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tous les grands changements de son époque. « Il avait vu l'influence de l'Empire s'affermir dans l'intérieur des Gaules, en Lorraine et en Flandre; le duché de Normandie assurer son indépendance et prendre une attitude menaçante; les hérésies pulluler, puis être réprimées par des supplices; l'Eglise enfin s'organiser en dehors de l'Etat, et s'armer contre l'autorité temporelle. Quoiqu'il n'eût pas été constamment inactif, il n'avait rien aidé, ni rien empêché (*). »

HENRI Ier (monnaies de). Ainsi que les autres rois de la race capétienne antérieure à Philippe-Auguste, Henri Ir n'a frappé que des deniers de billon. Ces deniers sont fort rares. On n'en connaît que de quatre villes, Paris, Sens, Mâcon et Chalon, ce qui ne veut pas dire que Henri Ier n'a frappé monnaie que dans ces villes; car on sait positivement qu'il possédait, en outre, l'atelier monétaire de Montreuil-sur-Mer, celui d'Orléans, et bien d'autres qui, comme ceux de Chateau-Landon et de Compiègne, faisaient partie du patrimoine de Hugues Capet; mais, par suite de différentes circonstances, certaines monnaies, comme celles d'Orléans, par exemple, ne portaient, à cette époque, aucun nom royal (voy. ORLÉANS [monnaies d']), et d'autres ne sont pas parvenues jusqu'à nous. Le denier frappé à Sens porte, du côté de la croix, le nom de cette ville, SENONIS CIVITAS, et au revers, HENRICVS en légende, et dans le champ le mot REX. Cette légende, ou une légende analogue, se trouve au revers d'un grand nombre de deniers, depuis Charles le Simple jusqu'à Louis VI. Faut-il en conclure que tous ces deniers sont des monnaies vraiment royales? Nous ne le pensons pas ; car on trouve, à la même époque, dans les lieux où ces monnaies ont été frappées, des monnaies locales, bien carac térisées, et qui ne different de celles-là que par l'absence de cette légende. La monnaie de Paris porte un type local; on y lit PARISIVS CIVITAS, du côté de la croix; au revers, HAINRICVS REX, et dans le champ, l'A et l'o. Sur les pièces de Châlon, on voit le nom du roi autour de la croix, et au revers, CAVI. (*) Sismondi, Hist. des Français, t. IV, p. 308.

LONO CIVITA, autour d'un B, initiale de Burgundia; sur celles de Macon, deux croix, et en légende HENRICVS REX-MATISCENSIS. Nous sommes persuadé que ces deux pièces ne sont réellement pas royales, mais qu'elles ont été frappées par des barons, forces d'inscrire sur leurs espèces le nom du roi; car Châlon-sur-Saône ni Mâcon ne faisaient alors partie du domaine royal.

HENRI II, roi de France, fils de François Ier et de Claude de France, né à Saint-Germain en Laye, le 31 mars 1518, épousa Catherine de Médicis en 1533, et monta sur le trône le 31 mars 1547. Il ne tenait de son père que sous le rapport des qualités physiques, developpees chez lui aux dépens des facultés intellectuelles. Indolent d'esprit, «< il étoit, dit Théodore de Bèze, tant plus aisé à tromper, de sorte qu'il ne voyoit et ne jugeoit que par les yeux, oreilles et avis de ceux qui le possédoient. » Le connétable de Montmorency, les Guises et d'Albon de SaintAndré associèrent leurs ambitions sous les auspices de Diane de Poitiers, pour exploiter en commun la France.

Le prince débonnaire ne savait comment partager la curée, pour satisfaire tous ces affamés, à qui rien n'échappait (voyez COUR, FAVORIS et GUISE) au milieu de la reaction contre les hommes et les actes du règne passé.

« A la révolution de cour qui suivit la mort de François Ier, correspondirent des modifications dans la politique extérieure qui n'y perdit, on doit en convenir, ni en activité, ni en énergie... Les premiers actes du nouveau gouvernement révélèrent la résolution de soutenir hardiment les intérêts et la dignité de la France, à la fois contre l'Angleterre et l'Empereur... Les agents français exhortaient le sultan à rompre sa trêve avec Charles-Quint, remuaient Gênes, Naples, le Milanais, la Toscane (*). » Enfin Henri avait même passé en Piémont (1548) pour profiter de ces intrigues, quand les nouvelles de quelques troubles intérieurs le forcerent de quitter Turiu, après avoir réuni à la couronne le marquisat de Saluces.

