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secondèrent dès 1792; le plus jeune, Henri, commença ses travaux au commencement de ce siècle. Cette seconde génération d'industriels ne mérite pas moins la reconnaissance du pays que leurs devanciers; car ils exploitent les sources de richesses que ceux-ci ont ouvertes (*).

HARVILLE (Louis- Antoine Juvénal des Ursins, comte d'), général de division, né à Paris en 1749. Lieutenant dans les gendarmes anglais de la maison du roi en 1784, il envoya, en 1791, son serment de fidélité à l'Assemblée constituante, servit en 1792 comme lieutenant général à l'armée du Nord, se distingua notamment à Jemmapes, commanda l'avant-garde de l'armée lors de la conquête de la Belgique, fut mis en état d'arrestation sur la motion de Lecointre du 15 avril 1793, recouvra la liberté à la fin de cette année, vécut dans la retraite jusqu'en 1796, où il commanda une division de l'armée de Sambre-etMeuse, fut admis au sénat en 1801, devint comte de l'empire en 1809, et gouverneur des palais impériaux des Tuileries et du Louvre; entin, pair de France sous Louis XVIII, le 14 juin 1814, et mourut à Paris en 1815.

HASE ( Charles - Bénédict ), l'un de nos plus savants hellénistes, né à Sulza, près de Naumbourg, le 11 mai 1780, fit ses études à Weimar, où il eut pour professeur le célèbre Boettinger. Arrivé à Paris en 1801, il entra, en 1805, à la bibliothèque royale de Paris, où il est actuellement conservateur au département des manuscrits, et spécialement chargé des manuscrits grecs et latins. En 1815, M. Hase a été nommé à la chaire de grec moderne qu'il occupe encore à l'école royale spéciale des langues orientales vivantes près la bibliothèque du roi, et, en 1830, à celle de langue et de littérature allemandes de l'école polytechnique. Naturalisé Français depuis 1839, après avoir érigé en 15 ans la plus belle filature de coton qu'il y ait en France, et en laissant la réputation d'un grand industriel et d'un zélé protecteur des arts.

(*) Les établissements de MM. Hartmann centralisent la filature de coton, le tissage et l'impression des toiles, et comprennent des ateliers de gravure, de dessin, de constructions. Ils emploient plus de 4,000 ouvriers.

longtemps, il a été élu, le 3 décembre 1824, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et les académies de Saint-Pétersbourg et de Berlin l'ont admis au nombre de leurs associes.

Ses principaux ouvrages sont cinq morceaux insérés dans les tomes VIII, IX et XI des Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi ; l'importante préface dont il fit précéder l'édition donnée par J. D. Fuss de Joannes Laurentius Lydus de Magistratibus romanis, Paris, 1812, in-8°, ouvrage important pour la connaissance des antiquités romaines, et que l'on croyait perdu; Leonis Diaconi Caloensis historia scriptoresque alii ad res byzantinas pertinentes, etc., Paris, imprimerie royale, 1819, in-fo. ; et Bonn, 1828, in-8°, Joannes Laurentius Lydus de Ostentis, avec un fragment du livre de Mensibus, Paris, imprimerie royale, 1823, in-8°. Depuis, M. Hase a participé, pendant plusieurs années, à la rédaction du Journal des savants; il enrichit d'importantes additions le nouveau Thesaurus linguæ græcæ, que publient MM. Didot.

M. Hase s'occupe actuellement de la publication des historiens byzantins relatifs aux croisades, travail important dont il a été chargé par l'Académie des inscriptions. Tous ceux qui ont suivi le cours de M. Hase, ont pu apprécier l'habileté et la sagacité qu'il déploie dans le déchiffrement et la restitution des papyrus et des manuscrits grecs de toutes les époques. Il a forme la une école qui n'est pas son moindre titre de gloire.

HASSENFRATZ (Jean-Henri), né à Paris le 20 décembre 1755, fut d'abord mousse sur un vaisseau de guerre; ensuite, de retour à Paris, il se fit charpentier et obtint la maîtrise à vingt-deux ans. Pour se perfectionner dans son art, il voulut apprendre les mathématiques, qu'il étudia sous le célèbre Monge. Il fut employé ensuite chez le chevalier Bauvin, géographe du roi. Reçu elève des mines en 1782, il voyagea pour apprendre l'art pratique des mines. De retour en France, il fut présenté à Lavoisier, et chargé par ce savant de la direction de son laboratoire. Dès le commencement de la révolution, il en

