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Nous irons plus loin: nous accorderons à M. Victor Hugo que le grotesque et le laid, présentés sans adoucissement et sans voiles, peuvent être quelquefois un moyen puissant d'intérêt dramatique. Nous ne nions pas le grand et heureux effet produit par la conversation des fossoyeurs à la fin d'Hamlet. Nous accordons que, sans le personnage repoussant, hideux de Iago, Othello troublerait moins les âmes. Nous croyons qu'il est des contrastes vigoureux que l'art peut employer dans certains cas limités. Mais exiger que le grotesque et le hideux soient toujours là, pour leur part, sur la scène; faire de l'antithèse constante, perpétuelle, du beau et du laid, le fondement même de l'art dramatique; systématiser le repoussant et l'ignoble, ériger l'exception en règle, c'est plus que du mauvais goût, plus que de l'absurdité, c'est de

Ja folie.

D'un pareil système, que pouvait-il sortir? De ce parti pris de reproduire la vie réelle dans tout ce qu'elle a d'affreux, de grotesque, d'infâme, et de mettre toujours le trivial au revers du sublime, l'ombre à côté de la lumière, que pouvait-il résulter, sinon une suite de compositions incohérentes, disparates, bizarres, tour à tour plaisantes sans gaieté, effrayantes sans intérêt, exagérées sans grandeur? A telle préface, tels drames. En 1827, M. Victor Hugo proclame dans la préface de Cromwell l'union du beau et du laid comme une découverte qui va régénérer l'art. En 1832, il donne au théâtre le Roi s'amuse, où, sous prétexte de faire ressortir la pure et candide figure d'une jeune vierge aimante et dévouée, il nous fait assister aux sales et bas manéges d'un bouffon cynique et méchant, qui insulte à toute vertu et se fait pourvoyeur de la couche royale, et aux honteux plaisirs d'un prince qui vient acheter dans un bouge infect étalé sur la scène, les baisers impurs d'une courtisane. Il est vrai que le contraste produisit peu d'effet, et que cette fois-là, malgré la coterie puissante qui combattait pour l'auteur, les sifflets eurent le dessus.

Lors même qu'il n'eût point été égaré par un système, nous ne savons si le

génie de M. Victor Hugo était bien fait pour le genre dramatique. M. Victor Hugo possède une imagination très-vive et très-riche. Il est poëte par l'organi sation et par le tempérament. Mais les qualités poétiques qui participent de la réflexion et de l'observation sérieuse et profonde, lui ont été refusées. La poésie de M. Victor Hugo manque de logique. Dans le drame, il n'a jamais su tracer un caractère. Hernani, don Ruy Gomez Marie Tudor, Triboulet, Ruy Blas. tous ces personnages agissent comme de ve ritables insensés. Rien de plus incohe rent, de plus contradictoire, de plus continuellement imprévu que leur lan gage et leurs actions. Il est vrai que cette étrangeté et ces disparates des caractères que le poëte met en scène, ont souvent leur cause dans le fatal système qu'il a embrassé. En effet, M. Victor Hugo, pour réaliser le principe de l'op position du beau et du laid, ne se con tente pas de mettre des événements touchants à côté de catastrophes affreuses, d'entre-choquer des personnages sublimes et des personnages infâmes souvent il établit le contraste des éléments dans l'âme d'un même person nage, et il porte ce contraste au dernier degré. De là, des grands hommes qui se conduisent comme des niais, des furieux qui sont doux comme des moutons, des héros qui parlent comme des braves et agissent comme des lâches, des courtisanes candides comme des vierges, des reines faciles et vulgaires comme des grisettes, etc.

Du reste, qu'il y ait dans Hernani, dans Marion Delorme, dans d'autres ouvrages, de beaux vers, de belles tirades, des traits énergiques, nous l'ac cordons sans peine. Mais qu'est-ce que cela prouve? De beaux vers ne font pas un bon drame. On peut trouver des ti rades magnifiques dans Robert Garnier, dans Mairet, dans Rotrou; en conclu ra-t-on que ce sont là de grands poètes dramatiques?

