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dernier fils de Catherine de Médicis, vint encore améliorer la position du duc de Guise, en le débarrassant d'un prince catholique, héritier légitime du trône, et en donnant pour successeur à Henri III un hérétique, le roi de Navarre. Il devenait plus facile à Guise de dégrader Henri III comme favorable aux hérétiques, et d'écarter un héritier huguenot. Ensuite le chemin du trône lui était

ouvert.

Guise travaille désormais sans hésitation, sans incertitude, à atteindre ce but il traite avec Philippe II par l'entremise de Taxis, et en obtient de l'argent (1585). Aux consultations qu'il adresse au pape Grégoire XIII, il obtient pour réponse qu'il est permis de faire la guerre, même au roi, pour maintenir la religion catholique. Les prédicateurs en chaire (*), les prêtres dans le tribunal de la pénitence, travaillent pour lui et excitent le peuple contre le roi de Navarre. Pour couvrir ses projets et ne point effaroucher les esprits qu'une usurpation révolterait, il oppose d'abord aux droits de Henri de Béarn, les prétentions de son oncle, le vieux cardinal de Bourbon. Le cardinal date de Péronne un manifeste où il revendique le trône pour lui, se déclare chef de la ligue, s'appuie sur l'alliance de l'Espagne et de plusieurs autres puissances étrangères, et déclame contre les abus du règne de Henri III. A couvert derrière le nom du vieux cardinal, le duc de Guise marche à son but. Retiré en Lorraine, il lève 12,000 hommes, s'empare de Toul, Verdun, Châlons, soulève la Champagne par Jui-même, la Picardie par son frère, et fait déclarer en sa faveur, Lyon, Bourges, Orléans, Angers. A Paris, il affermit la ligue, et habitue les citoyens à prendre les armes contre leur souverain. Henri de Béarn s'apprête à se défendre et organise les huguenots; deux ligues se partagent le royaume; la royauté ne dirige ni l'une ni l'autre, et celle pour laquelle Henri III doit se déclarer le dominera. En effet, Henri s'unit à la ligue par le traité de Nemours, qui semble un acte souverain imposé

(*) Voir le Mémoire de M. Labitte sur les prédicateurs de la ligue.

par la ligue et le duc de Guise au roi et à la France. Le duc de Guise obtenait pour places de sûreté, Verdun, Toul et Saint-Dizier; Soissons était donné au cardinal de Bourbon; des grades, de l'argent, tout était accordé aux ligueurs par ce déplorable traité. Après avoir enlevé au roi une partie de son autorité, le duc de Guise l'arme contre son héritier la guerre se prépare contre Henri de Navarre; Rome l'excommunie; Marguerite, sa femine, l'abandonne; les Seize s'organisent à Paris; tout conspire au succès des vues du duc de Guise. La guerre, conséquence inévitable du traité de Nemours, commença enfin (1585). C'est la guerre des trois Henris. Henri de Valois épuisait ses ressources à lever des armées qu'il savait devoir combattre pour les Guises plutôt que pour lui. Il ne pouvait se dispenser de leur en donner le commandement; aussi, malgré ses répugnances, il envoya Lansac auprès du duc de Guise pour lui demander quelle était l'armée dont il voulait le commandement. Guise ré pondit qu'il désirait être opposé aux luthériens d'Allemagne, pour défendre la Champagne et la Lorraine, et il exigea pour son frère le commandement de l'armée qui devait combattre Henri de Navarre. Le roi voulut en vain entraver leur autorité et les entourer d'obstacles, le duc de Guise se couvrit de gloire et n'en fut que plus redoutable.

Le 22 août 1587, le baron de Dohna entra, à la tête de l'armée allemande, en Lorraine, et en Champagne, le 18 septembre. Ils étaient plus de 40,000 hommes; la faible troupe du duc de Guise leur tint tête cependant. Henri de Guise opposa l'excès de l'audace à la grandeur du péril. Il surprit les Allemands à Vimaury, au moment où ils étaient accablés par le vin et par le sommeil, leur fit éprouver une grande perte et les rejeta vers la Loire. Quelque temps après, il surprit encore l'ennemi au bourg de d'Auneau, près de Chartres, et en fit un horrible massacre. Comme à Vimaury, de Dohna s'ouvrit un passage au travers des ennemis. Il traversa un étang à la nage, et, parvenu au milieu de ses Suisses, il les supplia vainement d'attaquer le duc de Guise. Après ces deux victoires, la puissante armée

luthérienne se dissipa; Paris etait dans l'allégresse. « Les prédicateurs crioient que sans la prouesse et constance du duc de Guise, l'arche seroit tombée entre les mains des Philistins, et que l'hérésie eût triomphé de la religion... Il n'y eut prédicateur qui ne criât que Saul en avoit tué 1,000 et David 10,000, dont le roi fut fort mal content (*). »

