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officiers, mécontents et impatients de combattre, cherchèrent peu à peu à gagner le sol de l'Angleterre, et formèrent une légion célèbre, qui porta les armes dans toutes les parties du monde où P'Angleterre possédait des colonies et avait des guerres à soutenir. Cette occupation coûta cher au pays, dont les pertes, dès la première année, furent évaJuées à 14 millions de florins.

Au mois de juin 1804, Mortier fut remplacé par Bernadotte, qui s'efforça de modérer les charges de la guerre, sans pouvoir empêcher que les dépenses ne s'élevassent à 26 millions de florins en deux ans et demi. Bientôt la guerre d'Autriche fit une diversion qui rétablit à peu près les choses dans leur ancien état; toutes les troupes de Bernadotte furent d'abord dirigées sur Wurtzbourg, afin de faire leur jonction avec les Bavarois, puis appelées à combattre dans les champs d'Austerlitz, et une armée russo-suédoise s'avança pour soutenir les droits de l'ancienne maison de Lunebourg. Mais après la célèbre bataille du 2 décembre, la Prusse se retourna vers le vainqueur, et comme Napoléon, pour accomplir ses vastes desseins, avait besoin de dissimuler son mécontentement, elle obtint (15 décembre) le Hanovre en échange d'Anspach, de Neufchâtel et de Clèves (*).

Cet état de choses ne dura pas longtemps. La Prusse, se croyant seule appelée à triompher du vainqueur de l'Europe, entra en lice avec Napoléon et se vit en quelques jours humiliée et conquise. Alors le Hanovre fut de nouveau inondé de troupes françaises. Après la

(D'abord la possession du Hanovre séduisit Frédéric; mais quand il fallut signer, sa pudeur hésita; il ne voulut accepter cette province qu'à demi et comme un dépot. Napoléon ne put concevoir une politique si timide. « Ce prince, s'écria-t-il,

n'ose donc faire ni la paix ni la guerre ? Me préfere-t-il les Anglais? Est-ce encore une coalition qui se prépare? Méprise-t-on mon alliance?» Cette supposition l'indigne, et, par un nouveau traité, il force Frédérie à déclarer la guerre à l'Angleterre, à s'emparer du Hanovre et à recevoir des garnisons françaises dans Wesel et dans Hameln.» Ségur, Histoire de Napoléon pendant l'année 1812, t. I, p. 15.

paix de Tilsitt (1807), les territoires de Goettingen, de Grubenhagen, de Hohenstein et d'Osnabruck, entrèrent dans le royaume de Westphalie; le reste forma une province administrée par un gouverneur général. Au commencement de 1810, tout l'ancien électorat, à l'exception du Lauenbourg, fut incorporé aux États de Jérôme Bonaparte. Cependant, il en fut encore détaché vers la fin de la même année. Napoléon traça une ligne depuis l'Elbe, vis-à-vis de Lauenbourg, à travers la Westphalie, dans la direction du sud. Ouest. Tout ce qui était au nord de cette ligne, joint aux villes anséatiques et au pays d'Oldenbourg, fut incorporé à l'empire sous le nom de départements anséatiques. Le mécontentement s'accrut alors de jour en jour; et quand, au commencement de 1813, les Russes parurent dans l'Allemagne septentrionale, tout le Hanovre appelait de ses vœux les plus ardents le moment de sa délivrance. Les provinces du Nord prirent même les armes sur-le-champ; mais les Français revinrent avec de nouvelles forces, et, malgré leur défaite à Lunebourg (2 avril), ils rétablirent leur autorité sur tout le pays, jusqu'à ce que le combat livré sur la Goerde (16 septembre), puis la marche de Tchernitchef sur Cassel, jointe au désastre de Leipzig, en eussent amené l'évacuation complète. L'armée du Nord, commandée par le prince royal de Suède, passa par le Hanovre, et, le 4 novembre, le ministère hanovrien reprit les rênes du gouvernement. Les institutions françaises firent place aux institutions caduques des temps féodaux, et toutes les possessions de la maison de Brunswick-Lunebourg furent réunies en une monarchie (24 octobre 1816).