adopta les principes avec ardeur, et devint membre du club de 1789. Mais bientôt les membres se diviserent, et Hassenfratz se porta aux avant-postes de la révolution. Il prit une part active à la journee du 10 août. Nommé membre de la Commune révolutionnaire de Paris, il s'y montra des plus modérés. Il fit naître au 31 mai des lenteurs qui forcèrent d'exécuter le jour les arrestations qu'on avait d'abord résolu de faire de nuit, et fit rayer plusieurs noms de la liste des proscrits. Il fit prononcer la dissolution de la Commune, malgré les menaces de ceux de ses membres qui voulaient conserver le pouvoir dictatorial. Des 1793, il avait été chargé de la direction du matériel de la guerre, et, l'un des premiers, il dénonça la trahison de Dumouriez. Fatigue des détails de cette administration difficile, Hassenfratz donna sa démission, et devint membre d'une commission qui, sous prétexte de réunir les objets d'arts et métiers confisqués par la république, ne fut réellement employée qu'à pourvoir aux besoins des armées. Il eut dans son département la direction des fusils et des canons. Il réorganisa le corps des mines, et bientôt après l'école de Mars, où il fit un cours d'administration militaire. Il contribua ensuite à Porganisation de l'école polytechnique, où il occupa la chaire de physique. Aux journées de germinal et de prairial, il conduisit à l'attaque de la Convention les bandes du faubourg Saint-Marceau, où il avait son domicile. Un décret de lá Convention, rendu le 5 prairial an III, le renvoya devant le tribunal d'Eure-etLoir; mais il se réfugia à Sedan, et un peu plus tard l'amnistie du 4 brumaire annula le procès. Hassenfratz, rendu aux sciences et aux arts, s'y livra dès lors tout entier. Il devint membre de l'Institut et professeur à l'école des mines dès la formation de cet établissement, en 1797, puis instituteur de physique à l'école polytechnique, emploi qu'il a exercé pendant vingt ans. Invité, en 1814, à donner sa démission, il fut nommé professeur émérite avec appointements; mais, en 1815, ce titre et cette pension lui furent retirés. Hassenfratz est mort à Paris en 1827. On a de lui: 1° École d'exercice, 1790; nou

velle édition sous le titre de Catéchisme militaire; 2o Géographie élémentaire, 1792; 3° Cours révolutionnaire d'ad ministration militaire, 1794; 4° Sidérotechnie, 1812, 4 vol.; 5° Dictionnaire physique de l'Encyclopédie, 1821, 4 vol. 6° Traité de l'art de calciner la pierre calcaire, Paris, 1825.

HASSI OU BASSI, petit peuple des Gaules mentionné seulement dans quelques éditions de Pline. D'Anville, d'après la ressemblance des noms, l'a placé dans un canton du diocèse de Beauvais, dans le Haiz et Hez, qui contient une forêt conservant ce même nom. Au milieu de cette forêt, saint Louis avait une maison, nommée la Neuville-en-Hez.

HAST ( armes d'). On appelait ainsi toute arme emmanchée au bout d'une hampe, telle que la lance, l'épieu, le fauchard, la guisarme, la hallebarde, etc.

HASTEMBECK ( bataille d'). — En 1757, au début de la guerre de Sept ans, le maréchal d'Estrées ayant passé le Weser, suivit le duc de Cumberland, qui s'efforçait de couvrir l'électorat de Hanovre avec une armée de 50,000 hommes. Après l'avoir fait reculer depuis Munster jusqu'au delà du Weser, il l'atteignit, le 26 juillet, dans une position avantageuse, près d'Hameln. Le village d'Hastembeck et une redoute couvraient le flanc des ennemis; un marais impraticable defendait leur front; leur gauche, qui, protégée par une batterie, s'étendait jusqu'au bord d'un bois, fut attaquée par Chevert et culbutée. Le marquis de Contades chargea en même temps la droite et emporta le village. Tout annonçait une bataille décisive. Cependant la trahison du comte de Maillebois, qui commandait la gauche et se fit battre pour perdre son général, causa du desordre dans l'armée française. Cumberland profita de ce moment pour sauver ses troupes et se retirer sur Hameln. Il avait perdu seulement 5,000 hommes.

HASTEUR, kastator, officier des cuisines royales chargé de veiller à la cuisson des viandes (de haste, broche). Le hastéeur était aussi un rotisseur.

