Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[merged small][ocr errors][merged small][merged small]

« Cependant, les François, qui commençoient un peu à respirer au commencement du règne de Henri III, reprirent ces voyages. Mais les Portugais couloient à fond nos vaisseaux, tuoient nos gens, et faisoient des prisonniers... C'est pourquoi tout ceci, joint aux guerres civiles des temps de Henri III et Henri IV, fut cause que nous abandonnâmes tout, et non-seulement la coste d'Or, mais aussi les autres.

c

Or, par ce que dessus je conclus que les François ont les premiers habité ces terres, qu'ils les ont connues avant les Portugais, et que les Dieppois doivent avoir cet avantage. »

C'est ainsi que s'explique le voyageur Villaud de Bellefond, à la fin de sa Relation des costes d'Afrique, dans un récit intitulé: Remarques sur les costes d'Afrique, pour justifier que les Francois y ont esté longtemps auparavant les autres nations. Le sieur d'Elbée, dans le journal de son voyage à la Guinée, en 1669 et 1670 (*), parle aussi d'un château (Axim), sur les portes duquel les Hollandais avaient effacé les armes de France, depuis huit à dix ans. Le voyageur hollandais Dapper (1686) mentionne le Fort de la Mine, où l'on trouva, dit-il, gravées des dates du quatorzième siècle. Enfin, les Por

(*) Imprimé à Paris en 1671, sous le titre de Journal du voyage du sieur d'Elbée, commissaire général de la marine, aux iles et à la côte de Guinée. Voyez aussi une Dissertation de M. Estancelin sur les découvertes des Dieppois, et ses Recherches sur les navigateurs normands, et l'Histoire de Dieppe, par M. Vitet.

[ocr errors]

tugais, les Anglais et les Hollandais, ont conservé longtemps les dénominations de Petit-Dieppe, Petit - Paris, Grand-Sestre, Baie de France, etc., marquées sur toutes les cartes du dixseptième siècle; et ces derniers témoignages sont tout-puissants pour assurer aux Dieppois l'honneur d'une navigation pour laquelle il fallait, au quatorzième siècle, beaucoup de témérité, d'exaltation, de constance, puisque, en 1431, un navigateur vénitien appelait encore la Guinée, luoghi incogniti e spaventosi a tutti i marinari.

Ce ne sont pas, du reste, les seuls voyages de découverte entrepris par les Dieppois. Nous avons déjà eu plusieurs occasions de parler des établissements coloniaux de ces hardis marins en diverses contrées lointaines. (Voyez BÉTHENCOURT, FLORIDE, ÉNAMBUC, FLIBUSTIERS, GÉOGRAPHIE, PARMENTIER, etc.)

Un seul établissement nous resta en Guinée, celui d'Ouidah. Nous avons dit ailleurs (voyez COLONIES, t. V, p. 308) comment le pavillon tricolore flotte en core sur ses ruines.

GUINEGATE. Ce village, situé dans le département du Pas-de-Calais, près de Therouenne, est célèbre par deux batailles.

La première eut lieu 7 le août 1479, entre l'armée de Louis XI et celle de Maximilien. Nous ne reviendrons pas ici sur les longs détails que nous en avons donnés dans nos ANNALES (t. I, p. 241 et 242). Cette sanglante journée resta indécise, par suite de l'imprudente ardeur de Philippe de Crèvecœur, baron d'Esquerdes (voy. ce mot), qui commandait les Français.

La seconde bataille de Guinegate, livrée en 1513, est communément désignée sous le nom de Journée des éperons. (Voyez ÉPERONS [journée des ].)

GUINES, Guisnæ, ancienne petite ville du ci-devant Calaisis, en Picardie, aujourd'hui du département du Pas-deCalais, arrondissement de Boulogne. Dès le dixième siècle, c'était une forteresse importante, bâtie par un capitaine de pirates danois (920); cette forteresse devint ensuite la résidence des puissants comtes de Guines. (Voyez ANNALES, t. I, p. 102, et l'art. suivant.

Les Anglais s'emparèrent de la ville par trahison, en 1351. Le duc de Guise l'enleva, le 20 janvier 1558, quelques jours après la reddition de Calais, « quoyque le milord Grey (estimé lors des premiers guerriers d'Angleterre) v commandast; qui estant demeuré prisonnier avec quelques autres par la capitulation, et donné à monsieur le mareschal Strozzi, luy confessa que, ayant gagné quelques batailles pour le service de la dite couronne, il avoit désire souvant de se trouver assiégé en quelque place, pour voir s'il y seroit aussy heureux, mais qu'il n'eust jamais pensé qu'on les eust si tôt peu forcer (*). » Les fortifications, où s'étaient si longtemps abrités les ennemis du royaume, furent démolies par le vainqueur. Un plan de la ville, dressé à cette époque, la représente comme une des plus fortes places de l'Europe.

