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soutiennent deux grandes voiles triangulaires. Les goëlettes n'étaient autrefois que des navires du commerce. Depuis un certain temps, on en a armé en guerre avec de la petite artillerie; elles sont utiles pour la course.

GOERDE (combat de). Dans le courant de septembre 1813, le prince d'Eckmühl, qui commandait le 13 corps de la grande armée française d'Allemagne, et qui opérait sur le bas Elbe, avait détaché le général Pecheux avec 5 bataillons, 1 escadron et 6 pièces d'artillerie, vers Magdebourg, pour éclairer la rive gauche du fleuve. Le général en chef de l'armée ennemie, Walmoden, qui occupait Schwerin, instruit de la marche de notre colonne, conçut le dessein de l'anéantir au moyen de forces supérieures. En conséquence, il se porta lui-même, avec environ 16,000 hommes, vers Domütz, où il fit établir un pont. Le 16, son avant-garde poussant jusqu'à Danneberg, rencontra le corps de Pécheux; mais vainement le Russe Tettenborn, qui la commandait, essaya-t-il d'abord d'attirer son adversaire dans une espèce d'embuscade. Le général français, sachant qu'il avait affaire à un ennemi nombreux, suspendit sa marche, et prit position au village de Goerde. Walmoden se mit aussitôt en mesure d'attaquer à la fois nos troupes par le centre et par les deux ailes. L'action s'engagea vers midi. Nos piè ces furent promptement démontées par la supériorité du feu des Anglo-Allemands, mais nos bataillons soutinrent, avec l'intrépidité la plus rare, et le choc de leur infanterie et les charges reitérées de leur cavalerie. Enveloppé complétement, Pécheux, pour opérer néanmoins sa retraite, forma ses troupes en carré, fit ainsi front à toutes les attaques, et gagna Harbourg avec environ 2,500 hommes. Il n'en avait laissé que 4 ou 5 cents, tués ou blessés sur le champ de bataille : les pertes de l'ennemi s'élevaient presque au double.

en

GOHIER (Louis-Jérôme), membre de l'Assemblée législative, ministre, directeur, etc., naquit à Semblançay, 1746. Élève des jésuites de Tours, il étudia le droit à Rennes, et devint l'un des avocats les plus distingués du bar reau de cette ville. Sa plaidoirie pour

le comte Desgrées, qui attaquait en calomnie le duc de Duras, lui fit surtout une brillante réputation. « Dans cette obscure affaire, dit Linguet, il n'y eut de décidé que le talent de l'avocat du comte Desgrées. » Gohier ne s'occupait pas seulement de législation et de jurisprudence; il cultivait aussi les lettres dans ses loisirs. A l'occasion de l'avénement de Louis XVI et du renvoi du parlement Maupeou, il composa une pièce de théâtre, intitulée le Couronnement d'un roi, où figuraient, sous le voile de l'allégorie, tous les personnages fameux dans l'histoire du temps : l'abbé Terray, Saint- Florentin, le duc d'Aiguillon, le maréchal de Richelieu, et enfin le chancelier Maupeou lui-même avec son parlement. Ce drame, que Gohier a fait réimprimer en 1825, à propos du sacre de Charles X et du ministère Villèle, eut dans la nouveauté le plus grand succès, quoique l'on y puisse reprendre un tour d'imagination bizarre, et que les détails ne soient pas toujours du meilleur goût.

Entouré de l'estime publique, Gohier vit les clients affluer, et son ministère réclamé dans toutes les causes importantes. C'est à lui que les états de Bretagne confièrent la défense de leurs droits, violés par l'intervention du gouverneur de la province dans l'élec tion des députés qui devaient porter à la cour les griefs du pays, et dans un mémoire plein de force et de logique, il établit incontestablement la légitimité des prétentions des états. Lorsque les Bretons donnèrent à la France le signal de l'opposition aux édits désastreux de Brienne, ce fut encore lui qu'ils chargèrent de rédiger leurs énergiques réclamations. En 1789, après la suppression des parlements, il devint membre de la cour supérieure provisoire de Bretagne.