HANOVRE (guerres de). Un des principaux épisodes de la guerre de Sept ans est l'irruption d'une armée francaise dans l'électorat de Hanovre, au mois de mai 1757. La France qui, en 1755, à la suite de démêlés au sujet de la fixation des limites du Canada et de l'Acadie, avait vu plusieurs centaines de ses navires marchands confisqués par l'Angleterre, soutenait depuis lors, soit dans le nouveau monde, soit sur mer, une lutte acharnée contre cette puis

sance. Elle venait de lui enlever Minorque elle pensa ne pouvoir lui porter un coup plus rude qu'en lui enlevant encore le Hanovre. A cet effet, protitant, pour mettre le pied en Allemagne, de la querelle qui allait inévitablement éclater entre l'impératrice Marie-Thérèse et le roi Frédéric, elle s'était, en mai 1756, unie à l'Autriche. De son côté l'Angleterre, prévoyant les desseins de la France, avait jeté les yeux sur Frédéric, pour défendre au besoin l'électorat, et, dès le mois de janvier, conclut une alliance avec la Prusse.

Au printemps de l'année suivante, deux armées françaises, l'une de vingtcinq mille hommes, commandée par le prince de Soubise, l'autre de quarante mille, conduite par le maréchal d'Estrées. franchirent le Rhin, traversèrent le duché de Clèves, et occupèrent la Hesse. De là, tandis que Soubise s'en allait vers la Saxe renforcer les troupes impériales, d'Estrées pénétra dans le Hanovre, que le duc de Cumberland (le même qui avait été battu à Fontenoi en 1745) gardait avec une armée d'Anglais, de Hanovriens et de Hessois. Il eut bientôt passé le Weser; après quoi, suivant le duc pas à pas vers Minden, il l'atteignit le 20 juillet près d'Hastenbeck, lui livra bataille, et remporta une éclatante victoire. Mais des intrigues de cour lui avaient déjà ôté le commandement. Aussi prudent que brave, il pensait que ce n'était pas assez de s'avancer en Allemagne, qu'on devait aussi se préparer les moyens d'en sortir, et il n'avait opéré qu'avec une sage circonspection. Or, on affectait à Versailles de le trouver trop méthodique, on se plaignait de ce qu'il n'eût pas encore pris tout l'électorat et poussé jusqu'à Magdebourg; et, pendant qu'il battait l'ennemi à Hastenbeck, le maréchal duc de Richelieu, que le ministre lui avait donné pour successeur, était en route pour venir le remplacer. Richelieu arriva le 21, lendemain même de la bataille, adopta tous les plans de d'Estrées, qui les lui communiqua en bon citoyen, et pressa si vigoureusement l'armée battue, qu'elle se trouva dans les premiers jours de septembre acculée à l'embouchure de l'Elbe. Richelieu pouvait la contraindre à poser les armes.

Dans cette situation critique, le duc de Cumberland recourut à la médiation du roi de Danemark, et, sous cette faible garantie, fut signée le 8 la fameuse et équivoque convention de Closterseven qui renvoyait une partie de l'armée hanovrienne dans ses foyers, confinait le reste dans Stade, mettait jusqu'à la fin de la guerre le Hanovre sous la main de la France, et nous laissait le champ libre contre le roi de Prusse. Ces conditions étaient évidemment trop favorables à l'ennemi, et le cabinet de Versailles hésitait à les ratifier, lorsque nos armes essuyèrent la défaite de Rosbach. Cinq jours après, arriva la ratification, mais il n'était plus temps. Déjà l'armée hanovrienne se croyait dégagée de sa parole; bientôt, sous un nouveau chef, le prince Ferdinand de Brunswick, qui allégua n'avoir participé en rien aux transactions du 8 septembre, elle reparut en campagne et couvrit les États et les conquêtes du monarque prussien. En vain Richelieu rappela au prince les engagements pris par le duc de Cumberland; en vain il menaça, si l'Angleterre persistait à les méconnaître, de mettre le Hanovre à feu et à sang; en vain ses menaces furent-elles rigoureusement exécutées sur ce malheureux pays que nous gardâmes encore tout l'hiver le prince suivit sa pointe et parvint à rejeter les Français de l'autre côté de l'Aller.

