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Approuague, Sinnamary et Kourou. Le premier essai de colonisation sur la rivière de Sinnamary a été fait en 1626 par vingt-six Français, qui furent suivis quelques années après par une centaine d'autres; ceux-ci allèrent s'établir près de la rivière Conanama et dans l'île de Cayenne ( 1630 et 1634 ). Quelques compagnies de marchands, surtout la Compagnie de la France équinoxiale, y transportèrent des colons; mais tant d'excès furent commis envers les indigènes et envers les colons eux-mêmes, que les sociétés perdirent et les hommes et l'argent. Louis XIV révoqua leurs priviléges pour les donner à la Compagnie des Indes occidentales. Celle-ci procéda avec plus de justice et d'intelligence. On compta alors dans la Guyane un millier de colons qui eurent pourtant à souffrir de la jalousie des Hollandais leurs voisins. En 1674, la colonie rentra sous le gouversinement direct du roi. On y transporta, en 1763, 2,000 colons, la plupart Alsaciens et Lorrains, aux îles dù Salut, lépendances de la Guyane, et sur les Dords du Kourou. C'est un des plus grands efforts tentés pour la colonisation; malheureusement l'entreprise, mal exécutée, échoua presque complétement, et la plupart des nouveaux venus furent victimes de l'imprévoyance tes des chefs et de leurs propres excès. Le baron de Bessner qui, trois ans après, établit un certain nombre de soldats acjelimatés sur la rivière de Tonnegrande, ne réussit guère mieux; et, en 1775, quand Malouet fut envoyé à la Guyane pour en examiner la situation, il n'y trouva que 1,300 personnes libres et 8,000 esclaves. La valeur des exportations n'était pas de 500,000 livres, et la France avait déjà sacrifié 60 millions pour cet établissement. Malouet et Fingénieur Guizan donnèrent une direction mieux entendue aux travaux agricoles (*). La population et le commerce augmentèrent; mais la révolution française (**) et l'occupation du (*) Malouet, Mémoires sur les colonies et en particulier sur la Guyane française, 5 vol. in-8.

(**) On sait que Cayenne et Sinnamary recurent de nombreux déportés après le 12 germinal, après le 18 fructidor, et à l'occa

pays en 1806 par les Portugais et les Anglais arrêtèrent ces progrès.

A la restauration, quand la Guyane fut rendue à la France, on y transporta des colons malais et chinois, puis 126 Francais qu'on établit sur les bords de la Mana. Ces tentatives ne produisirent aucun résultat utile. En 1828, la supérieure de la congrégation des sœurs de SaintJoseph (*) reprit l'établissement de la Mana avec 36 sœurs de charité, une quarantaine de cultivateurs et un certain nombre d'enfants trouvés pour lesquels la colonie devait offrir un asile pour l'avenir. Les cultivateurs n'étant pas restés, le gouvernement les a remplacés en 1835 par 550 nègres de traite libérés, et cet établissement donne aujourd'hui de fortes espérances (**).

La Guiane française ne peut être regardée encore que comme une colonie naissante. Peut-être le climat sera-t-il toujours une des principales causes qui l'empêcheront de recevoir un grand développement.

GUYARD (Laurent), statuaire, né à Chaumont en Bassigni. Il était place chez un maréchal ferrant, lorsqu'il charbonna sur un mur l'ombre d'un cheval retenu dans le travail. Voltaire et madame Duchâtelet vinrent à passer, louèrent cette esquisse, et encouragerent le jeune homme à suivre la carrière des arts. Bientôt, il se détermina à venir à Paris, emportant une lettre de Bouchardon père, qui le recommandait à son fils. Celui-ci l'admit au nombre de ses élèves. En 1750, il remporta le grand prix de sculpture. Les pensionnaires faisaient alors à Paris un séjour de trois ans, avant de partir pour Rome. Guyard établit son atelier dans les écuries de Versailles, afin de se livrer à une étude particulière du cheval. Bouchardon, à ce moment, exécutait la statue équestre de Louis XV. Guyard ne put résister au désir de s'exercer sur le même sujet, et réussit assez bien pour que son modèle fût

sion de l'affaire de la machine infernale sous le consulat.

(*) Madame Javouhey.

(**) Précis sur la colonisation des bords de la Mana, imprimé par ordre du ministre de la marine. Paris, 1835, in-8°.