(*) Henri Martin, Histoire de France,

Les hostilités éclatèrent ensuite contre les Anglais, jusqu'à ce que la restitution de Boulogne fût devenue la condition principale de la paix proclamée le 24 mars 1550 entre la France, l'Angleterre et l'Écosse (voyez ce dernier mot). Henri, ou plutôt ses conseillers, profitèrent de cette paix pour agir contre l'Empereur; car si le gouvernement français offrait au dedans de tristes spectacles de corruption et de cruauté, sa politique extérieure était du moins active et ferme. La lutte s'engagea en 1551 sur plusieurs points. Henri renoua des alliances avec les protestants d'Allemagne, et s'unit, pour la défense de la liberté germanique, à Maurice de Saxe et aux princes de Brandebourg, de Hesse et de Mecklenbourg.

Metz, Toul et Verdun, enlevés par surprise, ouvrirent leurs portes au roi, qui occupa la Lorraine et pénétra dans l'Alsace et le Luxembourg. Mais bientôt les princes allemands ayant fait leur paix séparée avec Charles-Quint, Henri II resta seul contre cet empereur, qui parut à la tête d'une armée nombreuse devant Metz, défendue par François de Lorraine, duc de Guise. Charles-Quint, forcé de lever le siége, croit réparer la honte de cet échec en pillant et ravageant la Picardie; Henri défait l'armée impériale, en 1554, à la bataille de Renti. L'épuisement des puissances belligérantes amena la conclusion d'une trêve de cinq ans, signée à Vaucelles le 5 février 1556; mais la guerre recommença l'année suivante. Philippe II, roi d'Espagne par l'abdication de son père Charles-Quint, ayant envoyé en Picardie une armée de 40,000 hommes, l'armée française fut battue complétement à la journée de Saint-Quentin, le 10 août 1557. Le connétable de Montmorency, commandant en chef, l'amiral de Coligny, le comte de Montpensier et le maréchal de Saint-André restèrent prisonniers.

La prise de Calais par le duc de Guise effaça le souvenir de cette défaite, et mit fin aux conquêtes de l'Angleterre. Mais la défaite de Gravelines vint ensuite déterminer Henri à la paix de Cateau-Cambrésis, où il perdit les avantages qu'il commençait à reprendre sur I'Espagne.

Les guerres extérieures semblaient terminées pour longtemps; les quatre villes récemment conquises fermaient les portes du royaume du côté de l'Allemagne et de l'Angleterre; mais les guerres intérieures, les troubles religieux allaient commencer. Henri II étendit la persécution contre les réformés, et la régularisa par l'intervention de la loi (voyez EDITS). Il cherchait même des victimes parmi les conseillers du parlement (voyez BOURG [Anne du]), et méditait d'étouffer l'hérésie par de nouvelles rigueurs, quand la mort le surprit.

Le 5 février 1559, la seconde fille du roi, Claude, avait été mariée au jeune Charles, duc de Lorraine; le contrat de mariage de Philippe, roi d'Espagne, avec la fille aînée de Henri, Élisabeth de France (voyez ce mot), avait été signé le 20 juin, et celui de PhilibertEmmanuel, duc de Savoie, avec Marguerite de France, sœur du roi, le 27 du même mois. Le 29, au milieu des fêtes du double mariage qui devait consolider la paix, Henri voulut courir une lice contre Montgommery, son capitaine des gardes. On sait qu'il reçut alors un éclat de lance dans l'oeil, et qu'il mourut de la blessure le 10 juillet 1559, âgé de quarante ans trois mois et onze jours, après un règne de douze ans et trois mois. Quatre fils et trois filles lui survécurent. L'aîné, appelé à lui succéder sous le nom de François II, était âgé de quinze ans et demi."

Outre François II, Louis (mort jeune), Charles IX, Henri III, et François, duc d'Alençon et d'Anjou, Élisabeth, Claude et Marguerite, femme de Henri IV, Henri II avait eu de Catherine de Médicis, deux filles mortes jeunes; d'une dame écossaise, Henri d'Angoulême, grand prieur de France; de Philippine Duc, demoiselle piémontaise, Diane d'Angoulême, mariée à Horace Farnèse, puis à François de Montmorency; enfin, de Nicole de Savigni, Henri de Saint-Remi.

