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menter encore la défiance que son rang et sa naissance inspiraient.

Joséphine ayant recouvré la liberté après le 9 thermidor, reprit ses enfants; bientôt après, la jeune Hortense fut confiée à madame Campan; et l'on vit, sous la direction de cette institutrice, se développer l'esprit, les grâces et les talents qui firent d'elle l'une des princesses les plus distinguées de l'époque imperiale.

Lorsque Joséphine fut devenue la femme de Napoléon, la fortune de ses enfants prit un essor rapide. Hortense épousa, au commencement de 1802, Louis Bonaparte, frère du premier consul. L'inclination des deux jeunes gens n'avait point été consultée; leur union fut malheureuse. L'incompatibilité d'hu meur et d'esprit l'emporta sur de bonnes et brillantes qualités, et l'élévation même du jeune couple bannit bientôt à tout jamais l'espoir d'un rapprochement qu'aurait pu amener la vie de famille.

En 1804, madame Louis Bonaparte fut faite princesse impériale. L'élévation de Joséphine, devenue impératrice des Français, ses deux fils, Napoléon et Louis qui, à défaut de postérité directe de Napoléon, étaient appelés, par le sénatus-consulte de 1804, à hériter de la couronne impériale, enfin la couronne de Hollande que l'empereur donna à son mari, firent alors monter Hortense au plus haut degré de la puissance et de la splendeur. Elle n'en fut pas aveuglée et sut conserver toute la simplicité, toute la bienveillance primitive de son caractère. De nombreux bienfaits marquèrent son existence princière et royale. Suivant l'exemple de sa mère, elle saisissait avec empressement toutes les occasions de secourir l'infortune. La grâce de messieurs de Polignac et de Rivière, la pension de la duchesse douairière d'Orléans, furent accordées aux sollicitations de Joséphine et aux siennes. Un grand nombre d'émigrés lui durent leur radiation de la liste de proscription, des emplois, des places et des pensions.

A peine assise sur le trône de Hollande, la reine Hortense perdit son fils aîné. Sa faible santé fut fortement ⚫ ébranlée par ce malheur. Un autre fils

qu'elle mit au monde en 1808, venait à peine de la consoler, lorsque le divorce de l'empereur et de Joséphine vint briser son cœur de fille et de mère, car Joséphine perdait la couronne impériale, et ses enfants à elle l'héritage de cette couronne. Elle montra cependant le plus noble courage, et ne laissa échapper ni une plainte, ni un regret.

Le roi Louis abdiqua, en 1810, le trône de Hollande, en faveur de son fils le prince Napoléon, et la reine fut nommée régente durant la minorité de l'enfant. Mais l'empereur réunit bientôt après la Hollande à la France, et donna à son neveu le grand-duché de Berg et de Clèves, en s'en réservant la tutelle immédiate. La reine revint alors se fixer à Paris, où elle se livra entièrement à son goût pour les arts. Un nouveau malheur la frappa en 1813: elle perdit aux eaux d'Aix son amie intime, madame de Broc, qui périt en tombant dans un gouffre. Un hôpital de sœurs de la charité, fondé par la reine en commé. moration de cet accident, existe encore à Aix.

Lorsqu'en 1814 les troupes alliées avançaient sur Paris, la reine courut chez l'impératrice Marie-Louise pour l'affermir dans la résolution qu'elle lui supposait de rester dans la capitale. Mais la trahison et l'ineptie de la princesse autrichienne en avaient décidé autrement. Ce fut en vain qu'Hortense se jeta aux genoux de sa bellesœur lui représentant qu'elle perdait l'empereur et l'empire en s'éloignant de Paris; Marie-Louise partit pour Blois. Seuls de toute la famille impériale, la reine et ses enfants restèrent à Paris; et ce ne fut qu'après l'entrée des alliés, quand tout espoir de défense fut perdu, qu'elle alla retrouver Marie-Louise. Celle-ci la congédia en lui disant qu'elle attendait desormais les ordres de l'empereur d'Autriche. La reine se rendit alors auprès de sa mère, qui, deux mois plus tard, expira dans ses bras, à la suite d'une maladie inflammatoire.

