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le-Moutier, diocèse de Toul. Le pape Léon IX, qui avait été évêque de Toul, l'appela près de lui à Rome en 1049, et le créa archevêque de Sicile, puis cardinal- évêque de Blanche-Selve. Aucun Français, que l'on sache, n'avait encore été honoré de la pourpre. Intimement lié avec le pape et admis à tous ses conseils le cardinal Humbert fut envoyé en 1053 à Constantinople, en qualité de légat, pour négocier la réunion de l'Eglise grecque et de l'Église latine. Victor II, successeur de Léon IX, lui témoigna la même confiance. Il le nomma bibliothécaire et chancelier, fonctions qu'il conserva sous Étienne III et sous Nicolas II. A la mort de Victor II, il fut un moment question de l'élever au suprême pontificat. La date précise de sa mort est inconnue; toutefois, on ne la saurait reculer au delà de 1063. On a du cardinal Humbert plusieurs ouvrages, entre autres un traité contre les simoniaques, publié par dom Martene dans ses Anecdota, et la relation de son voyage à Constantinople. Ce dernier ouvrage, ainsi que deux écrits polémiques dirigés contre l'Eglise grecque, a été imprimé plusieurs fois, notamment dans les Annales ecclesiastici de Baronius.

HUMBERT (Jean-Robert-Marie), né à Bouvron (Meurthe), le 25 novembre 1755, de parents pauvres, quitta la maison paternelle en 1771, et s'engagea dans le régiment de Belzunce-dragons, où il servit jusqu'en 1778. Il entra en 1789 dans la garde nationale parisienne, franchit rapidement les grades infé rieurs, fut nommé en 1794 général de brigade, et fit avec distinction les campagnes de l'armée de l'Ouest jusqu'en 1797. Le général Hoche, qui avait su apprécier son mérite, le désigna alors au Directoire pour faire partie de l'expédition d'Irlande. L'escadre française ayant été dispersée, Humbert débarqua avec une poignée de braves à Killala, où quelques Irlandais vinrent grossir sa petite troupe. Il battit d'abord les Anglais à Castelbar, et remporta sur eux plusieurs avantages signalés; mais l'arrivée de 15,000 hommes, commandés par lord Cornwallis, changea bientôt la face des choses. Enve

loppé de toute part à Conanguen, avec 850 combattants seulement, il se vit forcé de mettre bas les armes. Amené en Angleterre, il y fut honorablement traité, et échangé peu de temps après. Voyez IRLANDE.

Employé à l'armée du Danube en 1799, il se fit remarquer dans toutes les rencontres, et reçut une blessure grave à la fin de la campagne. En 1802, il fit partie de l'expédition de Saint-Domingue, et fut chargé de l'attaque du Portau-Prince, qu'il dirigea avec habileté, battit les noirs, et s'empara de la place. Il revint en France, après la mort du général Leclerc, avec la veuve de ce général. Les soins attentifs qu'il prodigua à cette dame pendant la traver sée, furent interprétés avec malignité. Ses ennemis répandirent des bruits défavorables sur ses prétentions; on l'accusait d'ailleurs de professer hautement des opinions républicaines. Il fut froidement accueilli par le premier consul. qui ne tarda pas à l'exiler en Bretagne. A peine y était-il arrivé, que, sur l'avis que l'on avait donné l'ordre de l'arrê ter, il s'embarqua pour les États-Unis d'Amérique.

Les journaux annoncèrent, en 1816, que le général Humbert avait réuni à la Nouvelle-Orléans un corps de 1,000 hommes, avec lequel il se disposait à joindre les indépendants du Mexique. C'est la dernière nouvelle que l'on ait reçue en Europe de ce brave général.

HUMIERES (familled'). La terre d'Humières en Artois (département du Pasde-Calais, arrondissement de St-Pol), est le berceau de cette ancienne maison, dont la terre de Mouchy-Humières en Beauvoisis (arrondissement de Compiè gue) devint par la suite le siége principal.

