Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

fut une troisième fois réorganisé. Les dénominations nouvelles des quatre classes qui le composaient, furent effacées et remplacées par les noms des anciennes académies; le lien qui les unissait fut rompu; enfin on porta atteinte à l'inamovibilité des membres, en expulsant plusieurs d'entre eux; et à la considération dont jouissait le corps entier, en y introduisant, pour assurer l'esprit des élections à venir, un certain nombre d'académiciens nommés par ordonnance. Ce fut le 21 mars 1816 que fut rendue l'ordonnance qui opéra tous ces changements. Nous croyons devoir la reproduire ici; le préambule surtout est curieux :

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut.

La protection que les rois nos aïeux ont constamment accordée aux sciences et aux lettres, nous a toujours fait considérer avec un intérêt particulier les divers établissements qu'ils ont fondés pour honorer ceux qui les cultivent aussi n'avons-nous pu voir sans douleur la chute de ces Academies qui avaient si puissamment contribué à la prospérité des lettres, et dont la fondation a été un titre de gloire pour nos augustes prédécesseurs. Depuis l'époque où elles ont été rétablies sous une dénomination nouvelle, nous avons vu, avec une vive satisfaction, la considération et la renommée que l'Institut a méritées en Europe. Aussitôt que la divine Providence nous a rappelé sur le trône de nos pères, notre intention a été de maintenir et de protéger cette savante compagnie; mais nous avons jugé convenable de rendre à chacune de ses classes son nom primitif, afin de rattacher leur gloire passée à celle qu'elles ont acquise, et afin de leur rappeler à la fois ce qu'elles ont pu faire dans des temps difficiles, et ce que nous devons en attendre dans des jours plus heureux.

Enfin nous nous sommes proposé de donner aux Académies une marque de notre royale bienveillance, en associant leur établissement à la restauration de la monarchie, et en mettant leur composition et leurs statuts en accord avec l'ordre actuel de notre gouvernement.

A ces causes, et sur le rapport de notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur ;

Notre conseil d'État entendu,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit

Art. 1er. L'Institut sera composé de qu Académies, dénommées ainsi qu'il suit, selon l'ordre de leur fondation, savoir: L'Académie française;

L'Académie royale des inscriptions et les-lettres;

L'Académie royale des sciences; L'Académie royale des beaux-arts. 2. Les Académies sont sous notre pr tion directe et spéciale.

3. Chaque Académie aura son régime dépendant, et la libre disposition des f qui lui sont ou lui seront spécialement fectés.

4. Toutefois l'agence, le secrétariat, la bliothèque et les autres collections de titut demeureront communs aux quatre démies.

5. Les propriétés communes aux qui gis et administrés, sous l'autorité de t Académies, et les fonds y affectés, sereal ministre secrétaire d'État au départeme l'intérieur, par une commission de but e bres, dont deux seront pris dans chaq Académie.

Ces commissaires seront élus chacun pr un an, et seront toujours rééligibles.

chaque Académie seront régis en so 6. Les propriétés et fonds particuliers par les bureaux ou commissions instites a à instituer, et dans les formes étables p les règlements.

7. Chaque Académie disposera, selen se convenances, du local affecté aux séances pe bliques.

8. Elles tiendront une séance publique commune, le 24 avril, jour de notre rentree dans notre royaume.

9. Les membres de chaque Académie pour ront être élus aux trois autres Academies.

10. L'Académie française reprendra anciens statuts, sauf les modifications que nous pourrions juger nécessaires, et qui seront présentées, s'il y a lieu, par ministre secrétaire d'État au départemen l'intérieur.

[ocr errors]

11. L'Académie française est et dement composée ainsi qu'il suit :

(Voyez l'Annuaire de 1817.)

12. L'Académie royale des inscriptions belles-lettres conservera l'organisation et les règlements actuels de la troisieme classe de l'Institut.

13. L'Académie royale des inscriptions belles-lettres est et demeure composée alis qu'il suit :

(Voyez l'Annuaire de 1817.) 14. L'Académie royale des sciences comer vera l'organisation et la distribution en sec tions de la première classe de l'Institut.

15. L'Académie royale des sciences est et meure composée ainsi qu'il suit : (Voyez l'Annuaire de 1817.)

16. L'Académie royale des beaux-arts convera l'organisation et la distribution en tions de la quatrième classe de l'Institut. 17. L'Académie royale des beaux-arts est demeure composée ainsi qu'il suit : (Voyez l'Annuaire de 1817.)

18. Il sera ajouté, tant à l'Académie royale 3 inscriptions et belles-lettres qu'à l'Acamie royale des sciences, une classe d'acamiciens libres, au nombre de dix pour acune de ces deux Académies.

19. Les académiciens libres n'auront d'auindemnité que celle du droit de présence. Ils jouiront des mèmes droits que les autres démiciens, et seront élus selon les formes outumées.

10. Les anciens honoraires et académiciens, t de l'Académie royale des sciences que l'Académie royale des inscriptions et bellettres, seront, de droit, académiciens es de l'Académie à laquelle ils ont appar

[ocr errors]

Ces Académies feront les élections néceses pour compléter le nombre de dix acaaiciens libres dans chacune d'elles.

1. L'Académie royale des beaux-arts aura lement une classe d'académiciens libres, at le nombre sera déterminé par un règlent particulier, sur la proposition de l'Alémie elle-même.

22. Notre ministre secrétaire d'État au détement de l'intérieur soumettra à notre robation les modifications qui pourraient e jugées nécessaires dans les règlements de seconde, de la troisième et de la quatrieme sse de l'Institut, pour adapter lesdits rèments à l'Académie royale des inscriptions belles-lettres, à l'Académie royale des ›nces, et à l'Académie royale des beaux

[blocks in formation]

l'Institut, conserveront la totalité de leur traitement.

