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à feu. On la garnissait quelquefois de matières inflammables.

HÉRISTAL OU HERSTAL (Heristallum, Hendtallum), bourg situé sur la Meuse, entre Liége et Maëstricht, et dont il est fait mention au huitième siècle. C'est de cette résidence carlovingienne que Pepin, maire du palais et père de Charles-Martel, a reçu son surnom. On croit que le roi Pepin y naquit; du moins il y fit bâtir un palais. Un grand nombre de chartes royales sont datées d'Héristal. Charles le Simple est, à ce que l'on croit, le dernier prince carlovingien qui l'ait possédée. Elle fut détruite lors des invasions des Normands.

Dans la langue teutonique, Héristal signifie camp (heer, armée, et stal ou stelle, place, position).

HERLAYMONT (combat de). Le 18 juin 1794, l'armée de Sambre-et-Meuse revenait assiéger Charleroi (voy. CHARLEROI [siéges de].) A cette nouvelle, le prince d'Orange se rapprocha. Le 21, il s'avança jusqu'à la position de la chapelle de Herlaymont; mais Kléber attaqua les alliés dans ce poste, et les vainquit après une résistance assez vigoureuse. L'honneur de cette affaire revint principalement au général Dubois, qui ordonna avec beaucoup d'intelligence plusieurs charges de cavalerie.

HERMETTE (combats de l'). Le 10 avril 1800, tandis que Masséna, chargé de la défense de Gênes, combattait à Croce (voyez ce mot) contre Mélas, son lieutenant Soult était vainqueur à la Veirera. Ce fut sur la montagne appelée l'Hermette que l'ennemi se rallia. Mélas accourait au secours; Masséna, de son côté, tenta un dernier effort pour prêter appui à Soult, qui allait être assailli par des forces supérieures, et détacha le général Freissinet à la tête des demi-brigades de la division Gardanne. Soult voyant la masse des troupes autrichiennes grossir incessamment sur la montagne, et tendre à déborder sa gauche, jugea urgent d'attaquer. On se battit tout le reste du jour avec un extrême acharnement. Vers le soir, tandis que le chef de brigade Mouton obtenait un avantage marqué à la droite, la gauche pliait. Soult parvint à rétablir le combat; mais nos braves étaient

accablés de fatigue et de faim, et les munitions commençaient à leur manquer. Sur ces entrefaites, Freissinet, en marche depuis cinq heures, parut sur notre gauche au moment même où celle de Mélas, qui marchait parallèlement, cherchait à gagner les derrières du corps de Soult. Une nouvelle charge à la baïonnette rendit enfin nos troupes maîtresses de la montagne. Les vaincus laissèrent sur le champ de bataille un grand nombre de morts et de blessés; on leur fit en outre près de 2,000 prisonniers. Toutefois, Soult, sentant qu'il y avait péril à demeurer la nuit au milieu des Autrichiens, encore trèsformidables, se contenta de faire occuper l'Hermette par quelques postes avancés. Avant le jour, une colonne de 5,000 Autrichiens se reporta sur la monta gne, et en reprit possession. Soult voulut tenter de s'y rétablir. Le 12 au matin, deux colonnes (Poinsot et Freissinet) s'avancèrent avec ordre de n'attaquer qu'à la baïonnette, mesure nécessitée par le manque de munitions, et la montagne, emportée une seconde fois, demeura au pouvoir des Français.

HERMINE. Voyez FOURRURE.

HERMINE, ordre de chevalerie de Bretagne, institué ou renouvelé par le duc Jean V, à l'occasion de sa réconciliation avec la France et Clisson, 1381. Les chevaliers portaient des colliers d'or chargés d'hermines, avec cette devise: A ma vie.

en

Les ducs de Bretagne ajoutèrent ensuite au collier de l'hermine un autre collier en argent, formé d'épis de blé, et terminé par une hermine pendante.

HERMONDAVILLE (Henri), médecin et chirurgien du quatorzième siècle, né à Montpellier, fut médecin de Philippe. le Bel, et passa pour un homme trèshabile. Il avait composé des ouvrages qui se sont perdus. Gui de Chauliac, son élève, en a conservé quelques extraits.