La généalogie de cette famille remonte sans interruption jusqu'à Jean, seigneur d'Humières, chatelain de Saint-Omer, qui assista à la bataille de Poitiers en 1356. Parmi ses descendants, on distingue: Philippe, son petit-fils, qui combattit à Azincourt, où il fut fait prisonnier, et qui s'attacha ensuite au duc de Bourgogne; Mathieu, son fils, qui marcha avec ce prince contre les Brugeois, en 1437, et mourut à l'at

taque du château de Milly, en 1442; Adrien, fils du précédent, seigneur d'Humières, Bacquencourt, Bouzaincourt, etc., chevalier de la Toison d'or; Jean III, petit-fils d'Adrien, seigneur d'Humières, Mouchy, etc., gouverneur. de Péronne, Montdidier et Roye, lieu tenant général pour le roi en Dauphiné, Savoie et Piémont, nommé, en 1535, gouverneur du jeune dauphin fils de François Ier; Jacques, fils du précédent, seigneur d'Humières, Mouchy, etc., gouverneur de Péronne, Montdidier et Rove, lieutenant général en Picardie; Charles, fils de Jacques, seigneur d'Humières, marquis d'Ancre, gouverneur de Compiègne pendant la ligue, puis lieutenant général en Picardie. Ce dernier fut tué à la prise de Ham, en 1595, et ne laissa point de postérité.

L'héritage de la maison d'Humières passa alors à Jacqueline, sœur de Charles, mariée à Louis de CREVANT, vicomte de Brigueil, dont les descendants joignirent à leur nom celui d'Humières. Cette dame fut la maîtresse de Henri IV, qui la négligea bientôt pour Gabrielle d'Estrées. Les terres de Mouchy, Coudieu, etc., furent érigées en 1690 en duché, sous le nom d'Humières, en faveur de Louis de Crevant-Humières, maréchal de France, arrière-petit-fils de Jacqueline et de Louis de Crevant. Ce maréchal, ami et créature de Louvois, se fit battre, en 1689, à Valcour, par le prince de Waldeck, et cet échec lui fit retirer le commandement. « Il fut le premier, dit Voltaire, qui, au siége d'Arras, en 1658, se fit servir en vaisselle d'argent à la tranchée, et qui fit manger à ses convives des ragoûts et des entremets. En campagne, Turenne n'avait eu longtemps que des assiettes de fer. »>

A la mort du duc d'Humières, en 1690, le nom et le duché d'Humières passèrent, à défaut d'héritier mâle, comme l'avaient prescrit les lettres d'érection, à Louis D'AUMONT, époux de Julie de Crevant, troisième fille du maréchal, et à leurs descendants.

Cette maison compte encore deux autres branches : 1° celle des seigneurs de LASSIGNY, qui commença vers 1538 avec Guillaume d'Humieres, et finit avec ses enfants; 2° celle des seigneurs de VITERMONT, qui eut pour auteur

Baudouin d'Humières, dit le Liégeois, en 1447, et qui se termina à Adrien d'Humières, seigneur de Vitermont, gouverneur de Saint-Quentin, né en 1539.

HUNALD ou HUNOLD. Eudes, duc d'Aquitaine, vaincu par les Sarrasins, avait appelé à son secours Charles Martel, dont les victoires parvinrent à refouler les musulmans au pied des Pyrénées; le chef franc se fit payer la protection qu'il avait accordée à l'Aquitaine, en tenant cette province dans une sorte de dépendance à son égard. Eudes supporta assez patiemment jusqu'à sa mort cet état d'asservissement; mais Hunald. son fils, se révolta à l'idée de reconnaître une suprématie quelconque. S'étant mis, à la mort de son père, en possession de l'Aquitaine, il ajouta bientôt après à ses États une grande partie de la Vasconie échue à Atton, son frère, dont le caractère faible et indécis devait nécessairement fléchir devant sa supériorité. D'après les conjectures les plus probables, ce fut à l'âge de trente ans qu'Hunald succéda à Eudes, et conçut le hardi projet de briser par une résistance ouverte le traité humiliant qui asservissait ses Etats au roi de France, à ce prince dont les chefs aquitains nièrent la souveraineté jusque sous la troisième race, apposant au bas de leurs chartes la formule bien connue : Rege terreno deficiente, Christo reg

nante.

Au printemps de 736, Charles Martel, dont une première sommation adressée à Hunald était restée sans réponse, passa la Loire, entra en Aquitaine et s'avança jusqu'aux bords de la Garonne. Y eut-il un avantage décisif dans la lutte entre les deux chefs et qui l'obtint? C'est ce que les chroniques ne nous apprennent pas; on voit seulement que Charles trouva Hunald beaucoup plus aguerri et beaucoup plus habile qu'il ne le pensait, et que la confirmation définitive de l'hommage établi par le père ne fut, de la part de ce prince, qu'une feinte pour gagner du temps. C'est ce que paraît dire une chronique citée par M. Fauriel : « Eudon étant mort, Charles prit les armes contre ses fils et leur fit beaucoup de mal; mais la lutte ayant ses vicissi

tudes et beaucoup d'hommes ayant été tués de part et d'autre, les deux partis conclurent une alliance qui ne devait pas durer longtemps.

