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les II était libertin avant tout; on était sûr d'obtenir tout de lui avec de l'argent et de jolies filles : Louis XIV ne devait pas laisser manquer l'argent, et Henriette emmenait avec elle une belle Bretonne, mademoiselle de Kéroual, qui devait achever d'obtenir du roi d'Angleterre ce qu'on désirait; sales et basses intrigues, qui ne semblaient que légitime diplomatie au grand roi, et auxquelles Bossuet n'a pas craint de faire allusion par cette phrase louangeuse « La confiance de deux grands rois l'élevait au comble de la grandeur et de la gloire. Ailleurs, l'évêque de Meaux parle aussi de ce glorieux voyage, et cette épithète est ici singulièrement placée. Madame revint en France au bout de dix jours; le traité était signé, à la satisfaction de Louis XIV.

D

A peine de retour, la duchesse d'Orléans mourut comme frappée de la foudre. On n'était pas encore habitué aux empoisonnements; tout le monde fut frappé de terreur à ce cri immortalisé par Bossuet Madame se meurt, Madame est morte. La malheureuse Henriette expira, le 30 juin 1670, dans d'horribles convulsions. Souffrant d'un mal d'estomac, la princesse avait demandé un verre d'eau de chicorée; elle l'eut à peine bu, qu'elle ressentit d'atroces douleurs, et s'écriant qu'elle allait mourir, qu'elle était empoisonnée. SaintSimon, dans ses Mémoires, donne des détails qui ne laissent aucun doute sur la cause de cette catastrophe terrible; il n'hésite pas à charger du crime le chevalier de Lorraine alors absent, mais qui envoya de Rome le poison administré par un de ses affidés, par le marquis d'Effiat, premier écuyer de Monsieur (*). On a voulu laver de ce forfait la mémoire du duc d'Orléans ; il n'y trempa peut-être en rien, mais il en profita et le récompensa. La princesse palatine, seconde femme de ce prince, affirme qu'Henriette fut empoisonnée, et elle ajoute que celui qui avait apporté le poison, Maurel, en fut récompensé par une place de maître d'hôtel chez le duc. Enfin, lord Montaigu, ambassadeur d'Angleterre à la cour de France, ra

(*) Petit-fils du maréchal d'Effiat.

conte dans une de ses lettres, que, présent à cette horrible scène, il demanda à cette princesse, au nom du roi son maître, si elle se croyait empoisonnée; mais que la réponse fut prévenue par l'abbé Feuillet, qui exhorta la princesse à ne pas s'occuper de telles idées, mais à offrir à Dieu, en expiation de ses fautes, la mort qu'elle allait subir.

Voltaire nie d'une manière absolue le poison; mais ni les Mémoires de Saint-Simon, ni ceux de la princesse palatine, n'étaient publiés à l'époque où il écrivait.

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HENRIETTE MARIE DE FRANCE, reine d'Angleterre, fille de Marie de Médicis et de Henri IV, naquit à Paris en 1609, et fui mariée à seize ans (1625) au prince de Galles, depuis Charles Ier. A peine arrivée en Angleterre, elle laissa éclater le dégoût le plus profond pour sa nouvelle patrie, où elle semblait résolue à tout changer plutôt que de se plier aux nécessités de sa position. La religion fut le premier objet de ses attaques. Or, le protestantisme était en Angleterre, à cette époque, l'arche sainte à laquelle nul ne pouvait toucher sans être frappé de mort. Ensuite les institutions et jusqu'au costume lui déplaisaient également. Le règne de Charles avait commencé sous le plus menacant des auspices: la rupture du roi avec son parlement. La jeune reine, qui ne se doutait nullement de ce qu'était le parlement en Angleterre, se réjouit de voir réduite au silence cette assemblée qu'elle craignait.