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exposé dans la grande galerie de Versailles. Le roi l'ayant aperçu, en fit l'éloge, et il fut question d'enlever l'exécution de la statue à Bouchardon, pour la donner à Guyard; mais il paya cher ce succès, que Bouchardon et M. de Marigny ne lui pardonnèrent pas. Quand son temps fut terminé à Rome, il ne lui fut pas permis de revenir en France. Par suite de plusieurs infidélités, il se vit réduit au dénûment le plus complet, et il avait résolu de se laisser mourir de faim, quand une femme, qu'il aimait, vint lui prodiguer des consolations et des secours, à l'aide desquels il put revoir sa patrie. Il s'empressa d'exécuter, pour se faire recevoir de l'Académie, une figure représentant Mars en repos. Sa figure était bonne, mais l'influence de M. de Marigny la fit refuser. Guyard écrivit contre ses juges une diatribe qui lui ferma pour toujours les portes de l'Académie. A cette époque, Ferdinand, duc de Parme, l'appela dans ses États, le combla d'hon neurs, et le chargea même de négociations importantes avec la cour de Rome. Ce fut là le port où Guyard fut désormais à l'abri. Les académies de Bologne, de Padoue et de Parme le recurent avec empressement. Après douze ans de séjour en Italie, il se rendit à Clairvaux, en 1782, et y passa une année entière à composer un modèle d'un monument que l'abbé voulait élever à saint Bernard. De retour en Italie, il travailla avec ardeur pendant plusieurs années, et déjà quelques figures étaient terminées et envoyées à Clairvaux, lorsque la mort le surprit à Carrare, en 1788. On cite, parmi ses ouvrages, le mausolée de la princesse de Gotha, qu'il fit à Paris, avant son départ pour

pires et des républiques depuis le dé luge jusqu'à Jésus-Christ, ibid., 1736, 12 vol. in-12; traduit en anglais, 1737; Histoire des Amazones anciennes et modernes, ibid., 1740, 2 vol. in-12; Bruxelles, 1741, in-8°; traduit en alle mand par J. G. Krunitz, Berlin, 1763, in-8°; Histoire des Indes, ibid., 1744, 3 vol. in-12; traduit en allemand, Copenhague, 1749. On lui attribue l'Apologie des jésuites convaincus d'atten tat contre les lois divines et humaines, 1763, 3 parties in 12 (voyez Diction naire des Anon., no 1061). On connaît encore de Guvon l'Oracle des nouveaux philosophes, Berne, 1759-1760, 2 parties in-8°, fortement attaqué par Voltaire, etc.

Parme. Le caractère de son talent est

le sentiment et l'expression plutôt que la correction.

GUYON (Jeanne Bouvier de la Motte, madame), à qui son mysticisme enthou siaste fit une grande célébrité au milieu des querelles religieuses qui s'éleve rent vers la fin du règne de Louis XIV, naquit à Montargis en 1648. Cette exaltation ascétique, source des malheurs de sa vie, s'était révélée en elle des son enfance, et s'accrut avec les années. Veuve à 28 ans, avec tous les dons de la nature et de la fortune, elle sacrifia son repos, ses biens, à ce qu'elle appelait sa mission. Après cinq années de courses et d'aventures en Dauphiné, en Piémont, ete, pendant lesquelles elle composa plusieurs écrits, tels que les Torrents et le Moyen court et facile pour l'oraison, elle revint à Paris en 1686. L'archevêque Harlay de Chanvalon ne l'y laissa point paisiblement prê cher sa doctrine, dont l'essence était la contemplation intérieure et l'amour pur et désintéressé de la Divinité, mais qui se fondait aussi sur les plus extravagantes interprétations de l'Écriture sainte. Il la fit enfermer dans un cou vent, rigueur qui ne servit qu'à la ren dre plus célèbre. Madame de MainteGUYON (Claude-Marie), littérateur, non ayant demandé à la voir, elle sor historien, né à Lons-le-Saulnier en tit triomphante de l'entrevue, et obtint 1669, mort en 1771, fut l'un des collamême de la fondatrice de Saint-Cyr borateurs de l'abbé Desfontaines (voyez l'entrée de cette maison. Soutenue par ce nom). On a de lui : Continuation de une aussi puissante protection, secon l'histoire romaine (de Laurent Échard) dée par Fénelon, dont l'âme faite pour depuis Constantin jusqu'à la prise de aimer s'était laissée entraîner au torConstantinople, Paris, 1736, 10 volu- rent du pur amour, elle se forma bienmes in-12 (on dit que Desfontaines avait tôt un petit troupeau d'adeptes. Mais les progrès de sa doctrine extraordi