Aujourd'hui, Guines compte une population de 3,840 hab.

GUINES (Comtes de). Descendants de Siegfried le Danois, les premiers comtes de Guines possédèrent le domaine depuis le dixième siècle. Ils en faisaient hommage aux comtes de Flandre. Des fondations de monastères, des voyages en terre sainte, des guerres avec les seigneurs d'Ardres, remplissent leur histoire. Leur postérité måle s'éteignit en 1137, dans la personne de Manassés, dont la petite-fille et héritière, Béatrix, mourut sans enfants, vers 1142; le comté revint à Arnoul, seigneur de Tornehen. Baudouin II, son successeur, attaché au parti du comte de Flandre contre Philippe-Auguste, fut réduit enfin à se reconnaître vassal immediat du roi de France, en 1181. Une nouvelle

levée de boucliers rappela Philippe-Auguste sur ses terres, dont les Français firent rapidement la conquête. Le comte resta deux ans prisonnier à Paris, et mourut bientôt après avoir recouvré sa liberté et sa terre (1206).

Arnoul II, son fils, guerroya contre Renaud de Dammartin, que PhilippeAuguste secourut, puis contre Ferraud, comte de Flandre, irrité de ce qu'il avait rendu hommage au roi de France.

(*) La vie, mort et tombeau de Philippe de Strozzi, par de Torsay (imp. en 1608).

Ferraud avant fait alliance avec le rei d'Angleterre, le roi de Germanie, le comte de Boulogne, et plusieurs autres seigneurs, le pays de Guines fut cruellement ravagé pendant un an. Arnoul combattit à Bouvines, dans l'armée de Philippe-Auguste, suivit Louis de France en Albigeois, puis en Angle terre, et mourut en 1220. Sous Baudouin III, son fils, Louis IX mit dans la mouvance du comté d'Artois les comtés de Boulogne, de Guines et de Saint-Pol. Arnoul III lui succéda en 1245, et fut, comme son père, dévoué aux intérêts de Henri III d'Angleterre. Mais, en 1283, accablé de dettes par suite de ses courses aventureuses, il vendit son comté à Philippe le Hardi, ne laissant à Baudouin I, son fils, que quelques autres seigneuries.'

Philippe le Bel, en 1295, rendit la terre de Guines à Jeanne de Guines, fille de Baudouin, et à son époux, Jean de Brienne, comte d'Eu, tué à la bataille de Courtray. Raoul II, né de ce mariage, fut comte d'Eu et de Guines, et connétable de France. Il mourut en 1345. Raoul III, connétable comme son père, fut décapité en 1350, par or dre du roi Jean, qui le soupçonnait d'intelligence avec Édouard d'Angleterre. Le comté de Guines fut alors réuni à la couronne, puis donné à Jeanne d'Eu, sœur de Raoul, mariée avec Louis d'Évreux, comte d'Étampes. Mais, en 1352, les Anglais se rendirent maîtres de Guines par surprise, et le traité de Brétigni leur en assura la possession.

Charles VI recouvra ce comté, qui fut de nouveau démembré de la cou ronne, et cédé, par le traité d'Arras (1435), à Philippe le Bon, duc de Bour gogne. Les Anglais en furent plutot maîtres que lui, et Charles VII le leur reprit. Louis XI en fit donation à la famille de Croi (1461). Cependant, Char les, comte de Charolais, revendiquait le comté, en vertu du traité d'Arras; Louis fut forcé de le lui abandonner par traité de Conflans (1465). Plus tard, il s'en empara de nouveau, aux Croï, qui le garderent jusqu'à ce que Philippe de Croi se fut engagé dans le parti du duc de Bourgogne. Toutes les terres de France de ce seigneur fu

le

et le rendit

rent confisquées, et Guines fut donné à Antoine, bâtard de Philippe le Bon. Après la mort de ce possesseur, il revint à la couronne.

GUINGAMP, chef-lieu de sous-préfecture du département des Côtes-duNord C'était jadis la capitale du duché de Penthièvre, et elle etait entouree de murailles, dont une partie existe en

core.