On loue vivement chez M. Victor Hugo l'art de conduire l'action. Mais cet art devient assez facile quand on a à sa disposition un grand nombre de personnages secondaires et une quantité indéterminée de poignards, de fioles de poison, de portes, de verrous, d'esca

liers dérobés, etc. La conduite de l'action n'est plus un fardeau aussi lourd pour le poëte, quand le poëte peut remettre une partie de sa besogne au machiniste.

Si M. Victor Hugo possédait ce talent, il en a tellement abusé, dans ses dernières pièces surtout, qu'il est difficile de lui en savoir beaucoup de gré. Dans Lucrèce Borgia, dans Marie Tudor, les coups de théâtre, les méprises, les rencontres imprévues, les coups d'épée, soutiennent seuls l'attention. Marie Tudor et Lucrèce Borgia sont de véritables mélodrames.

Et c'est pour arriver là que, dans sa préface de Cromwell, M. Victor Hugo parlait de Racine et de Corneille avec une pitié mal dissimulée, comme de grands hommes réduits en momies sous les bandelettes des règles. C'est pour atteindre ce résultat glorieux, qu'il rompait sans retour avec le passé, qu'il insultait les gloires de notre théâtre, ou, ce qui revient au même, les laissait insulter par cette bande ridicule de sectaires qu'on vit un jour danser autour du buste de Racine en blasphémant son

nom!

Nous sommes heureux de pouvoir nous dédommager de tant de critiques malheureusement trop justes, en nous associant aux éloges qui ont accueilli le principal essai de M. Victor Hugo dans le genre du roman. Notre-Dame de Paris n'a pas seulement excité une vogue passagère, mais a remporté un succès durable. C'est un véritable titre de gloire pour M. Victor Hugo. Toutefois, ce livre ne satisfait pas à toutes les conditions du roman. Les caractères n'y sont pas tous suffisamment raisonnés, ou suffisamment dignes d'intérêt. Quasimodo est un être impossible, une chimère, un personnage de pure fantaisie, au milieu de la réalité vivante du poëme. Claude Frollo n'est qu'un homme en proie à un appétit brutal qu'on ne peut honorer du nom de passion, et qui n'inspire aucune espèce de sympathie. Gringoire est plein d'esprit, mais trop voltairien pour le quinzième siècle. En revanche, la figure de la Esmeralda est ravissante de grâce, de pureté et de fraîcheur. Mais ce qui donne surtout un immense intérêt à ce roman, c'est la

description, c'est la peinture de Paris tel qu'il était au moyen âge, avec ses mœurs, ses superstitions, sa vie étroite et cependant poétique, ses repaires de brigands, ses rues sombres, ses maisons au bizarre aspect, sa riche et sublime cathédrale! Là, l'imagination de M. Victor Hugo se déploie avec toute sa puissance et toute sa magie.

Peu de poëtes ont plus produit que M. Victor Hugo. Peu de poëtes ont vu leurs œuvres accueillies à leur première apparition par plus de témoignages d'enthousiasme. Cependant que resterat-il pour la postérité de cette collection si nombreuse d'œuvres de toute espèce? Deux recueils lyriques et un roman : les Orientales, les Feuilles d'automne, et Notre-Dame de Paris. Déjà, depuis quelques années, M. Victor Hugo a vu un refroidissement sensible s'opérer dans le public à son égard. Il y a là une leçon que nous désirerions voir profiter aux jeunes poëtes. Si M. Victor Hugo veut ranimer une sympathie qui s'est éteinte en partie, et accroître par des travaux sérieux le nombre de ses cuvres durables, il faut d'abord qu'il renonce au drame, pour lequel il n'est pas né; il faut ensuite qu'il se défasse de cette confiance en lui-même qui lui fait regarder l'improvisation comme le meilleur procédé de composition poétique; il faut enfin qu'il consente à compter avec la critique, qui n'est, après tout, quand elle est bien faite, que la voix du public connaisseur, et qui a les mêmes droits que ce public à la déférence et au respect. A ces conditions, M. Victor Hugo peut obtenir encore de nouveaux et solides triomphes. Mais peut-être, aujourd'hui, a-t-il tout autre chose en tête que la poésie et la gloire littéraire. Peut-être que, troublé dans son sommeil, par les lauriers politiques de M. Lamartine, il ne rêve qu'aux moyens de s'habiller du manteau de pair, qu'aux triomphes de la tribune et qu'à un ministère en perspective. Si telles sont, comme on l'assure, ses préoccupations d'aujourd'hui, la critique n'a plus rien à débattre avec lui; elle ne peut que lui exprimer le souhait de lui voir mettre dans ses discours à la chambre plus de raison et de logique que dans ses drames et dans ses préfaces.