HEROLD (Louis-Joseph-Ferdinand), né à Paris en 1792, était fils d'un pianiste allemand qui était assez bon compositeur, et qui a publié des sonates de piano, de harpe, et des quintetti de Boccherini, arrangés pour le piano. Le jeune Herold n'était pas destiné par ses parents à la carrière musicale, vers la

quelle l'entraînaient cependant son goût et ses dispositions. Mais la mort prématurée de son père changea la direction de ses études. Il entra au Conservatoire de musique, où il fut élève de M. Adam pour le piano, et il y obtint, en 1810, le premier prix d'exécution sur cet instrument. Il passa ensuite dans la classe de Méhul pour la composition, et ayant remporté, en 1812, le grand prix à l'Institut, il fut envoyé à Rome, où il passa trois ans aux frais du gouvernement. Il y composa divers Ouvrages sur lesquels Méhul fit, 1813, un rapport fort honorable à l'Institut.

en

Hérold se rendit ensuite à Naples, et il donna en 1815 son premier ouvrage dramatique la Gioventù d'Enrico quinto, opéra en 2 actes, traduit et arrangé d'après la comédie d'Alexandre Duval. De retour à Paris, il mit en musique avec Boieldieu: Charles de France, ou Amour et Gloire, opéra comique en 2 actes, joué en 1816 au théâtre Feydeau, avec beaucoup de succès. Depuis, il a donné seul. successivement au même théâtre les Rosières, en 3 actes, 1817; la Clochette, ou le Diable boiteux, en 3 actes, 1817; le Premier venu, ou Six lieues de chemin, en 3 actes, 1818; les Troqueurs, en 1 acte, 1819; l'Amour platonique, en 1 acte, 1819; l'Auteur mort et vivant, en 1 acte, 1820; le Muletier, en 1 acte, 1823; le Roi René, en 2 actes, 1824; le Lapin blanc, en 1 acte, 1825; Marie, en 3 actes, 1826. Hérold a donné à l'Académie royale de musique: Lasthénie, opéra en 1 acte, 1823; (avec M. Auber) Vendome en Espagne, en 2 actes, 1823; Astolphe et Joconde, ou le Coureur d'aventures, ballet en 3 actes, 1827; la Somnambule, ou l'Arrivée d'un nouveau seigneur, ballet en 3 actes, 1827; la musique du ballet de Lydie, 1828.

Il a composé aussi pour le théâtre royal de l'Odéon un ouvrage : le Dernier jour de Missolonghi, drame héroïque en 3 actes, 1828; Emmeline, opéra en 3 actes, 1830; Zampa, opera comique en 3 actes, 1831.

De tous ces opéras d'Hérold, cinq ou six seulement ont eu un véritable succès, et sont restés au théâtre. On s'en étonne, en songeant au talent réel dont

il a fait preuve dans ces quelques piè ces; mais cela s'explique cependant. Hérold est un des compositeurs qui ont éprouvé le plus de difficultés dans les commencements de leur carrière. Les premiers livrets qu'on lui confia étaient des pièces froides et mauvaises qui résistaient aux efforts du musicien, et que la musique ne pouvait pas soutenir à elle seule. Une espèce de fatalité s'attacha d'ailleurs à lui. Il ne fut pas tout d'abord compris du public, ni apprécie des connaisseurs ; et en dépit de son talent il ne pouvait obtenir de poëme. Modeste comme un véritable artiste, il se persuada que c'était lui qui se trompait, et voulant sacrifier à la mode, il se détourna de la route qui seule lui convenait. D'un autre côté, il avait accepté la place de pianiste accompagnateur à l'Opera-Italien, et les devoirs de cette place ne lui laissaient que peu de temps pour produire. Plus tard, il changea cette place contre celle de chef de chœurs, puis contre celle de chant à l'Opera. Dès lors, fatigué de mille devoirs incompatibles avec la liberté nécessaire aux travaux d'imagination, il se vit hors d'état de persister dans la voie qu'il avait reprise, et dont l'opéra de Marie avait marqué heureusement les premiers pas. Poussé cependant par le besoin de produire, il avait redoublé d'ardeur et avait achevé le Pré aux Clercs. Mais ce fut le chant du cygne. Le travail que lui coûta cet opéra, joint aux fatigues de sa place, avaient épuisé ses forces, et une maladie de poitrine le conduisait lentement au tombeau. Lorsque le Pré aux Clercs fut représente, les agitations de la mise en scène et du succès firent faire à la maladie de rapides et effrayants progrès. Il mourut aux Thermes, près Paris, le 18 janvier 1833, et fut inhume au PèreLachaise, près de la tombe de Méhul, son maître. Il laissait inachevée la partition d'un opéra en deux actes, Ludovic, qui fut terminé par M. Halévy, et joue avec succès en 1834.

HERON (vœu du). Voyez Vœux.

HERON DE VILLEFOSSE (Ant.-Marie, baron), membre de l'Académie des sciences depuis 1816, inspecteur divi sionnaire des mines, conseiller d'État, né à Paris en 1774, est auteur d'un assez

grand nombre d'écrits relatifs à la métallurgie et à l'industrie.