Philippe II voyait avec une vive satisfaction l'agitation intérieure du royaume. Par ses relations avec la ligue et les Guises, il exerçait une fatale in fluence sur les affaires de France, cherchant à amener la dissolution de la monarchie par la ligue, et à se faire reconnaître comme chef de la confédération aristocratique qui devait se partager la France. Ses relations avec le duc de Guise étaient très-fréquentes et trèsactives. M. Capefigue a donné plusieurs extraits de sa correspondance avec don Bernardin de Mendoza, son ambassadeur à Paris, et avec Guise, qui se cachait sous le nom de Mucius (**). On y voit que Philippe insistait pour que Guise conservât sous ses ordres et à sa paye les troupes de la ligue, au lieu de les remettre au roi ; il le félicitait de ses victoires, etc.

Après sa double victoire, le duc de Guise, de concert avec les ligueurs, veut imposer à Henri III de nouvelles mesures contre les huguenots. Henri III s'y refuse; on organise la révolte. Le roi, pour contenir la ville de Paris, ordonne à un corps de 6,000 soldats, composé en grande partie de Suissés, d'entrer dans la capitale, et ordonne en même temps au duc de Guise de s'en tenir éloigné. Mais tel est le désordre de ses finances, que, n'ayant pas de quoi payer la dépêche, il la met à la poste. Guise feint de ne pas avoir reçu la lettre, et se rend à Paris, où les habitants le reçoivent avec les démonstrations de l'enthousiasme le plus exalté. Henri fait alors entrer ses 6,000 soldats pour se défendre contre l'effervescence populaire. Excités par Crucé, l'un des Seize, les bourgeois élèvent des barricades dans les rues, assaillent les sol(*) Journal de l'Estoile.

(*) D'après les Archives de Simancas, Capefigue, t. IV, p. 342.

dats des fenêtres de leurs maisons, en tuent une partie, désarment les autres, et tiennent le roi prisonnier dans le Louvre (12 mai 1588).

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Ce jour, Guise osa trop ou trop peu. Qui a voulu boire une fois du vin des dieux, jamais ne se doit reconnoistre << homme; car il faut estre César ou rien « du tout. » Guise ne fit pas usage de cette énergique et profonde maxime d'un de ses contemporains. Le roi lui échappa, lui abandonnant sa capitale, mais restant encore roi. La rusée Catherine vint trouver le duc dans l'ivresse du triomphe, et, tandis qu'elle l'amuse deux heures par de captieuses paroles, le roi quittait le Louvre, laissant le duc de Guise régner à Paris. Le duc s'y conduisit en souverain, changea les magistrats municipaux, nomma pour prévôt des marchands l'un des Seize. Ensuite il essaya, mais en vain, d'entraîner le parlement dans ses intérêts: il échoua devant l'inflexible loyauté du président de Harlay. Le malheureux Henri III, fugitif dans son royaume, et poursuivi par la toute-puissance du duc de Guise, fut forcé de mettre le comble à sa honte en signant l'édit d'Union (juillet 1588), qui accordait l'amnistie de ce qui s'était passé aux barricades; promettait l'extirpation de l'hérésie, et excluait le roi de Navarre de la succession au trône; enfin, il nomma Henri de Guise lieutenant général du royaume et partagea son autorité avec lui.

Arrivé si haut, le duc de Guise ne pouvait plus monter sans renverser Henri III: il résolut de consommer la perte du dernier Valois aux états généraux rassemblés à Blois, en septembre 1588. Mais, cette fois, le roi, poussé à bout, ne put se contenir; il eut recours à un coup d'État de politique italienne, et le duc de Guise fut assassiné, le 23 décembre 1588. Le roi avait concerté ce meurtre avec les quarante-cinq gentilshommes de sa garde ordinaire. Le matin, le conseil s'assembla avant le jour, mais le duc de Guise n'y arriva qu'à huit heures. Il paraissait pâle et défait, il se plaignit d'un frisson. Cependant, il entre chez le roi. «< Mais, ainsi qu'il est à deux pas de la porte du cabinet, prend sa barbe avec sa main droite, et tourne le corps et la face à