Gohier fut porté à l'Assemblée législative en 1791, par le département d'Illeet-Vilaine, et il s'y montra ce qu'il fut toute sa vie, plein de zèle, plein de bonnes intentions, mais du reste, comme le dit madame Roland, homme médiocre. Il fut chargé du rapport sur les papiers inventoriés dans les bureaux de la liste civile, après le 10 août, et il s'acquitta de cette tâche dans la séance

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du 16 septembre 1792. Après avoir signalé toutes les pièces qui constataient les intelligences de la cour avec les puissances étrangères, ainsi que les machinations ourdies à l'intérieur pour opérer la contre révolution, Gohier termina en s'élevant contre les catégories qui divisaient les patriotes. Son discours fut vivement applaudi par l'Assemblée législative, qui en ordonna l'impression; mais les réflexions conciliatrices qu'il contenait furent mal accueillies des démocrates, dont la rupture avec le parti modéré était dès lors irrévocablement accomplie aussi, malgré le gage que Gohier avait donné dans son rapport aux opinions avancées, il ne fut point élu à la Convention. Toutefois, il ne resta point inactif. D'abord secrétaire général de la justice sous le ministère de Garat, en 1792, lorsque ce dernier passa au ministère de l'intérieur, le 20 mars 1793, Gohier lui succéda à la justice. Mais les comités de la Convention s'étant emparés vers ce tempslà de la plénitude du pouvoir exécutif, le rôle des ministres devint de plus en plus insignifiant, et le nom de Gohier, pas plus que celui d'aucun de ses collègues, n'est resté attaché aux actes et aux souvenirs de cette époque. En quittant le ministère (4 germinal an IV), il obtint la présidence de l'un des tribunaux civils de Paris, et fut successivement ensuite président du tribunal criminel de la Seine et du tribunal de cassation. C'est de ce poste important qu'il fut élevé, en 1799, à la puissance directoriale, en remplacement de Treilhard, après la journée du 30 prairial. Gohier, autour duquel se groupaient les débris de l'ancienne Montagne, ainsi que tous les hommes qui voulaient sincèrement la constitution de l'an III, se trouva président du Directoire au milieu des événements qui suivirent le retour de Bonaparte, et qui préparèrent, puis effectuèrent le renversement de la constitution. De telles circonstances étaient trop fortes pour lui. Avocat de réputation, jurisconsulte distingué, patriote sincère, homme intègre et franc, comme Napoléon le disait de lui à Sainte-Hélène, Gohier, il faut en convenir, n'était rien moins, par le caractère et le génie, qu'un homme d'État.

Il manquait de clairvoyance, ou s'il voyait (comme ce fut le cas pour Sieyes, dont les manoeuvres secrètes lui étaient connues), ennemi, de son propre aveu, des coups d'Etat, il manquait de vigueur pour agir. Sa femme était liée avec Joséphine, et Gohier, dans ses mémoires, raconte longuement le parti que tira Bonaparte de cette liaison pour l'endormir, après avoir essayé vainement de le gagner. La veille même du 18 brumaire, le général écrivit à Gobier qu'il s'invitait à dîner chez lui avec sa famille pour le lendemain, et le dépositaire de la première magistrature de la république attendait impatiemment son illustre convive, lorsqu'on vint lui demander de sa part une renonciation expresse aux suprêmes fonctions dont il était revêtu. Mais, s'il était impropre à agir, Gohier avait précisément ce genre de courage qui honore la défaite. Il refusa courageusement la démission qu'on exigeait de lui, et se rendit avec Moulins auprès du Corps législatif. Là, dans la salle même où les conjurés avaient établi leur quartier général, il protesta contre tous les actes attentatoires à la constitution, et contre toutes les violences dont la représentation nationale était menacée. Vaine opposition! Le 18 brumaire s'accomplit en dépit de Gohier et de Moulins, et ces deux directeurs, contraints d'abandonner le palais du Luxembourg et de déposer l'exercice de l'autorité souveraine, rentrèrent dans la vie privée. Gohier apprit bientôt que Sieyès n'épargnait aucun effort pour le faire comprendre dans la liste des déportés, et que la police de Fouché surveillait toutes ses démarches. Pour se soustraire à cette inquisition, il se retira à Antony, puis à Eau-Bonne, dans la vallée de Montmorency. Cependant, après deux ans de retraite, il céda aux instances du premier consul, qui lui prodiguait les plus vifs témoignages d'estime et de bienveillance. Il consentit à le voir et accepta la place, modeste pour lui, de consul général de France à Amsterdam, où il resta jusqu'à la réunion de la Hollande à l'empire. Désigné à cette époque pour aller remplir les mêmes fonctions aux États-Unis, sa santé et son âge avancé ne lui permirent pas de se

rendre à ce nouveau poste, et il retourna dans sa solitude de Montmorency. C'est là qu'il écrivit ses Mémoires, 2 vol. in-8°, Paris, 1824. On y retrouve tout ce que nous avons dit, son honnêteté, sa bonhomie, son imprévoyance, sa faiblesse. Hâtons-nous d'ajouter à son éloge, qu'après sept années de fonctions ministérielles ou directoriales, il se retira presque pauvre, et que malgré les faveurs insignifiantes qu'il accepta de Bonaparte, il n'en est pas moins du petit nombre de ceux qui sont restés jusqu'au dernier jour fideles aux convictions de leur jeunesse. Gohier mourut à Paris, le 29 mai 1830.