HENRI II (monnaie de). Le règne de Henri II fait époque dans l'histoire de la monnaie française; c'est sous ce règne que le balancier fut inventé, et que l'on commença à voir dans les monnaies, non-seulement des objets d'é

T. IX. 24 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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change et de commerce, mais encore des objets d'art. De temps en temps, en effet, on voit apparaître alors le désir d'imiter les beaux types de la monnaie romaine.

Outre les écus, les demi-écus et les quarts d'écu d'or, qu'on fabriqua pendant ce règne, et qui furent en tout semblables à ceux qui avaient eu cours du temps de François Ier, on frappa, à la monnaie de Paris, à partir de 1549, de doubles écus, qui furent appelés henris d'or, et qui sont de véritables chefsd'œuvre, sous le rapport du travail. On y voit, au droit, l'effigie du roi, la tête surmontée d'une couronne fermée, avec la légende HENRICVS 2 dei G. FRANCORV. REX; et au revers, tantôt une croix formée de quatre H couronnées, et cantonnée de quatre fleurs de lis, avec cette devise: DVM TOTVM COMPLEAT ORBEM. 1549; tantôt la France casquée, assise sur un faisceau d'armes, et portant à la main une victoire, avec ces mots OPTIMO PRINCIPI; et à l'exergue, GALLIA.

Bientôt tous les écus d'or, sur lesquels subsista l'ancienne légende des pièces d'or et d'argent, XPS VINCIT XPS REGNAT XPS IMPERAT, porterent l'effigie royale tantôt nue, tantôt laurée, tantôt ornée d'une couronne fermée; au revers, la croix fut remplacée par l'écu de France, couronné et accosté soit de croissants, soit d'H.

Ce dernier type fut celui des testons et des demi testons, seule monnaie d'argent qu'on frappa sous Henri II. On n'y derogea qu'une seule fois, pour remplacer l'écu par un grand croissant couronné, et la legende habituelle par les mots DVM TOTVM COMPLEAT ORBEM. On sait que les testons étaient ainsi appeles parce qu'on y voyait l'effigie, la tête du roi. Ils étaient à la taille de 25 au marc et à 10 deniers 18 grains de fin, et valaient 12 sous.

L'empreinte des gros de Nesles (voy. ce mot), des douzains (voyez ce mot), des doubles et simples tournois (voyez TOURNOIS), n'offre rien de remarquable; sur toutes ces pièces figure la légende affectée au billon, SIT NOMEN

DNI BENEDICTVM. Les tournois sont entièrement semblables à ceux de François Ier; quant aux douzains, on y voit

les figures dont étaient marqués les anciens écus d'or, c'est-à-dire, d'un côté une croix fleuronnée et fleurdelisée, de l'autre un écu; ces deux figures sont cantonnées de croissants où d'E couronnées.

La république de Sienne s'étant mise alors sous la protection de la France, fit frapper des monnaies où se voient, d'un côté, la louve aliaitant Romulus & Remus, et de l'autre, soit la Vierge, patronne de Sienne, soit un écu charge d'une barre, sur laquelle on lit LIBERTAS. Les légendes portent, soit Res Publica SENnensis IN Monte ILICINO HENRICO AVSPice PRESIDIO TVO CONFISI autour de la Vierge, 1558; soit simplement R. P. SEN IN MONTE ILI

CINO HENRICO II AVSPICE.

Un fait assez singulier, c'est que, pendant tout le règne de François II, et même dans les premiers temps de celui de Charles IX, on continua de frapper des monnaies au nom de Henri II; de sorte que, bien que ce prince fût mort en 1559, on a des pièces de lai, avec le millésime de 1561.

HENRI III, troisième fils de Henri II, naquit à Fontainebleau le 19 septembre 1551, et porta d'abord le titre de duc d'Anjou. Il se distingua aux journées de Jarnac et de Moncontour, où il commandait l'armée royale, et fut élu roi de Pologne en 1573.

Il avait pris possession de ce royaume depuis trois mois, lorsqu'il apprit la mort de Charles IX. Dégoûté de son royaume barbare et de ses turbulents sujets, il s'enfuit aussitôt en secret, pour venir prendre en France le sanglant héritage de son frère. Le premier acte de son gouvernement fut la continuation de la cinquième guerre civile (voyez GUERRES DE RELIGION). L'armée royale, commandée par les favoris du roi, attaqua plusieurs villes calvinis tes. Mais le parti venait de doubler sa force en se soumettant à une organisation réguliere. Partout le roi échoua, et Henri, presse d'aller jouir des plaisirs qu'il regardait comme l'unique attribut de sa couronne, quitta le théâtre des hostilités pour venir à Paris compromettre ce qui restait à la royauté de crédit et de considération.

