèrent, sous la Législative, la marche ascendante de la révolution, et souvent même les provoqua par ses improvisations véhémentes, qui plus d'une fois excitèrent dans l'assemblée et dans les tribunes des applaudissements enthousiastes. Au 20 juin, il fit partie de la députation que la représentation nationale envoya au

(*) Recherches sur l'éloquence révolutionnaire.

près de Louis XVI pour veiller à sûreté. Après le 10 août, que ses att ques vigoureuses à la tribune avaien concouru à préparer, il fut envoyé l'armée du Nord pour obtenir l'ade sion des troupes aux grands chang ments qui venaient de s'accomplir.

Réélu au mois de septembre suiv par ses compatriotes du Var, il partag au sein de la Convention nationale in vues et les destinées du parti girond Dans le procès du roi, il vota la m sans appel ni sursis. Il fut membre di comité de défense générale qui, sur s proposition, s'appela ensuite comite salut public. Ce n'était plus contre adversaires de la révolution, c'étz: contre la Commune et les jacobins qu se dirigeaient désormais ses violentä sorties. Il présidait la Convention 25 mai, lorsqu'une députation de l Commune vint à la barre de l'Assemb réclamer la liberté d'Hébert, dont commission girondine des douze amid ordonné l'arrestation. C'est alors qu'il fit cette réponse si imprudente: E « tez ce que je vais vous dire. Si jamais, << par une de ces insurrections qui de puis le 10 mars se renouvellent send « cesse, il arrivait qu'on portât atteint « à la représentation nationale, je vous « le déclare au nom de la France en« tière, Paris serait anéanti. Bientôt on a chercherait sur les rives de la Seine « si Paris a existé. »

[ocr errors]

«

Le 2 juin, lorsque Barrère, au no du comité de salut public, proposa, pou le rétablissement du calme, que les re présentants dénoncés fussent invites a se suspendre volontairement de leurs fonctions, Isnard y consentit. Le «mité de salut public vous présente << dit-il, la suspension des membres de & noncés comme la seule mesure q puisse éviter les grands maux de << nous sommes menacés. Eh bien! je « me suspends, moi, et je ne veux d'au « tre sauvegarde que celle du peuple. « pour qui je me suis constamment se « crifié! Et qu'on ne dise pas que ce que « je fais est une action lâche; je cros « avoir fait preuve de courage jusqu' « et je pense que ce dernier acte est « digne du caractère de représentant d peuple. >>

[ocr errors]

Cet acte de condescendance, qui ne fut point imité de ses collègues, et qui fut diversement interprété, sauva Isnard des suites immédiates de l'insurrection du 31 mai; mais ce ne fut qu'un ajournement. Au mois d'octobre suivant, il fut mis sur la liste des proscrits, et se tint caché jusqu'après le 9 thermidor. Il reprit alors son siége à la Convention, et mit au service des réac teurs toute la fougue de son talent oratoire. Chargé d'une mission dans le Midi, il y porta ses fougueux ressentiments.Ce fut durant cette mission dans ces contrées, que l'esprit de vengeance, sans avoir besoin d'être aiguillonné, n'ensanglantait déjà que trop, qu'il rononça ces paroles restées célèbres : Si vous n'avez pas d'armes, fouillez la terre, cherchez les ossements de vos pères et courez sur les assas x sins. »

Après la clôture de la Convention, Isnard entra au Conseil des Cinq-Cents, f'où il sortit en 1797. A partir du consulat, il s'est tenu complétement éloigné les affaires. On a de lui les ouvrages suivants: 1° Discours sur la chose publique, et projet d'interpellation nationale a adresser au roi par le Corps législatif, au nom du peuple français, 1792; 2° Proscription d'Isnard, 1795; 3° Isnard à Fréron, an IV; 4° De l'immortalité de l'âme, 1802; 5o Réflexions relatives au sénatus-consulte du 28 floréal an XII; 6o Dithyrambe sur l'immortalité de l'áme, 1805.

ISORÉ (Jacques), né à Cauvigny en 1758, président de l'administration du district de Clermont en 1790, fut élu ensuite, par le département de l'Oise, député à la Convention nationale. Il vota avec la majorité de l'assemblée dans le procès du roi. Envoyé, au mois de septembre 1793, en mission à l'armée du Nord, il en assura les approvisionnements par ses mesures énergiques, sauva Maubeuge, et eut part au gain de la bataille de Watignies. De retour à Paris, il fit partie du comité de l'agriculture et des finances, qui le choisit pour son secrétaire. Quelque temps après, il fut chargé d'assurer l'approvisionnement de Paris, et accusé alors sourdement de laisser l'armée dans la détresse;, mais il se justifia

pleinement, et cessa de s'occuper des subsistances.

Après le 9 thermidor, un décret de là Convention, auquel il dut obéir, le chargea de nouveau de l'approvisionnement de Paris, menacé de famine. Après la session de cette assemblée, il fut nommé président de l'administration de son canton; exerça ensuite, par intérim, les fonctions de commissaire central et d'agent général des contributions du département de l'Oise; enfin, après le 18 brumaire, il retourna, selon ses propres expressions, à la charrue. On a de lui, entre autres ouvrages, un Traité de la grande culture.

