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bassade de Constantinople; mais tandis qu'il se préparait à partir, un arrêté du comité de salut public lui confia par intérim le portefeuille des affaires étrangères et de l'intérieur. Sur ces entrefaites (1794), la mort de Hérault de Séchelles, dont il était le suppléant, lui ayant ouvert les portes de la Convention, il refusa sans hésiter le ministère, afin de remplir les fonctions de représentant du peuple. Peu de temps après, il fut envoyé en mission auprès des armées du Rhin et de la Moselle, et donna aux soldats l'exemple de l'intrépidité. Rappelé à la suite du 9 thermidor, il vint lutter énergiquement contre les réacteurs, se leva seul contre la rentrée des girondins, et prit la défense des anciens comités. C'était de sa part une conduite généreuse, car il n'avait dans leurs actes aucune part de responsabilité personnelle. « Je marche, écrivait«< il plus tard à Lanjuinais, avec l'heu« reux souvenir que je n'ai jamais voté « l'arrestation illégale d'aucun de mes collègues, que jamais je n'ai voté ni « l'accusation ni le jugement d'aucun. » Ses efforts ne purent arrêter la marche violemment rétrograde que suivait alors la Convention. Alors, profondément affligé du spectacle qu'offrait l'assemblée, il commença à désespérer de la république, et se laissa tellement gagner par le chagrin que sa santé en souffrit. La force de son tempérament triompha néanmoins, et il retourna courageusement à son poste. Au 1er prairial, il fut du petit nombre des députés qui se montrèrent favorables aux insurgés des faubourgs, et il partagea le sort des vaincus de cette journée. Goujon, ainsi que ses amis, fut livré à une commission militaire et condamné à mort. Dès qu'il eut connaissance de cet arrêt, il résolut, ainsi que ses collègues, d'échapper par une mort volontaire au bourreau. Ce fut Goujon qui se frappa le premier avec un couteau, qui passa successivement dans les mains de chacun d'eux. Avant de se porter le dernier coup, il dit d'une voix calme et forte « Je meurs pour la «< cause du peuple et de l'égalité que j'ai toujours chérie par dessus tout. »> Dans la matinée du 1er prairial, il avait prédit à l'un de ses amis le sort qui

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les attendait. « Si le peuple ne nous tue « pas ce matin, lui dit-il, nos collègues « nous égorgeront ce soir.» Dans sa prison il composa un hymne à la liberté, où se peint tout l'enthousiasme de son patriotisme. Goujon, que la nature avait doué, d'ailleurs, des qualités physiques les plus séduisantes, possédait, sous le rapport du cœur et de l'esprit, tout ce qui fait les hommes éminents. Nous terminerons en citant ici quelques fragments d'une lettre qu'il écrivit à sa famille durant la captivité qui précéda sa mort: l'histoire a ratifié le témoignage qu'il se rend à lui-même : « J'ai toujours fait ce que j'ai cru bon, «juste et utile à ma patrie. Je ne m'en « repens donc point. Si je me trouvais « encore dans les mêmes circonstances, je ferais et dirais encore les mêmes « choses; car j'ai toujours pensé que « pour agir il ne faut pas consulter ce qui peut nous être avantageux, mais a seulement ce que le devoir nous com« mande. Ma vie est entre les mains des hommes; ma mémoire ne leur appar« tient pas. Elle demeure environnée de « mes mœurs pures et sans tache, de << ma pauvreté toujours la même, après « tant et de si importantes fonctions « que j'ai remplies sans qu'il soit sur« venu contre moi une seule dénoncia« tion. L'amitié à laquelle je fus tou« jours fidèle, une famille à laquelle je « donnais l'exemple constant du bien, << tant de malheureux que j'ai secourus, «< soutenus, défendus, veillent autour de « moi. Je ne porte dans mon âme, en approchant du terme, aucun senti<< ment haineux. Les hommes m'ont <«< instruit par leurs actes à ne point regretter la vie. Ce que je laisse de cher « à mon cœur, c'est toute une famille « de gens de bien, ma mère, une femme, « un enfant... Mère, veille sur tous! « Femme, ne m'oublie pas, et ramène << mon souvenir dans la mémoire de no«tre enfant. Nous nous retrouverons, << nous nous reverrons tous; la vie ne « peut finir ainsi.

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Son frère, élève de l'école polytechnique, parvint, sous l'empire, au grade de capitaine d'artillerie légère, et fut licencié, en 1815, avec l'armée de la Loire.

