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qu'il reçut en France, où il séjourna plusieurs années..

La guerre ayant été rallumée entre la Hollande et l'Espagne, les secours de la France ne manquèrent pas à son alliée, qui cependant eut à se plaindre de la conduite de Richelieu lorsque celui-ci conclut perfidement en 1626, avec l'Espagne, le traité de Mon çon. (Voy. ce mot.) Néanmoins, malgré ce traité, les volontaires français abondèrent toujours dans les armées hollandaises. Ce fut au siége de Bois-le Duc, en 1628, que Turenne fit ses premières armes.

Quelques années plus tard, Richelieu cherchant à embarrasser la maison d'Autriche dans des guerres continuel les, fit tout ce qu'il put pour empêcher les Hollandais de se rapprocher de l'Espagne; le baron de Charnacé fut envoyé chez eux dans ce but; ils déclarèrent qu'ils étaient tout disposés à s'unir sincèrement à la France, et à travailler à la conquête de la Flandre avec et pour le roi, pourvu que Louis XIII déclarât ouvertement la guerre à l'Espagne. Mais le cardinal n'était pas encore prêt. Il se borna à offrir des subsides, dix millé soldats et cinq cents chevaux, que des navires hollandais devaient seulement venir chercher dans les ports de France, et, sur ces entrefaites, la maladresse dé l'Espagne fit rompre les négociations. Le 15 avril 1634, Richelieu augmenta les subsides annuels payés aux Provinces-Unies, sous la condition que de toute une année elles ne feraient aucun traité avec l'Espagne; et enfin, le 8 février 1635, Louis XIII signa avec elles, à Paris, un traité d'alliance offensive et défensive, par lequel il promit d'attaquer les Pays-Bas à la tête de vingt cinq mille fantassins et de cinq mille cavaliers. Aussitôt que les ratifications seraient échangées, les deux parties s'engageaient à poursuivre la guerre dans les Pays-Bas, jusqu'à l'entière expulsion des Espagnols; après quoi toute la Belgique devait être partagée entre elles. Bientôt après s'engagea la guerre générale dont nous avons déjà raconté les événements. (Voy. ANNALES, t. I.)..

La mésintelligence commença à écla ter dans le cours de cette guerre entre

la France et les Provinces-Unies, qui voyaient avec inquiétude nos progrès en Flandre; d'ailleurs Mazarin semblait tenir peu à leur alliance. En 1650, le président de Bellièvre, ambassadeur en Hollande, offensa les États-Généraux par la prétention qu'il avait de prendre dans son hôtel le pas et la main sur leurs députés. Son successeur Pierre Chanut se montra moins difficile sur l'étiquette, mais tout aussi peu accommodant pour la réparation des griefs dont la Hollande avait à se plaindre. Les corsaires français enlevaient sans scrupule les vaisseaux marchands des Provinces-Unies; et malgré une cinquantaine d'arrêts des conseils et des amirautés, les armateurs gardaient obstinément ces prises. En 1657, les Hollandais réclamaient trois cent dix-huit vaisseaux marchands. Ruyter reçut l'ordre d'exercer des représailles, et s'empara de deux vaisseaux de la marine royale. De Thou, envoyé pour terminer ce différend, ne put y parvenir; enfin les Hollandais, indignés de voir Mazarin intéressé dans les bénéfices des corsaires français, et surtout inquiets de la puissance toujours croissante de la France, ne cachèrent plus leur mauvais vouloir, et ils prirent parti pour le roi de Danemark contre le roi de Suède, allié de la France.

Cependant, malgré ces sujets de plainte, malgré les prétentions de la France sur les Pays-Bas catholiques, le parti français, avant pour chef Jean de Witt, était encore puissant en Hollande. Mais l'abaissement de la maison d'Autriche devait nécessairement amener un revirement complet en Europe; l'intérêt politique avait partout remplacé l'intérêt religieux, et la France allait trouver des ennemis dans les peuples que depuis plus d'un siècle elle avait eus pour alliés. On put s'apercevoir de ce changement lorsque, le 27 avril 1662, lá ratification d'un traité de commerce signé entre la Hollande et la France, fut différée par la première de ces deux puissances, jusqu'au 20 mars 1663, époque de l'achat de Dunkerque par Louis XIV.