GOHONY (Jacques), né au commencement du seizième siècle, quitta Florence, sa patrie, pour la France, où il s'établit et devint un des écrivains les plus féconds de son époque. Sa pauvreté le fit auteur. Que ne fut-il pas ? Historien, poëte, traducteur, commentateur, il écrivit en latin et en français. Historien, il raconta en latin les vies de Charles VIII et de Louis XII; poëte, il composa des sonnets et des épigrammes; traducteur, il fit passer en notre langue le Discours sur Tite-Live et le Prince de Machiavel; commentateur, il revit le livre de la Fontaine périlleuse, où était traitée la découverte de la pierre philosophale. Ses écrits prouvent plus de facilité que de goût. Il

mourut en 1576.

Goldenhoven (combat de). En février 1793, Dumouriez, général en chef de l'armée du Nord, se croyant à peu près maître de la Belgique, avait conçu le projet de conquérir aussi la Hollande, et y était entré avec une partie de ses troupes. La victoire ne lui faisait pas défaut; mais il apprit, le 9 mars, les échecs que les Autrichiens, commandés par l'archiduc Charles, venaient d'infliger sur la Roër aux divisions qu'il avait laissées en Belgique; et partant aussitôt pour revenir se mettre à leur tête, il les joignit, le 13, en avant de Louvain. Puis, sentant combien il importait et de relever le moral de ses soldats et d'en imposer à l'ennemi, Dumouriez, au bout de quelques jours, résolut de tenter un petit mouvement offensif, malgré plusieurs circonstances défavorables. Le 16 au

matin, il fit attaquer l'avant-garde autrichienne, qui occupait Tirlemont, et tout l'espace compris entre la grande et la petite Geete. Le général Valence, à la tête des grenadiers, formait la droite de l'armée française, dont le jeune duc de Chartres (actuellement Louis - Philippe) commandait le centre, et le général Miranda la gauche. Les Français attaquèrent avec tant de vigueur, qu'au premier choc les Autrichiens furent chassés de Tirlemont et poursuivis en arrière de la ville. Ils se rallièrent toutefois derrière les villages de Goidenhoven et de Hæckendoven. Nos braves, qui occupaient ces deux positions, paraissaient décidés à se défendre. Aussi fut-ce vainement que l'archiduc essaya de s'en rendre maître après avoir reformé ses troupes. Plusieurs fois, les cuirassiers impériaux chargèrent notre infanterie, rangée sur deux lignes, derrière un double rang de fossés et de haies: chaque fois ils furent repoussés vivement, et ne purent que s'emparer d'une batterie placée sur un mamelon, qui leur fut bientôt reprise. Voyant l'inutilité de leurs efforts tant qu'ils continueraient à attaquer de front, les Autrichiens voulurent tourner Hæckendoven par la droite, mais ils heurtèrent contre la brigade du général Neuilly, et dès lors se décidèrent à la retraite.

Gors (Étienne-Pierre-Adrien), statuaire, né à Paris en 1731, abandonna l'étude d'un procureur, dans laquelle on l'avait placé, pour entrer à l'atelier de M. Jeaurat, d'où il passa chez le sculpteur Michel-Ange Sloodtz. A l'âge de vingt-sept ans, il remporta le grand prix de sculpture, et se rendit à Rome comme pensionnaire du gouvernement. De retour à Paris, il obtint un atelier au Louvre, fut reçu académicien en 1770, et devint professeur en 1781. M. Gois ne cessa de professer à l'école des beaux-arts pendant la révolution, et fut nommé académicien libre par ordonnance du 10 avril 1816. Il mourut le 3 février 1823, à l'âge de 92 ans.

On a de lui les ouvrages suivants : le chancelier de l'Hôpital, statue en marbre placée sur le grand escalier du palais des Tuileries; le président Molé, statue placée dans une des salles de l'Institut; saint Vincent, statue en

marbre placée dans le chœur de SaintGermain l'Auxerrois; Serment de nobles devant la chambre des comptes, grand bas-relief au-dessus d'une des arcades du Palais de Justice, à Paris; saint Jacques et saint Philippe, prêchant et guérissant les malades. M. Gois a laissé des élèves distingués, parmi lesquels on cite Chaudet et Romay.