HÉROUVILLE (Antoine de Ricouart, comte d'), lieutenant général, né à Paris en 1713, mort en 1782, auteur du Traité des légions, publié d'abord sous le nom du maréchal de Saxe.

HERSENT (Louis), peintre d'histoire, né à Paris, en 1777, élève de Regnault, remporta, en 1797, le 2e grand prix de peinture, et exposa pour la première fois, en 1802, Narcisse changé en fleur; en 1804, Achille livrant Briséis aux hérauts d'Agamemnon; en 1806, Atala s'empoisonnant dans les bras de Chactas; ce tableau lui valut une médaille d'or. En 1810, il donna le Passage du pont de Landshut par le comte de Lobau, aujourd'hui placé au musée de Versailles, et Fénelon ramenant à de pauvres paysans leur vache égarée. Il termina aussi au Louvre, dans la galerie de Diane, avec MM. Abel de Pujol, Blondel et Vaflard, la réparation des peintures. En 1814, il donna Las Casas malade, soigné par des sauvages, et Daphnis et Chloé. On vit encore, au même salon, la mort du docteur Bichat, tableau qui fit une vive sensation, et en 1817, Louis XVI secourant les malheureux pendant l'hiver de 1788, aujourd'hui au musée de Versailles.

Mais celui de ses tableaux qui fut le plus généralement admiré, fut le Gustave Wasa. Cette composition, parfaitement ordonnée, pleine de noblesse et de dignité, est regardée comme le chefd'œuvre de M. Hersent. En 1822, parurent le tableau de Ruth et Booz et divers portraits. Cette année, M. Hersent entra à l'Institut. En 1827, il exposa un portrait en pied de Henri IV, et en 1831 celui de Louis-Philippe. Depuis cette époque, on n'a plus rien vu au Louvre de M. Hersent, dont la santé s'est affaiblie. Il est professeur à l'école - des beaux-arts.

Madame Hersent (Louise Mauduit), femme du précédent, et fille du célèbre géomètre, née en 1784, a donné plusieurs tableaux qui sont assez estimés. Nous citerons, entre autres, Saint Vincent de Paul; Henriette de France; Visite de Sully à la reine, après la mort de Henri IV, et Louis XIV bénissant son arrière-petit-fils. Madame

Hersent a obtenu deux médailles d'or en 1817 et 1819.

HERTFORD (siége de). Lorsque Louis, fils aîné de Philippe-Auguste, et plus tard roi sous le nom de Louis VIII, envahit l'Angleterre, quelques places fortes résistèrent. De ce nombre fut la ville d'Hertford, devant laquelle Louis se présenta après l'insucces de sa tentative sur Douvres (voyez ce mot); mais à la fin elle se rendit.

HERVART (Barthélemy), protestant, né à Augsbourg, d'abord banquier de Mazarin, fut nommé plus tard par le cardinal contrôleur général, malgré sa religion, en considération des grands services qu'il avait rendus à la France. Dans plusieurs occasions, il avança les sommes nécessaires pour la solde des troupes, et, entre autres, lorsque le vicomte de Turenne voulut faire révolter l'armée d'Allemagne, en 1648. Nonseulement il offrit pour la retenir dans le devoir la somme énorme de 2 millions 500 mille livres, mais encore ce furent ses habiles négociations qui la détachérent du parti des frondeurs (*). Hervart mourut simple conseiller d'État, en 1676. Sa veuve, lors de la ridicule défense de faire des conversions signifiée aux pasteurs protestants, contre-balança longtemps par des libéralités le pouvoir de Pélisson, qui achetait les convertis, et enfin, lors de la révocation de l'édit de Nantes, la famille entière d'Hervart se retira en Suède et en Allemagne, avec une fortune de plus de 6 millions.

HÉRY (Thierry de), chirurgien, né à Paris, au commencement du seizième siècle, fut chargé par François Ier de suivre l'armée d'Italie, que dècimait un horrible fléau, récemment importé dans l'ancien monde. Héry, après la bataille de Pavie, se rendit à Rome, s'enferma dans l'hôpital de Saint-Jacques le Majeur, et là étudia avec un zèle soutenu les causes, les caractères, et les moyens

(*) On trouvera diverses pièces intéressantes sur cette mission si heureusement remplie par Hervart, dans le Recueil de documents inédits sur l'histoire de France et principalement sur l'Alsace et son gouvernement pendant le règne de Louis XIV, par M. Vanhuffel. Paris, 1840, un vol, in-8°.

de guérison de la syphilis; il revint ensuite à Paris, et y mourut en 1599, après avoir acquis une grande fortune. On a de lui un ouvrage intitulé: Méthode curative de la maladie vénérienne, etc., Paris, 1552, 1569 et 1654.