Cette préférence d'une famille de seigneurs turbulents attira à la ville de nombreuses vicissitudes. Elle fut successivement la proie de Pierre de Dreux, la dot de sa sœur, l'apanage de Gui de Bretagne, frere de Jean III, et retourna dans la maison de Penthièvre pendant les dernières années du quatorzième siècle.

Elle ne traversa pas ces diverses phases sans être assiégée plusieurs fois; prise en 1341, par le comte de Montfort, l'année suivante par Louis d'Espagne, genéral de Charles de Blois ; en 1343, par Edouard d'Angleterre ; pillée et brûlée en 1345 par le comte de Northampton. Olivier de Blois la perdit lorsque le duc de Bretagne conlisqua les terres des Penth evre pour les punir de leurs trames ambitieuses. Jean V en fit don alors à son fils puiné, Pierre de Bretagne. Ce fut ce prince qui releva les fortifications de sa nouvelle châtellenie, et lui rendit en partie sa splendeur passée.

Mais les mauvais jours n'étaient point passés pour la petite capitale. Les troupes de Charles VIII l'enlevèrent à la duchesse Anne, malgre la belle defense que leur opposèrent le vieux Mérien Chero et son lieutenant Gouiket (voy. ce mot). Reprise par ce dernier, elle fut peu après conquise et pillée une seconde fois par la Trémouille (1491). La lique vint ensuite avec ses troubles, et Guingamp soutint encore deux sieges meurtriers. Après la soumission du duc de Mercœur, il fut stipulé que son château serait démoli. Cette mesure ne fut du reste accomplie qu'en 1626.

Les annales interieures de la ville offrent des particularités non moins intéressantes. Guingamp avait une communauté, avec le droit de députer aux états de Bretagne, et les pouvoirs de moyenne et basse justice, prérogative

ordinairement réservée, cependant, à l'évêque ou au seigneur, dans les cités bretonnes. En outre, ses bourgeois étaient représentés par un député au conseil ducal, en vertu des lettres de François II, datées du 19 mars 1486. C'est qu'aussi ils avaient constamment prouvé leur attachement aux intérêts des dues, même pendant les querelles et rébellions des Penthièvre.

Comine centre d'activité industrielle, Guingamp n'a jamais eu une grande importance. Cependant, elle a donné son nom à des toiles renommées, et son singulier marché, connu sous le nom de Foire aux pommes (voyez FOIRES), attirait jadis une foule considérable. Elle a vu naître dans ses murs le peintre Charles Valentin (1738), le géné al Pastol, tué à Lutzen, etc.

Guingamp compte 6,100 habitants.

GUIOT (Florent), né à Semur, en 1756, exerça dans cette ville la profession d'avocat jusqu'à la convocation des états generaux. Membre de la Constituante, il opina constamment pour les mesures révolutionnaires les plus radicales. En 1792, le département de la Côte-d'Or l'élut député à la Convention nationale. Dans le procès de Louis XVI, il vota la mort sans appel au peuple et sans sursis. Commissaire de la Convention dans le département du Nord, en 1794, il déjoua la conspiration de Lejorne, qu'il fit exécuter, ainsi que ses complices. Il prit part à la révolution du 9 thermidor, et fut nommé commissaire dans le département du Pasde-Calais, pour y faire l'application du régime nouveau. Le 13 vendémiaire, il eut une grande part dans la resistance qu'opposa la Convention aux insurgés. Toutefois, sincèrement attaché à la république, il ne cessa point de combattre avec une égale énergie tout ce qui pouvait tendre à la contre-révolution. C'est ainsi qu'il fut l'un des auteurs principaux du décret du 3 brumaire, qui exclut les parents d'émigrés de toute fonction publique. Sous la constitution de l'an III, il entra au Conseil des Anciens; mais au premier renouvellement, il en sortit, et fut nommé resident auprès de la république des Grisons. Là, il favorisa les mouvements insurrec tionnels qui éclatèrent à l'approche des

troupes françaises, en 1798; mais n'étant pas soutenu par le Directoire, il dut se retirer, et fut envoyé à la Haye, en qualité de ministre plénipotentiaire. Après la révolution du 18 brumaire, Guiot resta attaché au parti démocratique. Cet homme, qui avait tenu dans Tes assemblées nationales et hors des assemblées une position éminente; qui s'était vu candidat au Directoire pour remplacer Laréveillère Lépeaux, fut alors réduit, pour subsister, à tenir un petit cabinet de lecture à Paris. Arrêté à l'occasion du complot de la machine infernale, il fut longtemps détenu, et ne recouvra la liberté que sur les instances de Merlin de Douai, son ancien ami. En 1806, il fut nommé secrétaire, puis substitut du procureur impérial au conseil des prises, emploi qui fut supprimé en 1814. Banni en 1816, comme ayant voté la mort de Louis XVI, il ne tarda pas à obtenir l'autorisation de rentrer en France. Il mourut à Avallon, le 18 avril 1834.