revu les manuscrits); Histoire des em

aire inquiétèrent Godet-Desmarais, rêque de Chartres, diocésain de Saintyr et directeur de madame de Mainnon. Celui-ci excite les scrupules de pénitente, que Fénelon tâche en vain rassurer. Tout à coup madame Guyon t chassée de Saint-Cyr; les théoloens, les casuistes condamnent ses libes: quelques-uns même attaquent sa orale et ses intentions. Alors une mmission d'ecclésiastiques s'assemle pour la juger, et ouvre ses conféences en 1694, sous le nom de conféences d'Issy. L'illustre Bossuet, le dicteur du clergé de France, y domina ientôt la discussion, et ce fut dans tte controverse que, selon les expresons de M. de Bausset, « il se laissa enaîner à se montrer homme une fois ans sa vie. »>

Cependant, avant que cet examen fût rminé, M. de Harlay se hâta de conmner les livres et les maximes de la rophétesse (1695), et Fénelon, récement nommé à l'archevêché de Cam"ay, dut signer avec elle les articles > censure. Peu de mois après, la pervérance de l'esprit de prosélytisme de adame Guyon la fit renfermer à Vinennes, et de là à la Bastille, d'où elle rtit au mois d'août 1696. En vain l'arevêque de Cambray fit paraître, en 397, pour la défense de son amie, Explication des maximes des saints ur la vie intérieure, dont, il faut l'aouer, les principes touchaient de bien rès à l'hétérodoxie. Les vives réclamaons que souleva ce livre attirèrent l'atntion et la colère de Louis XIV. Félon, accablé par son puissant adverire, fut renvoyé dans son diocèse, adame Guyon remise à la Bastille, un ses fils chassé du régiment des gardes ançaises, où il servait avec distinction, tous ses amis frappés de disgrâce. La uvre femme resta assez longtemps isonnière, comme si elle eût été bien ingereuse pour l'État. Enfin, libérée 1701 ou 1703, elle fut exilée chez n fils aîné, à Diziers, près Blois. Elle it une maison dans cette dernière lle, et y passa dans la retraite quinze nées uniquement vouée a des œuvres e piété et de charité, sans se plaindre mais des auteurs de ses maux, et sans evenir, dit-on, à ses vaines et funestes

rêveries. Elle mourut en 1717, à l'âge de 69 ans. Ses ouvrages, tous relatifs à sa doctrine, forment en tout 39 volumes qui, après avoir divisé, agité la cour et la ville, et mis aux prises deux illustres prélats, n'offrent plus aujourd'hui qu'un intérêt de curiosité.

GUYOT (Thomas), plus connu sous le nom de le Bachelier, était, en 1646, professeur dans les petites écoles de Port-Royal, et s'attacha depuis, comme maître ès arts, à l'université de Paris. Il a, de 1665 à 1678, publié, sous les initiales de son nom et de son pseudonyme, T. G. L. B., plusieurs traductions qui méritent d'être sauvees de l'oubli: 1° Lettres morales et politiques de Cicéron à son ami Attique, sur le parti qu'il devait prendre entre César et Pompée, Paris, 1665, in-12; 2° Nouvelle traduction des Bucoliques de Virgile, Paris, 1666, in-12; 3° Nouvelle traduction des Captifs de Plaute, Paris, 1666; 4° Nouvelle traduction d'un nouveau recueil des plus belles lettres que Cicéron écrit à ses amis, Paris, 1666, in-12; 5° Billets que Cicéron a écrits tant à ses amis communs qu'à Attique, son ami particulier, Paris, 1667, précédé d'une Méthode, en forme de préface, pour conduire un écolier dans les lettres humaines ; 6o les Fleurs morales et épigrammatiques, tant des anciens que des nouveaux auteurs, Paris, 1669, in-12; 7° Lettre politique de Cicéron à son frère Quintus touchant le gouvernement de l'Asie, et le songe de Scipion, du même auteur, avec divers avis touchant la conduite des enfants, Paris, 1670, in-12; 8° Nouvelle traduction des Géorgiques de Virgile, Paris, 1678, in-12. Toutes ces traductions sont exécutées dans le système qui prédominait alors, et qui consistait à donner une physionomie française à la pensée plutôt qu'à suivre pas à pas son auteur, et à conserver le mouvement et la couleur de son style. Mais ce qui paraît appartenir en propre à Guyot, c'est l'idée singulière de franciser les noms anciens, et de les faire précéder des mots monsieur, madame, mademoiselle, et de transformer de cette manière en seigneurs de la cour de Louis XIV, les grands personnages des derniers temps