Il avait été sacré à Reims ● 15 fé

vrier 1575, et avait épousé la fille du comte de Vaudemont, mariage fort inégal qui grandissait encore les Guises, cousins de Louise de Vaudemont. Partageant son temps entre les soins d'une devotion monastique et les excès d'une débauche dégoûtante, donnant à tout Paris le spectacle de sa prodigaFlité scandaleuse et de ses goûts puérils ou infâmes, il eut bientôt attiré sur lui un mépris universel, qui s'accrut encore parmi les catholiques iorsqu'il signa la paix de Monsieur, par laquelle les deux religions se trouvaient établies sur le pied de l'égalité. Les catholiques eurent horreur d'un pareil traité. Abandonnés, trahis par la cour, its cherchè rent un chef autour duquel ils pussent IL se rallier, et formèrent une sainte union pour le maintien de la foi. Le fils du grand duc de Guise, qui avait hérité de toute la popularité de son père, et qui passait pour avoir été l'un des auteurs de la Saint-Barthélemy, fut naturellement placé à la tête de ce parti, qui menaçait le trône.

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Le roi crut que c'était un habile coup d'Etat de se déclarer, aux états de Blois, le chef de la figue. Mais cette démonstration ne changea rien à la situation des choses. Sentant sa faiblesse, Henri accorda aux protestants la paix de Bergerac, qui excita encore la fureur des catholiques. Ensuite chercha à se faire un troisième parti indépendant des deux autres. Mais aucun parti ne pouvait se former sous la direction d'un prince aussi faible et aussi méprisé. La guerre des amoureux troubla encore le royaume; partout la féodalité ressuscita dans les provinces. Enfin la mort du frère du roi, qui, à l'avenement de Henri, avait pris le nom de duc d'Anjou, enhardit la ligue et encouragea les prétentions de Guise et de Philippe II; car Henri III n'avait plus pour héritier que le roi de Navarre.

De toutes parts on s'associa à la ligue pour repousser du trône le prince hérétique. Henri, forcé d'opter entre les réformés ou les catholiques, traita avec la ligue, après avoir hésité quelque temps s'il ne se jetterait pas dans les bras du roi de Navarre, puis il lui déclara la guerre. La victoire de Coutras sauva Henri de Navarre, inais

amena les catastrophes qui coûtèrent la vie au duc de Guise et au roi de France. En effet, tous les avantages de la campagne, du côté des catholiques, avaient été remportés par le chef des ligueurs. Aussi, quand il rentra dans Paris avec le roi, tous les applaudissements furent pour lui seul. Le conseil des Seize, de concert avec Guise, voulait emprisonner ou tuer le roi pour mettre le gouvernement entre les mains de la ligue. Le roi averti se tint sur ses gardes, et les Seize appelèrent le duc à Paris et formèrent des barricades dans les rues. Enveloppé par les insurges, le roi quitta Paris en toute hâte, se retira à Chartres, puis à Rouen, et dans son effroi, consentit à traiter avec les ligueurs, qui lui imposèrent la convocation des etats de Blois. Là, l'autorité royale fut suspendue de fait, tout le pouvoir passa entre les mains du duc de Guise; et peut-être une sentence de déposition allait-elle être prononcée contre le roi au profit du duc, lorsque Henri le prévint en le faisant assassiner avec son frère, le cardinal de Lorraine (23 décembre 1588).

Après cette exécution, le roi, excommunié par le pape, déclaré par la Sorbonne déchu du trône, n'avait d'autre parti à prendre que d'implorer le secours de celui qu'il combattait depuis si longtemps Il traita avec le roi de Navarre. Aussitôt la fortune change : la ligue, qui avec Guise a perdu son chef et une partie de la force qu'elle puisait dans son unité de direction, éprouve echecs sur échecs, et Paris se voit bientôt assiégé par les deux rois réunis. Mais le poignard du moine Jacques Clement, que des prédicateurs fanatiques ont poussé au régicide, sauve la ville. Henri II meurt le 2 août 1589, en declarant Henri IV son héritier. Avec lui s'éteint la branche des Capétiens-Valois, si malheureuse, si fatale à la France, et celle des Bourbons commence avec son suc

cesseur.