Henriette était légère, remuante et sèche; le bonheur domestique que Char, les cherchait auprès d'elle ne pouvait la satisfaire qu'à condition de devenir un moyen de puissance avouée et bruyante; car elle était aussi vaine qu'ambitieuse. Elle dut donc se trouver enveloppée dans la révolution qui menaçait son époux, et dont elle fut une des causes les plus actives. Notre cadre ne nous permet pas de suivre Henriette-Marie dans cette période agitée, où elle apparut comme chef et pour ainsi dire général de l'armée royaliste. Rappelons seulement qu'enfin, réduite a fuir devant l'armée parlementaire, elle s'embarqua précipitamment pour la France, laissant aux mains de ses ennemis l'enfant

à laquelle elle venait de donner le jour. Voy. l'art. précédent.) A partir de ce moment, et jusqu'à la fin de sa vie, 'existence de la reine d'Angleterre ne Sembla plus qu'une longue expiation. lle avait alors trente-cinq ans (1644). Accueillie honorablement en France, lle n'y trouva pourtant pas les sympahies ou du moins les secours qu'elle se royait en droit d'attendre. Anne d'Auriche, tout occupée de sa régence, ne songeait pas à distraire une partie de ses ressources pour venir en aide au roi 'Angleterre. Les sollicitations d'Henriette n'étaient guère plus heureuses uprès des autres monarques de l'Euope. Lorsqu'elle reçut la nouvelle de 'exécution de Charles Ier (1649), elle embla oublier toute son ambition, et e retira à Chaillot, dans un couvent de a Visitation qu'Anne d'Autriche fonda our elle. Tous ses soins se dirigèrent ers l'éducation de ses trois enfants : Charles, Jacques et Henriette, que malbeureusement elle éleva dans tous les réjugés qui plus tard devaient amener 'avilissement du premier et la déhéance du second. Pendant la fronde, lle chercha un refuge dans le Louvre, où, dit-on, elle se trouva réduite dans in état de dénûment extrême.

Henriette-Marie vécut assez longemps pour voir son fils Charles II reabli sur le trône; mais alors (1660), entant peut-être combien elle avait été in agent puissant de la ruine de Chares I, elle n'essaya plus de s'immiscer ans les affaires d'Angleterre. Restée u couvent des Filles de Chaillot, elle y

lourut en 1669.

Une magnifique oraison funèbre de ossuet éternise la mémoire de Henette-Marie, que le grand orateur, prêe catholique et royaliste par principes, dù voir d'un autre œil que l'historien. HENRION DE PANSEY (Pierre-Paul, aron), premier président de la cour de assation et célèbre jurisconsulte, nauit en 1742, à Treveray, près de Ligny Meuse.) En 1789, il s'était déjà fait un om comme auteur de plusieurs écrits ur le droit féodal et comme avocat onsultant. Cependant il se croyait oulié, dans sa retraite de Joinville, lorsqu'il fut, en 1796, nommé administraeur de son département (Haute-Marne),

puis membre et président de la cour de cassation (1800 et 1809.) L'empereur l'appela au conseil d'État et le fit baron de l'empire. Cependant le magistrat n'avait acheté ces faveurs par aucun acte de complaisance. En 1814, le gouvernement provisoire lui confia les sceaux. Enfin, en 1823, sa science profonde et son beau caractère lui valurent d'être nommé aux fonctions laissées vacantes par la mort de M. de Sèze. Il ne les remplit pas longtemps: car il mourut le 23 avril 1829. On lui doit des ouvrages importants: sur la compétence des juges de paix, sur l'autorité judiciaire, le pouvoir municipal, les biens com munaux, etc.

HENRION (Nicolas), savant antiquaire, né à Troves en 1663, mort en 1720, membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres, professeur de langue syriaque au collège de France.

HENRIOT (François) naquit à Nanterre, en 1761, d'une famille livrée aux travaux des champs, mais qui cependant, malgré sa pauvreté, put lui faire donner un commencement d'éducation, car il s'exprimait avec facilité et écrivait assez bien. Forcé de bonne heure de quitter son village, pour venir chercher à Paris des moyens d'existence, sa position y fut d'abord pénible; successivement enfant de choeur, domestique, puis clerc de procureur, il était enfin parvenu, en 1789, à obtenir une place de commis aux barrières, lorsque, dans la nuit du 12 juillet, le peuple envahit son bureau et y mit le feu. Henriot n'avait point essayé de repousser les agresseurs; il était du peuple aussi; il quitta son bureau et se joignit à la multitude. Dès lors commença son rôle dans la révolution, rôle obscur d'abord, mais qui ne tarda point à devenir important. Il attira en effet sur lui les regards des patriotes, par le courage dont il fit preuve à la journée du 10 août, et bientôt après, il fut élu chef de la force armée de la section des Sans-Culottes. Il fut chargé, le 30 mai 1793, par le conseil général de la Commune, du commandement général provisoire de la force armée de Paris, et ce fut surtout à son energie que le parti populaire dut, au 31 inai et au 3 juin, la victoire qu'il remporta sur le parti girondin.