de la république romaine. Ainsi, Trebatius devient monsieur de Trébace; Plancius, monsieur de Plancy; Pomponius, monsieur de Pompone. Par suite de ce parti pris, toutes les lettres que Guyot traduit commencent par le mot monsieur ou madame. Mais, sauf ce ridicule que l'époque où Guyot écrivait peut lui faire pardonner, son style est celui des bons écrivains du grand siècle, et certains passages de ses préfaces sont dignes de Pascal ou de Bourdaloue. Ajoutons que ses Avis au lecteur renferment les préceptes ou les conseils les plus judicieux. On y reconnaît un homme qui a mûrement réfléchi sur les devoirs de l'instituteur public, et sur les meilleurs procédés pédagogiques. On peut, sur cet estimable et modeste écrivain, consulter une notice de M. Barbier, insérée dans le Magasin encyclopédique, 1813, t. IV, p. 275 et suiv. On ignore la date de sa naissance et de sa

mort.

GUYOT DE PROVINS. Ce poëte naquit au douzième siècle, dans la ville alors florissante de Provins. Adonné, dès sa jeunesse, à la culture de l'art qui fit sa renommée, il parcourut les principales cités de l'Europe, recevant partout des éloges et des présents, poussa jusqu'à Jérusalem, suivant quelquesuns jusqu'à Constantinople, et entra à son retour dans l'état monastique. Les persécutions qu'il y éprouva nous ont sans doute valu l'amère satire des mœurs

de son temps, intitulée par lui Bible, suivant l'usage de l'époque, pour ces sortes d'ouvrages. L'auteur passa quelque temps à Clairvaux; puis il prit l'habit des bénédictins de Cluny. « Ces bons frères, dit-il,

Ils me promistrent sans mentir
Que qant je voldroie dormir
Que il me convenroit veillier
Et qant je voldroie mengier

Qu'il me feroient géuner...etc.

Mais nous ne connaissons pas l'époque de la mort du poëte, pas plus que celle de sa naissance; il y a même du doute sur l'époque précise où il composa sa bible; nous savons seulement que ce fut douze ans après qu'il se fut fait

moine :

Il a plus de dose ans passez Qu'en noirs dras fui envelopez.

Guyot écrivit sa bible qui, suivant lui, contient toute vérité,

Por poindre et por aiguillonner,

Et por grant essample donner. Il qualifie de puant et orrible le treizième siècle, le siècle des croisades, et nous le représente souillé par l'ignorance, le fanatisme, la simonie, le charlatanisme, et ces tristes caractères lui fournissent matière à des comparaisons avec le passé, avec les âges glorieus de la Grèce, de Rome, avec les héros de ce qui alors était le bon vieux temps.

Tour à tour il nous dépeint les légistes avides et déloyaux, les médecins, physiciens qui

Ne voldroient ja trover

Nul homme sans aucun mehaing (maladie),
Maint oignement font et maint baing

Ou il na ne sens ne raison, etc.

Mais c'est surtout le clergé, c'est Rome qui excite sa bile :

Rome nos suce et nos englot,
Rome destruit et ocist tol,
Rome est la doiz de la malice
D'où sordent tuit li malvés vice;
C'est un viviers plein de vermine
Contre l'escripture divine,

Et contre Deu sont tuit lor fet.

s'adressant à ses contemporains, il leur prêche une croisade contre les désordres de la papauté; puis il flagelle les prélats riches et orgueilleux, les curés, les chanoines qui se donnent par anticipation le paradis ici-bas, les moi

nes, dont il dit":

Oncques plus dures gens ne vi! religieux de Grandmont, à ces disciples Il s'attaque à ces opulents et élégants qu'ils parcourent, emmenant avec eux de saint Antoine, peuplant les pays leurs amies, accueillant les malfaiteurs, excitant la pitié à l'aide de plaies factices. Nulle part il ne voit la charité, base véritable de la morale chrétienne:

Uns moines puet soffrir grant painne,
Trop puet lire, trop puet chanter,
Et travailler et géuner;
Mès s'il n'a charité en soi

Molt li valt pou, si com je croi.

La bible-Guyot, appelée aussi l'Ar mure du chrétien, est un poeme tou jours plein d'esprit et de verve, et quel quefois de délicatesse. Elle est restée longtemps manuscrite. La plus ancienne et la meilleure copie est celle du prest dent Fauchet. MM. Méon et Barbazan l'ont insérée dans leur recueil de fabliaux

avec d'autres bibles prises pour celle de notre poëte, par Pasquier. Il existe sur elle une notice de Legrand-d'Aussy (Manuscrit de la bibliothèque royale), de Caylus (Mém. de l'Académie des inscr. et belles-lett.), de Fauchet (Orig. de la langue et de la poésie franc.), et de Duverdier qui, du reste, n'a fait que copier, dans sa Bibliothèque, le mémoire de Fauchet.