25. Sont maintenus les décrets et règlements qui ne contiennent aucune disposition contraire à celles de la présente ordonnance. 26. Notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur est chargé de l'exé cution de la présente ordonnance.

Le gouvernement de juillet n'a touché à l'Institut que pour rétablir, sous le nom d'Académie, par une ordonnance en date du 26 octobre 1832, l'ancienne classe des sciences morales et politiques. Voici le texte de cette ordonnance, qui fut rendue sur le rapport de M. Guizot, alors ministre de l'instruction publique :

LOUIS-PHILIPPE,

Vu l'article 3 du titre iv de la loi du 3 brumaire an iv, concernant l'instruction publique, qui établit et organise dans l'Institut national une classe spéciale des sciences morales et politiques ;

Vu l'arrêté du gouvernement du 3 pluviôse an Ix, qui supprime cette classe :

Sur le rapport de notre ministre au dépar tement de l'instruction publique,

Avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Art. 1er. L'ancienne classe des sciences morales et politiques est et demeure rétablie dans le sein de l'Institut royal de France, sous le titre d'Académie des sciences morales et politiques.

2. Le nombre des membres de cette Académie est fixé à trente.

3. Elle est divisée en cinq sections, savoir: Philosophie;

Morale;

Législation, droit public et jurisprudence; Économie politique et statistique; Histoire générale et philosophique.

4. Sont membres de cette Académie : 1 Ceux qui en faisaient partie à l'époque de sa suppression,

MM. baron DACIER,

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Ces vingt-trois membres procéderont à une nouvelle élection de sept autres membres, lesquels compléteront l'Académie.

6. Les membres de l'Académie des sciences morales et politiques nommeront un secrétaire perpétuel par voie d'élection, conformément aux règlements de l'Institut.

7. Ils proposeront à notre ministre de l'instruction publique un projet de répartition des membres de l'Académie dans les cinq sections qui la composent.

8. Ils sont également chargés de reviser les auciens règlements, et de proposer au ministre un projet de règlement nouveau.

9. Les dépenses de l'Académie des sciences morales et politiques seront fixées par la loi de finances qui sera présentée aux chambres dans le cours de leur prochaine session.

Cette ordonnance fut immédiatement exécutée; la nouvelle Académie rédigea son règlement particulier, et en arrêta la rédaction définitive, le 5 mars 1833; la même année, ses membres furent répartis dans les différentes sections dont elle se composait.

Depuis, l'Académie française a publié une nouvelle édition de son Dictionnaire; l'Académie des sciences qui, dès 1830, avait admis le public à ses séances, décida qu'elle en ferait rédiger le compte rendu, qui serait publié par les soins de ses secrétaires perpétuels. L'Académie des sciences morales et politiques a publié plusieurs volumes de mémoires, et une ordonnance rendue sur le rapport de M. Cousin, alors ministre de l'instruction publique, lui a imposé l'obligation de rédiger et de présenter au roi le tableau des progrès que les sciences dont elle s'occupe ont faits depuis le commencement du siècle. Nous avons vu que les autres classes de l'Institut avaient, en 1808, présenté à l'em

belles-lettres, les fonds de deux prix a nuels de 10,000 fr. chacun, qui doive être distribués chaque année, par première de ces deux académies, àl teur de l'ouvrage le plus éloquent l'histoire de France; par la seconde l'auteur de l'ouvrage le plus savant le même sujet. Ces prix ont été deti nés, en 1841, à M. Augustin Thierr auteur des Récits des temps méreté giens, et à M. Ampère, auteur de l'Ee toire littéraire de France jusq douzième siècle.

Nous terminerons cet article par liste complète de tous les membres e l'Institut, rangés par ordre de succe sion, c'est-à-dire, par fauteuils. M avant tout, nous devons faire con tre l'origine et la véritable signi tion de l'expression de fauteuils act démiques.

Le cardinal d'Estrées, devenu infirme. et cherchant une distraction dans son siduité aux assemblées de l'Académi française, qui avait l'honneur de compter parmi ses membres, demand. qu'il lui fût permis d'y faire apporter siége plus commode que ceux dont académiciens faisaient usage; en eff les quarante étaient encore alors 288 sur de simples chaises, comme temps de Richelieu. Le directeur seal avait un fauteuil. Louis XIV, à qui on rendit compte de la demande du cardi nal, prévit les conséquences d'une pa reille distinction; et, voulant cons crer pour toujours l'égalité qui doit re gner partout où des gens de lettres s'as semblent, il ordonna à l'intendant du garde-meuble de faire porter à l'Acade mie quarante fauteuils exactement seablables.

Ces malheureux fauteuils, si amb

tionnés pourtant, ne furent pas plut en vue, qu'ils devinrent le point de m des quolibets. Fontenelle osa les def nir: « des lits de repos, où le bel-esprit

s'endort. »

Piron, qui, lui au moins,

N'était rien,

Pas même académicien,

pereur un tableau semblable, chacune imprima, lors de la réception de Grès

en ce qui la concernait.

Enfin, en 1838, un homme généreux, le baron Gobert, légua à l'Académie française et à celle des inscriptions et

set, cette épigramme:

En France on fait par un plaisant moyen
Taire un auteur, quand d'écrits il assomine i
Dans un fauteuil d'Académicien,
Lui quarantième, on fait asseoir mon home:

[ocr errors]
[blocks in formation]
[blocks in formation]
« VorigeDoorgaan »