Le conseil général avait décidé que le canon d'alarme, placé sur le terre-plein du Pont-Neuf, appellerait immédiatement les citoyens à la défense de la liberté, menacée par la commission des douze; mais un décret de la Convention prononçait la peine de mort contre le citoyen qui le tirerait sans un ordre émané d'elle. Henriot prit sur lui de désobéir à ce décret, et bientôt les sections en armes formèrent une armée de 75,000 hommes, disposés à obéir au premier signe de la Commune. Nous avons raconté, à l'article COMMISSION DES DOUZE, les événements du 31 mai, du 1er et du 2 juin; nous avons dit comment la Convention, dominée un instant par les girondins, avait hésité plusieurs jours entre la nécessité de céder à la volonté du peuple et l'intérêt du parti auquel les circonstances avaient donné une majorité momentanée. Le 2 juin, cette assemblée délibérait encore; près de 80,000 hommes des sections, commandés par Henriot, entouraient, avec 163 bouches à feu, le palais national. C'est alors que Barrère proposa à ses collègues d'aller délibérer au milieu du peuple. On sait que cette motion fut accueillie avec enthousiasme par la majorité, et qu'aussitôt, l'Assemblée tout entière se rendit, le président en tête, dans la cour des Tuileries. Les sentinelles lui ouvrirent d'abord le passage; mais lorsqu'elle arriva en face des canonniers et de Henriot, et que Hérault de Séchelles ordonna à celui-ci de faire place aux représentants du peuple, « Le peuple ne s'est pas levé, répondit Henriot, pour entendre des phrases : « vous ne sortirez pas que vous n'ayez « livré les vingt-deux. » << rebelle,» s'écria Hérault en s'adressant aux soldats. « Canonniers, à vos « pièces, reprit Henriot; soldats aux << armes ! » La Convention rentra alors dans la salle de ses séances, et la défaite des girondins fut consommée par l'adoption du décret d'arrestation des vingt-deux.

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Les 48 sections récompensèrent bientôt Henriot de son énergie, en le confirmant dans la charge de commandant général de la force armée de Paris, à une majorité de 9,084 voix contre 6,095.

Sa conduite au 9 thermidor fut loin d'être aussi énergique, et c'est même a l'incapacité dont il fit preuve alors qu'il faut en partie attribuer la victoire des réacteurs. Arrêté dans la matinée par le poste du Palais de Justice, et conduit par cinq gendarmes au comité de salut public, il y fut délivré par Coffinhal, qui coupa les cordes dont il était garrotté. Montant de nouveau à cheval, il rencontra une compagnie de canonniers, auxquels il ordonna de marcher sur la Convention, et de diriger leurs pièces contre elle. Ils obéirent d'abord; mais la Convention venait de le mettre hors la loi : informés de cette décision, les canonniers l'abandonnèrent. Il perdit alors la tête, et, soit que les spiritueux qu'il avait pris lui eussent ôté toute liberté d'esprit (*), soit que les circonstances fussent trop difficiles pour lui, il commit faute sur faute. La Commune comptait sur lui et sur l'énergie et l'activité qu'on lui connaissait; il n'agit point. Ses propres soldats l'arrêtèrent enfin, et le livrèrent aux commissaires de la Convention. On le conduisit à l'hôtel de ville; là, Coffinhal, indigné de l'incapacité qu'il avait montrée, et qui avait tout perdu, le saisit avec vigueur et le jeta par la fenêtre dans une cour obscure, en lui criant : « Va, mi«sérable! Relevé sans connaissance, il fut, le lendemain, envoyé à l'échafaud.

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« Aucun officier révolutionnaire, dit un de ses biographes, n'a été plus accusé par ses ennemis et par ses amis. Pourtant, vous ne trouverez rien dans les pièces du temps qui motive ce dechaînement.... Son nom accumule pour l'esprit toutes les idées de bêtise; et cependant, dans les circonstances difficiles, ce fut un homme de tête, de sangfroid et de main. Son nom est synonyme de la grossièreté et de l'inintelli

(*) Henriot n'avait point l'habitude de boire; c'est une tradition, parmi les personnes qui l'ont connu, que son ivresse du 9 thermidor provenait d'un breuvage mele à sa boisson, par les hommes dont l'intere était de le mettre hors d'état d'agir; et quand on songe à la frayeur que le souvenir du 31 mai et du 2 juin devait inspirer aut conspirateurs, on est tenté de regarder celle tradition comme véritable.

gence; et pourtant ses ordres du jour, ses proclamations, ses lettres, sont remplis de douceur, de sentiments justes et simples, de conseils honnêtes; son ton est amical et franc.... C'est un fonctionnaire démocratique, un énergique officier sorti du bas peuple. Les excès des crises qu'il a franchies ont pu l'entraîner; mais je demeure convaincu qu'il n'a vu ni connu, non plus que tant d'autres, la plupart des maux qui lui sont imputés (*).