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L'UNIVERS.

HUGUES HUGUENOTS. Ce furent les communications journalières des protestants de France avec Genève qui, vers 1559, firent appliquer aux calvinistes le nom de huguenots. En effet, dès l'an 1518, les partisans de la liberté à Genève, s'étant fait admettre parmi les confédérés suis ses, avaient pris le nom d'eignots ou huguenots, du mot allemand eidgenossen, confédérés, et de Hugues, nom du citoyen qui avait négocié l'alliance avec les cantons; leurs coreligionnaires de France adoptèrent ensuite ce nom à leur exemple. Mais comme personne ne savait ce que c'était que les eidgenossen ou le citoyen Hugues, on chercha d'autres explications à ce terme introduit par les missionnaires de Genève. Pasquier, dans ses Recherches, le fait dériver de Huguet, Hugon ou Chat-Huant, nom d'un lutin qu'on honorait du titre de roi, et qui, dans la croyance du peuple, courait les rues de Tours pendant la nuit, comme les premiers protestants allant au prêche. Suivant Guy Coquille, au contraire, ces derniers auraient été ainsi appelés parce qu'ils soutenaient les droits des descendants de Hugues Capet contre les Guises, qui se disaient fils de Charlemagne.

Le père Maimbourg, dans son Histoire du protestantisme, paraît avoir été le premier auteur français qui ait donné la véritable étymologie du mot huguenot, étymologie que Voltaire a adoptée sans citer son autorité. ( Pour l'histoire des huguenots, voyez CALVINISTES, ÉDITS, GUERRES de religion, etc.)

HUGUES (Saint), abbé de Cluny, né à Semur, en Briennois, en 1024, d'une des plus illustres familles de Bourgogne, entra de bonne heure dans le monastère de Cluny dont, à l'âge de vingtcinq ans, il fut élu abbé à l'unanimité; et, sous son administration, la congrégation de Cluny parvint à un si haut degré de splendeur, qu'il eut bientôt, suivant Orderic Vital, plus de dix mille moines sous sa juridiction. Malgré la modération dont il fit preuve dans la querelle des investitures, il fut chargé par les papes de plusieurs missions importantes. Il mourut en 1109. La Bibliotheca cluniacensis renferme de

HUGUES CAPET

lui sept lettres et quelques opuscules sur des sujets de piété.

Un autre saint HUGUES, né en 1053. dans le Dauphiné, fut nommé, en 1079, évêque de Grenoble, et se retira deux an après à l'abbaye de la Chaise-Dieu. Mais le pape Grégoire VII l'obligea de re prendre ses fonctions épiscopales. I mourut en 1132. Il a laissé un cart laire, monument précieux à cause de observations dont les chartes y sor accompagnées. Plusieurs fragments ont été publiés dans les Mémoires port servir à l'histoire du Dauphiné, par Allard.

HUGUES d'Amiens descendait, dit-on, de l'illustre famille des comtes d'Amiens Il embrassa de bonne heure la vie reli gieuse à Cluny, fut pourvu en 1113 du prieuré de Saint-Martial de Limoges qu'il résigna peu de temps après, et fut élu en 1130 archevêque de Rouen. Il as sista aux conciles de Reims, de Pise et de Paris, et prit une part active à toutes les affaires de l'Eglise de France. Il mourut en 1164. Il nous reste de lui plusieurs ouvrages théologiques et quel ques lettres adressées à Louis VII et à Suger. Elles ont été insérées par Du chesne dans le Ive tome des Scriptor. Francor.