Quoi qu'il en soit, Hunald demeura paisible possesseur de ses États, sous la condition de reconnaître la suzeraineté de Charles Martel et de ses deux fils, Carloman et Pepin. Il est probable qu'Atton, qui cherchait dans Charles Martel un appui contre son frère, se rendit, lors des négociations, coupable de quelque trahison, car on le voit quelque temps après mis en prison par ordre d'Hunald; et il faut remarquer ce fait, parce qu'il présage et explique la lutte qui s'éleva entre les deux frères en 745. Quoi qu'il en soit, Atton ne supporta qu'une courte captivité, et reprit bientôt une certaine part au gouvernement de l'Aquitaine.

A la mort de Charles Martel arrivée en 742, Hunald envoya des députés à Odilon, duc de Bavière, et ces deux princes, refusant obéissance à Pepin et Carloman, conclurent une alliance offensive et défensive, et convinrent qu'aussitôt que l'un d'eux serait attaqué par les fils de Charles Martel, l'autre se mettrait immédiatement en marche pour le défendre ou faire une diversion vigoureuse en sa faveur. Les deux frères réunirent en effet leurs armes, passèrent la Loire à Orléans, entrèrent sur le territoire des Aquitains, et se dirigè rent sur Bourges; mais ils se contentèrent d'en brûler les faubourgs, la ville étant trop forte pour eux ; et marchant droit à l'ouest, ils passèrent jusqu'à Lukes, aujourd'hui Loches-sur-Indre, Un chroniqueur franc s'extasie, en racontant le siége de cette ville, sur la bénignité des vainqueurs qui épargnerent miséricordieusement, dit-il, tous les habitants, se contentant de raser la ville, d'y faire butin de tout, et de réduire en servitude la garnison et la population tout entière.

Mais pendant que Pepin et Carloman s'amusaient ainsi à dévaster le pays de leur ennemi, une révolte éclatait contre eux au delà du Rhin. Les Allemanes, ou Souabes, avaient pris les armes à l'instigation d'Odilon et revendiquaient leur indépendance. Les princes francs, quittant en toute hâte l'Aqui

taine, gagnèrent à grandes journées les bords du Danube. Ils eurent bientôt réduit les révoltés à l'obéissance. Mais l'année suivante, ce fut Odilon luimême qui prit les armes, tandis que Hunald, sûr de l'impunité, tombait comme la foudre sur Orléans et sur Chartres. Il pilla et incendia cette dernière ville, sans laisser debout ni maison, ni couvent, ni église, pas même la cathédrale placée sous l'invocation de la Vierge, et reprit ensuite le chemin de son pays sans le moindre obstacle. Mais les suites tournèrent mal: les Bavarois et les Saxons furent défaits, et les princes francs reparurent en 745 à la tête d'une nouvelle armée sur les bords de la Loire. Rien ne pou vait sauver l'Aquitaine, et Hunald luimême se voyait sur le point de tomber entre les mains des vainqueurs, lors. qu'il imagina un expédient qui le tira d'affaire sans compromettre sa dignite et sans porter atteinte aux ressources guerrières dont ses États pouvaient avoir besoin plus tard. Ce fut de se retirer dans un cloître et de céder son pouvoir à son fils Waifre que les princes francs crurent dominer facilement., tandis qu'Hunald, de son côté, fondait sur lui les plus grandes espérances. Mais il ne lui suffisait pas d'abdiquer pour assurer le trône au jeune prince; Atton avait, nous l'avons vu, une certaine part dans le gouvernement de l'Aquitaine, et il était à craindre qu'il ne lui disputat l'autorité. Hunald l'attira à Bordeaux, et dès qu'il l'eut en son pouvoir, il lui fit crever les yeux et l'enferma dans une prison d'où il ne devait plus sortir.