demi pour regarder ceux qui le suivoient, fut tout soudain saisi au bras par le sieur de Montsery, l'aîné, qui étoit près de la cheminée, sur l'opinion qu'il eut que le duc vouloit se reculer pour se mettre en defense; et tout d'un temps est par lui-même frappé d'un coup de poignard dans le sein, disant : « Ah traître, tu en mourras ! » Et en même temps, le sieur des Effranats se jette à ses jambes, et le sieur de Saint-Malines lui porte par le derrière un grand coup de poignard près de la gorge, dans la poitrine, et le sieur de Laignac un coup d'épée dans les reins. Et, bien qu'il eût son épée engagée de son manteau, et les jambes saisies, il ne laissa pas pourtant (tant il étoit puissant) de les entraîner d'un bout de la chambre à l'autre, jusqu'au pied du lit du roy où il tomba....., lequel étant dans son cabinet, leur ayant demandé s'ils avoient fait, en sortit, et donna un coup de pied par le visage à ce pauvre mort, tout ainsi que ledit duc de Guise en avoit donné au feu amiral : chose remarquable, avec une, que le roi l'ayant un peu contemplé, dit tout bas : « Mon « Dieu qu'il est grand! il paroît encore plus grand mort que vivant. »> «Le sieur de Beaulieu apercevant à ce corps quelque petit mouvement, il lui dit : « Monsieur, cependant qu'il << vous reste quelque peu de vie, de<< mandez pardon à Dieu et au roi. Alors, sans pouvoir parler, jetant un grand et profond soupir, comme d'une voix enrouée, il rendit l'âme, fut couvert d'un manteau gris, et au-dessus mis une croix de paille. Il demeura bien deux heures durant en cette façon, puis fut livré entre les mains du sieur de Richelieu, grand prévost de France, lequel, par le commandement du roy, fit brûler le corps par son exécuteur en cette première salle, qui est en bas, à la main droite en entrant dans le château, et à la fin jeter les cendres à la rivière (*). » Le lendemain, le cardinal de Guise fut assassiné par des hallebardiers, les quarante-cinq n'ayant pas osé frapper un prince de l'Église.

a

(*) Relation de la mort du duc et du cardinal de Guise, par le sieur Miron, médecin du roi Henri III. XLV* vol. de la Collection des mémoires.

La maison de Guise ne fut pas anéantie par ce coup. Henri de Guise avait quatre fils, parmi lesquels nous nommerons Charles, qui était l'aîné, et Claude, le quatrième, qui, en 1612, fut créé pair de France et duc de Chevreuse. Mais le rôle politique de la maison de Guise est terminé. Elle rentre dès lors dans la foule des familles illustres qui entourent le trône, dont les chefs s'agitent dans mille petites intrigues de cour, sans étendre leur action au delà.

Pour les Guises, c'était étrangement déchoir, eux qui avaient été longtemps les chefs populaires d'une grande partie de la France, eux dont le nom avait agité profondément les esprits, soit par la haine, soit par l'enthousiasme qu'ils inspiraient; eux qui avaient combattu, gouverné, versé tant de sang sur les champs de bataille, sur les échafauds, dans les rues; eux enfin qui avaient été plus que rois, et qui s'étaient vus au moment de conquérir ce titre. Ce n'est point là une destinée vulgaire, et l'histoire de la maison de Guise présente une grandeur imposante. Mais que faut-il penser de cette grandeur? Leur a-t-elle été donnée pour le mal ou pour le bien de la France? Il faut le reconnaître, les services rendus par les Guises n'égalent pas les maux qu'ils ont faits. Ilustres par de nobles combats pour l'indépendance nationale, dans la lutte contre la maison d'Autriche, ils étaient devenus les héros de la France. Mais dès que la paix laisse aux partis le loisir des guerres civiles, les Guises excitent, animent, provoquent, frappent, et accumulent les perfidies et les violences pour atteindre le but d'une coupable ambition. On leur a fait honneur d'avoir organisé la résistance catholique et arrêté les progrès du calvinisme; mais cette guerre religieuse aurait été inutile sans le zele fanatique qu'ils déployerent contre les huguenots, sans leurs projets d'inquisition, sans les mesures qu'ils inspirèrent à Henri III, sans les flots de sang qu'ils versèrent, sans le massacre de Vassy, sans la SaintBarthélemy. Les essais de tolérance tentés par l'Hôpital, pratiqués plus tard avec succès par Henri IV, ils les ont renversés, détruits, ivres qu'ils étaient de politique italienne et espa

gnole; ils ont voulu la guerre pour s'élever par elle; il ne faut donc pas les louer d'avoir su la soutenir, mais les condamner pour l'avoir rendue néces saire.