---

ISPEGUI (Combats d'). · Le 1er juillet 1793, Delbecq, qui venait de remplacer Servan à la tête de l'armée des Pyrénées occidentales, envoya le général Dubouquet attaquer un camp retranché que les Espagnols avaient formé sur le mont d'Ispegui, et d'où ils menaçaient Saint-Jean-Pied-de-Port. Dubouquet part avec quatre cents hommes, et trouve l'ennemi rangé en bataille. Malgré le feu très-vif de l'artillerie des Espagnols, plus nombreux d'un tiers, les Français avancent, les culbutent, les chassent du camp, s'emparent de quatre canons et de quatre obusiers, font un immense butin, et ne se retirent qu'après avoir détruit les retranchements et brûlé les bagages. Pendant le même temps, un autre détachement s'était porté contre le poste de Baygorry, que les Espagnols occupaient également, les en avait chassés, puis avait voulu s'établir au col d'Ispegui; mais trois mille Espagnols, qui s'y tenaient cachés, se montrèrent soudain, et obligèrent les Français à se retirer à la hâte. Le lendemain, Delbecq, informé de cette circonstance, dirigea contre ces nouveaux ennemis des forces suffisan

tes, qui les culbutèrent, et les forcèrent de repasser la frontière.

ISQUES, terre et seigneurie de l'ancien Boulonnais, aujourd'hui du département du Pas-de-Calais, érigée en vicomté en 1675, en faveur de René Chouet.

ISSOIRE, Icciodurum, petite et ancienne ville de l'Auvergne, aujourd'hui l'un des chefs-lieux d'arrondissement du département du Puy-de-Dôme. Cette

ville a donné le jour au cardinal Duprat, chancelier de France, et à Jean Barillon, son secrétaire. On y compte aujourd'hui 5,990 habitants.

ISSOUDUN, Auxellodunum, Issoldunum, ville du Berry, aujourd'hui l'un des chefs-lieux d'arrondissement du département de l'Indre. Elle compte 11,664 habitants.

Beaucoup plus ancienne que le cheflieu du département, cette ville occupait autrefois le second rang dans la province, et était considérée comme la capitale du bas Berry; aussi existait-il entre Issoudun et Bourges une rivalité qui se manifesta en diverses occasions. Le bailliage d'Issoudun était originairement un des plus beaux du royaume. Il fut démembré ensuite pour former le comté de Blois, et plus tard le duché de Châteauroux.

Les seigneurs d'Issoudun, déjà fameux au douzième siècle, formaient la branche cadette de l'illustre maison de Déols. Leur seigneurie relevait des comtes de Poitiers.

Après avoir été longtemps au pouvoir des Anglais, Issoudun fut reprise par Philippe-Auguste, qui la réunit, vers 1220, au domaine de la couronne.

On trouve, dans les archives de cette ville, entre autres documents, des lettres patentes données à Bourges en 1423 pour affranchir les habitants du droit de mortaille, en considération du courage qu'ils avaient déployé pour soutenir le parti du roi, et des pertes considérables qu'ils avaient éprouvées; une charte de 1465 accordant des franchises aux sept foires d'Issoudun, en récompense de la valeur des habitants, ainsi que des sacrifices qu'ils avaient faits pour la cause du roi, sacrifices auxquels les dames de la ville avaient elles-mêmes participé; des lettres patentes de 1550 et 1553 exemptant les gens de la ville et des faubourgs de la taille et des autres subsides.

En 1589, le sieur de la Châtre, qui commandait dans le Berry pour le parti de la ligue,s'empara d'Issoudun par trahison, après avoir tenté inutilement d'y entrer de vive force; mais il en fut bientôt expulsé par le dévouement des habitants.

Durant la minorité de Louis XIV,

cette ville, attaquée par le parti de fronde, refusa de se rendre; les assail lants se vengèrent en l'incendiant; puis comptant sur cette diversion, ils r nouvelèrent l'attaque, mais encore in fructueusement. Le roi, passant quel ques jours après à Issoudun, vit de cents maisons encore fumantes, et a exemptions anciennes dont jouissaient les bourgeois, il ajouta le droit d'eir annuellement un maire, auquel il corda le privilége de noblesse. Mais le habitants ne jugèrent pas à propos profiter de ce dernier droit, de peur d nuire à leur commerce.

ISSOUDUN (monnaie d'). L'exis tence de l'atelier monétaire d'Issouden ne nous est révélée que par les monnais qui en sont sorties; on ne connaît auc texte où il en soit fait mention. L'h toire numismatique de cette petite vile n'est cependant pas tout à fait den d'intérêt. Les plus anciens deniers d' soudun que nous connaissions remor tent au onzième siècle; et, comme présque toutes les espèces frappées à cette époque, ils sont presque indéchiffre bles; c'est à peine si l'on y remarq d'un côté le nom latin de la ve EXSOLDVNI avec son type monétaire, lequel se compose d'une espèce d' ciale surmontée d'un trait horizontal, et ayant au-dessous d'elle un petit 0. Ces deniers sont encore inédits.