GUY-PAPE (Guido-Papæ), célèbre jurisconsulte du quinzième siècle, naquit à Saint-Symphorien-d'Ozon, près de Lyon. Après avoir terminé, en 1415, ses humanités à Lyon, il alla étudier le droit en Italie, et fut reçu docteur en 1430. Revenu en France il se maria à Grenoble, et, en 1440, fut admis au Conseil delphinal dont son beau-père, Guillon, était président. Louis XI, alors dauphin, le chargea de diverses missions dont il s'acquitta avec succès. En 1456, ayant en vain essayé de détourner Charles VII de faire entrer une armée dans le Dauphiné, il se réfugia en Suisse, revint peu de temps après occuper son poste, et, depuis cette époque, se livra entièrement à l'étude. Il mourut à Grenoble, en 1476. Ses principaux ouvrages sont : 1° Decisiones Gratianopolitana, Grenoble, 1490, réimprimé très-souvent elles ont été traduites en français, et commentées par Chorier; 2o Commentaria super statuta Delphinalia, 1496, in-folio; 3 Tractatus singulares, 1576, in-folio. GUYS (Pierre-Augustin), né en 1721, exerça avec honneur la profession de négociant, d'abord à Constantinople et a Smyrne, puis à Marseille, sa ville natale. L'énumération de ses voyages, auxquels se rattachent les principaux ouvrages qu'il a publiés, compose toute sa biographie. Le plus important de ces ouvrages, celui auquel l'auteur doit surtout sa réputation, est le Voyage littéraire de la Grèce, publié en 1776, livre dont la pensée fondamentale est de rechercher et de montrer les nombreux vestiges de la vie antique, institutions, caractères, mœurs, coutumes qui se retrouvent encore chez les modernes Hellènes. Pour donner à ce travail toute la perfection possible, il visita à plusieurs reprises tout l'Archipel. Les Grecs, flattés de la complaisance qu'il

montre pour eux dans ce livre, lui décernèrent le titre de citoyen d'Athènes. Les autres voyages de Guys, dont il publia les relations sous forme de lettres, sont: Voyage de Constantinople à Sophie, dans la Bulgarie, en 1744; Voyage de Marseille à Smyrne et de Smyrne à Constantinople, en 1748; Voyage dans la Hollande et le Dane mark en 1762; Voyage d'Italie en 1772. Nous avons encore de lui: Marseille ancienne et moderne, 1786. Il a, de plus, laissé plusieurs ouvrages manuscrits. Il se disposait à donner une troisième édition du Voyage de Grèce, édition pour laquelle il avait amassé depuis longtemps de nombreux matériaux; mais auparavant ayant voulu revoir la Grèce, il mourut à Zante en 1799.

GUYS (Pierre-Alphonse), diplomate et littérateur, né à Marseille en 1755, était fils de Pierre-Augustin. Il fut envoyé en 1775 auprès de l'ambassadeur de France à Constantinople, pour y faire son apprentissage diplomatique, qu'il acheva en 1777 à Vienne, où il fut attaché à la légation française. En 1783, il fut nommé consul en Sardaigne, puis consul aux îles Canaries en 1786. Revenu à Paris après deux ans d'inaction, il retourna à Cagliari, où il rendit d'importants services à la France et surtout à la Corse. Expulsé de Cagliari par le gouvernement sarde, en 1792, Guys rencontra le vaisseau le Léopard, et proposa de s'emparer de l'île de SaintPierre, ce qu'il exécuta avec un seul officier et l'équipage d'une chaloupe. Il facilita ainsi l'occupation de l'île SaintAntiochus à l'escadre de l'amiral Truguet, et il ne tint pas à lui que l'entreprise sur Cagliari n'obtînt le même succès. De retour en France, il fut nommé, en 1793, consul général et chargé d'affaires à Tripoli de Barbarie, et parvint à mettre cette régence dans les intérêts de la France, ce qui, plus tard, facilita nos communications avec l'Égypte. Sur ses instances, il fut rappelé, et nommé, en 1797, consul général en Syrie et en Palestine. Mais ayant été pris dans la traversée par une frégate anglaise, il fut ramené à Tripoli, où le pacha obtint sa délivrance. Désigné, à son retour, pour le consulat d'Alep,

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