Les prétentions que ce prince éleva sur les Pays-Bas espagnols en vertu du droit de dévolution, donnèrent lieu à des négociations fort importantes en

tre la France et la Hollande. De Witt proposait d'ériger les dix provinces catholiques en république fédérative indépendante, mais alliée des Provinces-Unies et garantie par elles et par la France; comme compensation, il offrait à la France l'occupation d'un certain nombre de places frontières. Cette proposition fut d'abord acceptée par Louis XIV, puis des projets et des contre-projets furent échangés, et, enfin, au bout de deux ans, l'ambassadeur français, d'Estrades, déclara « que c'était une proposition prématurée, et qu'il serait assez temps d'en régler les conditions à l'ouverture de la succession de la reine. >>

Cependant la guerre ayant éclaté en 1665, entre l'Angleterre et les Provinces-Unies, celles-ci réclamèrent l'assistance de la France; et Louis XIV, après avoir offert inutilement sa médiation et cherché divers prétextes pour ne pas tenir ses engagements, déclara la guerre à Charles II, le 26 janvier 1666. L'année précédente il avait envoyé aux Hollandais six mille hommes pour repousser les ravages de l'évêque de Mun

ster.

Nous avons longuement raconté ailleurs (Voy. ANNALES, t. II) comment le roi, après avoir promis d'unir sa flotte à la flotte hollandaise, laissa l'Angleterre et la Hollande s'épuiser dans la lutte, entreprit ensuite la conquête des Pays-Bas espagnols, et fut enfin obligé, en 1668, par l'intervention de la Hollande, de conclure à Aix-la-Chapelle un traité qui ne lui laissa que la Flandre française. Nous avons aussi raconté comment ce prince, profitant de la paix pour se préparer à la guerre, assaillit les Provinces-Unies, à la défense desquelles l'Europe entière accourut; nous ne reviendrons pas sur les détails de cette guerre qui fut terminée en 1678, par le traité de Nimègue; nous nous bornerons seulement à dire que les historiens semblent jusqu'à présent n'avoir pas fait assez ressortir combien elle fut populaire en France: il suffit de lire les Mémoires contemporains pour voir combien la haine soulevée contre les Hollandais fut alors nationale. Jamais peut-être événement poli

tique ne donna lieu à plus de caricatures et couplets satiriques (*).

Malgré la paix, Louis XIV continua ses conquêtes, et la Hollande fut enfin forcée au repos par son épuisement : pour arrêter les empiétements du roi de France, les États-Généraux rédigèrent, le 17 juin 1684, un projet de traité par lequel ils promettaient de faire accepter par l'Espagne et l'Empire une trêve de vingt années, aux conditions offertes par lui, et, s'ils n'y réussissaient pas, de ne donner à l'Espagne aucun secours. Cette dernière puissance accéda le 29 juin aux propositions de Louis

XIV.

Ce fut la Hollande qui fut l'âme des deux coalitions européennes formées ensuite contre la France, coalitions dont les résultats furent les deux guerres de 1689 et de 1701, terminées, l'une en 1697, par le traité de Ryswick, l'autre en 1713 et en 1714, par les traités d'Utrecht, de Bade et de Rastadt. (Voyez ANNALES, tom. II.)

A partir de cette époque commença la décadence de la Hollande, qui avait sacrifié ses véritables intérêts pour sa tisfaire sa haine contre Louis XIV (**). La guerre de la succession d'Espagne lui coûta plus de 350 millions de florins, et ses acquisitions en Europe lui furent funestes, car elle devint alors puissance

(*) On connait le virelai de la Fontaine : Salut, révérence, hommage,

A vous, marchands de fromage, Salut, révérence, hommage. Voici le texte d'une chanson qui se lit au milieu d'une gravure du temps intitulée, La jouissance du soldat françois sur la declaration de guerre contre les Hollandois, sur le chant: Mon mary, vous me foulez :

Aux armes, soldats françois !
Nostre grand roi le commande;
Il prétend à cette fois
Faire la guerre en Hollande.
Dites donc vostre in manus,
Pauvres marchands de fromages,
Dites donc vostre in manus,
De vins françois n'aurez plus.

Allons voir, allons voir, allons voir, Ces gros avaleurs de bière, Allons voir, allons voir, allons voir Les forces qu'ils peuvent avoir. (**) Nous ferons connaître à l'article INDE, un des motifs qui durent le plus contribuer à jeter les Hollandais dans cette politique.

à leur secours (*). » L'année suivante, en 1748, le traité d'Aix-la-Chapelle mit fin à la guerre.