HENRI III (monnaie de). L'art monétaire, si florissant sous le règne de Henri II, tomba en décadence sous celui de Charles IX, et empira encore sous Henri III. La belle invention du balancier fut négligée; le cuivre pur se montra pour la première fois; l'em

preinte de la monnaie devint barbare, et montra à quel état de misère et d'épuisement les dissensions religieuses avaient réduit la France. Les monnaies ne furent point altérées; mais on voulut attacher aux espèces une valeur fictive, que le peuple n'accepta pas, et qui donna lieu à beaucoup d'ordonnances et d'assemblées de notables, lesquelles ne purent remédier entièrement au mal; enfin, comme à toutes les époques de calamités publiques, on vit apparaître de nouvelles monnaies.

On fit des écus d'or, simples, doubles et même quadruples, marqués, pour toute empreinte, des armes de France et d'une croix fleuronnée ou fleurdelisée, et de la même valeur que les pièces correspondantes du règne de Henri II.

Les testons, qui étaient, pour le prix comme pour le type, à peu près semblables à ceux des règnes précédents, ne furent plus les seules monnaies d'argent; on en fit d'autres de même métal, et qui portèrent les noms de francs, de demi-francs, de quarts d'écu, de demi-quart d'écu, etc.

Les francs remplacèrent les testons, qui ne furent frappés que momentanément, en 1576 et 1577. Leur nom venait de ce qu'ils valaient 20 sous, comme l'ancienne livre française et comme les francs d'or. Leur type se compose de l'effigie royale et d'une croix fleuronnée et fleurdelisée, au milieu de laquelle se trouve un H.

Les quarts d'écu valaient 15 sous; la valeur de l'écu d'or étant de 60 sous, ils ne portaient point l'effigie royale, mais seulement une croix et un écusson, accosté des chiffres indiquant leur valeur : III pour les quarts, VIII pour les demi-quarts. Cette monnaie ne parut qu'en 1580.

L'empreinte des douzains et des gros de Nesle fut peu différente de celle des pièces de même nom, frappées sous Charles IX.

Quant aux liards, ils portaient, d'un côté, un écusson ou un H couronné ; de l'autre, soit un dauphin, soit une croix fleurdelisée, soit enfin une croix du SaintEsprit.

Ce fut en 1575 que, manquant de matière, le gouvernement fut obligé de

frapper des tournois doubles et simples, en cuivre pur. Ces pièces portent, d'un côté, l'effigie royale, avec la légende HENRI III R. DE FRANCE ET POL, et de l'autre trois fleurs de lis, et ces mots, DOVBLE TOVRNOIS, suivis du millésime.

Les monnaies de Henri III n'offrent, dans leur légende, qu'une seule particularité remarquable; c'est que ce prince y ajoute, à son titre de roi de France, celui du roi de Pologne; on lit d'ailleurs, sur ses pièces d'or CHRISTVS VINCIT REGNAT ET IMPERAT; sur celles d'argent et de billon, la vieille formule SIT

NOMEM DOMINI BENEDICTVM.

Du reste, on frappa alors, à l'occasion des guerres de religion, des medailles fort curieuses; mais ce n'est point ici le lieu de les décrire; nous en parlerons aux articles HUGUENOTS, POLITIQUES, LIGUEURS (monnaies des). Voyez aussi l'article CHARLES X (monnaies de).

HENRI IV naquit à Pau, le 13 décembre 1553, d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et de Jeanne d'Albret. Sa mère, zélée calviniste, le fit élever dans cette croyance. Il avait onze ans quand (malgré la sollicitude de Jeanne) Catherine de Médicis l'emmena du Béarn, où elle venait de faire un voyage avec son fils, à la cour de France. Le jeune Henri y resta jusqu'en 1566. Jeanne ayant ramené son fils à Pau, le conduisit bientôt à la Rochelle, où le parti calviniste, jusqu'alors dirigé par le prince de Condé, reconnut le jeune prince de Béarn pour son chef. Confie aux soins de son oncle (Condé) et de Coligny, Henri assista aux batailles de Jarnac et de Moncontour; et après la paix de Saint-Germain, conclue le 11 août 1570, il fut attiré à la cour. Catherine le maria deux ans après avec Marguerite de Valois, sœur de Charles IX. Henri de Navarre, placé alors entre l'alternative de l'abjuration ou de la mort, se fit catholique, et resta près de trois ans prisonnier d'Etat. Cependant, en 1576, il réussit à s'évader, se retire à Alençon, se met de nouveau à la tête du parti calviniste, et se rend maître de la Guienne. Ici commencent les guerres de la ligue. Pendant dix ans, le roi de Navarre se maintint à force de

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