La reine Hortense, assurée par le traité de Fontainebleau, d'une rente sur l'État, reconnue par Louis XVIII, resta à Paris sous le gouvernement de la Restauration qui lui donna le titre

de duchesse de Saint-Leu. Mais la malveillance publique qui ne tarda pas à se manifester contre les Bourbons, et des soupçons de conspiration, rendirent bientôt sa position très difficile. Elle allait être forcée de partir, quand la nouvelle du débarquement de l'empereur vint la mettre en danger, elle et ses enfants. Elle dut se cacher avec eux, afin d'échapper au gouvernement qui cherchait à l'avoir pour otage. Le 20 mars lui rendit enfin sa liberté et son rang, et l'on vit alors se prosterner de nouveau devant elle, pour obtenir leur grâce de l'empereur, toute la tourbe de hauts dignitaires et des employés supérieurs. La reine fut la providence de ces renégats, qui, après les cent jours, allèrent encore se ranger autour des Bourbons. La duchesse douairière d'Orléans éprouva aussi les effets de la protection de la reine ce fut à sa demande que l'empereur lui accorda de nouveau une pension de deux cent mille francs. La duchesse de Bourbon, qui venait de se casser la jambe, était restée à Paris; la reine obtint également pour elle un permis de séjour et une pension de cent cinquante mille francs.

Après la bataille de Waterloo, ce fut Hortense qui reçut à Malmaison l'empereur vaincu et abandonné; ce fut elle qui resta auprès de lui jusqu'au moment où les alliés, arrivant pour la seconde fois, Napoléon alla se confier à la générosité de l'Angleterre. Alors elle courut encore se cacher dans Paris avec ses enfants; et les premiers instants de désordre passés, elle obtint des passe-ports pour quitter la France. Elle se rendit d'abord à Genève; mais bientôt le conseil lui intima l'ordre de partir. De là elle se réfugia successivement à Aix en Savoie, et dans le grandduché de Bade; partout elle fut repoussée et ne trouva d'asile qu'en Bavière, où son frère s'était établi sous la protection du roi Maximilien dont il avait épousé la fille.

La reine fixa sa demeure à Augsbourg. Là, après s'être assuré une existence honorable par la vente de ses bijoux, elle consacra son temps à la culture des arts et à l'éducation de son plus jeune fils Louis. L'aîné avait été

réclamé par son père. Usant noblement de sa fortune, la reine, dans son exil, s'empressait de soulager toutes les infortunes qui s'adressaient à elle, surtout celles des proscrits et des prisonniers français.

Mais, au bout de quelques années, la perte de son frère, le prince Eugène, mort à quarante-trois ans, lui fit abandonner le séjour de la Bavière. Elle alla alors s'établir l'hiver à Rome, où se trouvait presque toute la famille Bonaparte, et l'été à Arenenberg, château situé en Suisse, sur les bords du lac de Constance.

au

En 1831, ses deux fils prirent part

mouvement révolutionnaire des États pontificaux. L'aîné, jeune homme digne de porter le nom de Bonaparte, et qui voyait s'ouvrir devant lui une carrière d'activité, fut enlevé en trois jours par une maladie mal définie. Hortense, qui avait quitté Rome pour suivre ses enfants, n'arriva que pour sauver le dernier dangereusement malade aussi, et menacé par l'intervention autrichienne. Sous un nom supposé, elle traversa avec lui l'Italie et la France, et arriva à Paris, où elle espérait obtenir de la générosité de Louis-Philippe un asile, où son fils pût attendre l'instant de sa guérison; elle reçut l'ordre de sortir au plus tôt de France, et passa en Angleterre, d'où elle revint ensuite à Arenenberg.

En apprenant, en 1836, la catastrophe de Strasbourg, la reine, quoique déjà malade, accourut aussitôt à Paris, pour obtenir la mise en liberté de son fils; le gouvernement la fit aussitôt repartir. La promptitude de ces voyages, le chagrin, l'inquiétude aggravèrent à un tel point sa maladie, qu'à son retour à Arenenberg, son mal ne laissa plus d'espoir; tous les secours de l'art étaient devenus inutiles. Neuf mois après son entreprise, le prince Napoléon-Louis, mené d'abord au Brésil, puis aux États-Unis, revint enfin en Suisse; il y arriva pour recevoir les derniers soupirs de sa mère.