GOULAINE, seigneurie près de Nan

tes, qui a donné son nom à une ancienne famille de Bretagne, et qui fut érigée en marquisat, par lettres du mois d'octobre 1621, en faveur de Gabriel de Goulaine, seigneur de Goulaine, du Faouet et de Saint-Nazaire. C'est aujourd'hui un village situé dans le département de la Loire-Inférieure et dans l'arrondissement de Nantes.

Sur une des portes du vieux château de Goulaine, on voit un buste de femme; la tête est coiffée d'un casque, et un poignard est rapproché du sein. C'est une Yolande de Goulaine, qui, dans l'absence de son père, défendit le château contre les Anglais. Elle avait résisté depuis plusieurs semaines; mais les provisions manquaient aux assiégés, et elle allait se donner la mort pour échapper à la honte, lorsque, du haut d'une tour, elle aperçut son père venant à son secours avec des renforts qui forcèrent l'ennemi à la retraite.

GOULART (Simon), l'un des écrivains les plus féconds et les plus laborieux du seizième siècle, naquit à Senlis, en 1543. Il embrassa la religion réformée, et devint, en 1566, ministre à Genève. Il y mourut en 1628. Il a composé un très-grand nombre d'ouvrages, puisque la liste qui en est portée à 33, dans les mémoires de Niceron, est loin d'être complète. Nous nous bornerons à citer: 1° Une compilation curieuse, intitulée Trésor d'histoires admirables et mémorables de notre temps, Paris, 1600, 2 vol. in-12: l'édition publiée à Genève en 1620 est recherchée; 2° Recueil contenant les choses les plus mémorables advenues sous la ligue, tant en France, en Angleterre, qu'autres lieux (sous le nom de Samuel du Lis), Genève, 1587, 2 volumes in-8°, réimprimé plusieurs fois, et entre autres par le P. Goujet, 1758, 6 volumes in-4°; 3° Histoire de la guerre de Genève avec le duc de Savoie, Genève, 1580, in-8°; 4° Relation de l'escalade, Genève, 1603, in-8°. Il a en outre traduit Xénophon, Sénèque, la chronique de Carion, l'histoire du Portugal de Jérôme Osorio, etc. On lui doit aussi des éditions des œuvres de saint Cyprien, de Tertullien, du Plutarque d'A

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langue grecque, à l'université de Paris, en 1567, succéda à Jean d'Aurat. Cet habile helléniste traduisit en latin plusieurs traités des SS. Pères. Son fils Jérôme succéda à son père, dès l'âge de 18 ans.

GOUPIL DE PRÉFELN (N.) était juge au bailliage d'Alençon, lorsque le tiers état de ce bailliage le choisit pour son représentant à l'assemblée des états généraux de 1789. Il embrassa successivement la cause du peuple et celle de la cour, et, par ces tergiversations, perdit tout crédit dans l'assemblée. Ce fut lui qui adressa un jour à ses collègues, en désignant Mirabeau, que quelques députés croyaient le chef du parti orléaniste, cette apostrophe éloquente: « Eh quoi ! « Catilina est aux portes de Rome, il « menace le sénat, et vous délibérez ! »> Il fut membre de plusieurs comités, et prit part à toutes les délibérations importantes, combattant et favorisant tour à tour les divers partis, jusqu'au départ de Louis XVI. Le jour où cet événement fut connu, il défendit l'inviolabilité du prince fugitif, et fit une violente sortie contre les jacobins.

Rentré dans la vie privée, après la session de l'Assemblée constituante, il se tint dans l'obscurité sous la Législative et la Convention. Le département de l'Orne le nomma député au Conseil des Anciens, en 1795. Il fut élu président de cette asseinblée le 2 pluviôse an IV, et arrêté le 18 thermidor, par ordre du Directoire, dont il avait dénoncé le triumvirat. Il obtint cependant la liberté quelque temps après, ainsi que sa radiation de la liste des émigrés. Réélu au Corps législatif, il en sortit en 1799, et mourut à Paris, en 1801, étant juge à la cour de cassation.