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HÉRAUDERIE. Connaissance des armoiries, du blason; pratique du cérémonial. Charge, office de héraut. Province dont un héraut portait le nom. Bourgogne, Dauphiné, Bretagne étaient des hérauderies.

HÉRAULT (département de l'). Ce département, ainsi appelé de la rivière de ce nom qui le traverse, est formé d'une partie de l'ancien Languedoc. La Méditerranée le baigne au sud; au sudouest et à l'ouest il est borné par le département de l'Aude; au nord, par ceux du Tarn et de l'Aveyron; au nordest et à l'est, par celui du Gard. Il est couvert de montagnes, d'une élévation médiocre, qui se rattachent au massif des Cévennes. Sa superficie est de 624,362 hectares, dont 214,040 en landes, pâtis, bruyères, 156,566 en terres labourables, 103,682 en vignes, 77,644 en bois et forêts, 27,773 en cultures diverses, 8,537 en prairies, etc. Son revenu territorial est évalué à 21,586,000 fr. En 1839, il a payé à l'État en impositions directes 2,959,797 fr.

Le département, outre le canal du Midi qui vient se terminer à l'Hérault, possède encore plusieurs canaux secondaires. Ses rivières navigables sont l'Hérault et l'Orbe, mais elles ne le sont que dans une étendue presque insignifiante. Ses grandes routes sont au nombre de vingt-quatre, dont sept routes royales et dix-sept départementales. Sur la Méditerranée, il a deux ports principaux, Agde et Cette, et deux ports secondaires, Meze et Marseillan.

Il est divisé en quatre arrondissements, dont les chefs-lieux sont Montpellier, Béziers, Lodève et Saint-Pons

(*) Dictionnaire de la conversation, art. HENRIOT, par M. Fayot.

de-Thomiers. Il renferme 35 cantons et 319 communes. La population est de 357,846 habitants, parmi lesquels on compte 3,609 électeurs, représentés à la Chambre par six députés.

Le chef-lieu du département, Montpellier, est le quartier général de la neuvième division militaire; il est aussi le siége d'une cour royale, d'une académie et d'un évêché suffragant de l'archevêché d'Avignon. Le département fait partie de la vingt-neuvième conservation forestière, dont le siége est à Nî

mes.

Parmi les hommes remarquables nés dans le département de l'Hérault, nous citerons Vanière, le créateur du canal du Midi, Riquet, le ministre Fleury, le comte Daru, Cambacérès, etc.

HÉRAULT DE SÉCHELLES (MarieJean) naquit à Paris en 1760, d'une famille noble, originaire de Normandie. Naissance, fortune, esprit, beauté, éloquence facile et brillante, il possédait toutes les séductions. Dès l'âge de vingt ans, il débuta avec succès au Châtelet comme avocat du roi. La duchesse de Polignac, sa parente, le présenta à la reine qui avait souhaité de le voir et qui devint sa protectrice.

Il était avocat général au parlement de Paris au moment où la révolution éclata. Partisan d'une réforme gouvernementale dont il avait chaleureusement défendu les principes dans le parlement, contre Dambray, il se rangea, le 14 juillet 1789, sous l'étendard des patriotes et montra un rare courage à la prise de la Bastille. Après la réorganisation du pouvoir judiciaire par la Constituante il fut désigné pour exercer les fonctions du ministère public près le tribunal de cassation.

