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qu'un tel professeur ait sitôt jugé une telle tâche au-dessous de sa vocation ou de sa fortune (*). >> Dès lors, naturellement M. Guizot se trouva rapproché du pouvoir; aussi, par ordonnance du 1er août, fut-il réintégré au conseil d'État.

Bientôt après le ministère tomba. M. Guizot se retrouva de nouveau dans l'opposition. En présence d'une menace imminente de contre-révolution, tous les chefs du parti constitutionnel se rapprochèrent de plus en plus, toutes les dissidences antérieures, dissidences radicales, furent oubliées. M. Guizot prit une part active à la polémique ardente du Journal des Débats et du Temps. En 1830, il se présenta au collége électoral de Lizieux sous les auspices de l'opposition, et fut élu député. A la chambre, il contribua puissamment de sa parole à l'adoption de la mé morable adresse des 221. Réélu à Lisieux après la dissolution de la chambre, il prit une part active à toutes les délibérations de ce petit groupe de députés et de pairs qui, durant la révolution de juillet, exerça sur la suite des événements une influence si diversement appréciée. Ce fut lui qui rédigea la fameuse protestation du 27 juillet, protestation adressée aux journaux sans signature, et dont le Temps crut devoir modifier un peu le texte trop timoré. Ce fut aussi lui qui rédigea la proclamation par laquelle la chambre déféra la lieutenance générale au duc d'Orléans.

Dans les dernières luttes de la restauration, le libéralisme proprement dit s'était effacé par tactique derrière une opposition plus mesurée, dont les doctrinaires tenaient le drapeau. L'un d'eux, élu par sept colléges, présidait la chambre. Ils se trouvèrent donc investis d'un grand ascendant lorsque éclata la

(*) Au commencement de 1828, M. Guizot

fonda la Revue française, dont la publication, suspendue par la révolution de juillet, a été reprise en 1836. Durant cette dernière période, M. Guizot l'a enrichie de plusieurs articles auxquels sa position officielle donnait une haute importance. Ces articles, dont plusieurs touchent aux questions religieuses, ont donné lieu à d'énergiques réclamations de la part de quelques protestants qui ont cru devoir décliner toute solidarité entre les doctrines de leur église et celles de M. Guizot.

révolution. Mais étaient-ils suffisamment en mesure de satisfaire une révolution qu'ils n'avaient point voulue, point même rêvée? Y avait-il homogé néité entre eux et cette révolution?

Dès le 31 juillet, M. Guizot fut nommé par la commission municipale commissaire provisoire au département de l'instruction publique et des cultes. Il refusa pour accepter le lendemain les fonctions de commissaire provisoire au département de l'intérieur, poste où il fut confirmé le 11 août à titre définitif. Ici commence pour M. Guizot une existence nouvelle qui, si elle n'est pas l'illusion systématique d'un penseur, est un bien rare dévouement; car jamais homme d'État n'assuma sur sa tête plus d'impopularité. Quoi qu'il en soit, M. Guizot a eu la force de ne point fléchir devant cette impopularité, mais au contraire de s'en faire gloire. Déjà nous en avons indiqué le principe. Les exigences de M. Guizot sous la restauration s'étaient trouvées satisfaites d'un ministère Decazes, d'un ministère Martignac, il ne demandait rien de plus à la révolution de juillet. Il fut donc naturellement l'un des premiers et des plus ardents promoteurs de ce système de résistance qui a prévalu. Bientôt, dans ses discours, on vit apparaître ces mots qui révèlent sa pensée intime: quasi-légitimité, répression, intimi dation. Adversaire du ministère Laffitte, à la chute duquel il contribua, il soutint au contraire de toutes ses forces le ministère répressif de Casimir Périer. Après la mort de celui-ci, il fut appelé à exercer à son tour cette même répression qu'il avait si vigoureusement défendue à la tribune. Il entra dans le cabinet du 9 octobre avec le portefeuille de l'instruction publique. De graves événements signalèrent la durée de ce d'occasions à l'énergie répressive du ministère, et ne fournirent que trop

a

publics, la loi contre les associations, gouvernement. La loi sur les crieurs celle contre les détenteurs d'armes et de munitions de guerre, et enfin les lois de septembre, furent l'œuvre de ce ministère, où l'influence de M. Guizot était prépondérante; c'est donc à lui en bien ou en mal qu'en revient la plus grande part de responsabilité. Rappe