Répétons-le: la famille des Guises ne pouvait plus que descendre. Les derniers ducs qui la représentent sont ou des princes obscurs ou des héros de théâtre. Charles I, fils aîné de Henri Ier et de Catherine de Clèves, naquit le 20 août 1571. Il avait accompagné son pere aux états de Blois en 1578. Aussitôt que Henri III eut fait assassiner Henri de Guise, il s'assura de la personne du jeune Charles, et le fit enfermer au château de Tours. Pendant ce temps, l'oncle du captif, le duc de Mayenne, s'était mis à la tête du parti de la ligue, et paraissait sur le point de réaliser à son profities projets de son frère. On sait la fureur des Parisiens à la mort du duc de Guise, le soulèvement de cette capitale, le siége de Paris par Henri III, réconcilié avec son héritier, le roi de Navarre, l'assassinat de Henri III par Jacques Clément. Tous ces événements perpétuaient l'anarchie et favorisaient l'extension de la ligue. Mayenne, la duchesse de Montpensier, le duc d'Aumale, s'acharnè rent à la ruine du Béarnais, devenu roi depuis le crime de Jacques Clément. L'incendie se propageait, loin de s'éteindre, et l'esprit des Guises semblait tout auimer. Pendant le fort de cette derniere guerre, le jeune Charles de Guise s'enfuit en 1591 du château de Tours, où il était renfermé, et alla à Bourges. Henri IV parut peu inquiet de cette évasion. Il comprenait que la présence du jeune duc dans le parti de la lique n'apporterait pas de nouvelles forces a ses ennemis et ne ferait que les diviser de plus en plus. Il avait raison. Charles de Guise n'était rien par lui-même, mais le souvenir de son père le rendait cher aux ligueurs, et le duc de Mayenne en prit de l'ombrage. En effet, les ligueurs ayant voulu le faire élire roi de France dans les états de Paris, en lui donnant pour femme l'infante d'Espagne, ce projet échoua par les intrigues de Mayenne, qui songeait à se faire donner la couronne. Au reste, le jeune prince était dépourvu d'ambition, et il se conforma d'assez bonne grâce aux

vues de son oncle. Il ne semblait pas fait par la nature pour aspirer à un trône, et pour être comme son père l'idole de la multitude: les satires du temps le raillent sur sa mine chétive et ses dehors peu avantageux. Il combattit Henri IV dans les armées de la ligue et de l'Espagne, et ne fut pas toujours heureux. Ainsi, au siége de Rouen, où Charles de Guise commandait l'avantgarde sous le duc de Parme, son quartier faillit être enlevé par Henri IV, qui lui tua 200 hommes et lui prit ses bagages.

Quand le parti de Henri IV eut acquis une supériorité décidée, le duc de Guise se détermina sans peine à se soumettre. Son lieutenant dans le gouvernement de Champagne, le maréchal de SaintPol, vieux et déterminé ligueur, voyant son chef tergiverser, méditait de livrer la place de Reims aux Espagnols. Le duc de Guise fit au maréchal des représentations sur sa conduite. Saint-Pol brava le prince dans sa réponse, et alla jusqu'à lui dire qu'il dementait son père. A ces mots, le fils du Balafré tira son épée et l'enfonça dans la poitrine du vieux maréchal. Quelques jours après, il fit sa soumission à Henri IV, et lui livra Reims et les autres places en son pouvoir. Il obtint le gouvernement de Provence au lieu de celui de Champagne; et, aidé de Lesdiguières, que le roi lui avait donné pour lieutenant, il soumit plusieurs villes que le duc d'Épernon défendait au nom de la ligue. Il força, en 1596, la ville de Marseille à rentrer sous l'autorité du roi. En prenant possession de cette place, il parcourut les rues en criant: « Bons Fran«çais, bons catholiques, criez Vive le «roi! C'est le duc de Guise qui vous « parle; voyez par mon exemple si le «< roi sait pardonner. » Dès lors, fidèle serviteur de la cause royale, il fut chargé, en 1617, du commandement de l'armée de Champagne contre les princes ligués, et il leur prit quelques places. Le 18 octobre 1622, il battit les Rochellois dans une rencontre navale. L'attachement que le duc de Guise montra constamment pour la reine Marie de Médicis lui attira la haine du cardinal de Richelieu, qui le fit tomber dans la disgrâce du roi, et l'obligea à se retirer,

avec toute sa famille, en Italie. Il sé-
journa près de neuf ans à Florence, et
mourut à Cuna, près de Sienne, le 30
septembre 1640. Son corps fut trans-
porté à Joinville pour être inhumé dans
le tombeau de ses ancêtres. Il était duc
de Guise et de Joyeuse, prince de Join-
ville, souverain de Château - Renaud,
comte d'Eu, pair et grand maître de
France, amiral des mers du Levant,
gouverneur de Champagne et de Pro-
vence. Il avait épousé, en 1611, Hen-
riette-Catherine, duchesse de Joyeuse,
veuve de Henri de Bourbon, duc de
Montpensier, et fille de ce bizarre Henri,
duc de Joyeuse

Que Paris vit passer tour à tour
Du siècle au fond d'un cloitre, et du cloftre à la cour.