Cependant, sous le ministère Choiseul, la Hollande sembla revenir à une politique plus sage. Un parti antianglais s'y forma. Elle put, du reste, voir ce qu'elle devait attendre des Anglais, quand, à l'époque de la guerre d'Amérique, elle accéda à la ligue que l'on nomma la neutralité armée, après avoir refusé à son stathouder de se déclarer contre nous. Aussitôt que l'Angleterre eut connu cette détermination, elle attaqua, sans déclaration de guerre, suivant son habitude, les flottes et les colonies hollandaises. A la suite de cet acte de perfidie, les États-Généraux firent immédiatement alliance avec la maison de Bourbon, et mirent deux flottes en mer. Mais leurs entreprises échouèrent par la trahison de leur stathouder, qui avertit l'Angleterre de leurs préparatifs. Ils implorèrent alors le secours de la France qui, en 1781, envoya 11 vaisseaux dans l'Inde, sous le commandement du bailli de Suffren.

La paix de Versailles, conclue le 8 septembre 1783, rendit à la Hollande toutes ses colonies, moins Négapatam.

continentale, et négligea sa marine, la
plus sûre garantie de son indépen-
dance. Lors de la guerre qui éclata
en 1733, elle s'engagea à rester neu-
tre, et la France, de son côté, promit
de respecter son territoire. Il n'en fut
pas de même dans la guerre pour la
succession d'Autriche. L'Angleterre et
la Hollande offrirent d'abord leur mé-
diation; puis, la première puissance
s'étant, le 11 fevrier 1742, décidée à la
guerre, la seconde, qui, pour nous ser-
vir de l'expression du grand Frederic,
n'était plus qu'une chaloupe traînée à
la remorque d'un vaisseau de ligne, ad-
héra naturellement à son alliance. On
sait que cette guerre fut signalée par
les succès du maréchal de Saxe dans les
Pays-Bas. Louis XV vainqueur ne ces-
sait d'offrir la paix; il proposa aux Hol-
landais d'en être les médiateurs. « En ef-
fet, un peuple tout commerçant, qui
n'avait ni bons généraux, ni bons soldats,
dont les meilleures troupes étaient pri-
sonnières en France, au nombre de
35,000 hommes, semblait n'avoir d'au-
tre intérêt que la paix. La Hollande n'é-
tait plus même une puissance maritime;
ses amirautés ne pouvaient pas alors
mettre en mer vingt vaisseaux de
guerre. Les républicains sentaient que
si la guerre entamait leurs provinces,
ils seraient forcés de se donner un sta-
thouder; ils insistaient pour la neutra-
lité. Le parti anglais et le préjugé géné-
ral prévalurent. L'irruption de Louis
XIV était encore dans les cœurs; on
ne pouvait concevoir la modération de
Louis XV, ni la croire sincère; ses pro-
positions furent donc rejetées. Alors la
guerre fut déclarée aux Hollandais, et
les Français envahirent le Brabant sep-
tentrional. Aussitôt une révolution
éclata, parodie de celle de 1672, et l'on
proclama stathouder Guillaume IV,
prince d'Orange, arrière-petit-neveu de
Guillaume III. Le stathouderat fut dé-
claré héréditaire, même dans la ligne
des femmes, et les Provinces-Unies de-
vinrent réellement une monarchie plus
que jamais soumise à l'Angleterre. En-
suite ces deux puissances sollicitèrent
toute l'Europe « contre le voisin am-
bitieux et perfide qui les menaçait, » et
conclurent un traité avec la cour de
Russie, qui fit marcher 35,000 hommes
p. 438.
T Ix. 30 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

Peu de temps après, la Hollande fut encore sauvée par la France d'un danger imminent. Le turbulent Joseph II voulait, malgré les traités, exiger la pleine possession du cours de l'Escaut, depuis Anvers jusqu'à Saftingen, la démolition de plusieurs forts et la cession des places de la Barrière; un de ses bâtiments ayant voulu forcer le passage du fleuve, fut canonné et pris par les Hollandais, le 4 octobre 1784. Cet acte de vigueur devait nécessairement entraîner la guerre; aussi les États-Généraux réclamèrent-ils le secours de la France. Louis XVI ne se prononçant pas sur-le-champ, on accusa la faiblesse des ministres, et l'affection de la reine pour son frère. Le comte de Vergennes pensait que la France, replacée au rang le plus honorable, devait éviter les hasards d'une guerre que ne lui commandaient point ses intérêts politiques, et dans laquelle on verrait s'u