HASTING, l'un des chefs des aventuriers normands qui ravagèrent la France

au neuvième siècle, était, suivant l'opinion commune, né en Danemark. Néanmoins, le chroniqueur Raoul Glaber prétend que Hasting.était fils d'un paysan des environs de Troyes, et que, poussé par un penchant irrésistible au mal, il quitta sa patrie et sa religion pour faire cause commune avec les pirates. La première expédition importante où on le voit figurer, eut lieu de 845 à 850, où il débarqua, près de l'embouchure de la Loire, à la tête d'une troupe nombreuse. Nous ne le suivrons pas ici dans le cours de ses ravages en Anjou, en Poitou, en Touraine, en Vermandois, en Bretagne, etc. Disons seu. lement que ces horribles dévastations n'eurent un termé qu'après la conversion d'Hasting au christianisme. L'abbé de Saint-Denis et plusieurs évêques, à force de supplications, de promesses et de présents, parvinrent à le fléchir. Le chef normand se laissa conduire devant Charles le Gros, consentit à la cérémonie du baptême, moyennant une forte somme et la cession du comté de Char

tres.

En 898, Rollon ayant débarqué sur · les rives de la Seine, Hasting se joignit au corps d'armée envoyé contre lui par Charles le Simple. Il eut avec les pirates une entrevue qui le fit soupçonner de trahison; et, après une défaite essuyée par les Français, il quitta le comté de Chartres et repassa en Danemark, où il mourut, on ne sait en quelle année.

HATRY (Jacques-Maurice ), général en chef, né à Strasbourg en 1740. Colonel au commencement de la révolution, général de division en 1794, il se distingua aux armées du Nord, des Ardennes et de la Moselle, à la bataille de Fleurus, au blocus du Luxembourg, où il fit capituler une garnison de 12,000 hommes, à l'armée de Sambre-et-Meuse (campagne de 1796), fut nommé général en chef de l'armée de Mayence, le 8 janvier 1797, y dirigea avec habileté les opérations militaires, remplaça, en juin 1798, le général Joubert dans le commandement des troupes stationnées en Hollande, fut compris, en décembre 1799, parmi les membres du sénat, et mourut à Paris en 1802.

HAUBAN OU HAUTBAN, terme féodal,

désignant le droit annuel de rachat de la corvée. On appelait encore ainsi le privilége pour la vente des vieilles hardes, que le roi ou ses officiers pouvaient seuls accorder. De là vient ce terme de hautbannier du roi, qui s'appliquait à ceux qui jouissaient de ce droit.

HAUBEREAU (fief de). Les opinions sont fort partagées sur l'étymologie de ces mots, désignant un fief de peu d'importance. Les uns considèrent haubereau comme diminutif de haubert, et rattachent cette locution à celle de fief de haubert; d'autres la dérivent du vieux mot picard hoder, bouger, « parce que les gentilshommes appelés hobereaux sont casaniers,» dít Furetière. Enfin, le dictionnaire de l'Académie dit qu'on a voulu comparer les petits nobles de campagne au petit oiseau de proie appelé haubereau, ou hobereau. Cette dernière étymologie nous semble la plus fondée.

HAUBERGEON. Voyez HAUBERT. HAUBERGIER, détenteur d'un fief de haubert, ou aussi fabricant de hauberts.

HAUBERT, cotte de mailles à manches et à gorgerin dont s'armaient les chevaliers (*). Nous avons déjà dit que Fauchet croyait trouver l'étymologie de ce mot dans le latin albus, blanc. parce que, disait-il, les mailles en étaient blanches (voyez cotte d'armes), polies. Du Cange, juge plus compétent, le dérive de l'allemand hals-berg (défense du cou). En basse latinité, haubert se tra duisait par halsberga, albergellum, ausbergotum et osbergum. Haubergeon n'est que le diminutif de haubert. HAUBERT (fief de). Voyez FIEF. HAUDANCOURT. Voyez LAMOTTE. HAUDRIETTES, religieuses de l'ordre de l'Assomption de N. D., fondé par l'épouse d'Étienne Haudry, secrétaire de saint Louis. Elles ne prirent qu'en 1622 le nom de religieuses de l'Assomption.

HAUNET, ancienne arme en forme de

croc.

HAUSSE-COL. Cette partie de l'an

(*) Cette cotte de mailles était ornée d'une pièce d'étoffe brodée des armoiries du chevalier. Les écuyers n'avaient pas droit de porter le haubert.

cienne armure qui s'est perpétuée en s'amoindrissant, était autrefois un collet en fer remplaçant le gorgerin. Au dix-septième siècle, ce n'était plus qu'une petite plaque de fer poli, de cuivre doré ou d'argent, servant d'insigne aux officiers d'infanterie, ainsi que l'épée et la pique. Aujourd'hui, ils le portent encore quand ils sont de service ou en grande tenue.