GOUPILLEAU DE FONTENAY (JeanFrançois) débuta dans la carrière des armes avant d'entrer dans le barreau. Nommé, en 1791, député de la Vendée à l'Assemblée législative, il se prononça contre les émigrés et les prêtres; mais il demanda la conservation du traitement des prêtres mariés. C'est lui qui, dans l'une des premières séances, demanda la suppression des mots Sire et Majesté, comme contraires au principe de l'égalité; motion qui fut appuyée par Couthon et Guadet, par les girondins

comme par les montagnards. Ayant été réélu par le même département à la Convention nationale, il se trouvait en mission, avec Collot-d'Herbois, près l'armée du Var, lors du procès de Louis XVI; il vota, par écrit, la mort, sans appel et sans sursis, et fit décréter la déportation de tous les prêtres de la Corse. Dans sa mission en Vendée, il montra la même modération que son cousin, suspendit Rossignol, dénonça Westermann, et fut dénoncé à son tour. Après le 9 thermidor, auquel il prit part, il fut nommé membre du comité de sûreté générale, où il resta jusqu'au mois d'octobre 1794. A l'époque du 13 vendémiaire an IV, il fut adjoint à Barras dans le commandement de l'armée de l'intérieur, que l'on opposa à l'insurrection des sections.

De la Convention il passa au Conseil des Anciens, vota avec le parti directorial, et sortit du conseil le 28 mai 1797. Il occupait, depuis plusieurs années, une place d'administrateur du mont-de-piété, lorsqu'il se vit obligé de quitter la France, en 1816, par suite de la loi d'amnistie. Il est mort à Bruxelles, en 1823.

GOUPILLEAU (Philippe-Charl.-Aimé), dit de Montaigu, cousin du précédent, fut membre de l'Assemblée législative, de la Convention, du comité de sûreté générale et du Conseil des Cinq-Cents. I exerçait la profession de notaire à Montaigu, lorsque éclata la révolution. L'ardeur de son patriotisme le désigna au choix des électeurs de son district qui, du temps de l'Assemblée constituante, le choisirent pour syndic.

En 1791, il fut élu député à la Législative, où il siégea sur les bancs de l'extrême gauche, avec les montagnards. Il manifesta une grande sévérité contre les prêtres et les nobles, dont, en sa qualité de Vendéen, il connaissait mieux que personne l'opiniâtreté contre-révolutionnaire. A la séance du 10 août, ce fut lui qui demanda que le roi se retirât de la salle, parce que sa présence gênait la délibération. Le même jour, il fut nommé commissaire pour examiner les papiers saisis au château des Tuileries.

A la Convention, Goupilleau resta montagnard; mais, quoique très-exagéré dans ses opinions, il combattit les

jacobins, et se réunit contre eux avec les thermidoriens, parce qu'il ne voulait faire aueun sacrifice au principe de l'unité gouvernementale. Sans être fédéraliste, comme beaucoup de girondins, il était loin de partager les convictions des jacobins sur la nature du pouvoir exécutif. Ceux-ci ne voulaient pas qu'il restât démembré; pour lui, il ne voyait rien de mieux qu'un comité de gouvernement, en d'autres termes, qu'un gouvernement à plusieurs têtes ; erreur qui empêcha d'asseoir la république sur des bases solides, et qui, après l'avoir rendue désordonnée dans sa marche, finit par la perdre, en la livrant épuisée et sans défense aux entreprises d'un soldat plein d'audace et de génie.

Dans le procès de Louis XVI, Goupilleau vota pour la mort, contre l'appel au peuple et contre le sursis. Envoyé dans la Vendée avec Goupilleau de Fontenay, son cousin, il s'unit à lui pour rendre moins sanglante cette guerre de Français contre Français. I ne put y parvenir, et sa modération souleva contre lui les attaques et les dénonciations des enragés.

Après le 9 thermidor, auquel il prit part, il alla en mission dans le Midi, où il persécuta les montagnards, principalement ceux d'Avignon, tout en se glorifiant d'avoir siégé à la Montagne; c'est que beaucoup de montagnards, les anciens dantonistes surtout, n'en étaient pas pour cela moins réacteurs, ou plutôt n'en étaient que plus réacteurs. Ils ne réagissaient pas seulement pour conserver la puissance, ils réagissaient encore pour se venger. Dans sa correspondance du mois de novembre 1794, et à son retour à l'Assemblée, il accusa faussement Maignet, son collègue, d'avoir commis les plus horribles excès pendant la durée du gouvernement révolutionnaire (voyez BEDOUIN et MAIGNET); et, par une contradiction bizarre, il défendit Collot - d'Herbois et Billaud - Varennes, de qui Maignet avait reçu les instructions les plus cruelles, instructions qu'il avait même eu le courage de ne pas suivre. Envoyé une seconde fois dans le département de Vaucluse, il annonça avoir vu le Rhône couvert de cadavres de patriotes assassinés par les