HUGUES CAPET. Nous ne nous éten drons pas sur la vie de ce prince qui a déjà été traitée dans les Annales, t.1 pag. 163, et dans le dictionnaire à l'article CAPÉTIENS; nous présenterons seulement ici quelques considerations sur le rôle politique qu'il a joué; rôle sur lequel les auteurs sont en général fort peu d'accord. Les uns, en effet, le représentent comme un prince nul sans capacité aucune, porté au trône par la force des événements et par l'am bition de son père, plutôt que par så propre volonté; suivant les autres, au contraire, ce fut un homme énergique et

remarquable à tous égards. Nous ne partageons pas l'enthousiasme de ces derniers; mais en déplorant le manque de documents relatifs à cette époque st importante où s'organisa la feodalite en France, nous croyons devoir, par l'examen des seuls faits dont la connaissance nous ait été transmise, attribuer à Hugues Capet plus d'influence sur son

siècle qu'on ne lui en accorde générale- séculiers, qui suivaient le prince dans Ement. ses voyages (*). »

Il se montra adroit lors de son élection qui dut éprouver de grands obstacles, et sut habilement opposer à ses rivaux, Richard, duc de Normandie, son beau-père, et deux ou trois autres seigneurs qui l'aidèrent puissamment. Il avait d'ailleurs préparé les voies à son avénement; c'est ce que prouve le passage suivant de Gerbert : « Lothaire << n'est roi que de nom; Hugues n'en porte pas le titre; mais il l'est en a fait et en œuvres. » L'intrigue avait donc aplani à Hugues Capet la route qui menait au trône, et quand une fois il y fut arrivé, il sut habilement se maintenir dans la position qu'il s'était

créée.

« Porté au trône par des seigneurs et des évêques, et ayant pour competiteur Charles, duc de Lorraine, le nouveau roi dut se ménager par des faveurs l'affection des grands du royaume. Des terres nobles leur furent distribuées ; et ces nouveaux bénéfices, de même que ceux qui existaient précédemment, furent rendus patrimoniaux, mais tou• jours avec réserve de foi et hommage de la part des possesseurs, et à la charge par eux de servir le roi à la guerre avec leurs hommes d'armes. Après ce sacrifice fait à la politique, Hugues Capet, éclairé par l'expérience sur les causes qui avaient produit l'affaiblissement et fa chute de la seconde race, rendit une loi prononçant l'abolition des partages entre les fils du roi, et la défense d'aliéner le domaine, qui se composait, au commencement de la troisième race, du duché de Bourgogne, de la ville et du comté de Paris, d'une partie de la Picardie, de la Champagne, de l'Orléanais, du pays Chartrain, du Perche, du comté de Blois, de la Touraine, du Maine et de l'Anjou, tous grands fiefs qui avaient fait de Hugues le plus puissant des vassaux. Les seigneurs obtinrent encore de Hugues Capet d'être confirmés dans l'exercice de la justice haute, moyenne et basse, sur leurs hommes et sujets, sauf le droit d'appel du parlouer du roi ou parlement. On désignait alors sous ce nom une cour ambulante, composée de barons, de pairs du royaume, ecclésiastiques et

Hugues Capet essayait ainsi d'établir son pouvoir sans blesser les seigneurs qui étaient ses pairs, et en se les attachant par des concessions peu importantes. Ne se sentant pas assez fort pour mettre fin aux guerres que se faisaient les vassaux de la couronne, il les laissa s'entre-détruire sans prendre part à leurs disputes. Après la défaite qu'il eut à essuyer devant Laon, il comprit que la force ouverte n'était pas le moyen qu'il lui fallait employer, et changeant son système belliqueux en un système purement politique, il chargea Gerbert de réparer le mauvais effet qu'avait pu produire sa déroute, et lia une correspondance avec Ascelin de Laon. Voici en quels termes le moine d'Aurillac parle de ses negociations dans une lettre adressée à l'évêque de Trêves: a Ne croyez pas trop « légèrement aux rapports du peuple. « Avec la grâce de Dieu et par l'aide de « vos prières, nous sommes toujours, «< comme devant, maîtres de tout l'évê«ché: et de toute la rumeur que vous << avez entendue, rien n'est vrai, si ce « n'est que les soldats du roi étant. « après midi, accablés par le vin et le « sommeil, les habitants de la ville ont << fait une sortie que les nôtres ont repoussée; mais pendant ce temps-là, « le camp a été brûlé par des goujats, << et tous les préparatifs du siége ont « été détruits. Le dommage será cepen« dant réparé avant le 25 août. »>