La reine Hortense mourut le 5 octobre 1837, à l'âge de cinquante-quatre ans, après avoir conservé jusqu'à sa fin le courage, la douceur et la sérénité d'âme qui la caractérisaient. Quelques

jours avant sa mort, la princesse de Hohenzollern-Sigmaringen, l'ancienne amie qui avait protégé son enfance, vint benir ses derniers instants. Sa mort fut un malheur pour le canton de Thurgovie où sa bienfaisance l'avait fait chérir. D'après ses dernières volontés, son corps fut rapporté en France et inhumé Rueil, à côté de celui de l'impératrice Joséphine,

«

HOSPICES. Ce sont proprement des établissements destinés à recueillir les individus que l'âge, les infirmités, la misère rendent incapables de pourvoir à leurs besoins. Longtemps les hospices ne constituèrent point des institutions distinctes des hôpitaux, et l'on trouve ces deux espèces de fondations confondues jusque dans l'édit publié à Saint-Germain lequel, en juin 1662, ordonne la formation d'un établissement hospitalier en chaque ville et bourg du royaume, pour les pauvres, les ◄ malades, les mendiants et les orphe« lins. » La réunion de l'hospice et de l'hôpital a encore lieu dans la plupart des villes de second ordre, où le même édifice renferme les malades en traitement et les incurables, les enfants abandonnés à la charité publique et les vieillards indigents qu'elle recueille. Nous avons résumé dans notre article BIENFAISANCE PUBLIQUE l'histoire générale des établissements hospitaliers en France. Des articles spéciaux ont été consacrés aux plus importants dans la catégorie des hospices. (Voy. ALIÉNES, ENFANTS-TROUVÉS, ORPHELINS,QUINZE-VINGTS.) I ne nous reste plus qu'à donner un rapide aperçu des faits principaux qui ne se rattachent pas particulièrement à ces établissements.

Peut-être doit-on considérer les léproseries du moyen âge, comme les premiers hospices proprement dits qu'aient fondés nos ancêtres. On sait, du reste, que c'était bien moins un asile ouvert par la charité aux malheureux atteints de ce fléau, triste importation des croisés, qu'une sorte de tombeau vivant où les enfermait l'égoiste prudence de leurs concitoyens. Mais la munificence des souverains et la piété des particuliers ne tardèrent pas à se signaler par d'autres fondations. Après la création de l'hospice

des Quinze-Vingts, par saint Louis, nous voyons un des officiers de la maison de ce prince, Étienne Haudry, ouvrir un asile pour des femmes indigentes, lequel du nom de son fondateur fut appelé hospice des Haudriettes (Voyez ce mot). En 1334, un bourgeois de Paris, Jean Roussel, fonda les Petites-Maisons du Temple, pour loger et entretenir quarante-huit pauvres, sous la condition, pour eux, de dire chaque jour un Pater et un Ave pour les trépassés.

Les hospices, c'est-à-dire les maisons de retraite, se multiplièrent à cette époque plus rapidement que les maisons de traitement, les hôpitaux. C'est qu'un pieux zèle suffisait pour inspirer la fondation des premiers; tandis que pour organiser les seconds, la piété avait besoin d'un concours que la science était encore peu en état de lui prêter. Si, dans ces derniers temps, le contraire a eu lieu, nous devons y voir un progrès, car la multiplicité des hospices accuse bien plus hautement que ne peut le faire celle des hôpitaux, l'état de la civilisation. Ces derniers, en effet, assurent au malade des soins plus éclairés et plus actifs que ceux qu'il trouverait chez lui, quelle que fût sa position sociale; tandis que les premiers, que peuplent incessamment le vice et la misère, ne servent qu'à dérober aux regards de la société les tristes victimes de sa déplorable organisation.

HOSPITALIER (Grand). C'était un des dignitaires de l'ordre de Malte. I venait après le grand commandeur et le grand maréchal, et était chef de la langue de France. Il avait la haute direction du grand hôpital.

HOSPITALIERS. On connaît sous ce nom divers ordres religieux, les uns d'hommes, les autres de femmes, qui, outre les trois vœux ordinaires, faisaient celui d'hospitalité, et se vouaient au service des voyageurs, des pèlerins et des malades.