réacteurs royalistes. Alors seulement il commençait à comprendre la faute qu'avaient commises les montagnards dantonistes, en se réunissant aux contre-révolutionnaires pour écraser les jacobins. Aussi, tombant toujours d'un excès dans un autre, il demanda, après le 13 vendémiaire, que les élections de Paris fussent annulées; mais sa motion ne fut pas accueillie. Il ne fut pas plus heureux lorsqu'il demanda l'impression de la liste des émigrés pris à Quiberon, « afin, disait-il, qu'on pût reconnaître ceux de ces scélérats qui avaient échappé au supplice.» On voit que s'il avait le mérite de ne pas pactiser avec les royalistes, comme tant d'autres révolutionnaires, du moins il était fort peu indulgent pour un ancien thermidorien. Le 15 frimaire an II (novembre 1794), il fut nommé membre du comité de sûrete générale, où il resta jusqu'au 15 germinal an 11 (mars 1795). Déjà avant le 9 thermidor, il avait fait partie du même comité depuis le 17 octobre 1792 jusqu'au 22 janvier 1793.

Sous le Directoire, Goupilleau siégea dans le Conseil des Cinq Cents, où il continua de voter contre les prêtres et les royalistes. Sincèrement attaché à la constitution de l'an III, qui, avec son gouvernement à cinq têtes, lui paraissait le modèle des républiques, il eut le courage de s'opposer au coup d'Etat du 18 brumaire. C'est lui qui, dans cette fameuse journée, voyant Aréna s'élancer contre Bonaparte, lui avait crié « Frappe, Aréna, frappe le ty« ran! » Le vainqueur ne lui pardonna point ce mot; car il fut exclu du Corps législatif par un arrêté, du reste révoque bientôt après.

A partir de ce moment, il rentra dans la vie privée pour ne plus reparaître sur la scène politique. Il n'en fut pas moins compris, en 1816, au nombre des conventionnels que, par sa loi d'amnistie, la restauration contraignit de quitter le sol français pour avoir voté la mort de Louis XVI. Toutefois, une autorisation des ministres de Louis XVIII lui permit bientôt de revenir à Montaigu, où il mourut en 1823. A son heure suprême, il refusa le secours des ministres de la religion, auxquels il ne pouvait pardonner d'avoir conspiré contre la révolu

tion française, objet constant de son culte.

Tel fut Goupilleau de Montaigu, homme sans grande portée politique. car il combattit tous ceux qui voulurent organiser la révolution, Napoléon aussi bien que Robespierre, mais sincèrement républicain, mais désintéressé; car, après la ruine de la république, il se condamna à la retraite, et ne chercha point à obtenir sa part des dépouilles opimes de la révolution.

Il a laissé, dit-on, des Mémoires encore inédits, qui contiennent beaucoup de documents authentiques.

GOUPILLIÈRES, châtellenie située dans le Mantais, fut, par lettres de février 1678, érigée en marquisat en faveur de Jean le Cocq, seigneur de Corbeville, Elleville, etc., conseiller au parlement de Paris. Goupillières est aujourd'hui un village du département de Seine-etOise, arrondissement de Rambouillet.

GOURCY (l'abbé de), vicaire général de Bordeaux, fut un des ecclésiastiques chargés par le clergé de France de combattre les doctrines philosophiques du dernier siècle. On ne connaît ni l'époque de sa naissance, ni celle de sa mort. Ses principaux ouvrages sont : 1° Eloge de René Descartes, 1765, in-8°; 2° Histoire philosophique et politique de la doctrine et des lois de Lycurgue, Nancy, 1768, in-12; 3° Quel fut l'état des personnes en France sous la première et la deuxième race de nos rois, 1769 in-12, réimprimé plusieurs fois; 4° Rousseau vengé, 1772, in-12; 5° Suite des anciens apologistes de la religion chrétienne, traduits et analysés; ouvrage demandé par l'assemblée du clergé, in-8°.

GOURDAN (Claude-Christophe), conventionnel, naquit en 1744 à Champlitte en Franche-Comté. Député du tiers en 1789, il siégea sur les bancs les plus élevés de l'Assemblée, et fut un des fondateurs de la société des jacobins. A la Convention, où ses compatriotes le réélurent en 1792, il vota la mort de Louis XVI, sans appel ni sursis. Il éleva la voix, après le 9 thermidor, en faveur des victimes de la réaction, fut élu membre du comité de salut public, le 7 octobre 1795, entra deux fois aux Cinq-Cents, se signala par son

zèle républicain dans la lutte engagée entre les Conseils et le Directoire, se prononça pour les clubs, pour la liberté illimitée de la presse, et mérita, par son opposition au 18 brumaire, une exclusion honorable. Lors de la réorganisation de l'ordre judiciaire, on le nomma juge au tribunal de Vesoul; mais il refusa ces fonctions, ne reconnaissant pas comme légitime un gouvernement établi par la force. Il mourut de chagrin en 1804.