Élu, en 1791, député à l'Assemblée législative par le département de Paris, il alla siéger à l'extrême gauche. Le 14 janvier 1792, montant à la tribune pour la première fois, il proposa, en réponse à la déclaration de Pilnitz, un projet d'adresse au peuple français, où il repoussait énergiquement tout ce qui ressemblait à une capitulation devant les menaces de l'étranger. « La capitulation, s'écria-t-il en termi"nant, avec des rebelles, c'est le châ«<timent; avec des ennemis, c'est la

« guerre. » Quelque temps après, il fit décréter une réponse vigoureuse aux notes menaçantes de l'Autriche; et ce fut lui qui, comme rapporteur d'une commission extraordinaire nommée pour aviser aux mesures qu'exigeaient les circonstances, demanda que la patrie fût proclamée en danger. Il ne semble pas qu'il ait pris directement aucune part à la révolution du 10 août; mais quelques jours après, il réclama des poursuites judiciaires contre les royalistes inconstitutionnels, puis il provoqua l'établissement d'un tribunal extraordinaire pour les juger.

Le département de Seine-et-Oise le choisit pour son représentant à la Convention. Élevé à la présidence en novembre 1792, lorsque ses fonctions expirèrent, il fut envoyé en mission dans I'Alsace, et de là en Savoie. Ce fut durant cette dernière mission qu'eut lieu le procès de Louis XVI; mais, comme nous l'avons dit à l'article GRÉGOIRE, il ne laissa pas d'opiner par lettre pour la condamnation. De retour à Paris, il fnt de nouveau élevé à la présidence, dans la deuxième quinzaine de mai. Nous avons parlé, à Particle HENRIOT, du rôle qu'il joua dans les journées du 31 de ce mois et du 2 juin. Il s'y prononça cependant pour la Montagne, et contribua à faire casser la commission des douze.

La constitution de 93, rédigée après ces événements, fut principalement son ouvrage. Rappelé au fauteuil à la fin de juillet, ce fut lui qui présida la fête nationale célébrée le 10 août 1793. Membre du comité de salut public, il y fut chargé de tout ce qui avait rapport aux relations diplomatiques, et le quitta, en septembre 1793, pour être de nouveau envoyé en mission dans le Haut-Rhin.

Cependant la Montagne elle-même se divisait. Au mois de décembre, Hérault fut accusé, par Bourdon de l'Oise, d'entretenir avec les émigres Dubuisson et Prost une correspondance criminelle. Défendu par Couthon et par Berthollet, il acheva lui-même à son retour de se justifier. Mais ses liaisons avec le parti dantoniste, dont la morale relâchée convenait mieux à ses habitudes et à ses goûts que l'austérité de Robespierre, le compromirent bientôt de nou

veau. Arrêté le 9 mars 1794, pour avoir violé la loi du 4 du même mois, qui interdisait toute communication avec les prévenus de conspiration, sous peine d'être traité comme leur complice, il fut, bientôt après, compris dans le rapport fait par Saint-Just contre les dantonistes Accusé d'avoir communique aux gouvernements étrangers les délibérations du comité diplomatique, et d'avoir détourné des papiers appartenant à ce comité, pour les livrer aux journaux, il ne se défendit que faiblement, et ne réfuta point d'une manière péremptoire les charges tirées contre lui de correspondances saisies par les agents du comité, et où il était violemment compromis. Condamné à mort le 5 avril 1794, à la différence de ses complices, il entendit son arrêt avec sérénité; et, s'approchant de Camille Desmoulins qui était furieux, il ajouta : « Montrons, << mon ami, que nous savons mourir.» Au pied de l'échafaud et jusqu'au dernier instant il conserva le même calme. Il mourut âgé de trente-quatre ans.

Hérault de Séchelles s'etait essayé dès sa jeunesse dans la littérature, et il avait deployé dans les genres alors en Vogue toutes les heureuses qualités et aussi tous les défauts de son esprit. On connaît de lui les ouvrages suivants : 1° Eloge de Suger, abbé de SaintDenis, 1770; 2° Visite à Buffon, 1785; réimprimé en 1802, avec plusieurs opuscules du même auteur, sous le titre de Voyage à Montbar; 3° Détails sur la société d'Olten, 1790: 4° Théorie de l'ambition, etc.

HERAUT (Heraldus, de l'ancien verbe allemand, Haren, crier, annoncer, ou du substantif celtique Herod, messa ger). Sans chercher à fixer l'époque de la création des hérauts d'armes, nous nous occuperons de leur ordre à l'époque où il était en pleine vigueur. Il se divisait en trois classes: cherawcheurs, poursuivants et hérauts d'armes, soumis au commandement d'un chef nommé roi d'armes. Les aspirants ne parvenaient à ces différents degres que successivement, et apres un certain nombre d'années de service dans les cours et à l'armée.

Les chevaucheurs commençaient à se former par les fonctions les plus péni

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