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La vérité était que Charles, à la tête des chevaliers lorrains, laonnais et rémois, avait mis en fuite le roi de France, après s'être emparé de son camp et l'avoir incendié. Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer ici que ce fut à peu près à la même époque qu'Aldebert fit à Hugues la fameuse réponse Qui t'a fait roi? réponse à laquelle on a attribué un sens différent de celui qu'elle avait réellement, et qui signifiait simplement qu'un comte de Périgord était souverain à aussi bon titre et aussi pleinement qu'un roi de

(*) Bailly, Hist. financière de la France,

pag. 45,

France (*). Hugues Capet avait d'ailleurs compris, ou peut-être n'était-ce qu'une conséquence de son esprit superstitieux le parti qu'il pouvait tirer des moines, qui jouissaient alors des deux puissances spirituelle et temporelle il se fit le roi des prêtres, auxquels il rendit la liberté des élections et prodigua les donations de toute nature. En somme, et d'après l'examen attentif des faits que nous connaissons de l'histoire de Hugues Capet, nous croyons pouvoir dire que s'il ne fut pas un grand roi, il ne mérite pas non plus le mépris qu'ont jeté sur lui quelques

historiens.

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approcher sa fin, fit appeler son fils, et lui tint ce discours, qui vient à l'appui de ce que nous avons dit de la dévotion superstitieuse du fondateur de la monarchie capétienne, et de ses ménagements envers le clergé :

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« O mon cher fils! je te conjure, au « nom de la sainte et indivisible Trinité, « de ne jamais abandonner ton esprit << aux conseils des flatteurs qui cherche«ront à te séduire par des présents empoisonnés, pour que tu disposes, << selon leur volonté, de ces abbayes que je laisse après Dieu sous ton gouver«nement. Qu'aucune légèreté d'âme ne t'engage à piller leurs trésors, à les « distraire ou à les dissiper. Je te re« commande encore, et cela par-dessus « toute chose, de ne jamais permettre qu'on t'arrache à la dévotion du chef « de notre religion, savoir, de notre père saint Benoît; c'est lui qui, après la mort de ce qui n'est que chair, te << procurera auprès de notre commun « juge, l'entrée du salut, seul port tranquille et seul asile assuré. »

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(*) Voyez les Lettres de M. Thierry sur l'Hist. de France.

HUGUES CAPET (monnaies de). Ces monnaies sont extrêmement rares; Le blanc en a publié une où ce prince prend le titre de roi; mais on ne la retrouve plus dans aucune collection. On y l sait d'un côté HVGO FRA, et dans le champ REX; et de l'autre côté, PARISIVS CIVIS. C'est un denier, seule monnaie que l'on connût en France à cette époque.

M. de Longperier a publié une piece sur laquelle on lit en légende GRATIA DEI REX, dans le champ HvGO, et 20 revers REMIS CIVITAS. Cette pièce a partenait à un amateur distingué da le monde savant déplore la perte re cente, M. Dassy de Meaux. Par son sty et par sa fabrique, elle paraît contempo raine de Hugues Capet. Nous hésitoos cependant à la regarder comme appar tenant à ce prince; car, vers le mén temps, vivait un archevêque de Reims nommé Hugues. Le mot GRATIA DI REN pourrait bien n'y être placé que comme une simple formule. Cette conjecture reçoit un haut degré de probabilité de la piece suivante, frappée à Senlis, et oll on lit, d'un côté, le nom latin de cette ville en deux lignes,

SILVA 'NECTIS,

et au re

vers, en première légende, GRATIA DI REX, en deuxième légende HVGO DVX. Il est évident que la première légende n'est qu'une réminiscence carlovingienne inqu'une monnaie ducale de Hugues Casignifiante, et que cette pièce n'est pet, antérieure à son avénement au trône. Il en est de même d'une pièce de

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