HAUSSEZ (le baron Lemercher d'), l'un des derniers ministres de Charles X, naquit en 1778, en Normandie, d'une famille noble et parlementaire. En 1799, il est signalé comme ayant pris part aux manoeuvres des royalistes dans la Seine-Inférieure, et obligé de s'enfuir. En 1804, il figure parmi les personnes compromises dans la conspiration de George Cadoudal et de Pichegru. D'abord arrêté, puis surveillé comme suspect, il finit par obtenir la confiance de Napoléon, qui le nomma aux fonctions de maire dans sa ville natale. Pendant les cent jours, son zèle pour la cause royaliste éclata de nouveau. Député de la Seine-Inférieure dans la chambre de 1815, il se rangea du côté de la minorité modérée. Nous dirons qu'en cette occasion, et en beaucoup d'autres, la modération de M. d'Haussez a été taxée de ministérialisme. Il fut successivement préfet des Landes (1817), du Gard (1819), de l'Isère (1820). Il occupait ce poste lorsque éclatèrent les troubles de Grenoble, en 1821, et sa conduite en cette circonstance, comme en beaucoup d'autres, n'a point été à l'abri du blâme. En 1823, il fut nommé à l'importante préfecture de la Gironde.

Conseiller d'État en 1826, élu député des Landes en 1827, il accepta, en 1829, dans le ministère du prince de Polignac, le portefeuille de la marine, que l'amiral Rigny venait de refuser. Contre l'attente du corps entier de la marine, il sut, dans ce poste, organiser, avec autant de vigueur que d'habileté, les immenses préparatifs de l'expédition d'Alger. Signataire des ordonnances de juillet, dont il approuvait le principe, il se montra, le 28, dans les rangs des troupes royales. Il réussit, quand tout fut consommé, à se sauver en Angleterre. Après quelque séjour dans le

Royaume-Uni, il parcourut successivement l'Italie, la Suisse et l'Allemagne. Ces courses lui ont fourni le fond des ouvrages suivants : la Grande-Bretagne en 1833, 2o édition, Paris, 1834; Voyage d'un exilé de Londres à Naples et en Sicile, etc., Paris, 1835; Alpes et Danube, Paris, 1837. La cour des pairs avait condamné M. d'Haussez, par contumace, à la détention perpétuelle.

HAUTE COUR DE JUSTICE. Voyez COURS.

HAUTE-ÉPINE (combat de la), épisode de la bataille de Montmirail, où le général russe Sacken, qui avait établi sa retraite à la ferme de la Haute-Épine, sur le bord de la route menant de Châlons à la Ferté-sous-Jouarre, fut attaqué et battu par le prince de la Moskowa, tandis que l'empereur lançait ses grenadiers à cheval sur l'infanterie

russe.

HAUTEFORT (Marie de), née en 1616, dame d'atour d'Anne d'Autriche. Louis XIII fut amoureux d'elle; mais une des singularités de la vie de ce monarque, c'est certainement d'avoir eu pour favorites les deux plus belles femmes de sa cour (voy. LA FAYETTE), sans avoir été l'amant de l'une ni de l'autre. Mademoiselle de Hautefort vivait en bonne intelligence avec la reine, lorsque Richelieu, inquiet de sa faveur, la fit exiler de la cour. Rappelée, dès les premiers jours de la régence, elle perdit les bonnes grâces de sa royale amie, par son opposition à Mazarin, épousa, à l'âge de 30 ans, le maréchal de Schomberg, dont elle n'eut pas d'enfants, et

mourut en 1691.

HAUTE-GARONNE. Voy. GARonne. HAUTE JUSTICE. Voyez JUSTICE. HAUTE-LOIRE, HAUTE-MARNE. Voy. LOIRE et MARNE.