HESDIN. On sait peu de chose sur le vicil Hesdinum, qui n'est plus maintenant qu'un petit village auquel son nom seul est resté comme un monument de son ancienne splendeur. Cette ville eut, au onzième siècle, des comtes qui faisaient partie des douze pairs du comté de Flandre; elle obtint le droit de commune, qui lui fut retiré en 1179, et transporté à la ville d'Aire, lors d'une sédition dans laquelle périt un officier de Philippe d'Alsace. Après avoir subi plusieurs siéges dans les guerres de François Ier et de Charles-Quint, elle fut ruinée de fond en comble, en 1553, par le duc de Savoie, général des troupes de l'empereur d'Autriche, qui fit rebâtir l'Hesdin moderne, à 4 kilom. de la première, sur l'emplacement du village le Mesnil.

Il faut remarquer que quelques géographes placent à Hesdin le Vieux le bourg d'Héléna, où Majorien défit Clodion, en 447. (Voyez HÉLÉNA.)

Quant à la ville moderne, elle ne fut, dans l'origine, qu'une simple forteresse, flanquée de quatre bastions, et que l'on agrandit vers 1607 et 1611. En 1639, elle fut prise par Louis XIII. Au mois de mai, le marquis de la Meilleraye forma le siége de la place. Louis XIII vint joindre son armée le 3 juin. Le gouverneur, vieillard de 80 ans, capitula le 29 juin, après une assez faible résistance. Mais le roi voulut entrer dans la place par la brèche. A ses côtés étaient MM. de la Meilleraye et de Puységur. Ce dernier avait une canne à la main; Louis la prend, et, la présentant à M. de la Meillerave Je vous fais, lui dit-il, maréchal de France; voilà le bâton que je vous en donne. Les services que vous m'avez rendus m'obligent à cela.

Ce ne fut cependant qu'en 1659 que la possession d'Hesdin nous fut définitivement assurée, lors du traité des Pyrénées. Hesdin a vu naître l'abbé Prévost, Tripier, l'avocat, et le lieutenant général Garbé.

HESDIN (Comtes d'). Voici, en peu de mots, ce que l'histoire a recueilli sur les comtes du vieil Hesdin.

1. Alulfe gouvernait vers l'an 1000, d'après une charte revêtue de son sceau (*).

2. Gauthier n'est guère mieux connu que son prédécesseur. Il eut deux fils; Gérard, dont est issue Adélaïde d'Hesdin, et Énguerrand.

3. Enguerrand, fils aîné de Gauthier, auquel il succéda, en 1072, mourut sans enfants, et fut inhumé dans le chœur de l'église d'Auchy, qu'il avait contribué à édifier.

4. Gauthier II, neveu et successeur d'Enguerrand. Jaloux des biens énormes accordés par ses ancêtres aux moines d'Auchy, il tenta plusieurs fois de se les approprier. Dans sa dernière ligue avec les comtes de Boulogne, de Saint-Pol, de Louvain et de Hainaut, il fut défait et saisi par Charles le Bon, comte de Flandre, qui ne lui laissa qu'un petit revenu pour vivre. Les trois derniers seigneurs d'Hesdin ne méritent pas de mention particulière; Anselme ne gouverna que sous la surveillance de Charles le Bon, avoué et défenseur infatigable de l'abbaye d' Auchy; Bernard n'eut qu'une ombre de pouvoir, et, après l'année 1148, Gui son fils étant mort, le comté d'Hesdin fat réuni à la Flandre.

HESNAULT (Jean), poëte du dix-septième siècle. On n'a pu déterminer au juste la date de sa naissance. Sa vie est peu connue. On sait seulement que, fils d'un boulanger de Paris, il alla chercher fortune en pays étranger; que ses efforts ayant été sans résultat, il revint en France, où la protection du surintendant Fouquet lui fit obtenir un em. ploi dans le Bourbonnais., La disgrâce de son protecteur paraît avoir été fatale à sa fortune. Tout ce que nous pouvons ajouter, c'est qu'il fut ami de Chapelle, avec lequel il avait reçu dans sa jeunesse les leçons de Gassendi. Il mourut en 1682. On a de lui des sonnets, des poësies légères et des traductions en vers.

(*) Ce qui dément l'opinion de ceux qui prétendent que les seigneurs n'avaient point de sceau qui leur fût propre avant le douzième siècle.