Le chef aquitain avant ainsi aplani de son mieux la carrière de son fils, lui fit ses adieux, prit congé de sa femme, et alla revêtirl'habit de moine dans le mo nastère de l'île de Ré, où son père avait son tombeau. Vingt-cinq ans, il sommeilla dans le cloître; et Pepin put, après avoir assassiné Waifre, mourir tran quille, en pensant que son successeur n'aurait rien à redouter d'un moine de soixante-dix ans. Il se trompait; le vieux levain de la rébellion fermentait encore dans le cœur énergique d'Hunald, qu'aigrissaient d'ailleurs le chagrin et le desir de la vengeance. Pepin étant mort, il jette le froc, déserte son monastère et

reprend tout ce qu'il semblait avoir quitté pour la vie, le titre de duc, sa vieille épée, et il s'élance à l'aventure dans l'Aquitaine pour en chasser les garnisons et les officiers de Pepin. Il rassembla autour de lui tous les mécontents, profita habilement des troubles qui avaient suivi la mort du chef de la dynastie carlovingienne, s'ouvrit des intelligences jusque dans la Vasconie', et fut au moment de parler en maître à Charlemagne.

Mais celui-ci parvint, par une manœuvre habile, à l'envelopper entre la Dordogne et la Garonne. Hunald gagna alors la Vasconie, puis, abandonné de son armée, il fut forcé de se réfugier chez Loup, duc de Gascogne, qui, n'osant résister aux ordres de Charlemagne, lui livra le fugitif.

vieilles bandes venues récemment du Rhin, et croyant trouver quelques ressources dans le génie du prince Charles ou dans sa réunion avec le général Sporck, dans les gorges de la Carinthie, dédaigna ces offres, et la guerre dut continuer. Joubert force aussitôt les gorges d'Inspruck. Masséna, qui commande la division de l'avant-garde, rencontre les Autrichiens et les culbute entre Freisach et Neumarck. Les Français poursuivent les Impériaux avec une telle vivacité, que le prince Charles est obligé de faire revenir de son corps de bataille huit bataillons de grenadiers, les mêmes qui avaient pris Kehl, et étaient dans ce moment son dernier espoir. La deuxième d'infanterie légère se jette aussitôt sur leurs flancs de droite et de gauche, tandis que le général Masséna fait mettre en colonne les grenadiers de la dix-huitième et de la trente-deuxième. La position des Impériaux, quoique hérissée de canons, ne retarda que de quelques instants leur défaite. Leurs grenadiers, mis dans une déroute complète, laissèrent le champ de bataille couvert de morts et cinq à six cents prisonniers. Ils profitèrent de la nuit pour s'échapper; et toujours poursuivis par les Français, ils entrèrent au point du jour dans Neumarck, où on trouva quatre mille quintaux de farine et une grande quantité d'eau-devie et d'avoine, reste des immenses magasins que les ennemis avaient incendiés.

Charlemagne revint triomphant en Austrasie; mais deux ans après, Hunald s'échappa encore et gagna la frontière des Alpes et de là Rome. Certains auteurs prétendent cependant que Charlemagne lui permit de se rendre en Italie pour Y rester sous la surveillance du pape Etienne II; mais ce qu'il y a de certain c'est qu'arrivé à Rome, Hunald se présenta au souverain pontife, et fit entre ses mains le serment ou le vœu formel de ne jamais s'éloigner du tombeau des deux apôtres. Il en devait être de ce vœu comme de tous les traités qui lui avaient été imposés jusque-là: Didier, roi des Lombards, l'appela auprès de lui, pensant qu'il pourrait tirer bon parti de son expérience et de sa renommée dans sa lutte contre Charlemagne. Hunald s'enfuit aussitôt de Rome, et soutint avec son nouvel ami le siége que le roi des Francs vint mettre devant Pavie en 774. Il y mourut la même année, écrasé sous des pierres. Une tour, en s'écroulant, l'ensevelitelle sous ses ruines, ou bien fut-il lapidé par les habitants qu'il exhortait à ne pas capituler? L'expression du chroniqueur (sicut meruit, lapidibus dignam morte vitam finivit) est obscure et ne nous permet pas de décider cette question. HUNDSMARCK (combat de). Bonaparte, vainqueur des armées autri- à ne plus engager d'affaires partielles. chiennes, en Italie, parvint à Clagen- On s'empara, en effet, de Murau, Kinfurth, et offrit la paix à l'Empereur; tenfeld et Judembourg; et, par une mais ce prince, comptant sur quelques manœuvre habile, Bonaparte empêcha

Le lendemain, le quartier général de Bonaparte se porta sur Scheifling, d'où il empêcha toute jonction entre le prince Charles et la colonne du général Sporck. Cependant l'avant-garde continuait à se porter en avant à marches forcées. Prête d'arriver à Hundsmarck, l'arrière-garde ennemie voulut lui disputer sa couchée. Après une heure de combat, les Autrichiens furent obligés de fuir, en laissant six cents prisonniers et trois cents morts sur le champ de bataille. Découragés alors par cette suite continuelle de revers, ils parurent décidés à la retraite la plus rapide, et

la jonction du général Sporck et du prince Charles en avant de Vienne; puis, poussant devant lui une armée de fuyards, il s'avança jusqu'à Léoben, à trente lieues de la capitale.