HAUTERIVE (Alexandre Maurice Blanc de la Naulte, comte d'), l'un des politiques consultants les plus distingués de l'empire et de la restauration, naquit à Aspres-les- Corps, en Dauphiné, d'une famille noble, mais sans fortune. Il passa les premières années de sa jeunesse chez les oratoriens, d'abord comme élève, puis comme professeur. Cependant la vie d'oratorien lui convenait peu. En 1780, une circons

tance heureuse l'ayant mis en relation avec le duc de Choiseul et l'abbé Barthélemy, leur bienveillance ne tarda pas à lui ouvrir une autre carrière, mieux appropriée à ses goûts. Il fut désigné, en 1784, pour accompagner à Constantinople le comte de Choiseul-Gouffier, en qualité de gentilhomme d'ambassade. Nous possédons une relation élégante, et qui, aujourd'hui encore, n'est pas sans intérêt, du séjour qu'il fit alors à Athènes, relation adressée, sous forme de lettre, à l'abbé Barthélemy (*). Après environ une année de noviciat diplomatique à Constantinople, M. d'Hauterive fut nommé à un poste d'une haute importance pour les intérêts français, celui de secrétaire de l'hospodar de Moldavie. Mais bientôt abreuvé de dégoûts et tourmenté de la nostalgie, il demanda son rappel en France, qu'il obtint en 1787. Vint ensuite la révolution, et il s'y résigna plutôt qu'il ne l'accueillit. En 1792, atteint dans sa fortune, peu tranquille pour lui-même, désirant de s'éloigner, il demanda le consulat de New-York. Il l'obtint; mais il était trop étranger, sinon hostile, au mouvement de l'époque, pour que l'orage révolutionnaire le laissat debout. Il fut destitué en 1794, et ne rentra en France qu'après le 18 fructidor. Les temps étaient favorables. Talleyrand, alors ministre des relations extérieures, le connaissait, et il s'empressa de l'attacher à ce département. En 1799, il fut nommé chef de division.

A partir de ce moment, la biogra phie de M. d'Hauterive ne se compose guère que de l'énumération de ses travaux. Un jour, M. de Choiseul, dans one causerie, l'appréciant d'un coup d'œil, avait dit de lui: « Quant à d'Hauterive, « c'est évidemment un de ces hommes « qu'il faut faire travailler pour le bien des affaires, pour la gloire de ses <«< chefs, pour son propre avantage à lui<«< même. » Tel fut, en effet, M. d'Hau

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(*) Cette lettre, ainsi que de curieux fragments de la correspondance de Talleyrand et du comte d'Hauterive, se trouvent dans l'Histoire de la vie et des travaux politiques du comte d' Hauterive, par M. le chevalier Artaud. Paris, 1839. L'auteur de ce livre intéressant a eu à sa disposition des mémoires inédits laissés par M. d'Hauterive.

terive. Il appartient à cette élite d'hommes laborieux qui, dans un rang secondaire, sans éclat, ont mis en œuvre les conceptions de l'empire, et, pour ainsi dire, édifié sa gloire. L'énumération de ses services serait à peu près l'histoire de tous les actes diplomatiques du consulat et de l'empire. Nous nous bornerons à dire qu'après avoir contribué de ses conseils aux négociations, il élabora et rédigea soixante et deux traites politiques ou commerciaux, les plus importants de cette période si pleine.

Une production remarquable vint bientôt jeter sur lui plus d'éciat que n'eussent pu le faire ces utiles mais obscurs travaux.

En 1801, parut son livre sur l'état de la France à la fin de l'an VIII, livre remarquable et qui obtint un grand suecès. Bien que la pensée fondamentale de l'auteur, qui considérait l'équilibre fondé par le traité de Westphalie comme la véritable et invariable base du système politique de l'Europe, fût sans doute peu d'accord avec les tendances du premier consul, celui-ci, toutefois, se montra fort satisfait d'un ouvrage qui se terminait par l'examen apologétique de la constitution de l'au VIII. M. d'Hauterive fut nommé, en 1802, conseiller d'État. A partir de cette époque, ce fut lui qui, durant les fréquentes absences de Talleyrand, tint le portefeuille des relations extérieures. En 1807, il fut nommé garde des archives du ministère.

M. d'Hauterive rencontra la même faveur auprès de la restauration. Ce fut à lui que M. de Jaucourt laissa le portefeuille des affaires étrangères en se retirant devant Napoléon. Exclu du conseil d'État, en 1815, pour avoir refusé de signer la fameuse declaration du 25 mars, il y fut réintégré au retour des Bourbons, et conserva ces fonctions, ainsi que celles de garde des archives, jusqu'à sa mort. Sa carrière se terinina avec la restauration. Il mourut le 28 juillet 1830.

Nous en avons dit assez sur les travaux diplomatiques du comte d'Hauterive. Il fut, comme l'avait bien pressenti M. de Choiseul, ce galant homme qui a de l'esprit et qui se contente du second role. Esprit méditatif un peu

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