Parmi ses sonnets, deux sont célèbres. Le premier fut composé contre Colbert, après la chute de Fouquet. C'est, sous la forme du sonnet, une amère satire, une sanglante invective. Les vers en sont élégants et énergiques. Voltaire rapporte que Colbert, à qui l'on parla de cette pièce injurieuse, demanda si le roi y était offensé. On lui dit que non : a Je ne le suis donc pas,» répondit-il. Il y avait pour le moins autant d'esprit de cour que de modération dans cette réponse. L'autre sonnet de Hesnault, qui fut fort en vogue dans le dix-septième siècle, est celui qu'on nomme l'Avorton (*). C'est un perpétuel cliquetis d'antithèses froides et subtiles. Voltaire se trompe quand il voit dans ce sonnet une allusion à la malheureuse aventure de mademoiselle de Guerchy. La pièce était imprimée avant 1670. Parmi les traductions en vers de Hesnault, on cite encore aujourd'hui avec éloge sa traduction du début du poëme de Lucrèce. Il paraît avoir eu autant de goût pour les opinions de ce poëte que pour ses vers. Elève de Gassendi, comme nous l'avons dit, épicurien comme son ami Chapelle, il fut un de ces hommes peu nombreux qui, au dix-septième siècle, adopterent, en fait de religion et de philosophie, des principes libres et hardis. S'il faut en croire Bayle, il poussa l'indépendance et le doute jusqu'à l'athéisme. Selon le même auteur, il fit le voyage de la Hollande exprès pour voir Spinosa. Mais dans sa veillesse, ce fut autre chose. Il retomba de l'irréligion dans la dévotion, et porta le scrupule jusqu'à détruire la traduction de Lucrèce, qu'il avait avancée jusqu'au quatrième livre. Il n'en resta que l'invocation à Vénus, conservée par ses amis. On lit dans le Lutrin que

Ribou le libraire, au fond de sa boutique Sous vingt fidèles clefs garde et tient en dépôt L'amas toujours entier des écrits de Hesnault. Cependant, s'il faut en croire la Monnoye, Boileau regardait Hesnault comme un habile versificateur: il disait lui-même qu'il n'avait placé son nom à la fin de ce vers satirique, qu'en 1701, (C'est par erreur qu'à l'article FILLES D'HONNEUR, il a été attribué au président

Hénaut.

pour remplacer par le nom d'un homme mort qui ne pouvait se plaindre, celui de Perrault, avec lequel il s'était réconcilié.

HESSE (relations de la France avec la). Voyez GERMANIQUE (relations de la France avec les petits États de la CONFÉDÉRATION).

HÉSUS. VOY. GAULOIS (religion des). HESSE (Nicolas-Auguste), élève de Gros, et l'un de nos peintres d'histoire les plus distingués, est né à Paris en 1795. Il a obtenu en 1818 le premier grand prix de peinture, et n'a cessé, depuis 1824, de produire des ouvrages remarquables. Les suivants surtout ont été vivement appréciés : Françoise de Rimini, 1831; une Adoration des bergers, dans la nef de Notre-Dame de Lorette, 1835; la Mort d'Ananias et la Guérison du Boiteux, peintures sur verre pour la décoration du chœur de Saint-Pierre de Chaillot, 1842. M. Hesse avait déjà été chargé en 1840 de la décoration de la chapelle de la Vierge de l'église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Il avait reçu, la même année, la croix de la Légion d'honneur.

Jean-Baptiste-Alexandre HESSE, neveu du précédent, né à Paris en 1806, élève de son père, peintre de portraits, et de Gros, s'est aussi fait connaître comme peintre d'histoire. Ses tableaux les plus remarquables sont les Honneurs rendus au Titien après sa mort, et la Mort de Brisson. Il a reçu la croix de la Légion d'honneur après l'exposition de 1842.

HEURTEBISE (engagements d'), épisode de la bataille de Craone. La ferme d'Heurtebise, occupée par une brigade de troupes légères russes, plusieurs fois prise et perdue par la division Meunier, resta, dans la soirée du 6 mars, en notre pouvoir. Le lendemain 7, Russes, après avoir mis le feu à la ferme, se replièrent sur leur première ligne de bataille.

les

HIÉMOIS, Exmois ou pays d'Hièmes (Oximiensis pagus), pays dont Hièmes Ou EXMES (Voyez ce dernier mot) était la capitale. Il comprenait deux archidiaconés d'une assez grande étendue, aux diocèses de Séez et de Bayeux.

HIERES ( Olbia, Area), ville an

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