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(*) Lavallée, Histoire des Français, t. III,

30

nir contre elle l'Autriche, la Russie et la Grande-Bretagne. Le rôle de médiateur lui paraissait le plus utile et le plus noble; mais il insista sur la nécessité de ne point souffrir que l'Empereur opprimât la Hollande, et de réunir des forces suffisantes pour prévenir ou réprimer les effets de son ambition.... Louis XVI, après avoir donné l'ordre de former deux armées l'une en Flandre et l'autre sur le Rhin, écrivit de sa main à son beau-frère; sa médiation fut acceptée, et parut même provoquée par les deux puissances, dont la querelle menaçait le repos de l'Europe. L'Empereur borna ses demandes à des excuses que la Hollande lui ferait par la bouche de deux députés, pour avoir insulté son pavillon, et au payement d'une somme de 9,500,000 florins. Les ÉtatsGénéraux consentirent aux excuses; mais ils s'opiniâtrèrent à ne payer que 5 millions de florins. La puissance médiatrice déclara alors qu'elle donnerait le surplus, en prenant soin, toutefois, de s'assurer des avantages qui surpassaient de beaucoup ce sacrifice; en effet, dix jours avant leur traité avec l'Empereur, les Hollandais signèrent, avec le cabinet de Versailles, un traité d'alliance (10 novembre 1785), qui devait pour longtemps enlever à l'Angleterre toute influence sur les ProvincesUnies. La France paraissait généreuse; elle était habile et sage (*). »

Cette alliance effraya nos éternels ennemis. Lorsque les États-Généraux engagèrent leur lutte contre le stathouder vendu à l'étranger, l'Angleterre et la Prusse se concertèrent pour mettre les républicains à la raison; mais le comte de Vergennes n'abandonna pas la Hollande, et ses notes 'diplomatiques furent assez fermes pour arrêter la Prusse; Montmorin, nommé après lui ministre des affaires étrangè res, proposa au conseil de former à Givet un camp d'observation de 20,000 hommes, dont la présence devait suffire pour faire respecter l'indépendance de la Hollande. Ce sage àvis fút adopté, et Calonne sut trouver la somme nécessaire. Mais Brienne, parvenu au minis

(*) Droz, Histoire de Louis XVI, t. I, P. 433 et suiv.

tère, détourna cette somme pour d'autre dépenses, et prétendit que la menace suffisait. Montmorin, cependant, fit secrètement prévenir les patriotes hollandais que si les États-Généraux demandaient la médiation du cabinet de Versailles, elle serait accordée. La proposition en fut faite aux États par la bourgeoisie d'Amsterdam, et accueillie presque à l'unanimité; mais un complot ourdi par le stathouder vint changer la face des événements; vingt mille Prussiens se rassemblèrent à Wesel, sous le commandement du duc de Brunswick. Le cabinet de Versailles, malgré les supplications de son alliée, se borna à envoyer quelques centaines d'artilleurs, tandis qu'une simple démonstration aurait suffi pour la sau

ver.

Brunswick, qui avait reçu l'ordre d'éviter une rupture avec la France, envoya secrètement reconnaître sur nos frontières si nous faisions des préparatifs. Apprenant qu'il n'y avait aucun rassemblement de troupes, il entra brusquement dans les Provinces-Unies, et l'issue de la lutte ne fut pas longtemps douteuse. Les Etats, retirés à Amsterdam, espéraient encore qu'en prolongeant la résistance, ils verraient arriver les Français. La défense de cette ville était confiée à un Français, le chevalier de Ternant, qui s'était distingué dans la guerre d'Amérique; mais la faiblesse de l'autorité, divisée entre une multitude de bourgeois, et l'indiscipline des troupes, l'avaient_contraint d'abandonner le commandement, lorsque le cabinet de Versailles fit dire aux États de se soumettre à la nécessité. La France reçut une nombreuse émigration d'hommes qu'elle n'avait pas su défendre. Notre traité d'alliance, sans être rompu, devint insignifiant après les traités que la Prusse et l'Angleterre conclurent avec les Provinces-Unies. Des armements avaient été ordonnés dans les ports de la Grande-Bretagne; Pitt voyant la faiblesse de notre ministère, les fit continuer avec une activité menaçante. La France se trouva contrainte d'armer aussi. Il fut question d'une quadruple alliance entre la France, l'Espagne, l'Autriche et la Russie. Enfin, le cabinet de Londres, ne jugeant

pas prudent de porter plus loin ses démonstrations, convint, avec celui de Versailles, qu'on désarmerait de part et d'autre.