Parmi les congrégations de frères hospitaliers qui existèrent en France, on remarque, après les célèbres chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte (voyez leur article), l'ordre laïque du Saint-Esprit, fondé à Mont

pellier par le comte Guido, en 1070; les religieux de Saint-Lazare, appelés en France par Louis VII, en 1149, pour soigner les pestiférés; ceux de SaintJacques du Haut-Pas, introduits d'Italie sous Philippe de Valois; les Frères de la Charité, qui, institués par saint Jean de Dieu, en Portugal, l'an 1540, ne tardèrent pas à se répandre en France, et y subsistèrent jusqu'en 1792; les Bons fils, institués à Armentières en 1615; les hospitaliers religieux et militaires de l'abbaye d'Aubrac, sur les confins du Rouergue et du Quercy.

On remarque parmi les congrégations de sœurs hospitalières, celle dite de Saint-Jean de Jérusalem, laquelle était d'institution aussi ancienne que l'ordre des chevaliers de ce nom; une autre, pareillement de la règle de Saint-Augustin, fondée en France en 1217; et celle de Notre-Dame de Paris, fondée en 1634 par Françoise de la Croix, sans compter une foule d'autres dont la liste serait trop longue pour trouver place ici. HOSPITALITÉ. Les Gaulois avaient une véritable aptitude pour la vie sociale; les relations étaient faciles et fréquentes entre leurs diverses peuplades. Le plaisir de parler, celui non moins grand d'apprendre, leur rendaient agréables ces réunions nombreuses où les esprits s'éclairent et les mœurs s'adoucissent. Cette curiosité, qui leur était naturelle, leur faisait rechercher la fréquentation des voyageurs qui pouvaient les instruire des coutumes étrangères, des phénomènes curieux et des guerres lointaines. Ils pratiquaient l'hospitalité avec un généreux abandon, regardant la présence d'un hôte comme une faveur et non comme une charge. Ils poussaient même la prévoyance si loin, qu'ils laissaient leurs portes ouvertes la nuit, pour que les voyageurs pussent librement y entrer. Une fois l'hôte admis, il devenait un être sacré, et une injure à lui faite était un outrage pour toute la bourgade. Il était traité en ami et en frere; on l'admettait à toutes les réunions de fêtes, on lui faisait prendre part à tous les plaisirs.

C'était un sacrilege chez les Francs que de fermer sa porte à qui que ce

fût. Celui qui avait exercé l'hospitalité envers un étranger aussi longtemps que sa fortune le lui permettait, le conduisait à la porte d'une autre maison, où on devait le recevoir avec la même humanité. « Cependant, dit Montesquieu, lorsque les barbares eurent fondé des royau mes, l'hospitalité leur devint à charge. Cela paraît par deux lois du code des Bourguignons, dont l'une inflige une peine à tout barbare qui irait montrer une maison à un étranger chez les Romains; et dont l'autre règle, que celui qui recevra un étranger sera dédommagé par les habitants, chacun pour sa quote part. » Le mouvement de la civilisation emporta, du reste, bientôt tout ce qui pouvait rester des mœurs primitives.

Au commencement du douzième siècle, le mot hôte, hospes, avait une tout autre acception que celle qui lui était donnée dans l'antiquité. On voit, vers l'an 1100, dans le Cartulaire de St-Père de Chartres, publié par M. Guérard, des hôtes, hospites, au nombre de trente, établis sur une terre contenant quinze arpents, entièrement libres, c'està-dire, exempts de tout service arbitraire, et cultivant ces terres sous la condition que, d'une part, tant qu'ils voudraient ou pourraient les cultiver, elles ne seraient pas données à d'autres colons, et que, d'autre part, tant qu'el les resteraient incultes, ils n'auraient pas la faculté de recevoir d'autres personnes de nouvelles terres à mettre en culture. En cas de discussions ou de délits commis par eux, ils étaient justiciables du prieur de St-Père, établi à Tillai. Ces hôtes, hospites, sont particulièrement favorisés dans cette charte; et quoiqu'en général toute cette classe jouit de la liberté, et allât à la guerre au commandement de l'abbé (Hosp. S. Winnoci), dans certains lieux ils n'étaient plus que des fermiers ou locataires occupant une petite habitation nommée hospitium, hospitiolum, et plus tard hostisia, quelquefois sans terrain y annexé. Ils n'avaient que l'u sufruit de leurs possessions, pour lesquelles ils devaient des rentes et des services, et le propriétaire ou seigneur, à moins de stipulation contraire, avait le droit de les congédier à volonté.