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La déplorable issue de la convention de Closterseven, les dévastations commises dans l'électorat, et la ruine de toute discipline parmi nos troupes, occasionnèrent, à l'ouverture de la campagne de 1758, le rappel du maréchal de Richelieu. L'abbé comte de Clermont, qu'il eut pour successeur, s'oecupa d'abord de châtier quelques fournisseurs cupides et de rétablir la subordination, puis de resserrer nos cantonnements, qui, disséminés sur une étendue de cinquante lieues, pouvaient trop aisément être coupés par l'ennemi. Ce malheur n'en arriva pas moins un malentendu fit évacuer Verden, et livra par cette ville un passage au prince Ferdinand, qui se trouva ainsi au centre des quartiers français. Notre armée rétrograda forcément derrière le Weser. Elle avait encore une position respectable

sur ce fleuve, entre Minden et Hameln, lorsque la première de ces places, quoique défendue par huit bataillons et huit escadrons, capitula au bout de cinq jours, et découvrit notre aile gauche. Nous dûmes alors reculer de nouveau, évacuer entièrement le Hanovre, et prendre le Rhin pour ligne d'appui. Le prince Ferdinand force encore cette ligne, et gagne, le 23 juin, la bataille de Crevelt, mais là s'arrêtent ses succès. D'une part, à l'inhabile abbé de Clermont succède le marquis de Contades, un des meilleurs élèves du maréchal de Saxe; de l'autre, le prince de Soubise rentre en Hesse, et son avant-garde, commmandée par le duc de Broglie, défait, le 23 juillet, à Sonders-Hausen, un corps de huit mille Hanovriens. Soubise lui-même bat, le 10 octobre, à Lutzelberg, près de Cassel, une autre armee hesso-hanovrienne, et nos troupes réoccupent le Hanovre.

Au commencement de la campagne suivante (1759), le duc de Broglie, qui avait succédé au prince de Soubise et passé l'hiver sur le Mein, gagne, le 13 avril, la victoire de Berghen sur le prince de Brunswick. De son côté, le marquis de Contades passe le Rhin et se réunit au duc de Broglie. Tous deux alors ils pénètrent en Westphalie, s'emparent de Munster et de Minden, et conçoivent l'espoir non-seulement de chasser le prince au dela du Weser, mais peut-être de cerner encore une fois l'armée hanovrienne. Cependant, à Minden même, le prince cesse de reculer; il fond à l'improviste sur l'armée française, et le 1er août lui inflige une défaite non moins honteuse que celles de Rosbach et de Crevelt. Le cabinet de Versailles, qui croyait réparer les déroutes en disgraciant les generaux auxquels il les attribuait, remplaça le marquis de Contades par le duc de Broglie, qui recut le bâton; et si le nouveau maréchal ne répara point l'échec de Minden par des succès, du moins eut-il l'avantage de se contenir en Hesse contre tous les efforts de l'ennemi, puis de s'étendre de plus en plus sur le territoire hanovrien.

Pendant les trois dernières campagnes de la guerre de Sept ans (1760, 1761 et 1762), les Français continuè

rent à se maintenir en Hanovre, mais sans qu'il s'y passât aucun fait militaire digne d'être mentionné. A la paix que nous signâmes en 1763 avec l'Angleterre, il nous fallut lui restituer la partie de l'électorat que nous occupions encore. Qu'avait gagné la France à intervenir dans la querelle de l'Autriche et de la Prusse? Rien, et loin de là: notre lutte continentale avec les Anglais avait diminué d'autant nos ressources; pour soutenir la lutte maritime déjà engagée avec eux, nous perdîmes presque toutes nos colonies, et notre commerce extérieur fut ruiné pour longtemps. Ceux de nos généraux qui n'avaient pas encore le bâton de maréchal y gagnèrent seuls quelque chose: Soubise, Contades, Broglie, l'obtinrent successivement; mais ce fut tout.

-Lorsque l'Angleterre, au commencement de l'année 1803, rompit le traité d'Amiens, Bonaparte, premier consul, songea aussitôt à l'en punir par l'invasion de l'électorat de Hanovre. Il y destina le corps d'armée française qui se trouvait alors en Hollande, et en donna le commandement au général Mortier, qui, pour se mettre en route, n'attendit pas même l'arrivée de divers renforts qu'on lui envoyait de la Belgique et de nos anciennes frontières du Nord. Le 15 avril il quittait Nimègue avec moins de quinze mille hommes, franchissait le Waal, traversait la province d'Arnheim, passait l'Ems à Meppen, et, le 31 mai, prenait position en avant de Wechte. L'armée hanovrienne, forte de douze mille fantassins, de quatre mille chevaux et de huit ou neuf cents artilleurs ou sapeurs, était réunie dans les lignes de la Hunte. Le duc de Cambridge, troisième fils du roi d'Angleterre, la commandait, et il avait juré quelques jours auparavant de mourir les armes à la main plutôt que de laisser un seul Français mettre le pied en Hanovre; mais au premier bruit de l'approche de nos troupes, il donna sa démission et prit la poste pour s'em barquer. Le feld-maréchal Walmoden lui succéda. Mortier fit dans la soirée du 21 ses préparatifs pour attaquer le lendemain. Mais l'ennemi n'osa nous attendre, et, dans la nuit, évacua toutes ses positions pour se replier sur Bors