GOLBÉRY (P.-A.), député, conseiller à la cour de Colmar, correspon dant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, né en 1786. Procureur impérial à la cour de Colmar, M. de Golbéry donna sa démission après les cent jours. Mais, en 1818, il rentra dans la magistrature, en qualité de substitut du procureur général près de la même cour, et y succéda à son père en 1820, comme conseiller. Il fut élu député à Colmar en 1834, et vint s'asseoir au côté gauche de la chambre, où il a toujours repoussé de son vote toutes les tentatives ministérielles contraires aux principes de l'opposition, jusqu'à la dernière session (1842), où il paraît avoir changé de système. Il a été promu récemment aux fonctions de procureur général à Besançon. M. de Golbéry a publié une traduction de l'histoire romaine de Niebuhr, et a composé un grand nombre d'ouvrages, sur la jurisprudence, l'histoire et l'archéologie.

Un autre GOLBÉRY (S.-M.-X.), officier supérieur du génie, né, en 1742, à Colmar, mort en 1822, a publié Lettres sur l'Afrique, 1791; Fragments d'un voyage en Afrique, pendant les années 1785, 1786 et 1787, Paris, 1802; Considérations sur le département de la Roer, Aix-la-Chapelle, 1811. Son voyage en Afrique avait été entrepris par l'ordre de Louis XVI.

GOLDBERG (combat de). — « Un combat eut lieu, le 23 août 1813, devant Goldberg (en Silésie), dit le Bulletin; le général Lauriston s'y trouvait à la tête des 5 et 11° corps. Il avait devant lui les Russes qui couvraient la position du Flensberg, et les Prussiens qui s'étendaient à droite, sur la route de Liegnitz. Au moment où le général Gérard débouchait par la gauche sur Nieder-au, une colonne de vingt-cinq mille Prussiens parut sur ce point; il la fit attaquer au milieu des baraques de l'an

cien camp; elle fut enfoncée de toutes parts; les Prussiens essayèrent plusieurs charges de cavalerie, qui furent repoussées à bout portant; ils furent chassés de toutes leurs positions et laissèrent sur le champ de bataille près de cinq mille morts, des prisonniers, etc. A la droite, le Flensberg fut pris et repris plusieurs fois; enfin, le 135 régiment s'élança sur l'ennemi, et le culbuta entièrement. L'ennemi a perdu sur ce point mille morts et quatre mille blessés.

GOLLUP (combat de). Le 6 décembre 1807, le corps avec lequel le maréchal Ney, formant la gauche de l'armée française en Pologne, opérait contre la droite de l'armée prusso-russe, aux ordres de Tolstoï, avait franchi la Vistule à Thorn, et chassé les Prussiens de cette ville. Le 9, le général de brigade Léger - Belair, pour éclairer le pays, sortit de Thorn avec une petite colonne (un bataillon du 6o d'infanterie légère et un escadron du 3o de hussards). Il rencontra, vers le bourg de Gollup, quatre cents cavaliers russes, leur tua ou leur prit une trentaine d'hommes, et mit le reste en déroute. Poussant ensuite jusqu'à la petite ville de Strasbourg, les Français s'y établirent en avant-poste.

GOLO (département du). En vertu d'un décret de la Convention (12 messidor an II), la partie nord de la Corse formait, avec l'île de Capraïa, le département du Golo, dont le chef-lieu était Bastia (3 arrondissements, Bastia, Calvi et Golo). Son nom lui venait d'une des deux plus grandes rivières de l'île. (Voyez Corse.)

GOLOWINO (Combat de). Après la bataille de Smolensk, Napoléon dirigea son armée sur Moscou. Les Russes continuèrent leur retraite sur Borodino, où ils arrivèrent le 1er septembre 1812, et où ils commencèrent aussitôt à se retrancher. Napoléon laissa à ses troupes le temps de préparer leurs armes et leurs munitions; et le 5, à deux heures de l'après-midi, elles arrivèrent en vue de l'armée russe. L'empereur fit attaquer sur-le-champ les avant-postes. Tandis que le prince Eugène allait s'établir sur des hauteurs en face de Borodino, et que Poniatowski marchait sur la vieille

route de Smolensk, l'avant-garde française et la cavalerie du roi de Naples, soutenues par la division Compans, débouchèrent par Golowino. Il y eut avec les Russes, à l'entrée de ce village, un engagement fort vif, où la victoire demeura aux Français. Le général, Compans, à qui l'honneur principal en revient, enleva ensuite le village d'Alexino, chassa une forte partie de l'arrièregarde ennemie d'un bois à droite, et enfin, par ordre de l'empereur, se porta sur la redoute de Chewarino, qui, prise, perdue et reprise, resta enfin au pouvoir de nos braves. Ce succès fut acheté par la perte d'environ mille de leurs compagnons. Le surlendemain 7, se livra la fameuse bataille de la Moskowa.