GOURDON, Gordonium, chef-lieu de sous-préfecture du département du Lot, popul. 5,153 hab. On ignore l'époque de la fondation de Gourdon; mais dès l'année 960, il y avait un château fort. Les compagnies anglaises s'en emparerent dans le quatorzième siècle, et la rendirent en 1481 au comte d'Armagnac. A la fin du seizième siècle, les ligueurs prirent le château, et le démoli

rent.

Cette ville, qui possédait une abbaye d'hommes de l'ordre de Cîteaux, faisait partie du Quercy, du diocèse et de l'élection de Cahors, du parlement de Toulouse et de l'intendance de Montauban.

GOURDON (Antoine-Louis, comte de), vice-amiral, né à Paris en 1765, fit ses premières campagnes sur la frégate l'Aimable, et prit part à la conquête de Demerary, etc. Il ne suivit point l'exemple de la plupart des officiers de son corps, qui désertèrent les ports et les vaisseaux de Louis XVI pour aller rejoindre le frère du roi à Coblentz. Destitué en 1793, puis réintégré, il commanda, lors de l'expédition de SaintDomingue, la division navale qui prit le Port-de-Paix; assista, en 1809, à la malheureuse affaire des brûlots, où il montra autant de courage que de sang-froid, et fut chargé, en 1811, de défendre l'entrée de l'Escaut contre la flotte anglaise. A partir de 1815, il a été successivement commandant de la marine à Rochefort, puis à Brest, membre du conseil d'amirauté, et directeur général du dépôt des cartes et plans de la marine. Cet officier distingué est mort en 1833.

GOURGAUD (le baron Gaspard) naquit à Versailles en 1782. Elève de l'école polytechnique et de l'école de Châlons,

puis adjoint au professeur de fortification de l'école d'artillerie à Metz, il se lassa d'une occupation où l'ardeur de son caractère ne trouvait pas l'occasion de se déployer, et entra, en 1801, dans le 6 régiment d'artillerie à cheval, avec lequel il passa en Hanovre. Deux ans après, il devint aide de camp du général d'artillerie Fouché. Pendant la campagne de 1805, en Autriche, il se signala dans le corps d'armée de Lannes, et fut blessé à Austerlitz d'un éclat d'obus. La croix d'honneur lui fut accordée après les batailles de Saalfeld et d'Iéna, où il avait montré la plus grande bravoure. A Friedland, il fut fait capitaine. En Espagne, il prit part aux opérations du 5 corps d'armée, et fut cité honorablement dans les relations du siége de Saragosse. Rappelé dans le Nord, il se distingua aux affaires d'Eckmühl, de Ratisbonne, d'Ebersberg, d'Essling et de Wagram. Chargé ensuite d'aller reconnaître l'état de la place de Dantzig, et de préparer en secret des équipages de pont et de siége, il s'acquitta de cette mission avec tant d'intelligence, que Napoléon le nomma l'un de ses officiers d'ordonnance, et l'emmena avec lui dans son voyage de Hollande. Les services qu'il rendit peu de temps après dans une inspection sur les côtes de l'Ouest parurent à l'empereur d'une telle importance, que, le 1er janvier 1812, il lui donna le titre de chevalier de l'empire avec un majorat de deux mille francs. Au congrès de Dresde, Gourgaud fut le seul officier choisi par l'empereur pour l'accompagner. Durant l'expédition de Russie, il assista à toutes les grandes actions de nos malheureuses armées; Napoléon ne manquait même jamais de l'employer dans les reconnaissances difficiles. Après la victoire de la Moskowa, Gourgaud entra le premier dans le Kremlin, où il découvrit au moment de l'incendie un dépôt de quatre cents milliers de poudre, sur l'explosion desquels Rostopchin comptait pour anéantir d'un seul coup le quartier général français. Il parvint à le préserver, et Napoléon, informé de ce fait, lui conféra aussitôt le titre de baron. Pendant la fatale retraite, on le vit se dévouer, pour ainsi dire, à chaque pas pour assurer le salut de l'armée et de

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