De ce mariage naquirent neuf enfants,
dont le troisième, Henri, devint duc de
Guise, après la mort de son père. Le
septième était une fille, appelée Marie,
qui succéda aux biens de sa maison
après la mort de François-Joseph Ier,
son petit-neveu. Enfin Françoise-Renée,
le dernier de tous ces enfants, devint ab-
besse de Montmartre, et ce fut en cette ab-
baye, et en sa présence, que se signa, en
1662, le traité de Montmartre, par le-
quel Charles III, duc de Lorraine, cé-
dait ses États à la France, sous la con-
dition que
les princes lorrains seraient
déclarés princes du sang de France

et habiles à succéder à cette couronne
au défaut des Bourbons.

Henri II de Lorraine, cinquième duc de Guise, né le 4 août 1614,

courage. Il aima Anne de Gonzague; mais Richelieu, qui ne voulait pas leur union, traversa leurs amours, et le duc de Guise, irrité contre le cardinal, se jeta dans le parti du comte de Soissons, et entra dans cette ligue fameuse, qui prit le nom spécieux de ligue confédérée pour la paix universelle de la chrétienté. Henri de Guise fut traité comme un criminel de lèse-majesté, et condamné par contumace, le 6 septembre 1641; ses biens furent confisqués et son duché aboli. Il s'était réfugié à Bruxelles, où Anne de Gonzague vou lut le suivre; mais il la fit retourner à Paris, et l'oublia pour Honorée de Borghes, veuve du comte de Bossut, qu'il épousa. En 1643, il fit sa paix avec la cour et revint en France; mais le duché de Guise ne fut pas rétabli, et ce ne fut qu'en 1704 que de nouvelles lettres patentes furent délivrées pour en faire l'érection en faveur du prince de Condé. A son retour, Henri de Guise oublia sa femme, et s'attacha à un nouvel amour que mademoiselle de Pons lui avait inspiré. Il parvint, en 1650, à faire déclarer nul son mariage, désirant s'unir à mademoiselle de Pons, qu'il n'épousa pas pourtant. En 1647, il était allé en Italie, pour obtenir du pape la déclaration de nullité, lorsque les Napolitains, révoltés contre l'Espagne, le prirent pour chef, et lui donnèrent le titre de généralissime de leur armée. Le souvenir de François de Guise qualités brillantes du nouveau duc les déterminèrent à ce choix, dont ils eurent d'abord à se féliciter. Le jeune prince parut digne de la confiance du peuple qui l'appelait à sa délivrance. Monté sur une simple felouque, il passa hardiment au travers de l'armée de don Juan, battit les troupes espagnoles, et leur enleva la ville et la campagne en

les

fut le dernier descendant direct de cette illustre maison. L'ardente activité des premiers Guises se retrouve en lui; mais éloigné du service de l'État par la défiance de Richelieu, plus avide de renommée que de vraie gloire, il consuma sa vie en duels, en profusions, en amours romanesques, en entreprises hasardeuses, et ne fut qu'un brillant aventurier. D'abord, il avait été destiné à l'état ecclésiastique, et il fut pourvu, avant d'avoir reçu de finitivement les ordres, de l'archevêché de Reims et des riches abbayes qui se nez de mon cheval.... Je me rendis chez transmettaient comme une espèce de Gennare, général des Napolitains..... il devint l'aîné, il rentra dans la vie du nay (ambassadeur de France à Rome) succession dans sa famille. Majs quand lui présentai la lettre que M. de Fonte

monde, où il se fit remarquer par sa bonne mine, sa grâce, son esprit, son

vironnante. Sa conduite gagna tous les cœurs. « On ne peut, dit-il dans ses Mémoires, exprimer la joie de tout et peuple qui 'alloit jusqu'à l'adoration et l'idolâtrie, venant brûler de l'encens a

m'avoit chargé de lui remettre. Il l'ouvrit, la parcourut tout de la vue,

et,

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