lons des souvenirs de cette même époque, sur lesquels notre pensée se reporte plus volontiers, et que préfère sans doute M. Guizot lui-même; nous voulons dire la loi sur l'instruction publique, qui, sans avoir la pensée trop vaste peut-être de quelques lois antérieures, est un grand et véritable service rendu au pays. D'autres actes non moins dignes d'éloges signalèrent cette longue periode, durant laquelle M. Guizot tint le portefeuille de l'instruction publique. « C'est lui, dit un biographe dont nous emprunterons ici volontiers les paroles amies, c'est lui qui, allant au-devant de tous les besoins de l'intelligence, a créé, pour y satisfaire, des chaires nouvelles dans diverses facultés. Le muséum d'histoire naturelle, le collége de France, la bibliothèque du roi ont reçu par ses soins des améliorations notables. De grands travaux sur l'histoire de France ont été entrepris sous ses auspices, et des commissions ont été formées par lui pour encourager tous ces efforts. » Le 22 février 1836, le ministère fut renversé, et M. Guizot resta inactif jusqu'au 6 septembre, époque où il reprit le portefeuille de l'instruction publique. Le cabinet du 6 septembre ne tarda pas dissoudre, et il fut remplacé par le ministère du 15 avril (1837), dont l'enfantement fut laborieux. Deux influences rivales se disputaient la prépondérance; les prétentions rivales ne purent se concilier. Sous la présidence de M. Molé se forma un cabinet d'où les doctrinaires furent exclus. De là des griefs personnels qui ne tardèrent pas à s'envenimer, et jetèrent dans l'opposition M. Guizot et ses amis. C'est l'époque fameuse de la coalition. M. Guizot se retrouva un instant comme à la fin de la restauration, sous le même drapeau que ses adversaires politiques les plus déclarés, et, dans ce concert d'attaques, l'extrême gauche s'effaça souvent derrière lui pour le laisser porter à ses anciens amis les coups les plus âpres. Une telle position dut naturellement encourir le blâme des conservateurs. Une voix révérée de M. Guizot, une voix doctrinaire se joignit à ce blâme. M. Royer-Collard condamna la coalition. Ainsi fut consommée la rup

à se

ture entre le maître et le disciple qui déjà s'étaient trouvés en désaccord dans une occasion bien différente, à l'occasion des lois de septembre, contre lesquelles M. Royer-Collard s'était hautement prononcé.

Après la chute du ministère du 15 avril, M. Guizot s'effaça jusqu'à l'avénement de M. Thiers. Alors il fut nommé à l'ambassade de Londres. Les circonstances étaient graves; un traité menaçant pour la France se préparait, il s'agissait de le combattre, et par son caractère, comme par son talent, on crut que M. Guizot était plus que tout autre en état de le faire avec succès. Cette mission, comme on sait, ne fut point heureuse; le traité de la quadruple alliance fut conclu. Une autre question d'une haute importance se posa durant cette même mission, celle du droit de visite. La question avait deux faces, l'une philanthropique, l'autre politique. M. Guizot ne vit que la première, et nous pensons qu'avec les tendances de son esprit, les habitudes de son caractère, et les préoccupations de toute sa vie, il n'en pouvait être autrement. Il signa donc le traité qui consacrait l'extension du droit de visite. On sait comment ce traité fut accueilli, et l'embarras qu'occasionne aujourd'hui au ministre la signature donnée par l'ambassadeur. Le ministère de M. Thiers

tomba, et l'ambassadeur de Londres revint instaurer le système pacifique qui triomphait. M. Guizot devint le chef réel du cabinet du 29 octobre. Au lieu du ministère de l'instruction publique, qu'il avait si longtemps occupé, M. Guizot crut dès lors devoir se charger du portefeuille des affaires étrangères. L'instruction publique doit d'autant plus regretter ce choix, que M. Guizot, dans cette circonstance, a dû faire violence à sa véritable vocation. Rien, en effet, dans ses travaux ou ses actes précédents, n'indique une aptitude spéciale pour la diplomatie. Les phénomènes intérieurs de la vie des peuples ont occupé ses méditations presque exclusivement, et la tournure de son esprit semble le porter à n'attacher aux affaires de l'extérieur qu'une importance tout à fait secondaire.