GUIPY (bataille de), gagnée le 20 juin 1475 sur les Bourguignons par le sire de Combronde, commandant les francs archers de Beaujolais, de Bourbonnais et d'Auvergne. Le chef des Bourguignons, le comte de Roussi, demeura prisonnier, et les Français entrèrent en Bourgogne par Auxerre et Mâcon.

Guipy est un bourg de l'ancien Nivernais, près de Château-Chinon.

GUIRAUD (le baron Pierre- MarieThéodore - Alexandre), poëte dramatique, né à Limoux, en Languedoc, le 25 décembre 1788. Les premiers essais poétiques de M. Guiraud furent couronnés par l'Académie des jeux floraux. En 1820, il fit recevoir au Théâtre-Français une tragédie de Pélage, mise à l'index par la censure. Il a donné depuis à l'Odéon : 1o les Machabées, tragédie en 5 actes; 2° le Comte Julien, ou l'Expiation, tragédie en 5 actes, 1823, in-8°; 3° Élégies savoyardes, 1823, in-8°; cet ouvrage, vendu dans les salons au profit de l'œuvre des petits Savoyards, leur a valu plus de 4,000 francs; 4 Poëmes et chants élégiaques, 1824, in-8°; ce volume est le titre littéraire le plus solide de M. Guiraud; 5° Chants hellenes, 1824, in-8°. Il a donné au Théâtre

Français: Virginie, tragédie en 5 actes, 1827, in-8°. M. Guiraud a été élu membre de l'Académie française, en 1826, en remplacement du duc de Montmorency. Charles X lui conféra, plus tard, le titre de baron, en lui accordant des lettres de noblesse.

GUISARME, lance dont le fer avait la forme d'une hache à deux tranchants.

GUISCARD (Robert), duc de Pouille et de Calabre, l'un des plus grands capitaines du onzième siècle, était fils du célèbre Tancrède de Hauteville (voy, ce nom), et naquit vers l'an 1015. Ses trois frères aînés, Guillaume Bras de Fer, Drogon et Humphrey ou Umfroi, avaient formé des établissements solides en Italie, et Umfroi permit à son frère Guiscard de chercher fortune en Calabre; celui-ci, à la tête d'une poignée de braves, se distingua tellement dans plusieurs occasions périlleuses, qu'à la mort de Humphrey son armée le proclama comte de la Pouille, au préjudice d'Abagilard, fils de son frère. Il continua à dépouiller les Grecs de leurs possessions en Pouille et en Calabre. Pour se donner un appui contre les seigneurs normands, et pour légaliser ses conquêtes, il sut disposer la cour de Rome en sa faveur, si bien qu'en 1059, à Amalfi, Nicolas II le confirma solennellement dans le titre de duc de Pouille et de Calabre, et lui donna l'investiture, non-seulement de ces deux duchés, mais de la Sicile, qui était encore à conquérir, toutefois, moyennant une redevance annuelle que Robert devait payer au saint-siége. L'année suivante, il chargea son jeune frère Roger de conquérir la Sicile. Messine tomba au pouvoir des Normands; les Sarrasins furent défaits complétement près d'Enna, par les deux frères réunis; mais la mésintelligence qui survint entre Robert et Roger faillit leur faire perdre le fruit de leurs victoires. Lorsqu'ils se furent réconciliés, la conquête de la Sicile fut bientôt achevée par Ro ger, tandis que Guiscard assiégeait les villes d'Italie restées au pouvoir des Sarrasins. Ainsi furent réunies, dans une seule main toutes les provinces qui forment encore aujourd'hui le royaume de Naples.