Cette conduite, à la fois lâche et impolitique, du gouvernement français, acheva de le discréditer dans l'esprit de la nation. Aussi doit-on penser que la Hollande vit avec joie triompher en France la cause de la liberté; GuilJaume V, au contraire, qui était vendu à l'Angleterre, ne nous montra alors que de la malveillance. Aussi, la Convention nationale ordonna-t-elle, après le 21 janvier 1793, un rapport sur la conduite de l'Angleterre et sur les intelligences de son gouvernement avec le stathouder; ce fut après avoir entendu la lecture de ce rapport, qu'elle déclara solennellement la guerre à la Hollande et à l'Angleterre (1er février 1793). A la fin de l'année 1794, les Français se trouvèrent au cœur de la Hollande, appelés et encouragés par tous les patriotes hollandais. Le stathouder essaya de négocier, demanda une trêve, offrit la neutralité et une indemnité pour les frais de la guerre; mais le général français et les représentants qui l'accompagnaient, rejeterent la trêve, et renvoyèrent les offres de paix au comité de salut public, qui refusa de négocier au moment où l'on était maître du pays. Enfin, au mois de janvier 1795, Guillaume V voyant sa cause entièrement désespérée, se sauva en Angleterre; et le 20 du même mois (1er pluviôse), pendant que les orangistes et les émigrés s'enfuyaient d'un côté, de l'autre notre armée fit son entrée dans Amsterdam, aux acclamations des habitants.

« Le premier soin des représentants, dit M. Thiers, fut de publier une proclamation dans laquelle ils déclaraient qu'ils respecteraient toutes les propriétés particulières, excepté cependant celles du stathouder;... que les Français entraient en amis de la nation batave, non point pour lui imposer un culte, une forme de gouvernemeut quelconque, mais pour l'affranchir de ses oppresseurs, et lui rendre les moyens d'exprimer son vou. Cette proclamation, suivie de véritables effets, produisit l'impression la plus favorable. Par

tout les autorités furent renouvelées sous l'influence française. On exclut des États quelques membres qui n'y avaient été introduits que par l'influence stathoudérienne. Cette assemblée abolit le stathoudérat à perpétuité, et proclama la souveraineté du peuple. Elle vint en informer les représentants et leur faire hommage en quelque sorte de sa résolution.

« Les conditions de la paix qui fut signée à la Haye, le 27 floréal (16 mai), furent les suivantes : La république française reconnaissait la république des Provinces-Unies comme puissance libre et indépendante, et lui garantissait son indépendance et l'abolition du stathoudérat. Il y avait entre les deux républiques alliance offensive et défensive pendant toute la durée de la guerre actuelle. Cette alliance offensive et défensive devait être perpétuelle entre les deux républiques dans tous les cas de guerre contre l'Angleterre. Celle des Provinces-Unies mettait actuellement à la disposition de la France douze vaisseaux de ligne et dix-huit frégates, qui devaient être employés principalement dans les mers d'Allemagne, du Nord et de la Baltique. Elle donnait en outre, pour auxiliaire à la France, la moitié de son armée de terre. Quant aux démarcations de territoire, elles étaient fixées comme il suit : La France gardait toute la Flandre hollandaise, de manière qu'elle complétait ainsi son territoire du côté de la mer, et l'étendait jusqu'aux bouches des fleuves; du côté de la Meuse et du Rhin, elle avait la possession de Venloo et Maestricht, et tous les pays compris au midi de Venloo et de l'autre côté de la Meuse. Ainsi, la république renonçait sur ce point à s'étendre jusqu'au Rhin, ce qui était raisonnable. De ce côté, en effet, le Rhin et la Meuse se mêlent tellement, qu'il n'y a plus de limite. claire. Lequel de ces bras d'eau doit être considéré comme le Rhin? On ne le sait, et tout est convention à cet égard. D'ailleurs, de ce côté, aucune hostilité ne menace la France que celle de la Hollande, hostilité fort peù redoutable et qui n'exige pas la protection d'une grande limite. Enfin, le territoire indiqué par la nature à la Hollande,

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