Depuis 1830, absorbé par la po

litique M. Guizot n'a point reparu dans sa chaire. Toutefois, il n'a point entièrement renoncé aux travaux historiques. En 1840, a paru un nouvel ouvrage de lui, intitulé: Vie, correspon dance et écrits de Washington, Paris, 1840, 4 vol. in-8°. C'est un abrégé du grand ouvrage anglais de M. Sparks, et publié aux États-Unis sous les auspices du congrès. M. Guizot a enrichi d'une introduction très-remarquable les extraits faits suivant ses vues, et traduits sous sa surveillance. Cette publication termine la série des ouvrages historiques de M. Guizot. Ce n'est pas leur nombre, mais leur mérite, qui élève leur auteur au rang des premiers historiens de notre pays. L'opinion publique est unanime cet égard, et d'éminents historiens, émules de M. Guizot, lui ont rendu d'éclatants témoignages, en faisant de lui des appréciations qui sont des éloges. «Je dois encore davantage, dit M. Michelet, aux ouvrages de M. Guizot. Sous l'histoire des faits il a vu l'histoire des idées. Il n'existait point avant son cours une telle analyse des grands faits sociaux et intellectuels. Si je voulais énumérer mes obligations envers l'illustre historien, la liste serait longue (*)........ »

M. Augustin Thierry en dit encore davantage. « Je ne parlerai que d'une seule œuvre, celle de M. Guizot, parce qu'elle est la plus vaste qui ait encore été exécutée sur les origines, le fond et la suite de l'histoire de France : six volumes d'histoire critique, trois cours professés avec un immense éclat, composent cette œuvre dont l'ensemble est

vraiment imposant.... Chaque fois que l'auteur a repris son sujet, les révolutions de la société en Gaule depuis la chute de l'empire romain, il a montré plus de profondeur dans l'analyse, plus de hauteur et de fermeté dans les vues. Tout en poursuivant le cours de ses découvertes personnelles, il a eu constamment l'œil ouvert sur les opinions scientifiques qui se produisaient à côté de lui, et les contrôlant, les modifiant, leur donnant plus de précision

ou d'étendue, il les a réunies aux siennes dans un admirable éclectisme. Ses

(*) Michelet, Histoire de Franç., t. I, p. vi.

travaux sont devenus ainsi le fondement le plus solide, le plus fidèle miroir de la science historique moderne, dans ce qu'elle a de certain et d'invariable. Il a ouvert, comme historien de nos vieilles institutions, l'ère de la science proprement dite. Avant lui, Montesquieu seul excepté, il n'y avait eu que des systè

mes. »

Comme orateur, M. Guizot tient à la chambre un rang élevé. Son éloquence dont le caractère est, si nous pouvons nous exprimer ainsi, tout didactique, se distingue par les mêmes qualités que ses livres et ses cours.

M. Guizot appartient à l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1832, à celle des inscriptions et belles-lettres depuis 1833, et à l'Academie, où il a remplacé en 1836 M. Destutt de Tracy.

GUIZOT (Élisabeth-Charlotte-Française-Pauline de Meulan', madame) na quit à Paris en 1773, au sein d'une famille riche et haut placée (son père était receveur général de la généralité de Paris), mais que la révolution reduisit à une grande gêne.

Ses premiers essais littéraires furent quelques feuilletons que Suard lui faisait rédiger pour son journal le Pu bliciste. Ces travaux se continuèrent pendant dix années; mais en 1807 ils furent interrompus par leur excès même. Mademoiselle de Meulan se tourmentait du repos auquel elle se voyait contrainte par le délabrement de sa santé, et qui compromettait le sort de sa famille, lorsqu'un matin elle reçut une lettre anonyme par laquelle on lui proposait d'écrire à sa place dans le Publi ciste. Elle accepta cette offre généreuse; mais au bout d'un mois elle somma son mystérieux ami de se faire connaître. Le discret correspondant n'était autre que M. Guizot. Il avait alors 20 ans et étudiait en droit; les articles du Publiciste étaient son début. A cinq ans de la, mademoiselle de Meulan devenait madame Guizot.