La cour impériale, effrayée alors, fit proposer au vainqueur, par l'intermédiaire des généraux Bellegarde et Meerfeldt, une paix qu'il avait offerte quelques jours auparavant. Bonaparte accorda d'abord, le 8 avril 1797, une suspension d'armes de cinq jours, et signa, le 15, le traité de Léoben, par lequel l'Autriche, vaincue, cédait à la république la Lombardie, la Belgique et toute la rive gauche du Rhin.

HUNINGUE, petite ville de l'ancienne Alsace, aujourd'hui chef-lieu de canton du département du Haut-Rhin, sur la rive gauche de ce fleuve, à un kilomètre de Bâle. Ce n'était, avant 1679, qu'un simple village dont le nom, Huningen, rappela t cependant un fait historique assez important, le passage du Rbin par les Huns, qui vinrent ravager la Gaule, vers le milieu du cinquième siècle. On y jeta, à l'époque que nous venons de mentionner, les fondements d'une forteresse dont la construction, dirigée par Vauban, ne fut terminée qu'en 1682. Démantelée en partie à la paix de Ryswick, privée de son pont sur le Rhin en 1752, et presque démolie en 1797, Huningue fut complétement rasée en 1815. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un bourg insignifiant, où l'on compte à peine 850 habitants.

HUNINGUE (siéges d').Kehl ayant succombé, le 9 janvier 1797, sous les efforts de l'archiduc Charles, les Français ne possédèrent plus d'autres fortifications sur la rive droite du Rhin que la tête du pont de Huningue; mais ce poste, confié par Moreau au général Abatucci, était d'une extrême importance pour entrer en Allemagne. Il était cependant presque dégarni de troupes, lorsque le prince'de Furstemberg vint l'assiéger avec trente bataillons et dix escadrons. Il lui aurait suffi, dans les premiers moments, d'un coup de main pour s'en emparer, tandis que les murailles n'étaient pas encore relevées. La place offrait d'ailleurs de grands avantages aux assiégeants; elle consistait en un simple ouvrage à

cornes de peu d'étendue, placé dans une île du Rhin, séparée du territoire allemand par un simple canal de dix toises de largeur. Son front était entièrement dominé par un plateau plus élevé de quinze toises, d'où l'artillerie devai faire un feu plongeant nécessairement sur les fortifications d'Huningue. Sur son flanc, le Rhin formait rapidement un coude dont la convexité présenta aux assiégeants un emplacement con mode pour foudroyer le pont de communication entre la ville et le fort; mais de nombreuses batteries, situées sur E rive gauche du Rhin, au-dessus et audessous d'Huningue, formaient cependant autour des fortifications un rempart d'une certaine force.

d'abord près d'un mois à se retrancher Le prince de Furstenberg emplora sur le plateau d'Haltingen; il tira une excellente ligne de contrevallation, de la Viessen à la route de Fribourg, l'arma de douze batteries, et fit ouvrir plusieurs boyaux descendant de la crête de la colline dans la plaine. Ces chemins couverts conduisaient à quatre autres batteries, élevées le long du Rhin, et destinées à renverser le pont d'Huninpendant ces longs préparatifs, les gue, en le frappant latéralement. Mais Français, de leur côté, perfectionnaient leurs ouvrages, plaçaient une lunette petites flèches pour en augmenter la en avant du fort, l'armaient de deux force, et foudroyaient continuellement les travaux des assiégeants par une vive canonnade.

rieux qu'Abatucci refusât de se rendre, A la première attaque du prince, fufût possible aux Français de le rétablir. le pont s'écroula sous le feu sans qu'il Deux jours après, le siége recommença nuit obscure, six mille Autrichiens se avec plus de fureur. A la faveur d'une précipitent sur la lunette qui se trouvait sades, enfoncent les barrières et escaà la tête du pont; ils arrachent les palistemps corps à corps; la mêlée est terladent les remparts. On se bat longrible. Les canonniers français, voyant que leur feu ne pouvait plus atteindre un ennemi qui se trouvait sous leurs murs, prennent des obus, les enflamtre les assaillants. Cependant, malgré ment et les roulent dans les fossés con

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