tell. Le 2 juin, l'avant-garde française, conduite par le général Drouet, arrivait sous les murs de cette place. Malgré son énorme infériorité numérique et surtout l'extrême fatigue de sa colonne qui venait de faire un trajet de douze lieues, Drouet attaqua les Hanovriens, les culbuta, leur prit beaucoup de monde, et contraignit le reste à se retirer précipitamment sur le Weser. Mortier, pour franchir le fleuve, se disposait, le 3, à forcer le point de Nienburg, lorsque Walmoden, après quelques escarmouches sans résultat, lui envoya demander une suspension d'armes. Bientôt, à la sollicitation des états de Hanovre, qui voulaient éviter au pays les malheurs d'une occupation de vive force, le général ennemi entra en pourparler avec le général français, et le jour même fut signée à Suhlingen une convention qui rendait la France maîtresse de tout l'électorat, particulièrement des branches du Weser et de l'Elbe. Puis, en attendant la ratification du premier consul, Mortier, après avoir mis garnison dans la forteresse de Nienburg, se porta sur la ville de Hanovre, capitale de l'électorat, et s'y installa le 5. Nienburg, Hanovre, Hameln, et plusieurs autres places que les Français occupèrent, mirent en leur pouvoir cinquante-cinq mille fusils, cinq mille paires de pistolets, six cents pièces d'artillerie de différents calibres, soixante fourgons neufs attelés de bons chevaux, un équipage de pont, une fonderie dans le meilleur état, trois millions de cartouches et d'immenses magasins de poudre. Or, Bonaparte, se rappelant la mauvaise foi avec laquelle l'Angleterre avait exécuté, en 1757, la convention de Closterseven conclue dans des circonstances analogues, refusa de ratifier celle de Suhlingen tant que George III lui-même n'y aurait pas donné son adhésion. Sa Majesté Britannique tergiversant, ordre fut expédié à Mortier de franchir l'Elbe sans délai, et d'attaquer Walmoden, dont les troupes occupaient la rive droite. Mortier, à qui cependant l'occupation des principales places de l'électorat laissait au plus quatorze mille hommes disponibles, n'hésita pas à reprendre les hostilités, et alla s'établir sur la rive gauche, en

face de Lauenberg, s'étendant de Hitzacker à Winsen, c'est-à-dire de l'embouchure de la Jetzel à celle de la Lube. Le 3 juillet au matin, tout était prêt pour le passage du fleuve; mais auparavant Mortier envoya un de ses aides de camp notifier à Walmoden le refus fait par le premier consul de ratifier la convention du 3 juin, et l'injonction à l'armée hanovrienne de poser les armes comme ultimatum de toute proposition. Walmoden, à l'arrivée du parlementaire français, convoqua immédiatement ses divers généraux et leur lut la dépêche de Mortier, en leur annoncant qu'ils n'avaient que quelques heures pour prendre un parti. Après une discussion assez vive, ils tombèrent d'accord qu'ils ne pouvaient que capituler, et, le 4, les deux commandants en chef signèrent une capitulation qui présentait à la France toutes les garanties désirables. La possession du Hanovre nous était, à cette époque, d'un immense avantage : elle nous donnait un pied au nord de l'Allemagne, et devait beaucoup favoriser l'établissement du blocus continental que Bonaparte projetait dès lors contre l'Angleterre. L'électorat nous fournissait abondamment les moyens d'y entretenir une armée de vingt-cinq mille hommes. Enfin, la proximité du Mecklenbourg et du duché de Brunswick nous offrait, au commencement d'une guerre nouvelle, les plus précieuses ressources pour la remonte de notre cavalerie.

En 1806, le Hanovre passa sous la domination de la Prusse, mais n'y demeura guère. La même année, la Prusse se brouillait avec la France, et après la bataille d'léna Napoléon envoyait le maréchal Mortier, à la tête du huitième corps, prendre de nouveau possession du Hanovre. Cette seconde invasion n'offrit pas plus de difficultés que la première un seul combat, celui de Gross-Barkel (voyez ce mot), livra tout le pays à nos troupes.