Une excommunication, lancée par

Grégoire VII contre Robert, qui avait pénétré dans le duché de Bénévent, cédé aux papes par les empereurs, força le prince normand de faire la paix avec l'Eglise, dont il s'engagea à respecter et à défendre les droits. Robert tourna alors ses vues ambitieuses d'un autre côté. Profitant du prétexte que lui offrit une révolution survenue à Constantinople, révolution qui précipita du trône Michel VII, dont le fils était son gendre, il attaqua l'empire grec. Tandis que Bohémond, fils de Robert, s'emparait de Corfou et des îles voisines, il assiégea Durazzo, et, malgré le petit nombre de ses troupes, il s'en empara, après avoir défait, le 18 octobre 1081, l'empereur Alexis Comnène, qui accourait au secours de la place, à la tête d'une armée de soixante mille hommes. Le vainqueur pénétra ensuite dans l'Epire, s'approcha de Thessalonique, et jetait déjà l'épouvante dans Constantinople, lorsqu'il fut rappelé en Italie par le pape Grégoire VII, que Henri IV, empereur d'Allemagne, tenait bloqué dans le château Saint-Ange. Après avoir délivré le pontife, il débarqua sur les côtes d'Epire, défit dans trois batailles navales les Grecs et les Vénitiens, et se disposait à marcher sur la capitale de l'empire d'Orient, lorsqu'il mourut dans l'île de Céphalonie, le 17 juillet 1085, à l'âge de 70 ans.

Voici le portrait qu'en a tracé Gibbon: « Sa stature excédait celle des hommes les plus grands de son armée; Son corps avait les proportions de la beauté et de la grâce au déclin de sa vie, il jouissait encore d'une santé robuste, et son maintien n'avait rien perdu de sa noblesse : il avait le visage vermeil, de larges épaules, de longs cheYeux, et une longue barbe couleur de lin, les yeux très- vifs; et sa voix, comme celle d'Achille, inspirait la soumission et l'effroi au milieu du tumulte des batailles. » Le mot guiscard, ou wis chard, voulait dire, dans le dialecte Dormand, fin, rusé.

GUISE, Guisium Castrum, Guisia, ancienne petite ville de la ci-devant Picardie, aujourd'hui du département de 'Aisne, arrondissement de Vervins.

Il est fait, pour la première fois, une mention authentique de Guise en 1050.

Elle avait alors ses comtes particuliers. Ameline de Guise, héritière de ce comté, le porta en dot à Jacques d'Avesnes, mort en 1191. Bouchard, leur fils, fut aussi comte de Blois. Son unique héritière épousa Hugues de Châtillon, comte de Saint-Pol, mort en 1248. Cette nouvelle famille s'éteignit en 1291 dans la branche directe; alors un neveu du dernier comte lui succéda, et eut pour petit-fils Charles de Blois, ou de Châtillon, duc de Bretagne, mort en 1364. La fille du duc eut Guise en dot, et épousa Louis, duc d'Anjou et roi de Sicile. Nous verrons plus tard comment la seigneurie de Guise passa des rois de Sicile à la maison de Lorraine. (Voyez GUISE [maison de].)

Guise a 3,072 hab. Elle est la patrie de Camille Desmoulins.

GUISE (maison de). Claude Ier, cinquième fils de René II, duc de Lorraine, et de Philippine de Gueldres, sa seconde femme, fut le chef de cette puissante et dangereuse maison de Guise, d'où sont sortis ces grands hommes qui, au seizième siècle, ont tenu entre leurs mains la fortune de la France; qui furent les chefs du catholicisme contre la réforme ; les fiers et habiles auxiliaires de Rome et de l'Espagne; qui concurent tant de grands projets, de si vastes espérances, et dont les noms se mêlent à des forfaits si odieux et à de si tristes catastrophes. Claude de Lorraine I, duc de Guise, naquit au château de Condé, le 20 octobre 1496. Ayant eu avec son frère Antoine Ier, duc de Lorraine, certains démêlés, à l'occasion du partage de la succession paternelle, Claude quitta pour toujours la Lorraine, et vint s'établir en France, où il possédait les comtés de Guise et d'Aumale, la sirerie de Joinville et la seigneurie de Mayenne. Il obtint en 1506, du roi Louis XII, des lettres de naturalisation, et en 1514. le droit de nommer aux offices royaux établis dans ses comtés. François Ier, qui aimait la valeur, fut frappe des qualités brillantes du jeune prince lorrain, et le traita avec distinction. Claude accompagna ce monarque, en 1515, dans son expédition d'Italie, et se trouva à la bataille de Marignan, où il reçut vingtdeux blessures. Il devint bientôt un des généraux les plus renommés de son siè

T. IX. 17° Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

17

« VorigeDoorgaan »