GOLYMIN (combat de). Le 26 décembre 1806, Lannes avait réussi à arriver devant Pultusck, qu'occupait Beningsen, et Augereau devant Golymin, où se trouvait Buxhowden; mais le retard que le dégel avait mis dans leurs marches avait donné aux chefs ennemis le temps de réunir leurs forces, et de rallier à eux les troupes battues les jours précédents. Beningsen dut néan moins se retirer horriblement maltraité. En même temps, Buxhowden, renforcé par deux divisions, réunissait toutes ses forces à Golymin (32 kilom. nord de Varsovie). Il se vit attaqué, vers une heure après midi, par quelques divisions de Davout et par la cavalerie de Murat, qui arrivaient à la suite des fuyards, puis par Augereau, qui débouchait de Golaczyma. A trois heures, l'action devint très-vive; la nuit ayant commencé vers quatre heures, l'affaire se prolongea jusqu'à onze, où les Russes, entièrement culbutés, se retirèrent en désordre, comme Beningsen, sur Ostrolenka, en abandonnant leur artillerie, leurs bagages, et presque tous les sacs des soldats.

Legénéral Rapp fut grièvement blessé dans cette action, où les Français, de leur côté, furent très-maltraités. Les mouvements de la plupart de nos colonnes furent contrariés par la nature du terrain. Davout essaya en vain de couper la retraite à l'ennemi. La manœuvre manqua, parce que les chevaux de ses dragons s'embarrassèrent dans un sol marécageux. Sans cela, les

Russes, entassés dans le village, eus-
sent été enveloppés. Ce qui acheva de
les sauver, ce furent les obstacles in-
surmontables qui arrêtèrent la marche-
du maréchal Soult, dont l'artillerie em-
ploya deux jours entiers à faire 12 kilom.
au milieu des boues. Les Russes purent
opérer leur retraite, en abandonnant,
il est vrai, près de quatre-vingts pièces
de canon, 'douze cents voitures, pres-
que tous leurs caissons, et laissant,
tant sur les champs de bataille que sur
les routes, environ douze mille hommes
tués, blessés ou prisonniers. L'empe-
reur les fit poursuivre par quelques
troupes légères au delà d'Ostrolenka,
termina la campagne active, et alla s'é-
tablir à Varsovie.

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GOMBART, vicaire de la paroisse de Sainte-Croix, et grenadier du 6o bataillon de la 1re légion nantaise, se distingua le 29 juin 1793, au siége de Nantes; voyant un père de famille trop exposé: « Retire-toi, lui dit-il, c'est à moi d'occuper ce poste. » Il prend sa place, et reçoit aussitôt le coup mortel.

GOMBAULD (Jean Ogier de) naquit, en 1596, à Saint-Just de Lussac en Saintonge; il appartenait à une famille protestante; mais, sans abjurer ses croyances, il sut les dissimuler avec tant d'adresse, qu'un ouvrage posthume, publié à Amsterdam, a seul fait connaître qu'il était calviniste. De bonne heure if quitta sa province, et vint à Paris, où il s'attacha à Malherbe. Quelques vers heureux, au sujet de la mort de Henri IV, attirèrent sur lui l'attention. D'ailleurs, il avait ce tour facile d'esprit, cette élégance affectée et précieuse que nous retrouvons dans plusieurs auteurs à la mode de la première partie du dix-septième siècle; et bientôt des sonnets sur Phyllis et Amaranthe, un roman du titre d'Endymion, lui ouvrirent les portes de l'hôtel de Rambouillet. Il y rencontra sans doute Richelieu, qui ne cessa de lui témoigner une estime singulière, et le traita en favori. Il fut un des premiers membres de l'Académie française. Nommé en même temps gentilhomme ordinaire du roi, il reçut de Marie de Médicis une pension qui lui permit de rouler carrosse. Mais cette fortune, poussée si haut tout d'un coup, ne tarda pas à baisser. Les trou

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