L'empreinte de ceux du siècle suivant est plus distincte: ils portent le nom de la ville autour du type ordinaire, celui du seigneur RODVLFI OU ODO DYS (Raoul, ou Eudes, seigneur) autour d'une croix.

Sous le règne de Philippe-Auguste. Richard Coeur de Lion, roi d'Angle terre, fut momentanément maître d'e soudun, et y fit battre monnaie à sec nom. Mais il se garda bien d'alteret l'empreinte consacrée ; ses pièces ne dif fèrent par conséquent des autres que parce qu'on lit dans la légende RICAR

[blocks in formation]
[merged small][ocr errors][ocr errors]

'donné à ses habitants de faire de ›nnes fortifications autour de leur lise, pour la garantir des incursions les grandes compagnies de voleurs. >> illaume, évêque de Langres, la fit nouveau fortifier, en 1420, conforméent aux lettres de Philippe le Bon, ce ine l'empêcha pas d'être pillée en 1433, r le sire de Château-Vilain, ni d'être vastée par les écorcheurs en 1440. s lettres de Philippe le Bon nous apennent qu'elle fut alors détruite «< de tout en tout, et que de plus de neuf vingts feux, il n'en resta que qua

ante. »>

En 1513, les Suisses saccagèrent enre cette ville et en abattirent les murs, i ne furent rétablis qu'en 1588. Mais lus grand désastre arriva au mois de n 1589. La ville, qui était royaliste, prise par le duc de Nemours, à la e de six mille Lorrains, « grands laris et ligueurs,» disent les Mémoires Tavannes. Ils y commirent pendant -huit jours toutes sortes d'excès. ston d'Orléans, avec douze cents nmes,campa deux jours à Is, en juin 2, avant de gagner le Languedoc. peste se joignant aux maux de la erre, enleva une partie des habitants 1636 et 1637. Enfin, la révocation l'édit de Nantes acheva de ruiner le amerce de cette ville et d'affaiblir sa ulation. Cent familles se retirèrent ́s en Suisse.

a grosse tour carrée, reste du châi ducal, est fameuse par l'ordonce concernant la police des prisons, François Ier y signa en octobre 5, et qui est connue sous le nom donnance d'Is.

ette ville compte aujourd'hui 1,436 itants.

3SY, Issiacum, village de l'Ile-dence, à 4 kil. de Paris, et qui, suit une opinion accréditée, doit son ine et son nom à un temple d'Isis, en ce lieu au temps des Romains. CALIE (relations de la France avec l'). sque la Gaule eut été conquise Clovis, ce prince, à part quelques ociations avec le grand Théodoric, 'occupa point de l'Italie. Il n'en fut de même de ses successeurs. L'emur Justinien projetant de reconir la Péninsule, alors au pouvoir

des Ostrogoths, comprit que les Francs pouvaient faire pencher la balance en sa faveur; il leur envoya en présent une grande somme d'argent, et leur promit un subside annuel s'ils le secondaient dans ses desseins. Les rois francs promirent, mais ils se tinrent en repos; et, en 536, le roi goth, Vitigès, les gagna à son parti, en leur abandonnant toutes ses possessions transalpines, et en leur payant 120,000 sous d'or.

« Les rois francs ne violèrent pas d'abord ouvertement leur traité avec l'empereur, et n'expédièrent point d'armée franque en Italie; mais dix mille Burgondes allèrent joindre les guerriers de Vitigès, sans l'aveu apparent de leurs maîtres, et aidèrent les Goths à reprendre la grande cité de Milan (538). Bélisaire n'en poursuivait pas les hostilités avec moins de vigueur, lorsqu'on apprit, au printemps de 539, que Théodebert avait franchi les Alpes et descendait en Ligurie, à la tête de cent mille combattants; les Ripuaires avaient entraîné avec eux Burgondes, Alamans, Thuringiens, Boïowares, toutes les hordes des forêts germaniques. Les Goths reçurent en libérateurs cette multitude de barbares, et leur livrèrent le passage du Pô, non loin de Pavie; mais les païens de l'armée franque reconnurent cet accueil en égorgeant les femmes et les enfants des Goths, et en les jetant dans les fleuves, pour se rendre propices, par ce premier sang versé, Hella et les Walkyries. Deux corps d'armée, goth et impérial, étaient en présence aux bords du Pô Théodebert alla fondre avec toutes ses forces sur les Goths, qui voyaient approcher sans défiance ceux qu'ils regardaient comme des alliés. Les Goths furent taillés en pièces; puis les Impériaux, qui, à l'aspect des Goths fugitifs, s'imaginaient que c'était Bélisaire qui avait pris les ennemis en queue, furent assaillis à leur tour et traités comme les Goths.... Théodebert ne visait à rien moins qu'à s'emparer de l'Italie, en écrasant les deux partis qui se la disputaient; mais sa double trahison ne porta pas les fruits qu'il espérait le climat de la haute Italie fut fatal aux hommes du Nord. La dys

« VorigeDoorgaan »