HANSEATIQUE (Rapports de la France avec la ligue). On croit genéralement que la ligue hanséatique prit naissance seulement vers le milieu du treizième siècle, et eut pour origine l'alliance conclue vers 1241, entre Hambourg et Lubeck, pour la

défense et l'extension de leur commerce. Peu à peu d'autres villes de l'Allemagne se joignirent aux deux premières, et en 1364, à l'époque la plus brillante de la confédération, on voyait venir aux assemblées triennales, tenues à Lubeck, les députés de quatre-vingts villes.

Ce ne fut que vers la fin du treizième siècle que les Hanséatiques, qui avaient déjà à cette époque le commerce exclusif du nord de l'Europe, obtinrent en France quelques privileges. Philippe le Bel, moyennant certains droits, leur accorda la liberté de commercer dans les ports du royaume. D'ailleurs leur commerce d'exportation se bornait presque aux sels de France.

Au quinzième siècle, la ligue, dont la décadence commençait déjà, faisait, par le moyen des marchés de la Flandre, un grand commerce avec nos aieux; son commerce direct, beaucoup moins important, avait été favorisé par quelques franchises, obtenues à différentes époques. En 1470, Louis XI, la considérant comme une puissance, lui fit proposer une alliance contre l'Angleterre. Mais, à la suite de cette ouverture, des difficultés assez graves s'élevèrent entre la France et la ligue. Elles furent réglées, en 1483, en faveur de cette dernière, par une convention que Charles VIII confirma en 1487. D'après cet accord, s'il survenait de nouvelles difficultés, elles devaient être tranchées non par des tribunaux ordinaires, mais par une commission composée de l'amiral et du vice-amiral de France, du grand bailli de Rouen, des sénéchaux d'Aquitaine, de Ponthieu, de Lyon, des gouverneurs de la Roebelle, d'Artois, de Boulogne, etc.

Au seizième siècle, l'accroissement que prirent l'Angleterre et la Hollande comme puissances maritimes, porta à la ligue un coup dont elle ne put se relever. Quoique la neutralité perpétuelle de la petite confédération de Lubeck, de Hambourg et de Brême, eût été dé nouveau reconnue en 1803, ces trois villes, avec leur territoire, furent englobées dans l'immense empire français en 1811, et firent alors partie de la trente-deuxième division militaire. Mais en 1814, elles reprirent leur ancienne

indépendance, grâce principalement à leur accession à la coalition de l'Europe contre la France. (Voy. HAMBOURG.)

HANSES DE PARIS ET DES PROVINCES. En parcourant les annales du moyen âge, on trouvera que toutes les villes puissantes assises sur des fleuves abusèrent de leur position pour s'emparer de la navigation exclusive, et pour attirer à elles seules le commerce fluvial. Ainsi firent les bourgeoisies de Paris, de Rouen, de Nantes, d'Orléans, de Lyon, etc.

Lutèce avait vu se former de bonne heure, parmi ses habitants, une compagnie de négociants par eau appelés Nautæ, et, à sou exemple, d'autres associations exploitèrent les rivières navigables des Gaules. (Voyez COMMERCE, tome V, p. 386 et 387.) Les Nautæ parisiaci se perpétuèrent sous le titre de marchands de l'eaue, et leur compagnie s'appela la marchandise de l'eaue, ou simplement Marchandise, mercatoria, mercandisia. Cette réunion de bourgeois marchands, dont l'origine est enveloppée de l'obscurité des temps anciens, se trouve mentionnée pour la premiere fois, d'une manière légale, sous le règne de Louis VI, qui, en 1121, lui céda à perpétuité le droit qu'il avait de lever 60 sous sur chaque bateau qu'on chargeait de vins à Paris à l'époque de la vendange. Le peu de documents qui nous restent sur son histoire suffisent pour nous expliquer comment elle parvint, par une âpre persévérance et la fermeté de son esprit de corps, à s'emparer de toutes les affaires de la communauté de ville, à devenir, pour ainsi dire, la communauté elle-même. En comparaison de la hanse puissante qui lia en un faisceau les intérêts commerciaux de presque toutes les cités commerçantes de l'Europe septentrionale (voyez HANSEATIQUE [ligue]), la hanse de Paris était réduite à d'étroites spéculations. Mais, dans le cercle restreint des opérations auxquelles donnait lieu le commerce fluvial de la banlieue de Paris, elle se montra aussi tenace, presque aussi despotique que cette formidable association. Une charte de Louis VII, de l'an 1170, lui confirma des priviléges et des droits qu'elle qualife d'antiques. Or, voici en quoi con

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