On voit dans le même cartulaire l'exemple de plusieurs aliénations, dont les unes comprennent des hôtes sans la seigneurie, et les autres des portions de terres seigneuriales sans les hôtes; de plus, des hôtes appartenant à la fois, dans certains cas, à deux seigneurs différents par exemple, quatre hôtes établis à Liancourt et appartenant en même temps au roi et à un certain Étienne de Foix.

Les hospites étaient donnés, vendus ou aliénés, avec les fonds qu'ils occupaient; mais ce serait une erreur grave de croire qu'on pouvait disposer d'eux comme des esclaves dans l'antiquité. Le texte de la charte, qui peut paraître obscur, mais s'explique parfaitement par des endroits corrélatifs, veut dire simplement les tenures des hôtes, avec les droits et les services dus par eux en raison de leurs tenures.

On distinguait encore une autre classe d'hôtes, les hospites plenarii, qui comprenaient, autant qu'on peut le conjecturer, les hôtes qui ne devaient leurs rentes et le service qu'à leur seigneur; ainsi les hospites plenarii de St-Père appartenaient pleinement et uniquement aux moines. Le mot hospites a, du reste, été jusqu'ici fort peu compris; du Cange l'a mal expliqué; Laurière et Coulon ne disent à ce sujet rien d'exact. (Voyez M. Guérard, Collection des cartulaires de France. Prolégomen., pages XXXV et suiv.

HOST(hostis), terme féodal synonyme d'armée du seigneur; le service d'host était le service militaire dû par les tenanciers et les vassaux. (Voyez FÉODALITÉ.)

L'obligation de l'host et chevauchée n'était pas la même dans tous les lieux. Dans certaines localités, le vassal n'était point tenu de sortir des limites de la seigneurie; dans d'autres, il avait droit de refuser de marcher, si l'expédition était telle qu'il ne pût revenir chez lui le même jour. Dans quelques autres, il devait le service pendant trois, neuf ou quatorze jours; quelquefois même il devait aller jusqu'à quarante jours. On l'avait fixé en France à soixante jours pour les nobles, et quarante jours pour les roturiers. On ne

comptait ni l'aller ni le venir; ce terme expiré, les vassaux s'en retournaient s'ils le voulaient. Le roi même ne pouvait les forcer de demeurer que pour la défense du royaume, et qu'en les soudoyant à ses frais. S'il entreprenait de les mener à quelque conquête hors des frontières, il devait laisser à leur choix de le quitter ou de le suivre. Dans ce dernier cas, il devait leur donner des gages, et très-souvent les dédommager des pertes qu'ils avaient faites pendant la guerre.

Les vassaux et les tenanciers qui étaient tenus de se trouver à l'host étaient obligés, au premier mandement du seigneur, de se rendre près de lui, équipés des ar mes convenables, et de l'accompagner dans ses expéditions militaires.

Il se rencontrait ordinairement que celui qui devait le service d'host devait aussi le service de chevauchée. Il y avait cependant de la différence entre ces deux services; c'est ce qu'on voit dans l'ancienne coutume d'Anjou, qui dit que host était pour défendre son seigneur, c'est-à-dire, que le service d'host se faisait dans le pays même, et pour le défendre, au lieu que le service de chevauchée se faisait pour les guerres du seigneur même, hors les limites de son territoire.

Le service d'host et de chevauchée n'était pas dû seulement par les simples tenanciers et sujets, il était dû principalement par les nobles feudataires et vassaux; aucun d'eux n'en était exempt. Les évêques même, les abbés et autres ecclésiastiques, y étaient soumis ; ils en étaient tenus de même que les laïques, à cause du temporel de leurs églises.

HOSTALRICH (Prise de la ville et du fort d'). Vers la fin d'octobre 1809, la division italienne du général Pino enleva ce poste, l'un des plus importants de la Catalogne. En une heure la brigade Mazzuchelli escalada les murs à l'aide d'échelles qu'elle prit dans les maisons du faubourg, et tous les Espagnols furent passés au fil de l'épée, tous les magasins évacués ou détruits.

Quelques mois plus tard, nos troupes, maîtresses de Girone, durent encore bloquer le fort d'Hostalrich, dont il était indispensable de prendre posses

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