M. Guizot ayant entrepris, après son mariage, de publier les Annales de l'é ducation, sa femme composa divers écrits de morale pour ce recueil. L'entrée de M. Guizot aux affaires permit à madame Guizot de travailler à son

gré, et non plus par nécessité, Elle donna ensuite successivement: l'Ecolier, roman d'éducation qui reçut le prix Montyon; Traité de l'éducation domestique, ou Lettres de famille, ouvrage de haute portée qui doit trouver place à côté du livre d'une autre femme (De l'education progressive), par madame Necker. Madame Guizot mourut à Paris, le 1er août 1827. On a publié, en 1834, sous le titre de Conseils de morale, deux volumes inédits.

Marguerite- Andrée-Eliza Dillon, née le 30 mars 1804, et nièce de la précédente, devint, d'après le désir même de celle-ci, la femme de M. Guizot. Elle a publié un très-petit nombre d'écrits, des articles pour la Revue française, remarquables par l'élévation de sentiment et la piété dont ils sont empreints. En 1834, M. Guizot fit imprimer, pour être donnés à quelques amis, differents essais littéraires de la compagne bien-aimée que la mort lui avait ravie un an auparavant.

GUMENEN (Combat de). Le 5 mars 1798, les Bernois, pour défendre leur capitale [voyez BERNE (prise de)], se virent dans l'obligation de retirer une partie des troupes qu'ils avaient au poste important de Gümenen. Rampon, profitant de la circonstance, fit occuper le pont de ce village, situé sur la rivière de Sarine, qui se jette à quelques milles de là dans l'Aar, et s'empara des premières batteries; les autres ne tardèrent pas à être abandonnées, sur la nouvelle que Berne venait d'ouvrir ses portes à nos soldats.

GUNTERSDORF (combat de). Les bruits d'armistice et de paix que le passoge réitéré du comte Giulay avait accrédites à Vienne s'étaient promptement repandus dans les armées: loin de les démentir, chaque parti en tirait avantage suivant sa position. Si les Français obtinrent celui du passage et de la conservation du beau pont de Vienne, une colonne de quatre mille hommes d'infanterie autrichienne et un régiment de cuirassiers détachés de l'armée de Kutusof, et coupant la route de Bohême, avaient traversé les postes français. Sur la même assurance, général autrichien de Noslitz, atteint le 15 novembre 1805 entre Hollabrünn et

le

Schoengraben par l'avant-garde de Murat, n'opposa aucune résistance, et fournit à la nombreuse cavalerie francaise le moyen d'attaquer presque à l'improviste le prince Bagration. Une convention d'armistice avait été signée à la suite de cette journée entre Murat et Kutusof. Cette convention devait être soumise à l'empereur; en attendant la notification, l'armée russe et le corps d'armée du prince resteraient dans les mêmes positions qu'ils occupaient : en cas de non acceptation, on devait se prévenir quatre heures avant de rompre l'armistice (*). « Mais, ajoute le Bulletin de la grande armée, le prince Murat, instruit que les généraux russes, immédiatement après la signature de la convention, s'étaient mis en marche avec une portion de leur armée sur Znaïm, et que tout indiquait que l'autre partie allait la suivre, leur a fait connaître que l'empereur n'avait pas ratifié la convention, et qu'en conséquence il allait attaquer. En effet, Murat a fait ses dispositions, a marché à l'ennemi, et l'a atttaqué le 25 brumaire an XIV (16 novembre 1805), à quatre heures après midi; ce qui a donné lieu au combat de Guntersdorf (village près de Brunn en Moravie), dans lequel la partie de l'armée russe qui formait l'arrièregarde a été mise en déroute, a perdu douze pièces de canon, cent voitures de bagages, deux mille prisonniers et deux mille hommes restés sur le champ de bataille. Le maréchal Lannes a fait attaquer l'ennemi de front; et tandis qu'il le faisait tourner sur la gauche par la brigade de grenadiers du général Dupas, le maréchal Soult le faisait tourner sur la droite par la brigade du général Levasseur, de la division Legrand, composée du troisième et du dix-huitième régiment de ligne. Le général de division Walther a chargé les Russes avec une brigade de dragons, et a fait trois cents prisonniers.

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ses deux aides de camp, chefs d'escadron Demangeot et Lamotte, l'ont été à ses côtés.»

GUNTZBOURG (combat de). L'empereur Napoléon franchit le Rhin en 1805, pour délier avec le fer les nœuds de la quatrième coalition. Il rencontra dans la Bavière les premiers soldats de l'Autriche. Ney fit marcher son corps d'armée en partie sur Langenau, en partie sur Guntzbourg, en même temps qu'une colonne ennemie s'avançait d'Ulm sur Guntzbourg, le 8 octobre 1805. Le lendemain les Impériaux établirent un camp près de cette ville, située à six lieues E. d'Ulm. Cependant le maréchal pénétra en force jusqu'aux ponts du Danube, chercha à les passer et à chasser les Autrichiens de sa rive droite. Le prince Ferdinand, accouru sur ce point, opposa une vigoureuse défense; mais vers le soir une forte colonne francaise parvint à forcer le pont de la chaussée, près de Guntzbourg, et pénétra dans la ville. Une division de hussards ennemis fondit avec beaucoup de valeur sur cette colonne serrée, mais sans parvenir seulement à ralentir son mouvement. Elle s'avança, écrasant tout sur son passage, anéantissant tout ce qui se trouvait d'ennemis sur ce point à la rive droite du Danube. Les canons qui défendaient le pont sont emportés de vive force. Les Autrichiens perdent deux mille cinq cents hommes, et les passages du Danube

sont ouverts.

GUTTSTADT (combat et prise de). Napoléon, s'avançant dans la Silésie, au printemps de 1807, repoussa continuellement les Russes, de position en position. Le 9 juin, il se porta en personne sur Guttstadt, ayant avec lui les corps d'armée des maréchaux Ney, Davout et Lannes, sa garde et une par tie de la cavalerie de réserve. Une partie de l'arrière-garde de l'ennemi y avait pris position. On rencontra un corps de dix mille hommes de cavalerie et quinze mille hommes d'infanterie que Murat déposta par des manœuvres habiles. Les brigades Pajol, Bruyères et Durosnel, et la division de cavalerie du général Nansouty, triomphèrent de tous les obstacles. L'empereur entra le soir, de vive force, à Guttstadt. Les

Russes perdirent mille prisonniers; leur infanterie fut mise dans une déroute complète, et leur cavalerie trèsmaltraitée.

GUY DE TOURS (Michel), poëte fran çais, né à Tours, en 1551, mourut vers le commencement du dix-septième siècle; on lui doit: 1° Premières œuvres poétiques et soupirs amoureux, Paris, 1598, in-12; 2o La sainte semaine, divisée par stances, Tours, 1600, in-8°. Il a laissé manuscrits un volume de poésies latines, et la chronique scandaleuse du pays, en dialecte tourangeau, sous ce titre : La seille aux bouviers (le sceau aux ordures). Quoique ce poêle ne soit pas sans mérite, il faut se garder d'ajouter foi à ce que dit Colletet, « que plusieurs des sonnets de Guy de Tours ont des beautés que toute la Grèce eût approuvées, et dont Anacreon lui-même eût fait beaucoup de cas. »

GUY DU Faur. Voyez PIBRAC.

GUYANE FRANÇAISE. La France pos sède, dans la vaste région de l'Ameri que méridionale découverte par les Espagnols en 1498, et appelée Guyane, une superficie comprenant 75 lieues de côtes, et au moins 125 de profondeur. Ce territoire est compris entre le Ma roni et l'Oyapok. Au sud et au sudouest, il touche au Brésil (*). La colonie n'est peuplée que de 23,360 habitants, dont plus des deux tiers se composent d'esclaves. Elle se divise en deux cantons: Cayenne et Sinnamary; le premier peuplé de 18,795 habitants, le second de 2,853. Cayenne, située dans une île, est la seule ville et le chef-lieu de la colonie. On y compte 5,220 habitants. Elle est la résidence du gouver neur et du conseil colonial, composé de seize membres électifs, le siége d'une cour royale, d'une cour d'assises el d'un tribunal, etc. Il y a trois bourgs:

(*) Les limites entre cet empire et la c lonie n'ont pas encore été réglées définitivement. L'Oyapok n'est qu'une frontière provisoire reconnue par une convention de 1817 mais qui nous enlève le littoral du côté de l'extension qu'elle devrait avoir, on la l'est. En donnant à la Guyane française toute signerait 125 lieues de côtes (depuis le Ma roni jusqu'à la rivière de Vincent-Pinson, 366 lieues de profondeur, et, pour la partie continentale seulement, 16,000 lieues carrees

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